Kirghizistan

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42° 52′ 00″ N 74° 36′ 00″ E / 42.8667, 74.6

Kirghizistan

Кыргыз Республикасы (ky)

Кыргызская республика (ru)

Drapeau
Drapeau du Kirghizistan
Blason
Armoiries du Kirghizistan
Description de l'image Kyrgyzstan (orthographic projection).svg.
Devise nationale aucune
Hymne national Hymne national de la République kirghize
Administration
Forme de l'État République parlementaire
Président de la République Almazbek Atambaïev
Premier ministre Temir Sarïev
Langues officielles Kirghize, russe
Capitale Bichkek

42°52′N, 74°36′E

Géographie
Plus grande ville Bichkek
Superficie totale 198 500 km2
(classé 84e)
Superficie en eau 3,6 %
Fuseau horaire UTC + 6
Histoire
Indépendance Fin de l'URSS
Date
Démographie
Gentilé Kirghizes
Population totale (2012) 5 496 737[1] hab.
(classé 110e)
Densité 28,6 hab./km2
Économie
IDH (2004) en augmentation 0,705 (moyen) (110e)
Monnaie Som (KGS​)
Divers
Code ISO 3166-1 KGZ, KG​
Domaine Internet .kg
Indicatif téléphonique +996

Le Kirghizistan, Kirghizstan ou Kirghizie[2], en forme longue la République kirghize (en kirghize Kyrgyzstan, Кыргызстан et Kyrgyz Respublikasy, Кыргыз Республикасы, en russe Kyrgyzstan, Кыргызстан et Kyrgyzskaya Respublika, Кыргызская Республика), est un pays d'Asie centrale. Extrêmement montagneux, peuplé à l'origine par des populations nomades, ancienne république de l'URSS, le Kirghizistan a obtenu son indépendance lors de l'effondrement de cette dernière en 1991. Les habitants s'appellent les Kirghizes et parlent le kirghize, une des langues turques.

Sa capitale, qui est également sa plus grande ville, est Bichkek.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte du Kirghizistan.
Vue satellite du Kirghizistan.
Vue depuis Bichkek sur la chaîne du Sud.
Article détaillé : Géographie du Kirghizistan.

Frontières et territoire[modifier | modifier le code]

Le Kirghizistan possède 3 878 km de frontières, réparties ainsi :

Situation[modifier | modifier le code]

Le Kirghizistan est un pays d’Asie centrale, encadré par le Kazakhstan au nord, l’Ouzbékistan à l’ouest, le Tadjikistan au sud-ouest, et la Chine au sud-est et à l’est. D’une superficie de 198 500 km2, le pays est totalement enclavé et ne possède pas d’accès à la mer.

Topographie[modifier | modifier le code]

Le pays est presque entièrement montagneux. Ces zones montagneuses divisent le pays en deux, le Nord-Est et le Sud-Ouest ; ces deux parties ne communiquent que par des cols situés à plus de 2 700 m d'altitude. Les principales villes du Kirghizistan se situent dans les zones les plus basses du pays.

Au nord, la capitale Bichkek se trouve à 800 m d'altitude, très près de la frontière avec le Kazakhstan. C’est dans cette région nord du pays que sont concédées plusieurs bases militaires internationales, essentiellement aériennes, à la Russie (conservées après que le Kirghizistan est devenu indépendant) et aux États-Unis.

Au nord-est, le lac Yssik Koul forme une petite mer intérieure de 6 332 km2 à 1 620 m d'altitude. Profond de 702 m, le lac est légèrement salé et ne gèle pas en hiver. Son nom, Yssik Koul, signifie d'ailleurs en kirghize « lac chaud », et il est en partie alimenté par des sources chaudes.

Au sud-est, la chaîne des Tian Shan marque la frontière avec la Chine et culmine à 7 439 m avec le pic Pobedy (« victoire » en russe), qui est le point culminant du pays.

À l’ouest et au sud-ouest du pays, la vallée du Fergana (commune au Kirghizistan, à l’Ouzbékistan et au Tadjikistan) est prise en tenaille par les chaînes du Fergana (au nord-est de la vallée) et du Pamir Alay (ou monts Alaï, au sud). La vallée est notamment le réceptacle de la puissante rivière Naryn, qui traverse la totalité du pays depuis les hauteurs des Tian Shan au nord-est du pays.

