Florent SCHMITT - André CAPLET - Gabriel DUPONT - Maurice RAVEL - Aimé KUNC - ROGER-DUCASSE - Albert BERTELIN - Raoul LAPARRA - Raymond PECH - Paul PIERNÉ - Hélène FLEURY-ROY - Victor GALLOIS - Marcel SANUEL-ROUSSEAU - Philippe GAUBERT - Louis DUMAS - Maurice LE BOUCHER - André GAILLARD - Nadia BOULANGER - Édouard FLAMENT - Jules MAZELIER - Marcel TOURNIER
1900
Florent SCHMITT (1870-1958)
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Florent Schmitt vers 1900 ( photo Eugène Pirou, BNF Richelieu )
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Heitor Villa-Lobos et Florent Schmitt (à droite) en 1927. ( BNF Richelieu )
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Né à Blâmont (Meuthe-et-Moselle) le 28 septembre 1870 et mort à Neuilly-sur-Seine le 17 août 1958, Florent Schmitt travailla d'abord à Nancy, auprès de l'organiste Henry Hess qui lui enseigna le piano et de Gustave Sandré l'harmonie, avant de rejoindre le Conservatoire de Paris en 1889. Élève de Dubois, Lavignac, Gedalge, Massenet et Fauré, il concourut à 5 reprises pour le Prix de Rome: en 1896 avec la cantate Mélusine, l'année suivante il remportait le deuxième Second Grand Prix avec la cantate Frédégonde, en 1898 avec la cantate Radegonde, en 1899 avec Callirrhoé et en 1900, il décrochait enfin le premier Premier Grand Prix avec la cantate Sémiramis. Il profita de son séjour à la Villa Médicis pour voyager en Italie, Allemagne, Espagne, Autriche, Maroc... En 1901 il était nommé premier titulaire du grand orgue de l'église Saint-Lambert-de-Vaugirard, que Louis Debierre venait de construire et restera à ce poste durant 20 ans. Membre dès sa fondation en 1909 de la Société Musicale Indépendante, il sera également président de la Société Nationale de Musique (1938). Critique musical renommé, notamment au journal Le Temps (1919-1939), il fut également directeur du Conservatoire de Lyon où il enseigna l'harmonie (1922 à 1924) et succédait à Dukas (1936) à l'Institut. Son catalogue, qui comprend 138 numéro d'opus, est très important et fort varié. Attaché au classicisme, bien que romantique par certains côtés, l'œuvre de Schmitt révèle ces deux tendances, principalement dans sa musique d'orchestre. Il est difficile de ne mentionner ici que ses compositions principales, tant elles sont nombreuses! Citons cependant le Psaume XLXII, pour soprano, chœur, orgue et orchestre; son mimodrame la Tragédie de Salomé; sa musique de scène Antoine et Cléopâtre et celle pour le film Salammbô; son Quintette pour piano et cordes; sa Symphonie concertante pour orchestre et piano; sa tragédie dansée Oriane et le Prince d'Amour et sa Messe en quatre parties pour chœur mixte et orgue, qui est son opus ultime. Qualifié par certains de Titan, il est incontestable que Florent Schmitt est l' un des plus important compositeurs de l'école française.
D.H.M. (notes provisoires)
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Dans le jardin de la famille Schmitt, rue des Girondins à Saint-Cloud, vers 1910. De gauche à droite, au 1er rang : Roger Haour, Maurice Ravel, Jeanne et Christiane Pivet. Au 2ème rang : Jane Haour, "Raton" Schmitt et Léon Pivet. Au dernier rang : Paul Sordes, Florent Schmitt, Léon-Paul Fargue et Jeanne Schmitt. ( BNF Richelieu )
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1901
André CAPLET (1878-1925)
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André Caplet (1878-1925), Grand Prix de Rome 1901, directeur de la musique à l'Opéra de Paris ( photo Raoul Autin, 1902 )
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"Ce qu’il faut mettre en relief d’abord, parce que là réside l’essentiel, c’est du plus loin que je me souvienne, l’attirance toujours exercée sur moi par la mer. Enfant, je restais des heures à flâner au bord des grands bassins du Havre. J’écoutais le rythme des vagues déferlant sur la grève et, bien avant que je ne puisse partir seul, quand un marin m’emmenait dans son bateau, j’étais heureux et j’imaginais, j’entendais des voix dans les voiles. Elles changeaient d’intensité selon la force du vent et semblaient répondre à quelque interrogation venant de moi. Je ne saurais expliquer ce que je ressentais alors mais, revenu sur terre, j’étais en exil. J’attendais toujours je ne sais quel motif d’émerveillement. J’entendais des voix dans les voiles." Rejoignant dans cette passion des voix et de la mer Albert Roussel et Jean Cras, André Caplet est un acteur de tout premier plan dans la vie musicale du début du XXe siècle.
