Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon

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Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon
Image illustrative de l'article Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon
Présentation
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattachement Archidiocèse de Dijon
Début de la construction 1280
Fin des travaux 1393
Style dominant Gothique
Roman (crypte)
Protection Logo monument historique Classée MH (1846, 1862)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne
Département Côte-d'Or
Ville Dijon
Coordonnées 47° 19′ 17″ N 5° 02′ 04″ E / 47.321501, 5.03452247° 19′ 17″ Nord 5° 02′ 04″ Est / 47.321501, 5.034522

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Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon

La cathédrale Saint-Bénigne de Dijon est une église orientée de style gothique du XIIIe siècle située dans le centre sauvegardé de Dijon, inscrit depuis le 4 juillet 2015 au patrimoine mondial de l'UNESCO[1]. L'édifice est dédiée à saint Bénigne de Dijon (martyr chrétien du IIe siècle). Abbatiale de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon (VIe siècle) devenue tardivement cathédrale à la création de l'évêché de Dijon en 1731, elle est classée aux monuments historiques depuis 1862[2] et la crypte est classée aux monuments historiques depuis 1846. Il s'agit de l'édifice le plus grand de Dijon avec une hauteur de 93 mètres[3].

Historique[modifier | modifier le code]

Façade principale en 1829

En 511 sous le règne du roi mérovingien Clovis Ier, l'évêque saint Grégoire de Langres fait construire la crypte pour y déposer le sarcophage de saint Bénigne de Dijon (martyr chrétien du IIe siècle). Une basilique consacrée à Saint Bénigne en 535, est construite sur la crypte.

En 871, l'évêque de Langres Isaac fonde l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon régie par la règle de saint Benoît avec pour abbatiale l'église Saint-Bénigne de Dijon.

Entre 1280 et 1393 l'église Saint-Bénigne de Dijon est construite en style gothique sur la précédente basilique effondrée (voir abbaye Saint-Bénigne de Dijon) avec pour crypte l'étage inférieur de la rotonde, détruite en 1792.

Le , l'église est témoin du roi Louis XI de France qui confirme sa protection royale pour la ville de Dijon[4].

Le , le vicaire de la cathédrale Saint Bénigne, Jacques Nourissat, en accord avec l'évêque, fait brûler l'effigie du Père Noël sur le parvis de la cathédrale pour protester contre la dérive commerciale et païenne de la fête religieuse. L'événement fait alors grand bruit dans la ville et dans la presse nationale. En mars 1952 Claude Lévi-Strauss le commente dans texte intitulé Le Père Noël supplicié qui paraît dans la revue Les Temps modernes[5].

Architecture[modifier | modifier le code]

Vue intérieure de la cathédrale

La chapelle Sainte-Marie est une trace encore visible de la campagne de restauration menée par l'évêque de Langres Isaac en 871. La chapelle terminale de l’église souterraine est signalée dès 938. Elle possède une salle presque carrée (4,70 m x 4,25 m x 3,70 m de haut) voûtée en plein cintre. Trois baies juxtaposées sont ouvertes dans l’axe de la pièce; les baies actuelles ont été restaurées en 1890. La chapelle est sans décoration. Sur la paroi nord, des pierres anciennes avec entrelacs carolingiens ont été enchâssées au XIXe siècle, tout comme la dalle tombale dans le mur sud, il s'agit de la dalle du moine Turpericus, de l’époque mérovingienne. La basilique restaurée par Isaac est totalement rasée en l’an 1000.

L'évêque de Langres Brunon de Roucy établit en 989 l'Ordre de Cluny à l'abbaye Saint-Bénigne. À sa demande, Mayeul, Abbé de Cluny, y détache des « moines d'élite ». Douze moines arrivent à Dijon le . En 990, Guillaume de Volpiano, abbé de Cluny, est nommé abbé. Les bâtiments menacent de tomber en ruine. Le , la première pierre des nouveaux bâtiments est posée. Guillaume dirige lui-même les ouvriers venus d’Italie. Il s’agit de construire trois sanctuaires, sur l’emplacement des constructions du IXe siècle, composés d'une église souterraine, de l'abri du tombeau de saint Bénigne, d'une église au niveau du sol pour le culte, d'une rotonde au chevet des deux églises de trois étages. Ces trois constructions couvraient une longueur de cent mètres et une largeur de vingt-cinq mètres. L’étage inférieur de la rotonde (la crypte de la cathédrale) est le seul vestige actuel de cet ensemble. La consécration a lieu le . La rotonde à l'est le sera le