Le sud (bordé par le Pamir Alay) de la vallée du Fergana constitue l’autre foyer de peuplement. On y trouve les villes d’Och et de Jalal-Abad, ainsi que le point le plus bas du Kirghizistan, la vallée du Kara-Darya (la seconde source ou un affluent du Syr-Darya), à 132 m d'altitude.

Dans cette région, le pays entoure également deux enclaves de l’Ouzbékistan et une du Tadjikistan, reliées à ces pays par des droits de passage sur quelques voies de transport internationalisées en direction de la vallée principale au nord. La chaîne du Pamir Alay, qui domine la région, culmine au pic Lénine à 7 134 m et prolonge la frontière sud du pays avec le Tadjikistan, jusqu’à celle avec la Chine.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Passée en Ouzbékistan, la rivière Naryn devient le Syr-Daria, l’un des deux principaux fleuves nourriciers de l'Asie centrale ; le fleuve traverse ensuite une petite région au nord du Tadjikistan et alimente un petit lac (frontalier avec le sud-ouest du Kirghizistan), avant de traverser à nouveau l’Ouzbékistan, puis de se jeter avec peine dans la mer d’Aral en traversant une grande région au sud du Kazakhstan. Ce fleuve est, avec l’Amou-Daria (qui coule au Tadjikistan et au Turkménistan, mais qui ne parvient plus jusqu’à la mer d’Aral en Ouzbékistan car il sert à alimenter le canal du Karakoum construit au Turkménistan jusque vers la mer Caspienne), l’objet de litiges entre tous ces pays et d’un désastre écologique majeur, à cause du détournement massif pour l’agriculture (durant la période soviétique) de leurs eaux. Le Syr-Darya ne permet plus d’alimenter qu’une toute petite partie au nord de la mer d’Aral, uniquement au Kazakhstan (tandis que le bas du cours de l’Amou-Daria a été complètement asséché, condamnant la plus grande partie méridionale de la mer d'Aral autrefois partagée par le Kazakhstan et l’Ouzbékistan).

Climat[modifier | modifier le code]

Transport[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Transport au Kirghizistan.

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire du Kirghizistan.

La région correspondant au Kirghizistan fut peuplée aux XVe siècle et XVIe siècle par les Kirghizes, un peuple nomade turcique évoluant originellement, il y a 2 000 ans, dans le nord-est de la Mongolie et qui se serait d'abord déplacé vers le sud de la Sibérie entre le VIe siècle et le VIIIe siècle, puis vers la région de Touva jusqu'au XIIIe siècle. L'islam devient la religion principale de la région vers le XIIIe siècle ; la plupart des Kirghizes sont des musulmans sunnites de l'école hanafite.

Influence russe[modifier | modifier le code]

Au début du XIXe siècle, le sud du territoire tombe sous le contrôle du khanat de Kokand. Il est formellement incorporé à l'Empire russe en 1876. La répression de plusieurs révoltes pousse un certain nombre d'habitants à émigrer vers l'Afghanistan ou la Chine.

En 1918, un soviet est fondé dans la région et l'oblast autonome Kara-Kirghiz est créé en 1924 au sein de l'URSS. En 1926, il devient la République socialiste soviétique autonome de Kirghizie. En 1936, la République socialiste soviétique kirghize est intégrée comme membre à part entière de l'URSS.

Lors des bouleversements politiques survenus à partir de la fin des années 1980 en Union soviétique, des élections libres sont organisées au Kirghizistan en 1991 qui voient la victoire d'Askar Akaïev au poste de président en octobre de la même année. Le pays change de nom et devient la République du Kirghizistan en décembre 1991, tandis que Frounzé, la capitale, est rebaptisé de son nom présoviétique, Bichkek, en février 1991.

Indépendance[modifier | modifier le code]

Après l'échec du coup d'État à Moscou qui marque la fin de l'URSS, le Kirghizistan se prononce par un vote en faveur de l'indépendance vis-à-vis de l'URSS le 31 août 1991. Il adhère cependant à la Communauté des États indépendants à la fin de la même année.

