Odessa

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aller à : navigation, rechercher
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Odessa (homonymie).
Odessa
Одеса
Blason de Odessa
Héraldique
Drapeau de Odessa
Drapeau
Odessa : L'escalier Potemkine.
Odessa : L'escalier Potemkine.
Administration
Pays Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Subdivision Flag of Odesa Oblast.svg Oblast d'Odessa
Maire Alexeï Kostoussev
Code postal 65000 — 65480
Indicatif tél. +380 48
Démographie
Population 1 014 852 hab. (2013)
Densité 4 284 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 28′ N 30° 44′ E / 46.467, 30.73346° 28′ Nord 30° 44′ Est / 46.467, 30.733
Altitude 40 m
Superficie 23 690 ha = 236,9 km2
Divers
Fondation 1794
Première mention 1795
Statut Ville depuis 1794
Localisation

Géolocalisation sur la carte : Oblast d'Odessa

Voir sur la carte administrative de l'Oblast d'Odessa
City locator 14.svg
Odessa

Géolocalisation sur la carte : Ukraine

Voir la carte administrative d'Ukraine
City locator 14.svg
Odessa

Géolocalisation sur la carte : Ukraine

Voir la carte topographique d'Ukraine
City locator 14.svg
Odessa
Liens
Site web www.odessa.ua
Sources
Liste des villes d'Ukraine

Odessa (ukrainien : Одеса ; russe : Одесса) est une ville portuaire d'Ukraine, sur la mer Noire, et la capitale administrative de l'oblast d'Odessa. Sa population s'élevait à 1 014 852 habitants en 2012[1]. Elle a été fondée en 1794 ex nihilo par Catherine II et de fait a attiré dès le début un nombre considérable d'immigrés de tout l'Empire et des pays avoisinants.

De 1819 à 1859, Odessa était un port franc. Sous la période soviétique, c'était une base navale et depuis le 1er janvier 2000, le port d'Odessa est déclaré port franc et zone franche pour vingt-cinq ans.

Odessa possède un important centre portuaire commercial qui fournit en marchandises et matières premières une bonne partie du pays. En fait, Odessa comprend deux ports : Odessa et Youjne (ce qui signifie "au Sud"), un important terminal pétrolier dans la banlieue. Illitchivsk, autre port important, se trouve dans la même oblast, au sud-ouest d'Odessa. Ensemble, ils forment un nœud de communication ferroviaire important. Les industries pétrolières et chimiques d'Odessa sont reliées par des oléoducs stratégiques à la Russie et à l'Union européenne.

La ville est un des pôles économiques les plus importants d'Ukraine, doté d'industries agroalimentaire, textile et manufacturière. De plus, Odessa abrite un nombre considérable de marchés en plein air qui fournissent tout le pays en biens de consommation. Ses taux de croissance annuels dépassent souvent les 10 %.

Odessa est, avec près d'1,1 million d'habitants, la 3e plus grande ville d'Ukraine, et l'une des plus riches du pays. Au XIXe siècle, c'était la 4e ville de l'Empire russe, après Moscou, Saint-Pétersbourg et Varsovie. Traditionnellement, son architecture est plus méditerranéenne que russe, très influencée par les styles français et italien. Odessa a toujours possédé un esprit de liberté et d'ironie, en vertu de sa situation géographique d'ouverture aux étrangers. Elle est souvent dénommée la Marseille d'Ukraine.

La ville est une destination touristique de premier ordre, avec de nombreux cafés et discothèques (Arcadia), des kilomètres de plages de sable fin et une certaine atmosphère méridionale.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Odessa est bâtie au bord de la mer Noire, à une trentaine de kilomètres au nord-est du Liman du Dniestr, sur des collines en terrasses donnant sur le golfe d'Odessa. Elle est située à 440 km au sud de Kiev.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes de Odessa
Nerubais'ke Krasnosilka Usatove
Velykyi Dal'nyk Odessa
Velykodolyns'ke Illitchivsk

Climat[modifier | modifier le code]

Une rue d'Odessa en hiver

Le climat d'Odessa est doux et sec avec des températures moyennes en janvier de −2 °C et 22 °C en juillet. Il est de type continental humide ou Dfb selon la classification de Koppen. Odessa reçoit seulement 440 mm de précipitations annuelles. La neige recouvre le sol en moyenne 24 jours par an.

