Osman Ier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aller à : navigation, rechercher
Osman Ier
Le sultan Osman Ier
Le sultan Osman Ier
Titre
1er Sultan ottoman
1281 – 1324/1326
(~ 27 ans)
Couronnement 1281 et 1299
Successeur Orhan
Chef de la dynastie ottomane
12811281
Prédécesseur Ertuğrul Gazi
Biographie
Dynastie Dynastie ottomane
Nom de naissance Osman Gazi
Date de naissance 1258, Söğüt
Date de décès v. 1324/1326, Söğüt
Père Ertuğrul
Mère Hayme Hatun
Conjoint 2 épouses
Enfant(s) Pazarli, Coban, Hamit, Orhan, Alaeddin, Ali, Melik, Savci

Osman Ier
Dynastie ottomane

Osman Ier (turc: Sultan Osman Gazi rahimahou llah. Osman déformation de l'arabe : ʿuṯmān, عُثمَان, `Uthman. Alors qu'en turc : gazi (De l'Arabe "ghazi") signifie « triomphateur ; combattant de la foi ») est né en 1258 à Söğüt. Il est le fils d'Ertuğrul et lui succède en 1281. C'est lui qui donne son nom à la dynastie ottomane (turc : Osmanlı). Il est mort vers 1324/1326[1] d'une crise de goutte à Bursa.

Il a deux épouses, une fille et sept fils : Pazarli, Coban, Hamit, Orhan, Alaeddin, Ali, Melik, Savci.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le Rêve d'Osman[modifier | modifier le code]

Selon le poème épique du Rêve d'Osman dans un village voisin de Söğüt, il y avait un kadi musulman appelé Edebali qui avait une fille, Rabi'a, qu'Osman avait demandée en mariage. Mais le sheikh Edebali refusa pendant deux ans de lui donner sa fille. Mais un jour, Osman alors âgé de 19 ans qui voyageait avec son père Ertuğrul fit un rêve. Dans son rêve, il voit un croissant sortir de la poitrine de Ertuğrul et rentrer dans son corps. Il voit un énorme platane sortir de sa poitrine et couvrir tout le ciel: son ombre s'étend sur la terre et les gens. En retournant dans son village, il demanda au cheik de lui expliquer son rêve. Edebali l'interpréta comme un message divin lui enjoignant de donner sa fille en mariage à Osman: la foi musulmane en sortirait triomphante. Alaeddin fut le fruit de ce mariage.

Victoires militaires[modifier | modifier le code]

Osman menant ses hommes à la bataille

Entre 1290 et 1300, Osman commence à attaquer ses voisins et à prendre leurs forteresses. À ce moment-là, il porte le titre de Bey et n'est qu'un vassal du sultanat seldjoukide. Il agrandit ainsi son domaine jusqu'à être voisin des Byzantins. De quatre cents soldats en début de règne, il arrive à quatre mille et les Ottomans commencent à sortir de l'anonymat.

Osman engage le combat contre l'Empire byzantin, menant une véritable « guerre sainte » comme le laisse entendre le surnom familial de « Gazi ». Après avoir conquis le château de Bilecik, le sultan seldjoukide d'Anatolie (ou sultan de Roum) lui remet un étendard, un tambour et un caparaçon comme insignes de son pouvoir. Osman se proclame sultan en 1281[réf. nécessaire]. On lui donne le nom de « Kara Osman Bey » (turc: kara, noir) en raison de son courage. Les prières du vendredi ne se font plus qu'en son nom et il fait battre monnaie. Il nomme grand vizir son fils Alaeddin et lève un impôt d'un akçe. Il crée pour ce faire une nouvelle unité monétaire imitée d'une pièce en argent en usage chez les empereurs byzantins de Trébizonde. Cet impôt personnel est une innovation, donc non conforme à l'orthodoxie musulmane.

En 1302, après une écrasante victoire (Bataille de Bapheus) sur les Byzantins près de Nicée, Osman commence à pousser ses armées au plus près des territoires contrôlés par les Byzantins et très rapidement un grand nombre de religieux et de guerriers Gazis s'installent dans les nouveaux territoires conquis.

Inquiets de l'influence croissante d'Osman, les Byzantins qui perdent progressivement l'Anatolie se concentrent autour de l'idée qu'il faut à tout prix empêcher Osman d'atteindre l'Europe en contenant sa progression vers l'Ouest. Mais celui-ci s'empare sans difficulté de la ville d'Éphèse sur la mer Égée. L'afflux constant de migrants sur ses terres renforce sans cesse l'armée d'Osman qui continue son expansion en direction des villes au bord de la mer Noire.