En mars 2002, des troubles éclatent dans le district d'Aksy lors de manifestations demandant la libération d'un opposant politique. La répression commandée par le premier ministre Kourmanbek Bakiev tue six personnes. Peu après, le président Akaïev accepte la démission de Bakiev de ses fonctions[3] et le remplace par Nikolaï Tanaiev. Le président Askar Akaïev lance ensuite une réforme constitutionnelle, à laquelle sont conviées l'opposition et la société civile ; elle se conclut en février 2003 par un référendum, vraisemblablement entaché d'irrégularités. Les amendements à la Constitution transforment, entre autres, le Parlement bicaméral en un Parlement unicaméral de 75 sièges à compter des élections de février 2005.

Révolution des tulipes[modifier | modifier le code]

Au cours des années suivantes, le pouvoir, toujours détenu par Askar Akaïev, devient de plus en plus autoritaire. Les élections législatives du 27 février et du 13 mars 2005 sont dénoncées comme frauduleuses, particulièrement par les observateurs de l'OSCE. Des troubles débutent vers la fin mars qui se transforment rapidement dans le sud du pays en manifestations appelant à la démission du gouvernement en place. Le 24 mars, 15 000 manifestants partisans de l'opposition venus du sud du pays se heurtent à la police à Bichkek et prennent d'assaut l'immeuble abritant la présidence après des rumeurs faisant état de la fuite du président Akaïev hors du pays. C'est la « révolution des Tulipes ».

Après la révolution des Tulipes qui suit ces élections, le gouvernement intérimaire promet de développer de nouvelles structures politiques et de régler certains problèmes constitutionnels. La démission forcée de l'ancien président Askar Akaïev est acceptée par le Parlement kirghiz le .

Les chefs de l'opposition mettent en place un gouvernement intérimaire et promettent d'organiser rapidement de nouvelles élections afin de prétendre à une légitimité définitive. Les luttes au sein de l'opposition sont réglées rapidement, Kourmanbek Bakiev prenant les postes de président et de premier ministre.

Présidence Bakiev[modifier | modifier le code]

Kourmanbek Bakiev remporte ensuite l'élection présidentielle le organisée trois mois après le soulèvement populaire qui a provoqué la fuite de l'ancien président, Askar Akaïev, en Biélorussie. Le nouveau gouvernement, sous la présidence de Félix Koulov, est définitivement constitué en .

Un an après les événements de , une nouvelle opposition se structure pour exiger la mise en œuvre des réformes annoncées à l'issue de la révolution des Tulipes. Elle réunit d'anciens alliés de Bakiev et d'anciens partisans d'Akaïev.

Début l'opposition manifeste sur la place centrale de Bichkek pour réclamer une réforme constitutionnelle réduisant les compétences du président Kourmanbek Bakiev, accusé de népotisme et de corruption. Elle réclame, en outre, l'indépendance de la compagnie de radio-télévision et le limogeage de plusieurs hauts responsables. Les opposants et les fidèles du président Kourmanbek Bakiev parviennent finalement à un compromis sur une réforme de la Constitution qui rendrait les institutions du pays plus démocratiques.

Signée le par le président Bakiev, la nouvelle constitution instaure une république présidentielle et parlementaire. Le Parlement, composé de 90 sièges, pourra approuver le gouvernement, dont le premier ministre sera nommé par le parti vainqueur aux élections, avec l'accord du président.

Cependant, dès le , à la faveur de la crise institutionnelle ouverte par la démission du gouvernement de Félix Koulov, le président obtient des députés le vote d'une nouvelle version de la Constitution qui lui redonne plusieurs des pouvoirs concédés en novembre.

Le , le Parlement approuve la nomination par le président Bakiev d'Azim Issabekov, ex-ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Koulov, au poste de premier ministre.

Le , Azim Issabekov donne sa démission, le président kirghiz ayant refusé de limoger sept personnes du gouvernement dans le but de les remplacer par des membres de l'opposition. Son remplaçant est Almaz Atambaïev, l'un des représentants du mouvement d'opposition Za reformy (Pour les réformes).

Atambaïev démissionne à son tour le 30 mars. Iskenderbek Aidaralïev assure l'intérim jusqu'aux élections législatives de décembre 2007, qui portent Igor Tchoudinov (du parti Ak Jol) au poste de premier ministre[4],[5].