Il est né le 23 novembre 1878 sur un bateau entre Le Havre et Honfleur, dernier enfant d’une famille très modeste. Doué et précoce, confronté dès son plus jeune âge à la nécessité de travailler, il obtient à onze ans un engagement de pianiste répétiteur aux Folies Bergère du Havre et à douze ans, un poste de violoniste dans l’orchestre du Grand Théâtre municipal. Après avoir reçu de Henry Woolett ses premiers cours d’harmonie au Havre, il est l'élève de Charles Lenepveu, Xavier Leroux et Paul Vidal au Conservatoire de Paris (1896-1901). C’est à cette époque que, timbalier aux Concerts Colonne, il se fait remarquer pour ses capacités de chef d’orchestre. En 1899, à 21 ans, il est nommé directeur de la musique à l'Odéon.
Ses premières œuvres (Quintette pour piano et instruments à vent, Callirhoé, Suite persane, Pâques citadines) montrent une assimilation précoce de l'héritage de Franck et de Massenet ainsi qu'une évidente attirance pour l'impressionnisme. Après avoir obtenu avec la cantate Myrrha le Premier Grand Prix de Rome en 1901 devant Maurice Ravel, il parcourt l’Italie avec une insatiable curiosité. A l’occasion du centenaire de la Villa Médicis, il est désigné pour écrire une Marche solennelle exécutée sous sa direction à la cérémonie officielle commémorant cet événement en avril 1903. Avec Épiphanie, triptyque pour violoncelle et piano composé la même année, il entre dans une phase de musique plus évocatrice que descriptive qui débouche sur Le Masque de la mort rouge, fresque symphonique avec harpe principale, d'après Edgar Poe (1908). Caplet remanie son œuvre en 1923 pour harpe et quatuor à cordes, lui donnant alors le titre de Conte fantastique. Cette partition comporte d'étonnantes trouvailles instrumentales dans l'écriture pour la harpe et dans la puissance d'évocation musicale. Il faudra attendre Krzysztof Penderecki ou György Ligeti pour voir certains de ses procédés réutilisés. Se sentant à l’étroit dans sa cage dorée de la Villa Médicis, il donne sa démission, quitte l’Italie pour l’Allemagne où, pendant une année, il suit les répétitions des grands chefs de l’époque : Arthur Nikisch à Berlin et Félix Mottl à Dresde.
En 1907, André Caplet rencontre Claude Debussy dont il connaît déjà fort bien la musique ayant transcrit plusieurs de ses partitions d'orchestre pour le piano. Une profonde amitié s'établit entre eux et, loin de se limiter à un rôle de disciple que lui attribuent de trop nombreux biographes, Caplet devient le plus proche collaborateur de Debussy, son interprète de prédilection d'abord, mais aussi l'orchestrateur de certaines de ses partitions (Children's Corner, La Boîte à joujoux, deux des Ariettes oubliées…). S’adressant à Georges Jean-Aubry en 1908, Debussy confie : "Hier pour la première fois j’ai entendu deux mélodies d’André Caplet. Ce Caplet est un artiste. Il sait retrouver l’atmosphère sonore et, avec une jolie sensibilité, a le sens des proportions ; ce qui est plus rare qu’on ne le croit à notre époque de musique bâclée ou hermétique comme un bouchon !"