La dernière campagne militaire d'Osman avant qu'il ne meure de vieillesse est contre la ville byzantine de Brousse. Bien qu'il n'y participe pas en personne, la prise de Bursa s'avère extrêmement importante pour les Ottomans qui en font leur capitale: cette ville leur sert de base arrière contre les Byzantins pour la prise de Constantinople (les deux villes n'étant séparées que d'une centaine de kilomètres).

Il augmente la taille de son beylik jusqu'à Iznik et Brousse, portant les terres héritées de son père d'une superficie de 4 800 km2 à une superficie de 16 000 km2.

À sa mort vers 1324, Osman, ayant vécu pauvrement, ne laissa presque rien: une salière, une boîte contenant son couvert, quelques vêtements, une selle, une paire de bottes, quelques chevaux, cent moutons. Son fils Orhan lui succède. Chaque fois qu'un nouveau sultan accédait au trône, le peuple criait: « Puisse-t-il être aussi grand qu'Osman ! »

Il lui arrivait de donner ses vêtements à un pauvre après les avoir portés une seule journée.

Le testament[modifier | modifier le code]

Ci-dessous le testament de Osman Ier adressé à son fils Orhan afin de lui donner le programme politique du futur État ottoman.

« Fils! - Prend soin des affaires religieuses avant tout autre devoir. Les préceptes de la religion construisent un état fort. - N'attribue pas les affaires religieuses à un homme négligent, incroyant ou pécheur ou à des personnes inattentives, indifférentes ou inexpérimentées. Et ne laisse pas l'administration à de telles personnes. Celui qui ne craint pas Dieu ne craint pas les créatures. - Celui qui commet un grand péché et continue à le commettre ne peut pas être loyal. - Celui qui veut avoir un serviteur loyal est lui-même fidèle ; il observe les commandements du prophète et ne sort pas de la charia. Évite la cruauté et les superstitions. - Démet les personnes qui encouragent la cruauté et les superstitions dans notre état. - La raison principale est que ces personnes provoqueraient ton déclin. Agrandit toujours l'État par le djihad, car si l'on reste trop longtemps sans partir en campagne, la bravoure des soldats ainsi que le savoir, les renseignements et les dispositions prises par les commandants subissent un affaiblissement et une altération. Des personnes qui connaissent bien la guerre meurent tandis que d'autres sans expérience les remplacent. Il s'ensuit beaucoup d'erreurs qui mettent à mal l'État. - Préserve le Beytul Mal (de l'arabe: bayt al-māl بَيْت المال, maison de la monnaie ; trésor public). Essaie d'augmenter les réserves de l'État. - Contente-toi de ce que tu as et ne gaspille pas, ne détruis pas inutilement sinon par besoin ou nécessité. - Ne sois pas fier de tes soldats et de tes biens, car ils sont le moyen de servir le peuple dans son ensemble et d’étendre la justice et la vertu dans le monde sur le chemin de Dieu. - Protège le serviteur de l'État qui travaille pour la grâce de Dieu. Après sa mort, prends soin de sa famille et subviens à leurs besoins. N'augmente pas tes biens publics par la violence. - Tends une main secourable aux indigents et préserve leurs proches du malheur. - Protège les meilleurs officiers, étudiants, hommes de vertu, artistes, écrivains qui sont la force du pouvoir de l'État. Traite les avec amabilité et honore ces hommes. Si tu as entendu parler d’un homme vertueux, entre en étroite relation avec lui, donne-lui des biens et gratifie-le. Dans ton État, le nombre d'hommes instruits, vertueux et savants augmentera. - Mets de l'ordre dans les affaires religieuses et de l'État. Prends modèle sur moi, j'ai commencé comme un faible commandant et j'ai réussi avec l'aide de Dieu bien que je ne le méritasse pas. Tu suivras mon chemin et protègera la religion de Mohammed et les croyants, tes successeurs feront de même. - Respecte la justice de Dieu et de ses serviteurs. N'hésite pas à conseiller tes successeurs à poursuivre cette route. - Sollicite l'aide de Dieu dans tes estimations de justice et d'équité, pour supprimer la cruauté, essaie tous les moyens. - Protège ton peuple des attaques des ennemis et de la cruauté. - Ne te comporte avec personne d'une manière incorrecte ou inéquitable. - Contente le peuple et protège tout ce qu'il aime. »[2]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon la tradition, Osman est mort le , peu après son fils Orhan Gazi prend Bursa. Des recherches récentes suggèrent, cependant, que la mort d'Osman a eu lieu en 1324. En mars 1324 est signé un acte (vakfiye) à Mekece au nom d'Orhan, ce qui suggère qu'Orhan est déjà souverain en mars 1324. Voir Colin Imber, « ʿOthmān I » dans The Encyclopaedia of Islam, New Edition, S. 180
  2. http://www.osmanli700.gen.tr/english/sultans/01index.html

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]