Jusqu'en 2009, le président Bakiev dirige le pays en maintenant une relative ouverture politique, loin des normes démocratiques occidentales, mais certains observateurs étrangers classaient le Kirghizistan comme le pays le plus démocratique d'Asie centrale. Depuis 2009, on note cependant un net virage présidentialiste. La réforme de l'État conduite à l'automne 2009 voit les ministères importants rejoindre l'Institut du président, et les autres être dépossédés d'une grande partie de leurs attributions. Maxime Bakiev, fils du président, est nommé à la tête d'une Agence pour le développement aux pouvoirs très étendus, qui prend le pas, dans les faits, sur le ministère de l'Économie comme sur celui des Affaires étrangères.[réf. nécessaire]

L'opposition politique et les ONG de défense des droits de l'homme sont harcelées avec une intensité croissante. Plusieurs meurtres de journalistes et d'opposants défraient la chronique et provoquent les protestations de l'Union européenne. Si le Kirghizistan reste pour le moment plus ouvert que ses voisins, comme l'Ouzbékistan qui dérive depuis des années vers la dictature policière, ou le Turkménistan qui n'en est jamais sorti, il connaît donc actuellement une dégradation rapide du climat politique. Il reste classé régulièrement parmi les pays les plus corrompus du monde[6].

Révolution kirghize[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Révolution kirghize de 2010.

Le , une violente manifestation des opposants au régime du président Bakiev dégénère. On compte 75 morts et 500 blessés dans la capitale, Bichkek. Dans la soirée des centaines d'opposants ont assiégé le Parlement situé à proximité de la résidence présidentielle. Le premier ministre, Daniar Oussenov, déclare l'état d'urgence et un couvre-feu est instauré. Trois chefs de l'opposition sont interpellés et inculpés pour crimes graves, puis l'un d'eux, Omourbek Tekebaïev, est libéré plus tard dans la journée[7].

Toujours en soirée, le premier ministre, Daniar Oussenov, a « remis une lettre de démission », après des négociations avec l’un des chefs de l’opposition, Temir Sarïev, annonce ce dernier à la radio kirghize Azattyk. Dans la foulée, l’opposition a formé son « propre gouvernement », avec à sa tête l’ex-ministre des Affaires étrangères, Roza Otounbaïeva, ajoute Temir Sarïev.

Les États-Unis s'inquiètent de l'instabilité du pays, dans la mesure où ils disposent d'une base militaire aérienne qui leur sert de pont pour faire transiter leurs hommes et leur matériel vers l'Afghanistan. Parallèlement, la Russie propose son aide au gouvernement par intérim.

Le , Kourmanbek Bakiev, le président déchu en exil au Kazakhstan, démissionne officiellement dans une lettre télécopiée adressée aux nouveaux dirigeants du pays.

Bakiev étant en exil, Roza Otounbaïeva est chargée de diriger le pays par intérim, et d'écrire cette fois une nouvelle Constitution parlementaire.

Présidence Atambaev[modifier | modifier le code]

Après son éléction en octobre 2011 et depuis le 1er décembre 2011, Almazbek Atambaev est le Président du Kirghizistan.

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie du Kirghizistan.

Le Kirghizistan reste un pays assez pauvre, dont l'économie est essentiellement tournée vers l'agriculture. Juste avant la chute de l'URSS en 1991, 98 % des exportations du Kirghizistan étaient destinées à l'Union soviétique ; l'effondrement de cette dernière a considérablement ralenti la production du pays au début des années 1990. Des réformes importantes furent entreprises qui ont certes permis d'améliorer la performance économique du pays au cours des dernières années (le Kirghizistan fut la première république de l'ancien bloc soviétique à être admise à l'Organisation mondiale du commerce en décembre 1998), mais ses revenus ne sont toujours pas constants et la pauvreté reste très présente.

Le bazar Dordoï de Bichkek.

L'agriculture est le principal secteur d'activité du pays, employant en 2002 la moitié de la population et produisant 35,6 % du PIB. Le Kirghizistan est montagneux et convient à l'élevage du bétail, la principale activité agricole. Les productions dominantes incluent le blé, le sucre de betterave, le coton, le tabac, les légumes et les fruits ; dans une moindre mesure, la laine, la viande et les laitages.

