Saint-Domingue (ville)

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Saint-Domingue
Santo Domingo de Guzmán
Blason de Saint-Domingue
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la République dominicaine République dominicaine
District Distrito Nacional
Fondateur Bartolomeo Colomb
Maire Roberto Salcedo
Démographie
Population 2 253 437 hab. (2008)
Densité 28 168 hab./km2
Géographie
Coordonnées 18° 29′ 24″ N 69° 53′ 00″ O / 18.490029, -69.88334718° 29′ 24″ Nord 69° 53′ 00″ Ouest / 18.490029, -69.883347
Superficie 8 000 ha = 80 km2
Localisation

Géolocalisation sur la carte : République dominicaine

Voir sur la carte administrative de République dominicaine
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Saint-Domingue
Liens
Site web http://www.adn.gob.do/

La ville de Saint-Domingue[1] (Santo Domingo ou Santo Domingo de Guzmán en espagnol, ou San Domingo de façon plus ancienne : on parle de la bataille de San Domingo) est située sur la côte sud de l'île d'Hispaniola, que la République dominicaine, dont elle est capitale, partage avec Haïti. Fondée de 1496 à 1502, Santo Domingo est le plus vieux site de peuplement européen des Amériques habité sans discontinuité et fut le premier siège du pouvoir espagnol dans le Nouveau Monde.
Depuis 1932 elle est le chef-lieu du district national.

Ville de Saint-Domingue vue de l'espace, mai 1992

Toponymie[modifier | modifier le code]

Elle est ainsi nommée en l'honneur de saint Dominique de Guzmán, le fondateur de l'ordre dominicain, car elle fut fondée le , jour où l'on fêtait le saint à l'époque, même si elle fut baptisée dans un premier temps Nueva Isabela, en hommage à la reine Isabelle de Castille. Elle prendra le nom de Santo Domingo de Gúzman après avoir été détruite par un cyclone en 1502. Il est à noter aussi que Domenico était le prénom du père de Christophe Colomb et des frères de ce dernier.
Entre 1936 et 1961, elle portera également le nom de Ciudad Trujillo en l'honneur du dictateur Rafael Trujillo qui dirigea le pays durant cette période.

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville est située sur la mer des Caraïbes, à l'embouchure de la rivière Ozama.

Démographie[modifier | modifier le code]

La ville compte 3 516 597 habitants (2014[2]).

Histoire[modifier | modifier le code]

La fondation de la ville[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Zone coloniale.

Une première colonie, nommée La Navidad, s'installa dans le nord de l'île quelques mois après l'arrivée de Christophe Colomb fin décembre 1492[3]. Mais les premiers occupants furent massacrés par les indiens Taïnos[4].

Un plan de Santo Domingo de 1671

Une deuxième colonie permanente fut fondée, toujours dans le nord : La Isabela, mais le mauvais emplacement (manque d'eau potable et l'insuffisance pour le mouillage des navires), ainsi que les forts vents venant du nord qui laissèrent croire aux colons qu'ils étaient la cause des nombreuses épidémies dont les Européens étaient atteints, incita la construction d'une nouvelle ville au sud de l'île. À l'initiative de Bartolomeo Colomb, frère cadet de Christophe, fut alors édifiée en 1496 sur la rive orientale du fleuve Ozama la ville de Nueva Isabela, en hommage à la reine Isabelle de Castille. Elle fut officiellement fondée le .

En 1502, un cyclone ravagea la nouvelle ville qui fut alors reconstruite sur l'autre rive du fleuve par le gouverneur nouvellement nommé, Nicolás de Ovando et prit le nom de Santo Domingo de Gúzman, en l'honneur de Saint Dominique de Guzmán. Le plan en damier de cette cité qui est appelée de nos jours zone coloniale fut à l'origine de la plupart des villes du Nouveau Monde.

Dès 1508, Santo Domingo acquit son statut de ville, Ferdinand II d'Aragon, roi d'Espagne, lui accordant ses armes, et devint le siège de la vice-royauté des Amériques. En 1511, le premier Tribunal Royal avait pour juridiction l'ensemble des territoires du Nouveau Monde. Diego Colomb, fils de l'amiral, installa sa première cour de Vice-roi et Gouverneur des Indes, dans ce qui est aujourd'hui nommé le Palais de Colomb (El Alcazár de Colón), situé stratégiquement entre deux portes des murs d'enceinte de la ville et avec une vue imprenable sur le fleuve, au bord duquel furent aussi édifiés les chantiers navals royaux qui portent toujours le nom de Atarazanas Reales.

En 1538 fut créée la plus vieille université du Nouveau Monde par une bulle du pape, In Apostolatus Culmine, qui octroya ce statut au centre d'études fondé dès 1502 par Hernando de Gorjón et qui occupait le Couvent des Dominicains, à quelques pas de la forteresse. Elle fut baptisée Santo Tomás de Aquino (Saint-Thomas d'Aquin). L'institution existe encore de nos jours sous le nom d’Université Autonome de Santo Domingo (UASD), mais a été transférée à la périphérie de la zone coloniale[5].

