Salésiens

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Saint Jean Bosco, fondateur de la congrégation

Les Salésiens de Don Bosco (SDB) sont les religieux regroupés dans la Société de saint François de Sales, un institut religieux de droit pontifical. Avec les religieuses couramment appelées salésiennes (de leur véritable nom Les Filles de Marie-Auxiliatrice), les salésiens et salésiennes coopérateurs (un tiers-ordre) et les 25 autres groupes nés ultérieurement, ils forment la famille salésienne. La congrégation des salésiens a été fondée à Turin par saint Jean Bosco, le 18 décembre 1859 avec 17 jeunes qui l'accompagnent depuis plusieurs années. Mais l'idée de s'appeler salésiens est née le 26 janvier 1854 avec quatre de ceux qui s'engageront comme religieux[1] : saint Jean Bosco, comme tous les habitants du Piémont, connait saint François de Sales, appelé aussi l'apôtre de la douceur. C'est pour cette douceur que Don Bosco choisit le nom de salésien. La vocation de la congrégation des salésiens est de donner une éducation à la jeunesse. Ils ont pour cela la gestion d'écoles, principalement professionnelles, de maisons à caractère social et de paroisses. Ils sont présents sur les cinq continents. L'ordre a actuellement Don Ángel Fernández Artime pour dixième 'Recteur majeur' (Supérieur général).


Au nombre de 16 106 en 2010[2], en 2008, ils regroupent en outre 14 655 religieuses et 24 196 salésiens et salésiennes coopérateurs.

Recteurs majeurs[modifier | modifier le code]

L'institut religieux est dirigé, à la suite de Don Bosco, par un 'Recteur majeur' (en latin: Rector Major).

Salésiens notables[modifier | modifier le code]

Blason de l'institut religieux[modifier | modifier le code]

Blason de l'institut religieux de saint Jean Bosco

Le blason de la Société de saint François de Sales est complexe. Il a été dessiné par Boldi et présentées à Don Bosco le 12 septembre 1884.

Les armoiries sont "d'azur, à une ancre d'argent posée en pal, chargé à dextre d'un buste de saint François de Sales écrivant éclairé par un rayon d'or et à sénestre d'une étoile d'argent à 6 branches surmontant un cœur de gueules ardent d'or. En pointe, un bois de sinople devant des montagnes d'argent".

Un écu d’azur est traversé par une ancre, symbole de la foi, qui le partage en deux. Sur la partie de droite, on trouve une étoile rayonnante, symbole de l’espérance, et un cœur ardent, symbole de la charité.

Sur la partie de gauche figure saint François de Sales, en buste, en train d’écrire. Il est éclairé par un rayon de lumière, qui évoque l’inspiration, l’intelligence des choses d’en haut. François de Sales, l’évêque humaniste, a écrit des livres importants : Introduction à la vie dévote et surtout le Traité de l’amour de Dieu.

En dessous de l’ancre, un petit bois est l’évocation patronymique de Don Bosco : le mot italien « bosco » signifie « bois » ou « bosquet », « ensemble d’arbres » [3].

Derrière le bois se dressent de hautes montagnes qui rappellent celles du Chablais et du Genevois dont Vincent de Salles est successivement seigneur, prélat et apôtre ainsi que les sommets de la perfection auxquels les salésiens doivent tendre.

De part et d’autre du blason, une branche de palmier et une de laurier : la palme, souvent associée au martyre, évoque la vie de sacrifice ; le laurier symbolise la vertu et la victoire.

Devise de l’ordre[modifier | modifier le code]

La devise est « Da mihi animas, caetera tolle » et peut être traduite littéralement par « donne-moi des âmes et prends le reste ».