Le Kirghizistan exporte principalement des métaux non ferreux et des minéraux, des produits manufacturés en laine et agricoles, de l'énergie électrique et quelques autres marchandises. La première source de devises est la production d'or de la mine kirghizo-canadienne de Kumtor, dont l'activité représente environ 10 % du PIB. Ses importations comprennent du pétrole, du gaz naturel, des métaux ferreux, des produits chimiques, la plupart de ses outils et machines, du bois, du papier, un peu de produits alimentaires et des matériaux de construction. Ses partenaires commerciaux principaux sont la Chine, la Russie, le Kazakhstan, les États-Unis, l'Ouzbékistan et l'Allemagne.

  • PIB : 6 197 millions de US$ (2011)
  • Croissance : 6 % en 2011.
  • Salaire mensuel moyen : 193 USD en 2011 (non exprimé en standard de pouvoir d'achat)
  • Salaire mensuel minimum légal : 7,5 USD en 2006 (idem)
  • 33,7% de la population vit dans la pauvreté en 2010

Politique[modifier | modifier le code]

Politique au Kirghizistan
Image illustrative de l'article Kirghizistan
Constitution
Président de la République
Almazbek Atambaïev
Premier ministre
Partis politiques
Élections
Politique étrangère
Article détaillé : Politique au Kirghizistan.

La Constitution de 1993 définit le statut politique du pays comme une république démocratique. Le pouvoir exécutif est composé d'un président et d'un premier ministre. Le pouvoir législatif est bicaméral. Le pouvoir judiciaire est composé d'une Cour suprême, d'une Cour constitutionnelle, de cours locales et d'un procureur général.

Signée le par le président Bakiev, une nouvelle constitution instaure une république présidentielle et parlementaire. Le Parlement, composé de 90 sièges, pourra approuver le gouvernement, dont le premier ministre est nommé par le parti vainqueur aux élections, avec l'accord du président.

Le Kirghizistan fait partie de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), dont il fut en 2001 l'un des membres fondateurs[8].

Subdivision du Kirghizistan[modifier | modifier le code]

Oblastar du Kirghizistan.
Article détaillé : Subdivisions du Kirghizistan.

Le Kirghizistan est divisé en sept régions (oblastary ; au singulier, oblasty) et une ville (shaary). Leurs centres administratifs portent généralement le même nom (dans la liste ci-dessous les exceptions sont notées entre parenthèses) :

  1. Bichkek shaary
  2. Batken oblasty
  3. Tchouï oblasty (Bichkek)
  4. Jalal-Abad oblasty
  5. Naryn oblasty
  6. Och oblasty
  7. Talas oblasty
  8. Ysyk-Köl oblasty (Karakol)

Chaque oblasty est divisé en districts (raion), administrés par des officiels nommés par le gouvernement. Les communautés rurales (aiyl okmotu), constituées au plus de vingt villages, ont leurs propres maires et conseils élus.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la démographie entre 1992 et 2003 (chiffres de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Vue de Bichkek.
Article détaillé : Démographie du Kirghizistan.

En 2007, la population du Kirghizistan était estimée à 5 218 000 habitants. En 2004, 34,4 % avaient moins de 15 ans et 6,2 % plus de 65. Le pays est rural à 66,1 %, pour une densité de population assez faible de 29 habitants par km². La capitale, Bichkek, compte officiellement 589 000 habitants, auxquels il convient sans doute d'ajouter de nombreux saisonniers, ainsi que des occupants illégaux de terrain non répertoriés dans les statistiques. L'espérance de vie est en 2003 de 68,6 ans[9], avec une espérance de vie de 72 ans pour les femmes et de 65 pour les hommes.

Le pays a en 2006 un taux de natalité de 23 ‰, un taux de mortalité de 7,4 ‰, avec un solde migratoire de - 30 000 personnes[10]. Le Kirghizistan a un taux d'alphabétisation de 97 % en 2001. Il a un taux d'urbanisation de 34,4 %.

65 % de la population est d'origine kirghize, groupe ethnique turc présentant des influences mongoles et étant historiquement constitué de bergers semi-nomades, ils sont divisés en quarante clans. La plus grande minorité est celle des Ouzbeks (14,5 % de la population), principalement installés dans le Sud, suivis par les personnes d'origine russe (9,0 %, essentiellement dans le Nord, constamment en baisse du fait de leur émigration), doungane (1,2 %), ouïghoure (1,1 %), tadjike (1,1 %), turque (0,9 %), kazakhe (0,7 %), ukrainienne (0,5 %, en baisse) et coréenne (0,3 %). Il existe également de petites communautés d'origine allemande, mais la plupart sont parties dans les années 1990.

