Ankara

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Ankara
Ancyre
Place Kızılay, Ankara
Place Kızılay, Ankara
Administration
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Région Région de l'Anatolie centrale
Province Ankara
Maire
Mandat
Melih Gökçek
1994, indépendant, AKP
Préfet Alâaddin Yüksel
2010
Indicatif téléphonique international +(90)
Plaque minéralogique 06
Démographie
Gentilé Ankariotes
Population 6 150 072 hab. (2014)
Densité 251 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 55′ 38″ N 32° 51′ 52″ E / 39.9272222, 32.864444439° 55′ 38″ Nord 32° 51′ 52″ Est / 39.9272222, 32.8644444
Altitude 938 m
Superficie 2 452 100 ha = 24 521 km2
Localisation
Districts de la province d'Ankara
Districts de la province d'Ankara

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Ankara
Liens
Site de la mairie www.ankara.bel.tr
Site de la province www.ankara.gov.tr
Sources
« Index Mundi/Turquie »

Ankara (anciennement appelée Angora et Ancyre durant l'Antiquité), située en Anatolie centrale, est la capitale de la Turquie depuis le et la deuxième plus grande ville du pays, après Istanbul.

C’est aussi la préfecture de la province du même nom. Ses habitants sont les Ankariotes. Peuplée de plus de 6 millions d'habitants, la ville est située à 938 mètres d'altitude[1].

Population[modifier | modifier le code]

Année Nombre d'habitants Année Nombre d'habitants
1910 15 000 1970 1 209 000
1927 75 000 1975 1 713 000
1935 123 000 1980 2 019 000
1940 157 000 1985 2 251 533
1945 228 000 1990 2 583 963
1950 287 000 1997 2 937 357
1955 453 000 2000 3 203 362
1960 646 000 2007 3 763 591
1965 906 000 2014 6 150 072[2]

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Ancyre.

Origine[modifier | modifier le code]

Bien qu'Ankara soit en grande partie une ville nouvelle, ses origines sont très anciennes. Certains vestiges hittites découverts dans la citadelle attestent la présence d'une cité du temps de l'Empire hittite, cité qui portait le nom d’Ankuva, mentionnée dans plusieurs inscriptions hittites.

Après les Hittites, Ankara connut la domination des Phrygiens, des Perses, d'Alexandre le Grand et enfin celle des Galates, tribus gauloises parmi lesquelles celle des Tectosages. Ceux-ci firent d'Ankara (appelé Ancyre par eux) leur capitale et construisirent une forteresse.

Les Romains qui s'étaient emparé de la ville en 189 av. J.-C., en laissèrent le gouvernement aux Galates jusqu'en 25 avant notre ère, date à laquelle le royaume Galate fut annexé à l'Empire romain. La ville fut promue au rang de « métropole » par Néron qui fit reconstruire ses murailles.

Durant la période byzantine, la ville connut une certaine prospérité mais les invasions des Sassanides et des Arabes du VIIe siècle furent dévastatrices.

C'est en 1073 qu'Ankara fut occupée par les Turcs. Tour à tour prise par les Byzantins, les Croisés et les Turcs, Ankara fut, à partir de 1354, administrée par les Ottomans. En 1402, dans la plaine d'Ankara, eut lieu la fameuse bataille au cours de laquelle Tamerlan anéantit l'armée ottomane et fit prisonnier le sultan turc. Mais la ville redevint ottomane en 1414.

Fontaine des Nymphes sur la Place Kızılay à Ankara, environ 1930.

Elle devint une ville peu importante de l'Empire ottoman, connue sous le nom d’Angora (qui donne leur nom aux chats, lapins et chèvres de la région). Lié au système des chemins de fer ottomans à la fin du XIXe siècle, elle reste pourtant une bourgade de 30 000 habitants au début du XXe siècle.