  • Température record la plus froide : −28,0 °C (février 1929)
  • Température record la plus chaude : 39,3 °C (juillet 2007)
  • Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'année : 40
  • Nombre moyen de jours de pluie dans l'année : 113
  • Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'année : 24
  • Nombre moyen de jours avec du blizzard dans l'année : 4
Relevé météorologique d'Odessa
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −3,6 −3,1 0,4 6,2 11,7 15,6 17,4 17,2 13,1 8,1 3 −1 7,1
Température moyenne (°C) −1,1 −0,5 2,9 9,2 15,2 19,6 21,7 21,4 16,8 11,2 5,6 1,4 10,3
Température maximale moyenne (°C) 1,6 2,4 6,1 12,8 19 23,6 26 25,7 20,9 14,7 8,4 4 13,8
Précipitations (mm) 31 31 31 34 34 49 49 34 37 30 45 35 440
Source : Le climat à Odessa (en °C et mm, moyennes mensuelles) Pogoda.ru.net


Urbanisme[modifier | modifier le code]

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Quartiers[modifier | modifier le code]

  • Moldavanka : ancien quartier (du roumain Moldoveanca), nom qui signifie « Moldave (au féminin) » : C'est le quartier de la vie bohème, du « milieu », des nouveaux et anciens riches, où vivaient des populations juives et roumaines, décrit par l'écrivain Isaac Babel dans ses Contes d'Odessa.

Transports[modifier | modifier le code]

Gare ferroviaire
  • Gare routière :
    • Odessa est très bien reliée aux plus grandes villes du pays par des liaisons en autocar.
  • Port maritime
    • Odessa est reliée à plusieurs villes de la mer Noire et de la Méditerranée par liaisons maritimes. Odessa est une étape importante des croisières touristiques en mer Noire.
    • Le port maritime est accessible depuis les fameux escaliers Potemkine, et est un lieu de promenade fort apprécié des habitants d'Odessa.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité, la région d'Odessa était peuplée par les Daces et les Scythes, et colonisée par les Grecs comme toute cette partie des côtes de la mer Noire. Des peuples migrateurs sont arrivés à partir du IIIe siècle (Huns, Avars, Gépides, Petchenègues, Sarmates, Goths, Slaves). Odessa a été temporairement sous l'influence polonaise et lituanienne. Après la grande invasion de 1241, la région devient un territoire des Tatars (khanat du Boug). Ces Tatars furent combattus durant des siècles par la Moldavie et la Pologne. Les Ottomans inclurent la région et les Tatars islamisés dans leur Empire vers le XVIe siècle.

Conflit russo-ottoman[modifier | modifier le code]

Durant la Guerre russo-ottomane, de 1787 à 1791, les Cosaques conquirent les positions tatares de Khadjibeï (Hacıbey) et la forteresse ottomane d'Eni-Dounia (Yeni Dünya), à proximité de l'emplacement actuel. L'amiral napolitain Ribas, au service des Russes, aida à mener cette conquête. Il choisit son emplacement dans une baie facile d'accès et l'on fit construire une centaine de maisons en pierre.

Odessa fut officiellement fondée en 1794 comme forteresse russe sur les territoires annexés à l'Empire ottoman après le traité d'Iași en 1792. La ville fut nommée d'après le nom d'Ulysse, en grec Odysseos, féminisé selon le vœu de Catherine II en « Odessa »[2]. En effet les villes de Nouvelle Russie à cette époque portaient fréquemmement des noms grecs selon la volonté de l'impératrice.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Portrait du duc de Richelieu.

De 1803 à 1814, Armand du Plessis, duc de Richelieu, fut gouverneur d'Odessa et de Nouvelle Russie. Ayant fui la Révolution française, il servit dans l'armée russe contre les Ottomans. On lui attribue le tracé de la ville et l'organisation de ses aménagements et de ses infrastructures. Il organisa une quarantaine courageuse pendant une épidémie de choléra qui contribua à sa renommée. Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de la ville et avait l'amitié d'Alexandre Ier. Il fut ensuite premier ministre de France, au retour de Louis XVIII. Les nouveaux colons venus de Russie intérieure, de Galicie, de Moldavie, de Valachie, de Petite Russie (partie de l'actuelle Ukraine) étaient attirés par l'exemption de taxes les années suivant leur installation. Le duc fit agrandir le port qui reliait la ville à Marseille pour l'exportation de blé. C'est à son initiative, mais après son départ, que fut fondé le lycée Richelieu, établissement d'élite de la Russie impériale, en 1817. Le comte de Langeron, émigré français est à l'époque maire de la ville. Il crée Le Messager de la Russie méridionale, journal en français lu par l'élite de l'époque.