Il tombe gravement malade d’une pleurésie à l’automne 1909. Blond, le regard vague, une tête énorme posée sur de larges épaules, il est doté d’une puissante personnalité au dynamisme communicatif. A ce magnétisme naturel s’ajoute un charme indéfinissable auquel succombera Isadora Duncan. Dès 1910 ses premières compositions figurent à l’affiche des concerts parisiens. Ses interprètes sont Claire Croiza, Jane Bathori, Philippe Gaubert, Gaston Poulet, Maurice Maréchal... Sa carrière de direction d'orchestre prend son véritable essor en 1910 lorsqu'il est nommé chef d'orchestre puis directeur de la musique à l'Opéra de Boston où il reste quatre années. Il y présente l'essentiel du répertoire contemporain français, y faisant notamment découvrir la musique de Debussy, Ravel, Satie, Milhaud, Aubert, Laparra… Il revient à Paris au printemps 1911 afin d’orchestrer, préparer et diriger les premières représentations du Martyre de Saint Sébastien, partition que Debussy achève dans la hâte. En 1912, il assure la première exécution de Pelléas et Mélisande en Angleterre.
Définitivement revenu en France au printemps 1914, il est nommé chef d’orchestre à l'Opéra de Paris, mais la guerre éclate en août et l'empêche d'exercer ses fonctions. Caplet s’engage volontairement à la déclaration de guerre (il avait été exempté du service militaire). Il est affecté à la garnison du Havre et c'est avec le grade de sergent qu'il arrive au front en septembre 1915. Il est chef colombophile et, parallèlement, participe activement à la vie du quatuor fondé par Lucien Durosoir et Maurice Maréchal comme l’atteste cette lettre écrite par Durosoir à sa mère le 17 octobre 1915 : "Voici comment je compte faire pour organiser le quatuor. Il est arrivé hier matin, dans un nouveau renfort, André Caplet, le prix de Rome, chef d’orchestre bien connu qui dirigeait à Boston depuis plusieurs années la saison d’opéra. Je lui ai longuement causé hier et je l’ai même présenté au colonel. Il est sergent, on va lui trouver un filon, d’autant plus qu’il est malingre. Il faut vraiment avoir besoin d’hommes pour prendre des gens comme lui. Enfin bref, il jouerait l’alto dans le quatuor (Caplet est pianiste mais il a aussi appris le violon et a quelques rudiments d’alto). Inutile de dire qu’il sera intéressant comme musicien. Il paraît fort timide, il faut dire qu’il était désorienté de se trouver au front, c’est la première fois qu’il y venait." En mai 1916, le général Mangin lui commande la Marche héroïque de la Ve Division. Blessé et sévèrement gazé, il revient du front très diminué physiquement.
Démobilisé au début de l’année 1919, il épouse le 4 juin à Chaville celle qu’il appelait "ma petite Geneviève". De cette union heureuse naît un petit Pierre le 20 octobre 1920. Ses activités musicales restent malgré tout aussi bouillonnantes. Francis Poulenc nous rapporte l’anecdote suivante : "André Caplet, récemment revenu du front, dirigeait une étrange chorale où l’on voyait parmi les basses mes deux maîtres Charles Koechlin et Ricardo Viñes et, dans je ne sais quel emploi, Honegger et moi-même. Il s’agissait de chanter les Trois chansons a cappella de Ravel encore inédites."