Capitale[modifier | modifier le code]

Loin des zones occupées, elle est choisie par Mustafa Kemal Atatürk comme le centre de la lutte nationale et la Grande assemblée nationale de Turquie y est inaugurée le . À la suite de la victoire des forces kémalistes, elle devint la capitale de la Turquie le [3], remplaçant Istanbul, la capitale historique de trois empires romain, byzantin, ottoman. Mustafa Kemal Atatürk a choisi cette petite ville comme sa capitale, d'une part pour des raisons stratégiques (située au milieu du plateau anatolien, elle n'est pas aussi vulnérable qu'Istanbul), et d'autre part pour des raisons politiques, car la République voulait couper les ponts avec l'ancien régime et avec tous ses symboles, dont la capitale impériale. De plus, Ankara se trouve dans une zone très peu exposée à des secousses sismiques.

Le choix d'Ankara était audacieux en raison de sa situation géographique et ses conditions climatiques. Au centre d'un plateau sec et aride, le climat y est continental, avec des étés chauds et secs, des hivers rudes.

L'urbanisation d'Ankara pour doter cette ville de bâtiments nécessaires à la fonction d'une ville-capitale devint un projet ambitieux du nouveau régime et la ville devint par la suite une importante agglomération.

Ankara est une ville tout à la fois moderne et ancienne puisqu'elle possède de nombreux vestiges romains et une forteresse byzantine bien conservée. Elle contient notamment un temple romain dédié à Auguste ainsi que le plus grand musée hittite au monde. Ataturk y est enterré dans un mausolée grandiose (Anıtkabir, 1953).

Climat[modifier | modifier le code]

Ankara est marquée par un climat continental: l'hiver est plus froid avec beaucoup de neige, l'été est chaud et sec, total de précipitations plus faible, maximum pluviométrique décalé vers le printemps.

Relevé météorologique de Ankara, Drapeau de la Turquie Turquie
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −6,6 −5 −1,6 3,3 6,6 9,4 12,7 12,7 8,3 3,8 −1,1 −3,3 3,3
Température maximale moyenne (°C) 1,6 4,4 10 15,5 20 24,4 27,7 28,3 24,4 18,3 10,5 4,4 16,1
Record de froid (°C) −31,1 −31,1 −27,2 −7,2 −6,1 0,5 3,8 3,8 −2,2 −8,8 −12,2 −17,2 −31,1
Record de chaleur (°C) 11,1 17,7 27,2 27,7 31,1 38,8 37,2 42,2 33,3 30 21,1 17,2 42,2
Précipitations (mm) 40 31 36 51 52 39 17 15 18 32 36 48 417
Nombre de jours avec neige 13 10 6 1 0 0 0 0 0 0 3 9 42
Source : Weatherbase[4]


Économie[modifier | modifier le code]

Tour BDDK (1975)
Söğütözü est l'un des principaux quartiers d'affaires d'Ankara

Environ 75 % de la population active travaille dans le secteur des services et de l'administration. Ce chiffre s'explique par le fait qu'il n'y a pas suffisamment d'industries pour faire face à la demande de travail des migrants (exode rural).

La ville participe à hauteur de 9 % au PNB.

Plus de 60 % du territoire de la province d'Ankara est allouée à l'agriculture, ce qui est bien au-dessus de la moyenne nationale.

En 2008 les exportations de la ville s'élevaient à 4 617 354 $ ce qui place la ville au cinquième rang des exportations après Istanbul, Bursa, Kocaeli et Izmir. Et avec un total des importations de 19 062 872 $ elle se classe troisième après Istanbul et Izmir.

Parmi les entreprises internationales présentes dans la ville, on compte :

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Ankara comprend en 2015 une cinquantaine de gratte-ciel. C'est la ville de Turquie qui comprend le plus de gratte-ciel après Istanbul.

Transport et communications[modifier | modifier le code]

Infrastructures routières[modifier | modifier le code]

Ankara est reliée à Istanbul et à la frontière bulgare par l'autoroute O4 via le tunnel du Mont Bolu mis en service en janvier 2007.

Ankara possède également une très importante gare routière, AŞTİ, en français Terminal Interurbain d'Autobus d'Ankara

Transports urbains[modifier | modifier le code]

Métro[modifier | modifier le code]

Station Kızılay du métro d'Ankara

Ankara possède une ligne de métro Batıkent-Kızılay M1 et une ligne de métro léger AŞTİ-Dikimevi "Ankaray".

Trois autres lignes de metro sont également en cours de construction:

  • Kızılay-Çayyolu M2
  • Batıkent-Sincan (Törekent) M3
  • Tandoğan-Keçiören M4

Tramway[modifier | modifier le code]

Un projet de tramway est à l'étude.