De 1823 à 1824, le poète russe Alexandre Pouchkine y fut envoyé en exil. Dans ses lettres, il écrivit qu'Odessa était une ville où « On peut sentir l'Europe. On y parle français et il y a des journaux et des magazines européens à lire ».

Au cours de la guerre de Crimée, de 1853 à 1856, Odessa fut bombardée par les marines britannique, ottomane et française. L'aspirant de 2e classe Henri Rieunier (1833-1918), qui fit la guerre d'Orient et le siège de Sébastopol en entier, raconte dans ses écrits exceptionnels, au jour le jour, sa participation à bord du Charlemagne au bombardement d'Odessa, comme suit :

« ... Le samedi , l'escadre fait feu contre les batteries du port de guerre d'Odessa et incendie les bâtiments de ce port. L'Aréthuse va tirer quelques bordées sur la batterie située au sud de la ville... Le Descartes, grand vapeur de 540 CV armé de 20 canons s'embrase, deux bâtiments britanniques ont fait de même. Les vapeurs tirent tous à obus à grande distance de 8 à 12 encablures. La canonnade continue entre la terre et les bâtiments à vapeur. A midi 49 min le fort qui se trouve sur le môle impérial prend feu et saute, à 1 heure la canonnade cesse un peu, à 3 h recommence, à 3 h 35 min un fort au fond de la rade prend feu... Les bâtiments qui se trouvent le long du môle impérial brûlent. On en voit plusieurs qui s'inclinent, et coulent. Le feu dure toute la nuit. Le Sans Pareil et deux autres corvettes britanniques se sont tenues à l'écart et signalent que tous les obus tombent dans la bonne direction. Au commencement du feu, trois navires marchands et quelques Britanniques s'échappent du port de la quarantaine. Le fort du môle impérial leur tire dessus. Le dimanche 23 avril le feu brûle encore à terre... La citadelle et le port d'Odessa bombardés la flotte franco-britannique eut soin d'épargner la ville... »

L'augmentation du commerce entraîna la croissance d'Odessa, qui devint le port d'exportation de céréales le plus important de l'Empire Russe. La ville fut reliée par rail à Kiev et Kharkov ainsi qu'à Iassy en actuelle Roumanie, en 1866.

La famille Tolstoï possédait un hôtel particulier en ville qui peut encore être visité.

La plupart des maisons urbaines du XIXe siècle sont construites en pierre calcaire extraite des carrières des environs. Des carrières abandonnées furent utilisées et agrandies par les contrebandiers, ce qui créa un labyrinthe de tunnels sous Odessa, appelés « catacombes ». Aujourd'hui, elles attirent les touristes, mais ces visites peuvent être dangereuses, car il n'existe pas de carte exacte de ce réseau.

Au cours du XIXe siècle, une grande migration venant de Pologne en a fait la ville la plus juive des grandes villes de l'Empire russe.

La Révolution russe de 1905[modifier | modifier le code]

En 1905, Odessa fut le théâtre d'événements révolutionnaires et d'un soulèvement d'ouvriers soutenus par l'équipage du cuirassé Potemkine, pendant la Révolution russe de 1905.

C'est aussi avant la Première Guerre mondiale que se développe une activité cinématographique à Odessa. Ainsi, le Studio d'Odessa est fondé en 1907. Il sera par la suite un des trois studios cinématographiques les plus importants du cinéma muet russe et du cinéma ukrainien.

Ces révolutions vont donner lieu à un film, Le Cuirassé Potemkine tourné en 1925 par Sergueï Eisenstein.