Décidant de se consacrer à la composition plutôt qu’à la direction d'orchestre que sa santé affaiblie rend trop fatigante, il refuse les postes de chef d'orchestre que lui proposent l'Opéra de Paris, les Concerts Lamoureux et les Concerts Pasdeloup. Il dirige cependant divers orchestres de façon intermittente. C’est ainsi qu’il fait entendre pour la première fois en France aux Concerts Pasdeloup les Cinq pièces pour orchestre opus 16 d’Arnold Schönberg en 1922. Il dirige également les premières auditions de Socrate d’Eric Satie et de La valse de Maurice Ravel. Toujours la même année, il assiste à la première française du Pierrot lunaire dirigée par Darius Milhaud. Sa curiosité étant toujours en éveil, il est présent lors des premières auditions du Roi David d’Arthur Honegger, Pour une fête de printemps d’Albert Roussel, Noces d’Igor Stravinsky…
Les horreurs de la guerre accentuent son mysticisme qui se traduit dans des œuvres intérieures, généralement destinées à la voix humaine. Ayant tiré de la leçon debussyste une libération vis à vis du passé, peu attiré par le courant Stravinsky de l’après-guerre, il est alors très attentif aux recherches de l’Ecole de Vienne mais reste attaché à une clarté et une fluidité bien françaises. Dès 1909, avec le Septuor pour cordes vocales et instrumentales, Caplet aborde une écriture plus dépouillée, faite de recherches de timbres et de simplicité. Les Inscriptions champêtres (1914), pour voix de femmes a cappella trouvent leur inspiration dans les paysages normands tout comme la Messe à trois voix dite "des petits de Saint Eustache la Forêt" (1920) qui emprunte certains procédés au chant grégorien. Son Panis Angelicus composé le 21 juin 1919 est d’une grande ferveur religieuse et témoigne d’une sincérité et d’une profondeur de sentiments assez rares à cette époque. En 1923, André Caplet termine son chef d’œuvre, Le Miroir de Jésus, triptyque sur les Mystères du Rosaire, poèmes d’Henri Ghéon où il associe à nouveau cordes vocales et instrumentales.
LE MIROIR DE JÉSUS
D’un grand mysticisme, puisant aux racines d’une foi authentique, l’œuvre est écrite entre avril et septembre 1923. "Mes intentions sont d’utiliser comme accompagnement le quatuor à cordes et la harpe ; de faire précéder chaque groupe du Mystère (de joie, de peine, de gloire) d’un petit prélude confié aux seuls instruments à cordes, et d’utiliser un groupe de voix de femmes (9 voix seulement divisées en 3) pour agrémenter comme fond sonore les Mystères joyeux et les Mystères glorieux."
Une version pour chœur, orchestre à cordes et deux harpes est donnée pour la première fois à Lyon le 22 février 1924. Dans sa version de musique de chambre, Le Miroir de Jésus est exécuté en première audition le 1er mai suivant à Paris, au théâtre du Vieux-Colombier. André Caplet dirige et Claire Croiza y chante la voix principale. Le succès est tel que, toujours sous la direction de l’auteur, cet ouvrage est donné à plusieurs reprises et à guichet fermé au Vieux-Colombier. L’œuvre affirmant son rayonnement, d’autres auditions ont lieu dans différentes villes. C’est ainsi que la reine Elisabeth fait venir à Bruxelles le compositeur et ses interprètes pour entendre cette œuvre dans laquelle jamais encore la musique de Caplet n’a atteint une telle force dramatique et descriptive.
Confiant à trois voix a cappella le rôle d’annoncer : "Le Miroir de Jésus : Quinze petits poèmes sur les saints mystères du Rosaire qu’Henri Ghéon composa et qu’André Caplet de musique illustra", l’auteur établit un contact immédiat avec son auditoire. Puis, l’ouvrage se divise en trois parties : le Miroir de joie, le Miroir de peine, le Miroir de gloire. Chacune de ces trois parties est précédée d’un prélude confié aux instruments seuls, d’une écriture systématiquement différente.
Laissons à Yvonne Gouverné, fidèle disciple de Caplet, le soin de nous parler des derniers jours du compositeur :
"Le lundi 9 mars 1925, un festival des œuvres d’André Caplet avait lieu à l’église Saint-Michel au Havre, avec les instrumentistes du Havre bien entendu, la chorale locale à laquelle se joignaient quelques fidèles des nôtres et Mme Claire Croiza interprétant le Miroir de Jésus. A la veille de ce concert auquel je ne pensais pas assister, Madeleine Vhita et moi-même reçûmes l’ordre de nous rendre immédiatement au Havre pour la répétition générale. Madeleine pour remplacer Mme Croiza venant seulement pour le concert. Moi, parce qu’André Caplet avait fait mettre un piano dans l’orchestre et j’avais comme mission de renforcer les basses qui, dans cette église, paraissaient sonner de façon insuffisante. Donc ce qui fut dit fut fait. A l’issue de cette répétition, l’auteur éprouvait le besoin de se détendre… Vers minuit, après avoir quitté les uns et les autres, André Caplet nous emmenait Madeleine et moi vers la mer ! Comment pourrais-je oublier cette promenade nocturne au bord des vagues houleuses, qui fut la dernière de toutes avec lui ? Il nous tenait chacune par un bras, devant cette immensité marine dont nous longions les vagues, et, comme s’il nous proposait une aventure merveilleuse : "Mais pourquoi ne pas partir sur une de ces barques ? Vous savez que je rame très bien" nous dit-il. Poursuivant son rêve, il se mit à fredonner presque joyeusement : "On s’embarquerait sur la mer et l’on ne reviendrait plus".