Ce fut donc une ville en grande expansion que légua Diego Colomb en 1523, à la fin de son second mandat de gouverneur. L'or se faisant rare sur l'île avait laissé place à la culture de la canne à sucre, dont le succès en Europe permit le financement des grandes constructions de Santo Domingo au XVIe siècle.

Économie[modifier | modifier le code]

La ville a fait beaucoup d'efforts économiques et commerciaux. En 1999, 38% de la ville vivait sous le seuil de pauvreté. En 2013 plus que 17% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Agora Mall est un centre commercial au centre de Santo Domingo Vue de George Washington Avenue du Crowne Plaza Citibank Tower à Saint-Domingue. La ville est le centre de l'activité économique en République Dominicaine.

De nombreuses entreprises nationales et internationales ont leur siège ou des bureaux régionaux à Saint-Domingue. La ville attire de nombreuses entreprises et franchises en raison de sa situation géographique et la stabilité économique internationale.

L'infrastructure est suffisante pour la plupart des opérations commerciales. Un élément clé qui a permis à la ville de grandir et d´affronter la concurrence mondiale, est l'infrastructure des télécommunications. Au cours des dernières années, la République Dominicaine a bénéficié d'un système moderne de télécommunications, en raison de sa privatisation et l'intégration des systèmes américains.

La croissance économique de la ville est très sensible à l'augmentation du nombre de bâtiments, des centres commerciaux, des autoroutes, et l'augmentation de l'activité commerciale. Santo Domingo a une grande fracture sociale, allant des quartiers pauvres aux quartiers très riches. Les villas de familles à revenu élevé se trouvent dans le polygone central de la ville, qui est bordé par l'avenue John F. Kennedy nord Février 27 Avenue sud, Avenida Winston Churchill à l'ouest et de l'Avenida Máximo Gómez à l'est, et se caractérise par principalement son quartier résidentiel et sa vie nocturne très active.

Santo Domingo a des zones en rapide développement, parmi elles, Serralles, Naco, Arroyo Hondo, Piantini, Urb Fernandez, "Ens. Juliet, Paradise, les Prairies, Los Prados, Bella Vista, Sarasota et d'autres secteurs, qui se composent principalement de riches édifices et maisons de luxe, contrastant avec la périphérie de la ville comme Gualey et Capotille qui est économiquement moins développée. Bella Vista et La Esperilla sont actuellement les secteurs les plus dynamiques avec de grands projets. Gazcue appartient à la zone sud-est plus traditionnelle de la ville et est connu pour ses bâtiments datant des années 1930 à 1960. Les centres commerciaux de la ville sont situés principalement sur l'avenue Winston Churchill, où il y a des endroits tels que les Acropolis Center, Blue Mall, et les grandes surfaces. Il est également le foyer des plus grandes banques commerciales, telles que Banco Popular Dominicano, la Banque Scotia, Citibank, Banco BHD, Banco del Progreso, Banreservas, entre autres. Février 27 Avenue est un très grand succès commercial, et est considérée comme le moyen le plus important de la ville.

Les centres commerciaux les plus anciens dans le pays sont Plaza Central et Plaza Naco, ce dernier a été le premier centre commercial de la ville. Bella Vista Mall est l'un des nouveaux centres commerciaux construits dans la ville, qui attire de nombreuses familles à revenu élevé. La ville possède un marché de valeurs établi à la fin des années 90. La plupart des pauvres vivent à la périphérie de grands centres commerciaux. Peu d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Les assauts anglais[modifier | modifier le code]

En 1586, Francis Drake et ses hommes prirent possession de la ville durant un mois pendant lequel le corsaire anglais tenta de négocier une rançon. Il n'obtint finalement qu'un vingtième de ce qu'il avait espéré. Avant de repartir vers Carthagène, il pilla et brûla une grande partie de la ville. Seule la cathédrale, dans laquelle il semble avoir établi son quartier général durant le siège, échappa au feu, mais pas au vol de son trésor et de ses cloches.

À la suite de cette destruction, la plupart des bâtiments furent reconstruits à l'identique. Le roi Philippe II d'Espagne ordonna néanmoins le renforcement des principales escales de sa flotte et chargea les ingénieurs Juan Bautiste Antonelli et Juan de Tejeda de mettre en place des systèmes de défense dans les ports de Santo Domingo, San Juan de Porto Rico, La Havane, Carthagène, etc. Son successeur, Philippe III d'Espagne, dans sa tentative de lutte contre la contrebande, fit déplacer plusieurs colonies de la côte nord de l'île vers les abords de la capitale.

Un plan de San Domingo de 1730

En 1655, la flotte anglaise de Cromwell, emmenée par l'amiral William Penn et le général Robert Venables attaqua la ville, l'objectif étant d'engager l'expansion du protestantisme dans le Nouveau Monde. Les murailles n'étaient pas encore complètement renforcées, mais les deux tentatives d'assaut des 8000 hommes de Venables furent néanmoins repoussées par le nouveau gouverneur général d'Hispaniola, Bernardino de Meneses Brancamonte y Zapata, comte de Peñalba (qui donna son nom à la principale rue piétonne de la ville El Conde, qui signifie en français Le Comte). Penn et Venables, furieux de leur déroute bien que responsables en raison de leur manque de collaboration évident, allèrent s'emparer de la Jamaïque.