La Révolution russe de 1917[modifier | modifier le code]

Plan d'Odessa en 1919

Dans la foulée de la Révolution de Février 1917, se constitue le une Rada (un conseil) autonome, présidée par l'historien Mykhaïlo Hrouchevsky. La Rada centrale manifeste son opposition à la Révolution d'Octobre en proclamant le 19 novembre la République populaire ukrainienne, non séparée de la République russe. Les bolcheviks refusent de reconnaître la Rada centrale et fondent une série de républiques : la République soviétique d’Odessa, la République populaire ukrainienne des soviets (dans l’est), la République soviétique de Donetsk-Krivoï-Rog et la République socialiste soviétique de Tauride, devenue ensuite la république socialiste soviétique de Crimée. Néanmoins en 1917, le parti bolchevik reste assez peu implanté en Ukraine, exception faite dans les régions industrielles de l'Est et du Sud. Les Républiques bolcheviques d'Ukraine, dont la République soviétique d'Odessa, s’unifièrent les 17- pour former la République soviétique ukrainienne avec Kharkov pour capitale. En 1919, la ville est brièvement occupée par les Français venus y soutenir les armées blanches.

L'entre-deux guerres[modifier | modifier le code]

Après la Révolution russe de 1917, Odessa fut successivement occupée par la Tsentralna Rada, les Français, l'Armée rouge et l'Armée des Russes blancs. Finalement en 1920, l'Armée rouge prit le contrôle d'Odessa et la réunit à la RSS d'Ukraine intégrant ultérieurement l'URSS. Le Cuirassé Potemkine, film réalisé par Eisenstein en 1925, comporte la fameuse scène où des centaines de personnes sont tuées sur le monumental escalier de pierre[3] (aujourd'hui connu sous le nom d’escalier du Potemkine). En haut des marches qui descendent vers le port se dresse la statue du duc de Richelieu. Le massacre réel se déroula dans les rues proches, pas sur les marches elles-mêmes, mais le film provoque de nombreuses visites à Odessa.

Au début des années 1930, la population d'Odessa, comme dans toute l'URSS, souffrit d'une grande famine dont la responsabilité incombe au régime stalinien d'après les autorités ukrainiennes[4],[5].

Les Massacres d'Odessa[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Siège d'Odessa et Massacres d'Odessa.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1944, Odessa fut occupée par les armées roumaines alliées de l'Allemagne et souffrit d'importants dommages. À cette époque y vivait la plus importante communauté juive d'Union soviétique, soit 133 000 personnes d'après le recensement de 1926[6]. Dès les premiers jours d'occupation, de nombreux incendies sont allumés et les Juifs persécutés. Le , six jours après l'entrée des troupes roumaines dans la ville, un attentat tue le général Glogojanu, commandant d'Odessa, ainsi qu'une grande partie de son état-major, faisant une quarantaine de morts[7]. Le soir même, le gouvernement roumain ordonne des représailles implacables. Vingt minutes plus tard, le nouveau commandant d'Odessa, le général Trestioreanu annonce qu'il va prendre des mesures pour pendre les Juifs et les communistes sur les places publiques. Pendant la nuit, 5 000 personnes sont exécutées. Le 23 octobre, 19 000 Juifs sont exécutés et leurs cadavres arrosés d'essence et brûlés[8].

Le maréchal Antonescu, dictateur et premier-ministre roumain 1941-1944 (qui a été déclaré criminel de guerre par le Tribunal du Peuple et exécuté en 1946, avec le professeur Grigore Alexianu, gouverneur de Transnistrie et d'Odessa 1941-1943), demande ensuite de tuer 200 communistes pour chaque officier victime de bombe et 100 pour chaque soldat. À ce titre, tous les communistes et un membre de chaque famille juive doivent être emprisonnés comme otages.

Antonescu ordonne encore des représailles. Il demande que les otages qui ne sont pas encore morts connaissent les mêmes souffrances que les Roumains morts dans l'explosion. Le 24 octobre au soir, les Juifs emprisonnés sont transportés en dehors de la ville et fusillés devant des fossés anti-chars par groupe de quarante ou cinquante. L'opération se révélant trop lente, les 5 000 juifs restants sont enfermés dans trois entrepôts et mitraillés. Puis les entrepôts sont incendiés le 25 octobre, jour de l'enterrement des Roumains victimes de l'attentat du 22 octobre. Quarante mille Juifs sont ainsi tués ce jour-là[9].

Le 1er novembre, la ville ne compte plus que 33 885 Juifs, essentiellement des femmes et des enfants qui vivent terrorisés dans le ghetto[10]. Les Juifs d'Odessa et de sa région sont ensuite déportés vers la Roumanie, à Bogdanovca, Domanevka et Acmecetca. Ils sont logés dans des conditions déplorables, entassés dans des ruines, des étables ou des porcheries. Ils souffrent de nombreuses maladies avant d'être massacrés à partir du mois de décembre[11]. Ceux qui n'ont pas encore été déportés le sont par train à partir de janvier 1942. Le , il ne reste plus à Odessa que 703 Juifs[12].

