Italien

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Page d'aide sur les redirections Cet article concerne la langue italienne. Pour les autres significations du nom italien, voir Italien (homonymie).
Italien
Italiano
Pays Italie
Suisse
Malte
Grèce (Dodécanèse et îles Ioniennes)
Argentine, et
25 autres pays
Nombre de locuteurs 63,5 milions comme langue mère[1]
Nom des locuteurs italophones
Typologie SVO syllabique
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de l’Union européenne Union européenne
Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de Saint-Marin Saint-Marin
Drapeau du Vatican Vatican
Drapeau de la Croatie Croatie (Istrie)
Drapeau de la Slovénie Slovénie (Piran, Izola et Koper)
Drapeau du Brésil Brésil (Santa Teresa et Vila Velha[2])
Régi par Accademia della Crusca (non officiellement)
Codes de langue
ISO 639-1 it
ISO 639-2 ita
ISO 639-3 ita
IETF it
Linguasphère 51-AAA-q
Échantillon
article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (voir le texte en français)

Articolo 1

Tutti gli esseri umani nascono liberi ed eguali in dignità e diritti. Essi sono dotati di ragione e di coscienza e devono agire gli uni verso gli altri in spirito di fratellanza.

L'italien est une langue appartenant au groupe des langues romanes de la famille indo-européenne. Il existe un très grand nombre de dialectes italo-romans.

Dante a donné à l'italien le surnom de langue de sì en le comparant à la langue d'oc (occitan) et à la langue d'oïl (français), selon la manière de dire « oui » dans ces trois langues.

Comme beaucoup de langues nationales, l'italien moderne est un dialecte qui a « réussi » en s'imposant comme langue propre à une région beaucoup plus vaste que sa région dialectale originelle. En l'occurrence, c'est le dialecte toscan, de Florence, Pise et Sienne, qui s'est imposé, quoique dans sa forme illustre (koinè littéraire à base florentine enrichie par des apports siciliens, latins et d'autres régions italiennes) non pas pour des raisons politiques comme c'est souvent le cas, mais en raison du prestige culturel qu'il véhiculait. Le toscan est en effet la langue dans laquelle ont écrit Dante Alighieri, Pétrarque et Boccace, considérés comme les trois plus grands écrivains italiens de la fin du Moyen Âge. C'est aussi la langue de la ville de Florence, réputée pour sa beauté architecturale et son histoire prospère. C'est donc sans surprise que l'italien fut pendant longtemps la langue internationale de la culture et des arts, et que le vocabulaire de toutes les langues européennes conserve jusqu'à nos jours un grand nombre de termes italiens (notamment en musique, lesquels sont même repris dans d'autres langues comme le japonais).

Les normes générales de grammaire italienne ne furent pourtant fixées que dans la Renaissance, avec la réforme linguistique de Pietro Bembo, érudit vénitien collaborateur d'Alde Manuce, qui en exposa les idées fondamentales dans Gli Asolani.

Italophone.png

Présence dans le monde[modifier | modifier le code]

On estime que dans le monde environ 61,7 millions de personnes parlent[3] ou étudient[4] l'italien dont un million en France[3]. L'italien est parlé essentiellement en Italie (et à Saint-Marin), où il est langue nationale, mais aussi en Suisse[3] essentiellement dans le sud (Tessin et Grisons), où il est langue nationale (il représente environ 6,8 % des locuteurs suisses). Au Vatican, il est seconde langue officielle avec le latin.

En outre, il y a de nombreuses communautés italophones en Croatie (Istrie et Dalmatie), en Slovénie et en ex-Yougoslavie[3]. Il est langue officielle en Slovénie dans certaines villes, notamment Capodistria/Koper, et en Croatie en Istrie, en particulier dans les villes de Parenzo/Poreč, Pola/Pula, Umago/Umag et Rovigno/Rovinj.

