Comté de Horn

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Comté de Horn

? – 1568

Blason
Description de cette image, également commentée ci-après

Le comté de Horn dans la Principauté de Liège

Informations générales
Capitale Horn

Entités suivantes :

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La seigneurie puis comté de Horn (ou Hornes, Horne, Hoorne) était un fief d'Empire, vassal du comté de Looz, et située à la marge septentrionale de celui-ci. Faute d'héritiers, il fut annexé aux domaines du prince-évêque de Liège en 1568. Son territoire se situe dans l'actuelle province de Limbourg.

Description[modifier | modifier le code]

La seigneurie de Hornes regroupait une dizaine de villages autour du château de Horn, qui en constituait le siège. Elle s'étendait le long de la Meuse, face à la ville de Ruremonde. Au sud, les terres de l'abbaye impériale de Thorn faisaient la jonction avec le reste du comté de Looz. Sur tout le reste de sa périphérie, la seigneurie était enclavée dans le quartier supérieur du duché de Gueldre.

Histoire[modifier | modifier le code]

La seigneurie est mentionnée pour la première fois dans un acte administratif en 1243. Il s'agit alors d'un fief mouvant du comte de Looz. En 1366, ce dernier devient une possession des princes-évêques de Liège, suite au conflit avec les derniers représentants de la maison de Heinsberg; c'est pourquoi les armoiries des comtes de Looz et de ceux de Hornes apparaîtront par la suite dans les armes du prince de Liège.

Dès le XIIIe siècle, les seigneurs de Hornes héritent d'Hedwdige d'Alténa de riches domaines en Hollande, qui viennent s'ajouter à la seigneurie souche. Ils commencent à s'intituler comtes de Hornes et d'Altena, bien qu'ils ne fussent alors comte ni dans l'une, ni dans l'autre de ces terres. C'est finalement en 1450, que Hornes est érigé en comté, avec probablement un privilège d'immédiateté qui ne fut pas respecté par la suite. Dès cette époque, les comtes de Hornes sont en effet des clients du puissant principat bourguignon qui se constitue dans la région et prennent leur distance avec Liège. Les comtes de Hornes servirent les ducs de Bourgogne puis la maison de Habsbourg, plaçant par ailleurs régulièrement des membres de leur famille au siège de Liège. De façon symptomatique, le comté fut ainsi placé dans le cercle de Bourgogne, plutôt que dans celui du Bas-Rhin comme le reste de la principauté.

Pendant le deuxième tiers du XVIe siècle, la famille s'éteint peu à peu, les différentes branches ne parvenant pas à assurer leur descendance agnatique. En 1531, Jacques II de Hornes meurt sans héritier, un an après son père et laisse le comté à son frère Jean. Malgré un prestigieux mariage avec Anne d'Egmond, la sœur du comte de Bueren et la veuve de Josse de Montmorency, Jean de Hornes n'a pas d'enfant. Il lègue donc ses biens à Philippe, fils du premier lit de sa femme, faisant entrer le comté dans la maison de Montmorency.

Philippe de Montmorency, dernier comte de Hornes, commença comme ses prédécesseurs par servir le principat bourguignon aux mains de Habsbourg. Il accumula les commandements et les charges qui le tinrent souvent à l'écart de ses terres : gouverneur de Gueldre, chambellan de l'Empereur, amiral de Flandre, etc. C'est en cette dernière qualité qu'il dirigea l'expédition maritime qui ramena son souverain en Espagne à l'été 1559. De retour quatre ans plus tard dans les Flandres, il prend la tête du mécontentement des nobles contre la politique de Granvelle puis fait partie en 1566 des partisans de la clémence face aux iconoclastes. Ces prises de position politique amenèrent le duc d'Albe, en 1568, à l'accuser de lèse-majesté et à en faire une des premières victimes du conseil des troubles.

Faute d’héritiers, et de toute façon sous le coup des placards sur la sédition, l’ensemble de ses biens dans les Pays-Bas fut mis sous séquestre. Le comté de Hornes lui-même posait problème : mouvant du comté de Looz, mais élevé en comté immédiat de l’Empire, il se trouva finalement annexé par le comte de Looz, c’est-à-dire le prince-évêque de Liège, malgré quelques protestations de l’Espagne, qui, cependant ne voulut pas trop froisser un des princes catholiques de la région en pleine guerre de religion. L’occupation prit d’abord la forme d’une surintendance formelle à partir de 1576 puis d’une possession de plein droit en 1614.

En 1677, le roi d’Espagne créa pour les Hornes-Bailleul une principauté de Hornes, sans rapport avec le comté originel. Ayant conservé ses institutions pendant la période liégeoise, ce dernier est supprimé à la fin du XVIIIe siècle par la révolution liégeoise puis l’occupation française.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Les seigneurs puis comtes de Hornes portent des armes parlantes, d'or à trois huchets de gueules virolés d'argent. Les huchets, sortes de cors de chasse dépourvus de courroie, forment un jeu de mot puisqu'ils se disent "horn" en plattdeutsch. Ces armes figurent parmi les quartiers du blason de la principauté de Liège, puis par la suite dans celui des provinces belge de Liège et néerlandaise de Limbourg. On les retrouve en outre en composition dans de nombreux blasons municipaux de la région.

Voir aussi[modifier | modifier le code]