Le concert ayant eu lieu le lendemain soir 9 mars 1925 fut la dernière escale du musicien devant une assemblée où son œuvre était à l’honneur. Le 14 mars, André Caplet fut immobilisé par une forte fièvre. Le médecin ne put lui cacher qu’il était très grave pour lui de sortir…"
Il est mort le 22 avril 1925 à Neuilly-sur-Seine, dans son appartement du boulevard d'Inkermann.
Ses dernières pensées ont peut-être été pour son maître, son ami, Claude Debussy qui lui écrivait en 1918, quelques semaines avant sa propre mort : "Si l’on a besoin de quelqu’un pour diriger la musique des sphères, je me sens tout à fait désigné pour ce haut emploi." Diriger la musique des sphères, c’est certainement ce qui les attendait tous deux. Messagers des radieux espaces pressentis dont la matière ne possède pas la clé, c’est sur cette vérité si anxieusement recherchée que devaient se rouvrir les grands yeux de Mélisande et que l’extase paradisiaque du Martyre de Saint Sébastien devait précéder dans une aveuglante lumière le couronnement au ciel du Miroir de Jésus.
Patrick Marie Aubert
André Caplet,
Adagio pour violon et orgue ou piano. Fichier audio par Max Méreaux (DR.)
LE MIROIR DE JESUS
André Caplet
Isabelle Cals, mezzo-soprano, Gaëlle Thouvenin, harpe,
Quatuor Johannes, Chœur de femmes du Capitole
direction : Patrick Marie Aubert
Auditorium Saint-Pierre des Cuisines à Toulouse
18 novembre 2006 à 18h
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Gabriel DUPONT (1878-1914)
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Gabriel Dupont (1878-1914), second Grand Prix de Rome 1901, auteur notamment des opéras La Cabrera (1903), La Glu (1910), La Farce du cuvier (1912) et Antar (1913). ( Photo X..., vers 1900 )
Gabriel Dupont, Epigraphe et Une amie est venue avec des fleurs,
pièces n° 1 et n° 7 des Heures dolentes pour piano (Paris, Au Ménestrel/ Heugel & Cie, 1905)
fichiers audio par Max Méreaux (DR.)
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Maurice Ravel (1875-1937), Grand Prix de Rome 1901 avec sa cantate Myrrha, auteur de la célèbre Pavane pour une infante défunte (1899) et du non moins célèbre Boléro (1928) qui a fait le tour du monde. ( Photo Melcy, 1910. )
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Maurice RAVEL (1875-1937)
Maurice Ravel s'est présenté cinq fois au concours entre 1900 et 1905 (sauf en 1904). Il obtint en 1901 un deuxième Second Prix de Rome.