Il est aussi parlé à Malte (où elle a été langue officielle jusqu'à 1934, actuellement 66 % des Maltais le parlent), en Albanie, aux États-Unis (environ 1 millions de locuteurs), au Canada (particulièrement à Montréal), en Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Uruguay), en Éthiopie, en Érythrée, en Libye (elle y est la langue commerciale avec l'anglais), et en Somalie (elle y a été langue universitaire jusqu'en 1991).

L'italien a influencé l'espagnol tel qu'il est parlé en Argentine et en Uruguay en raison de l'afflux massif de migrants italiens[5],[6].

Instruments de promotion de la langue italienne dans le monde[modifier | modifier le code]

Communauté radiotélévisée italophone[modifier | modifier le code]

Constituée le 3 avril 1985, par une collaboration institutionnelle entre radiotélévision de service public-Rai, RSI, Rtv Koper-Capodistria, Radio Vatican et Saint-Marin Rtv, la Communauté italophone radiotélévisée naît comme instrument de valorisation de la langue italienne.

Enseignement de l'italien en France[modifier | modifier le code]

En France, l'italien est la quatrième langue étrangère apprise dans l'enseignement secondaire, après l'anglais, l'allemand et l'espagnol. De nombreuses universités comprennent un département d'italien.

La formation des professeurs est assurée par l'agrégation d'italien, fondée en 1900, et le CAPES d'italien.

Écriture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Alphabet italien.

L'italien utilise 21 lettres de l'alphabet latin. Les lettres j, k, w, x et y ne sont utilisées que dans les mots d’emprunt. On trouve toutefois le j (i lunga) ainsi que l’y (ipsilon ou i greca) et le w (doppia vu) dans certains toponymes et noms ou prénoms.

Les voyelles peuvent porter des accents aigus ou graves (le plus souvent) marquant des syllabes phonétiquement accentuées. Les mots ne portent normalement d’accents graphiques que sur la dernière syllabe, ou dans de rares cas sur d'autres syllabes afin d'éviter une homonymie (par exemple « la », article singulier féminin, et «  », adverbe de lieu). Il n'est jamais obligatoire de marquer l'accent graphique sur une syllabe qui n'est pas la dernière du mot. Les très nombreux prêts du français sont souvent écrits sans les accents ; il s'agit cependant d'une faute d'orthographe condamnée par les puristes de la langue italienne.

Il y a plusieurs conventions pour écrire les accents graphiques.

La convention avancée par le poète Giosuè Carducci prévoit qu'on écrive l'accent aigu pour les voyelles dont la prononciation est toujours fermée (í, ú), l'accent grave pour le à dont la prononciation est toujours ouverte et l'accent correspondant au degré d'ouverture de la prononciation pour le e et le o, c'est-à-dire è et é, ò et ó.

D'après la convention adoptée de fait par les publications en italien, on marque un accent grave partout sauf sur les é et ó correspondant à une prononciation fermée. Du moment qu'il n'y a aucun mot autochtone se terminant par le son ó, donc aucun mot où il serait obligatoire de marquer l'accent graphique, le ó ne sert finalement qu'à marquer quelques rares homographes, tels bótte, « tonneau », vs bòtte, « coups » ou articolatóri, pluriel d’articolatóre (« articulateur ») vs articolatòri, pluriel d'articolatòrio (« articulatoire »).

Il importe de souligner que la convention la plus simple n'est orthographiquement correcte que si elle est appliquée d'une façon rigoureuse, c'est-à-dire si l'on n'écrit d'accents aigus que sur les mots étrangers empruntés.

Marquer un accent aigu sur le a est toujours une faute d'orthographe, sauf dans un mot emprunté.