La domination française[modifier | modifier le code]

À la fin du siècle suivant, le traité de Bâle de 1795 scella la cession par l'Espagne de la partie est de l'île d'Hispaniola à la France, cette dernière reprenant ainsi l'île tout entière, qui fut dénommée Saint-Domingue. La ville de Saint-Domingue fut envahie par Toussaint Louverture en janvier 1801.

Article détaillé : Bataille de San Domingo.

Après s'être emparé de Santiago, le 25 février 1805, l'armée haïtienne assiège Santo Domingo le 7 mars. Le 21 mars, les assiégés reçoivent en renfort un escadron français, mené par l'amiral Comte de Missiessy. Le 28 mars, Dessalines abandonne le siège de Santo Domingo et fait retraite vers Haïti.

Ce n'est qu'en 1809, après la bataille de Palo Hincado, que la ville, de même que toute la partie est d'Hispaniola, se rattacha à la tutelle espagnole.

La domination haïtienne[modifier | modifier le code]

En 1821, quelques semaines après la déclaration d'indépendance des colons espagnols, les troupes haïtiennes emmenées par Jean Pierre Boyer entrèrent dans la ville. L'île resta haïtienne jusqu'en 1844. Le 27 février de cette année commença près de la porte du Condé la guerre qui mena à l'indépendance de la République dominicaine.

Après l'indépendance[modifier | modifier le code]

Parque Colón

Au début du XIXe siècle, la muraille d'enceinte fut presque entièrement démolie et la plupart des briques et des pierres furent récupérées pour restaurer de nombreux bâtiments de la grande époque coloniale. La zone coloniale fut rénovée et ses façades reprirent les couleurs du XVIIe.

La ville fut presque entièrement détruite par un ouragan en 1930. Elle fut reconstruite et renommée Ciudad Trujillo en l'honneur du dictateur Rafael Trujillo. La ville retrouva son nom originel juste après l'assassinat de ce dernier en 1961.

Le , dans le cadre des célébrations du Cinquième centenaire de la découverte et de l'évangélisation de l'Amérique, fut inauguré le Faro A Colón (Phare de Colomb), immense monument à la mémoire de Christophe Colomb, dont les premiers projets avaient été déposés dès l'année 1923. À cette occasion furent transférés les restes du corps du célèbre amiral dont la dépouille funèbre se trouvait jusqu'alors dans une des tombes de la cathédrale. L'authenticité en est cependant contestée par l'Espagne qui affirme disposer de ces restes.

En 2001, la ville fut divisée en quatre municipalités et une ville-province.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

La zone coloniale de Saint-Domingue a été déclarée patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO pour ses constructions espagnoles les plus anciennes du continent américain[6], dont :

Personnalités[modifier | modifier le code]

  • Salomé Ureña (18850 - 1897) : poétesse et éducatrice dominicaine.

Transports[modifier | modifier le code]

Saint-Domingue est desservie par deux aéroports internationaux l'Aéroport Las Américas à l'est et l'Aéroport La Isabela - Dr. Joaquín Balaguer au nord-ouest.

La ville possède également 1 ligne de métro, totalisant 16 stations, la seconde actuellement construite dans les îles Caraïbes après celle du Tren Urbano de San Juan de Porto Rico.

D'ici 2017, la ville devrais contenir environs 6 lignes de métro.

Les moyens de transport collectifs les plus utilisés par les dominicains sont:

  • carro publico: taxi collectif qui embarque 6,7 ou 8 personnes dans des voitures en assez mauvais état. C'est un moyen de transport très économiques.
  • guagua: bus ou mini bus qui assure le transport urbain et interurbain
  • motoconcho: moto taxi

Sport[modifier | modifier le code]

Le baseball est le sport le plus important en République dominicaine et deux clubs portent les couleurs de la ville de Saint-Domingue en Liga Dominicana : les Tigres del Licey, 22 fois champion national, et les Leones del Escogido, 14 fois champion national et champion en titre.

La ville a accueilli les Jeux panaméricains du 1er au .

Jumelages[modifier | modifier le code]

Santo Domingo est jumelée avec :

Annexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Terme recommandé par la Commission générale de terminologie et de néologie, et publié au Journal officiel de la République française le 24 septembre 2008. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019509867&dateTexte=
  2. Estimation de 2014 basée sur le recensement de la population de 2010, sur PopulationData.net
  3. (es) Christophe Colomb, Journal de bord
  4. (en) La première colonie
  5. (es) Site de l'Université autonome de Saint-Domingue
  6. Site de l'UNESCO
  7. (es) Les universités de Saint-Domingue

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Samuel Hazard, Santo Domingo : past and present, 1873
  • Charles Malo, Histoire d'Haïti (île de Saint-Domingue) depuis sa découverte jusqu'à 1824, 1825
  • (es) Diccionario Enciclopédico Dominicano, Vol. 1, "Santo Domingo."

Liens externes[modifier | modifier le code]