Selon les rapports officiels, les militaires roumains, aidés par les autorités locales, ont abattu entre le et le , jusqu'à 25 000 Juifs et en ont déporté plus de 35 000, dont une bonne part ont trouvé ensuite la mort[13]. Le rapport fait aussi état de 50 000 Juifs tués à Bogdanovka, et plusieurs milliers d'autres à Golta et dans la région voisine. La Jewish Virtual Library retient le nombre de 34 000 victimes entre le 22 et le 25 octobre, et le musée américain sur l'Holocauste soutient que « les forces roumaines et allemandes ont tué presque 100 000 Juifs à Odessa pendant l'occupation de la cité ». D'autres sources estiment le nombre de personnes tuées en Transnistrie à 115 000 Juifs et 15 000 Tziganes[14].

Odessa fut finalement libérée par l'Armée rouge en lors de l'offensive Dniepr-Carpates. Ce fut l'une des quatre premières villes à recevoir le titre de ville héros en 1945[15],[16].

Odessa depuis 1945[modifier | modifier le code]

Rues d'Odessa en automne

La ville se développa énormément pendant les années 1960 et 1970.

Au cours des années 1970 puis 1990, la majorité des Juifs émigrèrent vers Israël, vers les États-Unis d'Amérique et vers certains pays d'Europe de l'Ouest. L'émigration vers Moscou et Léningrad fut aussi très importante, formant de vraies communautés. En fait, plus de 50 % des musiciens, compositeurs, producteurs soviétiques connus de cette époque , etc. étaient des Juifs d'Odessa ou d'autres villes d'Ukraine[réf. nécessaire].

La ville est en proie au printemps 2014 à des troubles entre partisans du gouvernement central intérimaire de Kiev et partisans de la fédéralisation de l'Ukraine ; une quarantaine de ces derniers sont brûlés vifs à l'intérieur de la Maison des Syndicats, la nuit du [17].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Jumelages[modifier | modifier le code]

La ville d'Odessa est jumelée avec [18]:

La ville d'Odessa entretient des partenariats avec [19]:

Population et société[modifier | modifier le code]

Nationalités[modifier | modifier le code]

Statue de Pouchkine à Odessa qui a passé treize mois en ville en 1823-1824

Les habitants de nationalité (ethnie) ukrainienne constituent la majorité (62 %) des habitants d'Odessa, qui compte également une forte minorité russe (29 %). En dépit du statut renforcé de la langue ukrainienne, la première langue parlée dans la ville reste le russe [réf. nécessaire]. Même parmi la population de nationalité ukrainienne, la langue la plus parlée et comprise est le russe [réf. nécessaire], tandis que l'ukrainien est principalement employé pour l'accomplissement des fonctions officielles et pour le commerce avec les autres régions du pays. La ville abrite également un certain nombre d'autres nationalités, groupes minoritaires et ethniques : des Albanais, des Arméniens, des Azerbaïdjanais, des Tatars de Crimée, des Bulgares, des Géorgiens, des Grecs, des Juifs, des Roumains, des Turcs, etc. La population juive, importante jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, est désormais réduite. Depuis les années 1970, la plupart des Juifs[Combien ?] ont émigré en Israël ou vers les pays occidentaux.

Démographie[modifier | modifier le code]

Recensements (*) ou estimations de la population[20] :

Évolution démographique
1799 1814 1850 1873 1897* 1910
4 117 20 000 100 000 180 922 403 815 506 000
1923* 1926* 1939* 1959* 1970* 1979*
314 840 411 416 601 651 667 182 891 546 1 046 133
1989* 2001* 2010 2011 2012 2013
1 115 371 1 029 049 1 010 326 1 009 145 1 008 162 1 014 852


En 2012, le taux de natalité était de 10,0 pour mille avec 10 170 naissances (contre un taux de natalité de 9,8 pour mille en 2011 pour 9 875 naissances) ; le taux de mortalité était de 11,9 pour mille avec 12 032 décès (contre un taux de mortalité de 12,2 pour mille en 2011 avec 12 293 décès). Le solde naturel était donc négatif (-1,9 pour mille).