Orthographe[modifier | modifier le code]

Comme le croate, l'espagnol, le tchèque, l'occitan et le roumain, l'italien présente une transparence presque sans faille dans la transcription grapho-phonémique. Selon Claude Piron, « En Suisse, les élèves de langue italienne écrivent correctement à la fin de la première année primaire, alors que les jeunes francophones n'écrivent pas encore correctement à l'âge de 12-13 ans. Pourquoi ? Parce que l'orthographe de l'italien est simple, cohérente, alors que celle du français contient un nombre impressionnant de formes arbitraires qu'il faut mémoriser avec le mot, sans qu'on puisse se fier à la manière dont il se prononce »[7].

Phonétique et prononciation[modifier | modifier le code]

L'alphabet phonétique international pour l'italien décrit tous les sons utilisés dans la langue italienne. Celle-ci doit sa sonorité à son vocalisme particulier (conservation des voyelles finales, même atones, et chute des consonnes finales) et à ses consonnes géminées (consonnes doubles). L'accent tonique, est le plus souvent placé sur l'avant dernière syllabe mais aussi très souvent sur l'antépénultième pour les mots de trois syllabes et plus. Dans un nombre de cas, très minoritaire, il se place sur la dernière syllabe : dans ce cas, la dernière lettre comporte obligatoirement un accent graphique grave ou aigu. Dans certaines formes verbales comme celles de la 3e personne du pluriel, l'accent tonique se place sur la syllabe située avant l'antépénultième : (abitano ['a:bitano]). Enfin, l'enclise des pronoms forme parfois des mots accentués sur la syllabe encore précédente : (evita + me + lo = evitamelo ['ɛ:vitamelo]).

À la différence du français, il n'y a pas de voyelles nasales : n et m sont prononcés en toute position. En général, les voyelles italiennes sont moins fermées qu'en français. Il y a aussi des consonnes trompeuses : le c suivi de i ou e se prononce [ʧ], alors qu'il se prononce [k] lorsqu'il est suivi par a, o ou u. Pour avoir le son [k] devant les voyelles i et e, on ajoutera un h : chiamo se prononce donc [ˈkjaːmo]. Pour avoir le son [ʧ] devant les autres voyelles, on ajoutera un i : ciao se prononce donc [ˈt͡ʃa·o] (le i n'est pas prononcé). De la même façon, devant i ou e, g se prononce [ʤ] ; il se prononce [g] (comme dans gamme) devant les autres voyelles. Il en va de même pour le groupe sc, palatisé ([ʃ] ch français de chien, cher) si suivi de i ou e (it. scimmia, scena), vélaire si suivi d'autres voyelles ou d'un h (sk : it. scarto, schiena). On utilisera aussi le i ou le h après le g pour définir sa prononciation. Ainsi, giacca se prononce [ˈd͡ʒakːka]. Le groupe gli se prononce la plupart du temps [ʎ] (l mouillé), et le groupe gn se prononce [ɲ] (n mouillé).

Les voyelles accentuées sont prononcées comme des voyelles brèves dans une syllabe fermée ou dans la dernière syllabe d'un mot, comme des longues lorsqu'elles terminent la syllabe. Ce phénomène détermine la musicalité particulière de la langue. Cet accent tonique est aussi très utile pour différencier les homonymes (rares) à l'oral (ancóra = encore; àncora = ancre).

Consonnes
Bilabiales Labio-
dentales
Dentales Alvéolaires Postalvéo-
palatales
Palatales Vélaires
Sonorité - + - + - + - + - + - + - +
Nasales [m] [ɱ] [] [n] [] [ɲ] [ŋ]
Occlusives [p] [b] [t] [d] [k] [ɡ]
Constrictives [f] [v] [s] [z] [ʃ] ([ʒ])
Occlu-constrictives [ʦ] [ʣ] [ʧ] [ʤ]
Spirantes [j] [w]
Latérales [] [l] [] [ʎ]
Vibrantes [r]

Notes

  • ([ʒ]) est un xénophonème utilisé dans les mots d'emprunts, notamment français. Il est aussi employé couramment dans la prononciation régionale toscane du [d͡ʒ].
  • Le R roulé se prononce en fermant un peu plus l'espace vide dans la bouche qu'en français. (comme si on prononçait bonsoir en faisant moins d'effort pour articuler). La langue touche l'avant du palais et vibre grâce à l'air qu'envoient les poumons

Grammaire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Grammaire italienne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire de la langue italienne.