Galerie de photographies de la Cathédrale[modifier | modifier le code]

Galerie de photographies de la crypte[modifier | modifier le code]

Vue panoramique de la crypte


Le portail[modifier | modifier le code]

L'ancien portail de l'église abbatiale fut réalisé entre 1137 et 1147, après l'incendie qui ravagea la ville de Dijon le . Il disparut lors du réaménagement de l'église devenue cathédrale en 1813 dont seuls les piedroits furent conservés et en partie refaits.

Nous en avons connaissance du portail d'origine par une gravure du XVIIIe siècle de Dom Urbain Plancher, moine bénédictin. Au XIVe siècle, lors de la reconstrution, ce portail roman est mis en place à la porte occidentale de la nouvelle église gothique. Au tympan, on retrouve le Christ en majesté et la représentation allégorique de l'Église et de la Synagogue. On y trouve également les thèmes de la Nativité, l'Annonce aux bergers, les rois mages à cheval. Le tympan est encadré de quatre voussures sur lesquelles se trouvent les anges, Hérodote et le massacre des Innocents, les vieillards de l'Apocalypse, ainsi que des rinceaux de feuillages avec des oiseaux et des sphinx. Sur le trumeau un sculpture de saint Bénigne. Sur les huit piédroits des statues colonnes de 2 mètres de haut, représentant de gauche à droite: Salomon, Aaron, saint Paul, Ezéchias, David, saint Pierre, Moïse, et la reine de Saba.

De ce portail, il ne reste plus aujourd'hui que cinq morceaux: la tête de saint Bénigne qui provient de la statue du trumeau, la tête de saint Pierre, deux violes qui faisaient partie d'un voussure, ainsi qu'un morceau de l'archivolte.

Nef[modifier | modifier le code]

La nef fit l'objet de plusieurs sondages archéologiques entre 1976 et 1978 sous l'autorité de Carolyn Malone On a retrouvé dans la nef 7 sépultures dont deux bourgeois, un abbé, et quatre moines. Sous la nef actuelle, se trouve l'église inférieure ou crypte desservie par un escalier qui fut dégagé lors des sondages du XXe siècle

Chœur[modifier | modifier le code]

Dans cet endroit reposaient 4 abbés

L'orgue de la cathédrale[modifier | modifier le code]

Orgue de la cathédrale
Intérieur de la cathédrale

Construit de 1740 à 1745 par Charles-Joseph Riepp et son frère Robert, originaires d'Ottobeuren en Souabe, l'orgue de l'abbaye bénédictine Saint-Bénigne était le plus important alors réalisé en province, avec son jeu de montre de 32 pieds au clavier de Grand Orgue. Charles-Joseph Riepp construisait dans le style français ; on lui doit aussi l'orgue de Dole et les orgues de l'abbaye d'Ottobeuren où il a réalisé plus tard une synthèse des styles français et allemand. En 1787, Jean Richard, de Troyes, reconstruisit l'instrument : l'étendue des claviers passe de 51 à 54 notes, les sommiers sont changés, le plein-jeu est augmenté de deux rangs et le chœur d'anches est refait à neuf.

Après les restaurations de 1846-1848 par Daublaine Callinet et celles de 1860 par Joseph Merklin, l'orgue a conservé la majeure partie de son matériel sonore, bien que les jeux de tierces aient disparu au profit de jeux de fonds et que le 32 pieds ait été transféré à la pédale. Ce n'est qu'en 1953 qu'une grande restauration, effectuée sous le contrôle de la commission des orgues historiques (Félix Raugel) par les établissements Roethinger, transforme l'instrument en l'équipant d'une transmission électropneumatique. Il est recomposé sur trois claviers et pédalier, et réharmonisé dans le style néoclassique par Robert Boisseau.