Desserte ferroviaire[modifier | modifier le code]

Le projet de LGV en Turquie consiste en trois lignes au départ d'Ankara:

  • Ankara-Istanbul (en service)
  • Ankara-Konya (en service)
  • Ankara-Sivas(en construction)

Communications extérieures[modifier | modifier le code]

La ville est desservie par l'Aéroport international Esenboğa (code AITA : ANK) situé au nord de la ville.

Les monuments[modifier | modifier le code]

  • Les thermes romains : ils furent édifiés au IIIe siècle par l'empereur Caracalla.
  • La colonne de Julien : ce monument votif, haut de 40 mètres, semble avoir été érigé en 362.
  • Le temple d'Auguste et Rome, aussi appelé Monument d'Ancyre (Monumentum Ancyranum) : datant du IIe siècle avant notre ère, il fut d'abord dédié à Cybèle, déesse-mère de l'Anatolie, puis à l'empereur romain Auguste. Sur les deux murs, à l'entrée du sanctuaire, est gravé l'exemplaire le plus complet du testament politique d'Auguste, les Res gestae.
  • La mosquée Hacı Bayram : construite au XIVe siècle, à la mémoire de Hacı Bayram-ı Veli, dont le tombeau se trouve tout à côté. L'édifice est orné de faïences d'une grande valeur artistique.
  • La citadelle d'Ankara : émergeant d'un environnement moderne, l'ancienne citadelle ottomane préserve, à l'ombre de ses ruelles pentues, de belles maisons du XVIIe siècle, pour certaines magistralement restaurées.
  • Le mausolée d'Atatürk ou Anıtkabir, construit entre 1944 et 1953.
  • Le Palais présidentiel d'Ankara, inauguré en 2014.
  • Zafer Anıtı : monument dédié aux héros de la guerre d'indépendance turque
  • La mosquėe Kocatepe : plus grande mosquée d'Ankara


Musées[modifier | modifier le code]

  • Le Musée des civilisations anatoliennes (Anadolu medeniyetleri müzesi), le lauréat du Prix du musée européen de l'année 1997.
  • Le musée ethnographique
  • Le musée national d'art et de la sculpture (Devlet Resim ve Heykel müzesi)
  • Le musée de la Guerre de l'Independance, premier bâtiment de la Grande Assemblée Nationale de Turquie (TBMM)
  • Le musée de la République (Cumhuriyet müzesi), deuxième bâtiment de la Grande Assemblée Nationale de Turquie

Personnalités nées à Ankara[modifier | modifier le code]

Voir la catégorie : Naissance à Ankara.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

  • Le terme angora provient du nom de cette ville.
  • Gordion, qui a fait l'objet de la légende du nœud de Gordion et qui abrite le tombeau de Midas, se trouve à proximité d'Ankara.

Sport[modifier | modifier le code]

Les Ankariotes ont une passion pour le sport, en particulier pour le football. Les principaux clubs de football d'Ankara sont : le Gençlerbirliği SK, l'Ankaragücü, l'Ankaraspor et le Hacettepe SK.

Au sein de la ligue turque de basket-ball, Ankara est représentée par deux clubs : le Türk Telekom S.K. et le CASA Ted Kolejliler.

La ville compte 4 clubs sur 6 évoluant dans la super ligue de Hockey turque. Le palais des glaces d'Ankara est la principale enceinte de la ville consacrée au sports sur glace.

Jumelages[modifier | modifier le code]

Monument se situant sur l'avenue d'Izmir où le nom des villes jumelles d'Ankara antérieur à 2003 y sont inscrites

La ville d'Ankara est jumelée avec[7] :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yakup Kadri Karaosmanoglu, Ankara, traduit du turc par F. Fidan, éditions turquoise, 2008 (roman)
  • Jean-François Pérouse, D'Angora à Ankara (1919-1950) : la naissance d'une capitale, Thèse de géographie, Université de Reims Champagne-Ardenne, 1994.
  • Jean-François Pérouse, "Ankara en 1927 : Radioscopie d'une jeune capitale", Cemoti, no 13.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]