Près de 75 % de la population est composée de sunnites (islam), avec 20 % d'orthodoxes et quelques milliers de catholiques.

Langues[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Langues au Kirghizistan.

Le Kirghizistan est l’une des deux ex-Républiques socialistes soviétiques, avec le Kazakhstan, à avoir conservé le russe comme langue officielle. Le pays a, en plus de celle-ci, ajouté la langue kirghize peu après l’indépendance en septembre 1991. La langue kirghize appartient au groupe des langues turques. En 1924, un alphabet basé sur l'alphabet arabe fut introduit, remplacé par l'alphabet latin en 1928. En 1941, l'alphabet cyrillique fut définitivement adopté.

D’après un recensement de 2009, le kirghize se place en tête des langues parlées avec 71% de locuteurs natifs, l’ouzbek en deuxième position avec 15%, malgré son statut de langue officielle le russe n’occupe que la troisième place avec 9% de locuteurs, les 5% restants étant partagés par d’autres langues.

Toutefois, selon le même recensement, la langue russe est maîtrisée par 40% de la population en raison du fait qu’elle constitue encore la langue des affaires et de la politique. On constate néanmoins une tendance à une arrivée de la langue kirghize sur la place publique. Longtemps considérée comme une langue domestique, la langue kirghize apparaît dans la vie politique et notamment beaucoup de délibérations parlementaires sont menées en cette langue.

Religion[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Islam au Kirghizistan.

La religion principale est l'islam sunnite, de l'école hanafite. Mais la pratique religieuse musulmane est marquée également par les influences du chamanisme, existant antérieurement à l'islam, et du soufisme, dont les missionnaires ont joué un grand rôle dans l'islamisation de la région.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture du Kirghizistan.
Famille kirghize devant sa yourte.
Les kourouts : fromages traditionnels roulés sous forme de billes et séchés.

Identité culturelle[modifier | modifier le code]

Traditionnellement un peuple nomade, les Kirghizes restent attachés à ces traditions. Elles comprennent notamment les artisanats liés à la fabrication et à la décoration de la yourte, faite d'épaisses toiles de feutre. Le cheval occupe une grande place dans l'art, l'imaginaire et la symbolique collective. Ainsi le Kok borou[11] et l'Oulak tartysh, deux variantes du jeu équestre du « bouc écorché », sont restés des sports très populaires.

Les premiers Jeux Mondiaux Nomades, qui mettent en valeur ces sports traditionnels kirghizes, se sont déroulés en 2014 au Kirghizistan; la deuxième édition des Jeux devrait également avoir lieu au Kirghizistan.

L'épopée et le poème mélodique improvisé sont les expressions artistiques par excellence. Ce dernier est accompagné au moyen d'un instrument à trois cordes, le komouz, et peut faire l'objet de joutes entre deux orateurs, les aïtysh. L'épopée Manas, phénomène littéraire par son volume et son emphase, transmise et enrichie sur plusieurs siècles par la tradition orale, fait la fierté d'un peuple qui connaît actuellement un processus de réappropriation de ses racines historiques et mythologiques.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Dans la seconde moitié du XXe siècle, le Kirghizistan s'est illustré par un cinéma poétique nourri de la clarté et de la rigueur des écoles soviétiques, avec une génération de grands cinéastes (qualifiée de « miracle kirghiz ») dont Tolomouch Okeev et Bolotbek Chamchiev. Depuis l'indépendance, il convient de citer avant tout la trilogie d'Aktan Abdykalikov (ou Aktan Arym Kubat) composée des films La Balançoire, Le Fils adoptif et Le Singe.

Littérature[modifier | modifier le code]

Dans le domaine de la littérature écrite, se détache la figure de Tchinguiz Aïtmatov, auteur de nombreux livres, traduits en plusieurs langues, notamment Jamilia, Le premier maître, Il fut un blanc navire, Une journée plus longue qu'un siècle et Les rêves de la louve.