Elle est tirée d’un passage du Livre de la Genèse[4]. Lors d’une guerre entre deux coalitions de rois, la ville de Sodome est ravagée, les gens et les richesses sont emportés comme butin ; parmi eux Loth, sa famille et ses biens. Abraham organise une expédition pour aller au secours de son neveu. Il emporte la victoire et ramène tout le butin, composé de personnes et de choses matérielles. Abraham commence par offrir la dîme à Melkisédeq, roi et prêtre de Jérusalem ; ensuite, le roi de Sodome vient lui réclamer ses sujets : «Donne-moi les personnes et emporte les biens.» Mais Abraham refuse de s’enrichir au détriment du roi de Sodome et lui rend tout. Dans ce passage il s’agit bien des personnes, les « vivants », que la Bible latine traduit par «animas», d’où vient aussi le mot « âmes ».

La phrase entre dans la tradition salésienne en passant par saint François de Sales qui disait : «Donnez-moi des âmes, peu m’importe le reste». Don Bosco la connaissait depuis ses études auprès de Don Cafasso au Convitto de Turin, quand il allait dans les prisons[5].

Pour Don Bosco, le mot prend le sens d’« âmes », selon une conception dualiste qui oppose le corps mortel à l’âme immortelle. Quand il raconte l’arrivée de Dominique Savio à l’Oratoire, il écrit : «Son regard s’arrêta tout à coup sur un carton, où étaient écrits en gros caractères les mots suivants familiers à saint François de Sales : Da mihi animas, coetera tolle, et il se mit à les lire avec attention. Pour moi, je voulais qu’il en comprît la signification. Je l’invitai donc, ou plutôt, je l’aidai à les traduire et à en dévoiler le sens : O mon Dieu, donnez-moi des âmes, et prenez tout le reste. Il réfléchit un instant, puis il me dit : - J’ai compris. Ici, on ne fait pas commerce d’argent, mais commerce d’âmes, j’ai compris. J’espère que mon âme entrera aussi dans ce commerce.»[6] . Ce dialogue s’inscrit dans la pure ligne de la notion chrétienne de « rachat »[7]. Dominique, quant à lui, remettait son âme entre les mains de don Bosco, « devenu banquier pour l’occasion, afin de faire valoir au mieux ce capital spirituel » [8].

L’idéal de Don Bosco était de travailler « pour la gloire de Dieu et le salut des âmes » [9]. Dans la tradition récente de la congrégation salésienne, le mot « âme » devient gênant dans la mesure où il se réfère à une philosophie fortement critiquée ; il est alors traduit par le mot « personne », en référence à la philosophie personnaliste de Mounier. Parfois, certains remplacent carrément par «Donne-moi des jeunes» afin d’exprimer le souci exclusivement pastoral et préférentiel des jeunes qui doit animer l’éducateur salésien.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Teresio Bosco, Don Bosco, édition Don Bosco.
  2. Annuario pontificio 2010, p.1448.
  3. La famille Bosco des Becchi était connue avec le surnom, en piémontais, de « Ij Boschèt », les « bosquets ».
  4. Genèse, chapitre 14, 21.
  5. Francis Desramaut, Les cent mots-clés de la spiritualité salésienne, Éditions Don Bosco, p. 54. Voir aussi le Cahier Heymans n° 7, pour la date du 12 septembre 1884.
  6. Francis Desramaut, op. cit., p. 57.
  7. Voir aussi le billet de Paul à Philémon, à propos de son esclave Onésime : en devenant chrétien, Philémon devient débiteur de Paul qui lui a donné la foi, et qui, ne l’oublions pas, exerçait le métier de commerçant : « Tu as une dette envers moi et c’est toi-même » (verset 19).
  8. Francis Desramaut, op. cit.
  9. Don Bosco, Lettre de Rome, du 10 mai 1884, citée en annexe 2 dans le livre de François Motto Un système éducatif toujours d’actualité, Éditions Don Bosco, page 142. Dans ce passage, Don Bosco recommande la familiarité, qui prouve l’affection, laquelle engendre la confiance. Il identifie cette affection à l’amour vrai : « Avec ce véritable amour…, on ne recherchera que la gloire de Dieu et le salut des âmes »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]