Structure par âge[modifier | modifier le code]

0-14 ans : 12,1 % en augmentation (homme 62 963/femme 60 029)
15-64 ans : 72,6 % en diminution (homme 346 291/femme 372 726)
65 ans et plus : 15,3 % en augmentation (homme 55 946/femme 99 234) (2013 officiel)

Éducation[modifier | modifier le code]

Vue de l'école des cadets au début du XXe siècle

Personnalités liées à Odessa[modifier | modifier le code]

Voir la catégorie : Naissance à Odessa.
Voir la catégorie : Décès à Odessa.
Vue de l'église luthérienne allemande d'Odessa vers 1910

Depuis les années 1970, Odessa est reconnue comme capitale de l'humour soviétique. Depuis, des festivals d'humour ont lieu dans la ville.

Économie[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, Odessa est une ville de 1,1 million d'habitants, sans tenir compte des migrants non enregistrés. Les industries de la ville sont la construction navale, le raffinage, la chimie, la métallurgie et l'agroalimentaire. Odessa est aussi une base navale et le port d'attache d'une flotte de pêche. Les mouvements socio-économiques récents ont conduit à l'établissement du « 7e Kilomètre » – le plus grand marché européen non couvert de gros situé dans la banlieue. Les gens de toute l'Ukraine y viennent pour acheter et revendre des biens de consommation – principalement fabriqués en Chine.

Le port d'Odessa est le principal site d'exportation des blés ukrainiens. L'importance de l'« origine mer Noire » dans le marché mondial est de premier plan.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Vue de l'opéra d'Odessa.

Odessa est célèbre pour son opéra et pour son Escalier du Potemkine immortalisé par Sergueï Eisenstein qui y tourna une scène clef de son film Le Cuirassé Potemkine en 1925. C'est aussi à Odessa que le Studio d'Odessa, un des principaux studios ukrainiens, s'est développé à partir de 1907. La statue du duc de Richelieu est l'un des symboles de la ville.

Théâtres et musique[modifier | modifier le code]

Odessa dispose de nombreux théâtres de qualité dont:

  • Théâtre académique d'Odessa d'opéra et de ballet, construit en 1884-1887
  • Théâtre académique d'Odessa de comédie musicale Vodiany
  • Théâtre académique dramatique russe Ivanov
  • Théâtre académique musical et dramatique ukrainien Vassilko
  • Orchestre philharmonique régional d'Odessa
  • Théâtre national d'Odessa des Jeunes Spectateurs Ostrovski
  • Théâtre régional d'Odessa de marionnettes
  • Cirque national d'Odessa
  • Théâtre municipal d'Odessa de musique spirituelle Salik
  • Maison des clowns d'Odessa
  • Théâtre Sur la Tchaïna

Musées[modifier | modifier le code]

Façade du musée Pouchkine
Façade du musée d'art d'Odessa

Les Odessites peuvent profiter d'une vingtaine de musées :

