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Choix de la Guyane

Le choix d'implantation de la base spatiale en Guyane n'est pas dû au hasard. Sur 14 sites étudiés, la Guyane est le site qui répondait le mieux aux critères de sélection de ce type d'installation.


Création du CNES

En France, le Général De Gaulle, de retour au pouvoir en 1958 et soucieux d'une indépendance nationale, donne une impulsion nouvelle à la recherche scientifique. Au même titre que l'Union Soviétique et que les Etats Unis, le gouvernement estime devoir s'intéresser à l'Espace.
• Janvier 1959, la coordination des activités spatiales françaises aboutit à la création d'un Comité des recherches spatiales présidé par Pierre Auger.
• 19 décembre 1961, Michel Debré, chef du gouvernement, et Pierre Guillaumat, ministre chargé de la Recherche scientifique, font adopter, la loi créant le Centre national d'études spatiales (CNES) dont le premier Président est Pierre Auger, et le premier Directeur Général le Général Robert Aubinière.


Topaze, véhicule d'essai 111. © CEL Premières installations en Algérie

En vertu d’un accord passé fin 1961 entre le ministre des Armées et le ministre délégué à la Recherche scientifique, le CNES utilise à ses débuts les installations des champs de tirs militaires du Centre d’essais d’engins spéciaux (CIEES) et du Centre d’essai et de recherches d’engins spéciaux (CERES), implantés en Algérie, sur les deux ensembles Colomb-Béchard et Hammaguir.

Choix de la Guyane pour la nouvelle base de lancement

• 1962, indépendance de l’Algérie, le CNES commence à rechercher une nouvelle base à proximité de l'Equateur, zone qui permettrait d'effectuer toutes les missions spatiales dans les meilleures conditions. La division Équipement Sol de la Direction scientifique et technique du CNES étudie différentes possibilités.

• 14 sites étudiés
L'archipel des Seychelles, l'île de la Trinité (Trinidad), l'île de Nuku-Hiva Hiva (Marquises, Polynésie française), l'archipel de Touamotu (île de Rairoa, Polynésie française), l'île de la Désirade (Antilles françaises), l'île de Marie-Galante (Antilles françaises), Cayenne (Guyane française), Djibouti (côte française des Somalis), Darwin (Australie), Trincomale (Ceylan), Fort Dauphin (République malgache), Mogadisque (République de Somalie), Port-Etienne (République islamique de Mauritanie), et Belem (Brésil).

Critères de sélection :
- Possibilité de lancements polaires et équatoriaux
- Proximité de l'équateur 
- Dimensions suffisantes pour assurer la sécurité des lancements 
- Existence d'un port en eaux profondes doté de moyens de manutentions suffisants 
- Existence d'un aérodrome capable d'accueillir un long courrier (piste de 3000 m) 
- Distance aussi réduite que possible entre la base de lancement et l'Europe 
- Stabilité politique

En février 1964, le rapport de la Direction scientifique et technique du CNES établit un classement par points en fonction des critères de sélection retenus. Cinq sites peuvent être envisagés, mais la Guyane française arrive largement en tête.

Finalement, le 14 avril 1964, le choix du Premier Ministre, Georges Pompidou, se porte sur la Guyane, qui présente de nombreux atouts :

• Une large ouverture sur l'océan Atlantique favorise toutes les missions spatiales, des lancements aussi bien vers l'Est (pour l'orbite géostationnaire) que vers le Nord (pour l'orbite polaire) avec un minimum de risque pour la population et les biens alentour.
• La proximité de l'équateur (5,3° de latitude Nord) qui permet de bénéficier au maximum de l'effet de fronde (énergie fournie par la vitesse de rotation de la terre autour de l'axe des pôles) ; cet effet procure au lanceur un complément de vitesse de l'ordre de 460 m/s.
• La faible densité de la population (45000 habitants en 1964 sur un territoire de 91000 km2, soit 1/6e de la France), fortement concentrée sur la bande côtière.
• La possibilité d'installer sur les collines environnantes des moyens de poursuite (radars et antennes de télémesure).
• Un site bien ventilé et un climat très supportable malgré sa position équatoriale.
• Une zone à l'abri des cyclones et des tremblements de terre.
• Des infrastructures existantes relativement simples à adapter aux besoins du futur centre spatial (routes, aérodrome, ports, télécommunications, etc.).


Le Centre Spatial Guyanais (CSG) s’installe à Kourou en 1965.