La restauration effectuée de 1987 à 1996 par Gerhard Schmid a regroupé dans les buffets anciens l'orgue tel qu'il était composé à la fin du XVIIIe siècle avec en plus un plan de récit expressif, situé derrière le grand buffet, et qui regroupe les jeux du XIXe siècle et ceux de Roethinger. L'instrument qui a retrouvé son 32 pieds manuel comporte cinq claviers et compte 73 jeux. La transmission est mécanique pour les notes et le tirage des jeux qui est doublé par un tirage de jeux électrique est associé à un combinateur. La Composition du grand orgue restauré est la suivante:

I Positif G0A0–g3
Bourdon (au c) 16′
Montre 8′ R/R
Bourdon 8′ R/R
Second (au c) 8′
Prestant 4′ R/R
Flûte 4′ R/R
Nasard 22/3
Doublette 2′ D/M
Tierce 13/5
Larigot 11/3
Carillon III
Fourniture IV R/R
Cymbale III R/R
Trompette 8′ R/R
Cromorne 8′ R/R
Voix humaine 8′
Clairon 4′ R/R
Cornet (b–g3) R/R
II Grand Orgue et Bombarde G0A0–g3
Montre (F–g3) 24 R/R
Montre 16′ R/R
Bourdon 16′ R/R
Montre 8′ R/R
Bourdon 8′ R/R
Flûte 8′ R/R
Gros Nasard 51/3 R/R
PRestant 4′ R/R
Grande tierce 31/5
Nasard 22/3 R/R
Doublette 2′
Quarte de Nasard 2′
Tierce 13/5
Grande fourniture III R/R
Fourniture IV
Cymbale
Cornet V (b–g3) R/R
Bombarde 16′ R/R
1re Trompette 8′ R/R
2e Trompette 8′
3e Trompette 8′
Clairon 4′ R/R
Grand Cornet VI (d#–g3)
III Récit expressif C–g3
Gambe 16′ D/M
Flûte harmonique 8′
Bourdon 8′ D/M
Salicional 8′ D/M
Gambe 8′ D/M
Voix céleste 8′ D/M
Octave 4′
Gambe 4′ D/M
Octavin 2′
Piccolo 1′
Sesquialtera II
Plein Jeu V
Fourniture III
Basson-Hautbois 8′ D/M
Voix Humaine 8′ D/M
Bombarde 16′
Trompette 8′
Clairon 4′
Trémolo
IV Récit d#–g3
Bourdon-Flûte II 8′
Cornet V
Hautbois 8′


V Echo d#–g3
Flûte 8′
Cornet V
Trompette 8′


Pédale G0A0–g3
Principal (G.O., C–f3) 32′
Flûte 16′
Flûte 8′
Flûte 4′
Bombarde 16′
Trompette 8′
Clairon 4′
  • Accouplements: Tirasse Positif, Tirasse Grand Orgue, Tirasse, Bombarde, Tirasse Récit expressif, Pos/G.O., Positif/G.O. à tiroir, Réc expr./G.O.
  • Accessoires: Appel Bombarde, Combinateur électronique et sequenceur, crescendo
  • Tremblant doux.
R/R = Riepp/Richard
D/M = Ducroquet et Joseph Merklin.

Les organistes qui se sont succédé à la tribune sont Nicolas-Joseph Wackenthaler (1876-1909), Émile Poillot (1912-1948), André Fleury (1949-1971), Maurice Clerc, actuel titulaire (depuis 1972) et Yves Cuenot, actuel titulaire depuis 1993.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les climats du vignoble de Bourgogne.
  2. « Notice no PA00112253 », base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. http://www.pss-archi.eu/immeubles/FR-21231-12891.html
  4. Lettres patentes de Louis XI, Dijon, le 31 juillet 1479, [lire en ligne]
  5. Ethnologie de Noël, Martyne Perrot - Paris, éd. Grasset, 2000[1]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Grodecki, Le siècle de l'an Mil, Gallimard. L'Univers des Formes, Paris (France), 1973.
  • Pierre-Marie Guéritey, Le Grand Orgue de la Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon 1745–1995, EuroMuses/Les Amis de l'Orgue de la Cathédrale, Dijon (France) 1996, (ISBN 2-911373-00-6)
  • Raymond Oursel, Bourgogne romane, (7e édition), Édition Zodiaque, La Pierre-qui-Vire (France), 1979.
  • Pierre Cleon, Saint Bénigne, Apôtre de la Bourgogne, Faton, Dijon, avril 2012
  • Denise Borlée, L'ancienne clôture du chœur de Saint-Bénigne de Dijon, p. 21-37, Société française d'archéologie, Bulletin Monumental, 1992, no 150-1 (Lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]