  • Musée archéologique d'Odessa, 4 rue Lanjeronovskaïa (de Langeron).
  • Musée d'art occidental et oriental, 9 rue Pouchkine.
  • Musée littéraire d'Odessa, 2 rue Lanjeronovskaïa.
  • Musée de la Flotte, 6 rue Lanjeronovskaïa.
  • Musée populaire de l'histoire de la milice de la région d'Odessa, 14 rue Evreïskaïa (des Juifs), tél. : +38-048-7794051
  • Port maritime d'Odessa F. de Wollant, 2 montée Lanjeronovski.
  • Musée d'art d'Odessa, 5a rue Sofievskaïa (de Sainte-Sophie).
  • Musée d'art contemporain, 8 boulevard Frantsouzski (des Français).
  • Musée Pouchkine, 13 rue Pouchkine.
  • Musée de numismatique, 33 rue Gretcheskaïa (des Grecs).
  • Musée d'histoire, 4 rue Gavannaïa (du Port).
  • Musée «Philiki Eteria» (Φιλική Εταιρεία) du fond grec de la culture, 20 Krasny pereoulok (ruelle Rouge).
  • Musée « Vieille Odessa»
  • Défense héroïque d'Odessa «411e batterie de la défense côtière», 150 rue Datcha Kovalevskovo.
  • Musée d'histoire militaire (avec un panoramique des ouvrages de défense de la ville), 4 rue Pirogovskaïa.
  • Musée municipal de la collection Blechtchounov, 19 rue Polskaïa (des Polonais).
  • Musée des Personnages de cire «Chez Baba Outa», 4 rue Richelievskaïa (Richelieu).
  • Ceinture de Gloire (Seconde Guerre mondiale).
  • Société littéraire, musée Paoustovski, 6 rue Tchernomorskaïa (de la Mer Noire).
  • Musée d'histoire des juifs d'Odessa «Migdal-Chorachim», 66 rue Nejinskaïa.
  • Musée Roerich, 47 rue Bolchaïa Arnaoutskaïa, bur. 2.
  • Musée anatomique de l'université nationale de médecine d'Odessa, 2 Valikhovski pereoulok.
  • Musée paléontologique de l'université nationale d'Odessa, 2 rue Dvorianskaïa (de la Noblesse).
  • Musée du Son « Pintchouk »
  • Musée zoologique, 2 Champanski pereoulok (de Champagne).
  • Musée du Football, 1/20 rue Marazlievskaïa (stade «Tchernomriets»).
  • Musée de l'histoire du parti communiste d'Odessa, 1/2 rue Vodoprovodnaïa.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (uk) « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2010, 2011 et 2012 », sur database.ukrcensus.gov.ua« Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2011, 2012 et 2013 », sur database.ukrcensus.gov.ua
  2. Cf Emmanuel de Waresquiel, op. cité
  3. Appelé à l'époque l'escalier Richelieu.
  4. (uk)(en) http://www.holodomor.org/
  5. (fr) Benoît Hopquin, « Le Tabou de l'"Holodomor" ukrainien », Le Monde, 25 novembre 2006. [1]
  6. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, t. 1, Foliohistoire, 2006, p. 518.
  7. Raul Hilberg, t. 1, p. 545.
  8. Raul Hilberg, t. 1, p. 546.
  9. Raul Hilberg, t. 1, p. 547.
  10. Raul Hilberg, t. 1, p. 549.
  11. Raul Hilberg, t. 1, p. 676.
  12. Raul Hilberg, t. 1, p. 678.
  13. Tanya Richardson, Kaleidoscopic Odessa: History and Place in Contemporary Ukraine, University of Toronto Press, 2008, p. 33.
  14. Gyemant Ladislau, The Romanian Jewry - Historical Destiny, Tolerance, Integration, Marginalisation [2]
  15. (ro) Rotaru, J., Burcin, O., Zodian, V., Moise, L., Mareşalul Antonescu la Odessa, Editura Paideia, 1999.
  16. (ro) C. Giurescu, România în al doilea război mondial
  17. BFM TV: Vidéo du 6 mai 2014
  18. Sister cities
  19. Partner cities
  20. (ru) Recensements de 1959, 1970 et 1979 sur www.webgeo.ru(en) City Population [3](en) Population Statistics [4](uk) Office des statistiques d'Ukraine : Статистичний збірник «Чисельність наявного населення України на 1 січня 2010 року» [Manuel statistique « Nombre d'habitants de l'Ukraine au 1er janvier 2010 »]. [5] ; Статистичний збірник «Чисельність наявного населення України на 1 січня 2011 року» [Manuel statistique « Nombre d'habitants de l'Ukraine au 1er janvier 2011 »]. [6] ; Статистичний збірник «Чисельність наявного населення України на 1 січня 2012 року» [Manuel statistique « Nombre d'habitants de l'Ukraine au 1er janvier 2012 »] [7]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Albert van Dievoet, « Monographies industrielles - Les tramways d'Odessa », dans, L'Expansion belge, revue mensuelle illustrée, Bruxelles, octobre 1908, no IX, pp. 379-383.
  • Stella Ghervas, « Odessa et les confins de l'Europe : un éclairage historique », in Stella Ghervas ; et François Rosset (dir.), Lieux d'Europe. Mythes et limites, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l'homme, 2008. (ISBN 978-2-7351-1182-4)
  • Stella Ghervas, Réinventer la tradition. Alexandre Stourdza et l'Europe de la Sainte-Alliance, Paris, Honoré Champion, 2008. (ISBN 978-2-7453-1669-1)
  • Textes présentés par Sandrine Treiner, Le Goût d'Odessa, 2005. Mercure de France
  • Michel Gurfinkel, Le Roman d'Odessa, Éditions du Rocher, 2005. (ISBN 2-268-05309-1)
  • Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, t. 1, Foliohistoire, 2006.
  • Emmanuel de Waresquiel, Le Duc de Richelieu, Paris, Perrin, 2009.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]