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La classe de piano de Charles de Bériot au Conservatoire de Paris, vers 1894. Debout, de gauche à droite : Maurice Ravel, Camille Decreus (2e prix 1895), Gaston Lévy dit Lhérie (1er prix 1897), Édouard Bernard (1er prix 1899), Fernand Lemaire (1er prix 1895), Henri Schidenhelm (2e prix 1894), Jules Robichon, Marcel Chadeigne (1er prix 1895, grand-père maternel d'Alain Bernaud), Ricardo Vines (1er prix 1894), Cortes, André Salomon (1er accessit 1897) et Ferdinand Motte-Lacroix (2e prix 1894). Assis : Charles de Bériot (au piano) et Joachim Malats (1er prix 1893)
( BNF Richelieu )
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Programme de concert du dimanche 16 janvier 1938, par la Société des Concerts du Conservatoire, sous la direction de Philippe Gaubert, en hommage à Maurice Ravel décédé le 28 décembre 1937. ( Coll. D.H.M. )
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Maurice Ravel, Le Jardin féerique, extrait du ballet Ma Mère l’Oye (in supplément de “Musica”, mai 1914) coll. Max Méreaux
Quelques fautes de gravure au dernier système de la troisième page ont dû être corrigées :
- 1ère mesure, 2e temps et 2e mesure, 1er et 3e temps à la main droite : ajout d’un point à côté du sol aigu (croche pointée).
- 2e mesure à la main gauche : les noires n’étaient pas bien placées sur les 2e et et 3e temps.
Numérisation, corrections et fichier audio par Max Méreaux (DR.)
1902
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Aymé Kunc ( photo X..., coll. part., avec l'aimable autorisation de l'Association Aymé Kunc )
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Aymé KUNC (1877-1958)
Article et autres illustrations sur une page spécifique.
ROGER-DUCASSE (1873-1954)
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Roger-Ducasse, premier Second Grand Prix de Rome en 1902. ( photo Musica, 1900. ) DR
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Né le 18 avril 1873 à Bordeaux, décédé le 19 juillet 1954 au Taillan-Médoc (près de Bordeaux), Roger-Ducasse a fait ses études musicales au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, à partir de 1892, auprès de Fauré (composition), Pessard (harmonie), Gedalge (contrepoint) et Bériot (piano). Ses camarades de classe se nommaient Ravel, Florent Schmitt et Georges Enesco. Premier Second Grand Prix de Rome en 1902 avec sa cantate Alcyone, derrière Aymé Kunc, il se consacre ensuite à l’enseignement. C’est ainsi qu’il devint inspecteur du chant dans les écoles de la Ville de Paris (1909), professeur d’ensemble au Conservatoire de Paris, puis succéda à Dukas dans sa classe de composition en 1935, avant de se retirer à Bordeaux. En octobre 1930 il avait prit la direction de la " Chorale des Professeurs de Musique de la Ville de Paris " qu’il dirigea d’une main de maître durant une dizaine d’années, avant de laisser la place à Raymond Loucheur. Son répertoire fort varié lui permettait de donner aussi bien des chansons populaires harmonisées avec grand soin, que le Requiem de Mozart, le Faust de Schubert, ou encore le Magnificat de Bach, sans oublier des pièces de ses contemporains (d’Indy , Debussy, Fl. Schmitt, Saint-Saëns...)
Son premier succès, en tant que compositeur, fut sa Petite suite pour piano à 4 mains écrite en 1898. Par la suite ce sera nombre d’œuvres de grande valeur :Au jardin de Marguerite (pour voix et orchestre), Le Joli jeu du Furet (chœur pour voix d’enfants), Ulysse et les Sirènes (pour voix et orchestre), Orphée (mimodrame), Cantegril (opéra-comique)... un Salve Regina, des motets avec orgue, un 1er Quatuor à cordes... On lui doit aussi une production importante d’ouvrages éducatifs pour la jeunesse : des recueils de dictées et de solfèges, des exercices pour le piano, des études graduées, des transcriptions et des chœurs pour voix d’enfants... Gabriel Fauré qui avait su détecter en lui son génie musicale n’avait pas hésité, non seulement à le laisser le remplacer de temps à autre dans sa classe de composition au Conservatoire, mais également à lui confier la réduction pour piano de son Requiem et de Pelléas et Mélisande.
Roger-Ducasse était également un poète ; c’est ainsi qu’il joua notamment un rôle éminent dans l’expansion de l’Association Guillaume Budé. Il n’avait pas oublié que dans sa prime jeunesse ses parents l’avaient tout d’abord dirigé vers des études littéraires.
On a dit de lui que c’était un travailleur patient et minutieux qui composa relativement peu, mais donna cependant une œuvre variée de grande qualité.
Denis HAVARD DE LA MONTAGNE