Depuis sa création en 1969, la Fondation de France a eu à cœur de faire du soutien aux progrès de la science et de la médecine l'une de ses priorités. Elle finance actuellement la recherche médicale à hauteur de 7 millions d'euros, grâce à l'aide de ses donateurs. Outre cet engagement financier, qui permet un accompagnement des avancées de la médecine sur le long terme, la Fondation de France, en collaboration avec plusieurs autres fondations placées sous son égide, attribue chaque année des Prix médicaux qui récompensent le travail des équipes et qui encouragent les jeunes diplômés qui se lancent dans la recherche.
Les travaux remarqués par la Fondation de France portent généralement sur des pathologies particulièrement dévastatrices, comme le cancer et les maladies cardiovasculaires, par exemple. L'attribution de ce prix à un chercheur qui consacre son travail à la maladie de Parkinson montre la volonté de la fondation de soutenir également la recherche consacrée aux maladies liées au vieillissement, et notamment aux maladies neurodégénératives, dont le nombre de cas s'est multiplié au cours des dernières décennies.
Pour l'année 2014, le jury du Grand Prix de la Fondation de France était présidé par le professeur Patrice Courvalin – chef de l'Unité des agents antibactériens à l'Institut Pasteur – et il a donc choisi de récompenser Erwan Bézard. Ce dernier est directeur de recherche Inserm, directeur du jeune Institut des Maladies neurodégénératives et responsable de l’équipe « Physiopathologie des syndromes parkinsoniens » à l'Université Bordeaux 2. « Le jury a été extrêmement élogieux quant à la qualité de votre parcours, l’originalité de vos recherches et leurs applications potentielles en terme de santé publique », s'est vu féliciter le lauréat du prix, doté de 100 000 euros, grâce à la générosité des donateurs.
Depuis sa thèse, les recherches d'Erwan Bézard ont porté sur la maladie de Parkinson. Lorsqu'on lui demande comment il explique le choix de cette thématique, il répond : « je pense qu’il n’y a pas de démarche scientifique sans stratégie. J’étais intéressé par les neurosciences et surtout par le côté translationnel de la recherche pour accélérer les découvertes, et passer de la recherche clinique aux applications cliniques. Peu de pathologies le permettaient à ce moment là, sauf pour cette maladie et notamment à Bordeaux. C’est ce qui a conditionné mon choix ». Depuis quatre ans, le chercheur a choisi d'adopter l'approche la plus pragmatique et fondamentale de la maladie qui soit, « en s’attaquant à la question principale : trouver un traitement pour [la] stopper ».
Erwan Bézard a bien sûr exprimé sa fierté de recevoir cette récompense mais il n'a pas oublié de souligner le travail des autres chercheurs en neurosciences, et pas seulement de ceux qui sont en activité à Bordeaux : « Il y a environ 800 personnes qui travaillent en neurosciences. Ce n’est pas seulement une équipe, un laboratoire mais c’est une communauté entière d’acteurs très divers qui [...] travaillent ensemble ».