Fêtes et jours fériés[modifier | modifier le code]

Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Nouvelle année Жаңы жыл  
8 mars Journée internationale des droits de la femme ~ ~
21 mars Noorouz Нооруз Nouvel an, fête spécifique aux pays de l'Asie centrale
1er mai Jour international du travail ~ ~
5 mai Jour de la Constitution День конституции Commémore la Constitution
9 mai Fête de la Victoire ~ Commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale
31 août Fête nationale Эркин күнү Commémore le vote de l'indépendance du pays en 1991

Tourisme[modifier | modifier le code]

La pertinence de cette section est remise en cause, considérez son contenu avec précaution. En discuter ? (octobre 2014)

Depuis 2012 les voyageurs de quarante pays (dont la France, la Belgique et la Suisse) sont dispensés de visa pour les séjours touristiques et d’affaires de moins de 60 jours. Le Kirghizistan interdit aux personnes étrangères HIV séropositives d'obtenir un permis de travail.

Chevaux pâturant près de Songköl.

Le Kirghizistan constitue une destination encore peu pratiquée, mais très appréciée pour le tourisme d'aventure et nature : alpinisme, paralpinisme, héliski, trekking, randonnées à cheval, rafting, VTT, et chasse.

Les principaux sites présentant un attrait touristique sont :

  • le lac Issyk Koul à 1 600 m d'altitude, à l'est du pays ;
  • le lac de haute montagne Son Koul à 3 000 m, région de Naryn ;
  • le glacier Inylchec et les sommets Pic Pobedy (Victoire en russe) à 7 439 m et Khan Tengri à 7 010 m, aux frontières chinoises et kazakhes ;
  • le Pic Lénine à 7 134 m, à la frontière avec le Tadjikistan ;
  • le site du caravansérail de Tach Rabat 3 200 m, province de Naryn ;
  • le plus grand site de pétroglyphes d'Asie centrale de Saïmaly-Tach, à proximité de Kazarman, région de Jalal-Abad et celui de Tcholponata sur le lac Issyk-Koul.
  • le village d'Arslanbob, au cœur de l'unique massif forestier constitué de noyers, province de Jalal-Abad ;
  • les villes d'Ouzgen et Och, au sud du pays.
  • Burana, site archéologique, ancienne capitale d'Asie centrale, reste le minaret et fondations d'un mausolée, près de Tokmak
  • le lac de Merzbacher, lac de glacier se vidant deux à quatre fois par an
  • les Syrthes (hauts plateaux, à partir de 3 500 m d'altitude), à partir de l'est vers l'ouest : Syrthe Sary Jaz, Syrthe Ak-Chirak, Syrthe Ak-Saï
  • la gorge de Konorchek (province d'Issyk Koul)
  • le canyon de la Kekemeren (province de Naryn)

Codes[modifier | modifier le code]

Le Kirghizistan a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Central Intelligence Agency, The World Factbook, 2013
  2. La variante Kirghizstan est un anglicisme souvent utilisé en français, notamment par le ministère français des Affaires étrangères. Quant à Kirghizie, c'est une variante transposée du russe Киргизия (Kirgiziya).
  3. Bakiev a-t-il proposé sa démission de son propre chef pour protester contre la répression ou Akaïev, comme le veut la coutume politique, l'a-t-il laissé présenter sa démission pour lui éviter l'affront du renvoi ? la question n'est pas tranchée.
  4. « Le parti présidentiel en tête du scrutin kirghize », France 24, 18 décembre 2007.
  5. (en) « Kyrgyzstan Appoints New Prime Minister », Xinhua, 24 décembre 2007.
  6. (en) « Liste des pays les plus corrompus », NationMaster.com.
  7. « État d'urgence au Kirghizstan », Cyberpresse.
  8. (en) L'OCS en bref, sur le site de l'Organisation de coopération de Shanghai.
  9. Banque mondiale des instituts statistiques
  10. Comité national des statistiques
  11. borou signifie « loup », l'animal qui était utilisé avant d'être remplacé par un bouc ou une chèvre, et kok désigne la couleur grise du loup.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Kirghizstan, Éditions du Centre français du commerce extérieur, 1998 (ISBN 978-2-279-41152-7)
  • Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Le Guide de l'Asie centrale : Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Nouvelles Éd. de l'Université, Paris, 2001, 313 p.
  • Ekaterina Lousanova et Zemfira Salpagarova, Kirghizistan. Une république en Asie centrale, Olizane, Genève, 2001 (ISBN 978-2-88086-263-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]