Variantes régionales[modifier | modifier le code]

Dialectes[modifier | modifier le code]

Dialectes d'Italie[8],[9],[10],[11]

Les nombreux dialectes italo-romans peuvent être classés par leurs souches linguistiques communes. Ainsi, ils sont tous originaires du latin, mais les langues antérieures à la domination romaine, les substrats, sont différents en fonction des régions et ont souvent conditionné l'évolution des dialectes.

Parlers gallo-italiques[modifier | modifier le code]

La linguistique romane traditionnelle considère les parlers de l'Italie septentrionale comme une partie de la langue italienne. Mais la différence entre italien septentrional et italien centro-méridional est marquée par une limite linguistique très nette : c'est un faisceau d'isoglosses important, la ligne Massa-Senigallia (appelée de manière moins exacte ligne La Spezia-Rimini), qui correspond à la coupure des langues romanes en deux grands groupes : la Romania occidentale et la Romania orientale.

Voici la classification des parlers gallo-italiques :

Vénitien[modifier | modifier le code]

Parfois classé à tort dans les parlers gallo-italiques, il est fortement italianisé et se distingue nettement de ceux-ci.

Italien centro-méridional[modifier | modifier le code]

Dialectes centro-méridionaux ou italien centro-méridional

Exemples[modifier | modifier le code]

Mot Traduction Prononciation standard
terre terra ˈtɛɾɾa
ciel cielo ˈʧɛlo
eau acqua ˈakkwa
feu fuoco ˈfwɔko
homme uomo ˈwɔmo
femme donna ˈdɔnna
manger mangiare manˈʤaɾe
boire bere ˈbeɾe
grand grande ˈɡɾande
petit piccolo ˈpikkolo
nuit notte ˈnɔtte
jour giorno ˈʤoɾno

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lewis, M. Paul (a cura di), 2009. Ethnologue: Languages of the World, sedicesima edizione. Dallas, Tex.: SIL International. http://www.ethnologue.com/ [1] (pour l'italien: [2]).
  2. En vertu de l'article 13 de la Constitution brésilienne (s:pt:Constituição de 1988 da República Federativa do Brasil/Título II#Artigo 13), la langue officielle du pays est le portugais ; la langue des signes brésilienne est également reconnue comme « moyen légal de communication et d'expression » depuis la loi no  10.436 du 24 avril 2002 (s:pt:Lei do Brasil 10436 de 2002). Cependant, la langue italienne a été reconnue en 2007 comme « langue ethnique » dans deux municipalités de l'État d'Espírito Santo et son enseignement en tant que langue secondaire est obligatoire dans les écoles publiques de ces municipalités.
  3. a, b, c et d (en) « Italian », sur Ethnologue.com (consulté le 18 juillet 2012)
  4. (it) « Dati e statistiche sull’insegnamento della lingua italiana all’estero », sur Ministero degli Affari Esteri (consulté le 18 juillet 2012)
  5. (it) « Italianismi e percorsi dell'italiano nelle lingue latine » (consulté le 18 juillet 2012)
  6. (en) « Bilingualism: Language and Cognition », sur Cambridge Journals (consulté le 18 juillet 2012)
  7. « Claude Piron Linguistes : ignorance ignorée », sur claudepiron.free.fr.
  8. Altante Linguistico d'Italia
  9. « Dialectes d'Italie en un etude de l'universitè de Padoue University » (ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), consulté le 2013-05-04
  10. Dialectes d'Italie dans la charte de Pellegrini
  11. AIS, Sprach-und Sachatlas Italiens und der Südschweiz, Zofingen 1928-1940

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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