Les peintres primitifs niçois
En 1388 Nice a conclu un accord avec le Comté de Savoie appelé » la dédition de Nice à la Savoie ».
Chapelle St Sébastien Clans
Entre la mer et les montagnes, vont s’installer des échanges de sel, huile d’olive, vin et laine, toile et bois permettant la construction navale.
Sur les routes du sel parcourent les caravanes de mules. Des abris, chapelles rurales accueillent les caravaniers et les villages étapes s’enrichissent grâce à ce trafic.
Ils construisent des églises richement décorées ainsi que des chapelles dédiées aux saints protecteurs. Car à cette époque, les dangers, épidémies, brigands,catastrophes naturelles étaient prévenues grâce aux prières dédiées à ces protecteurs célestes, la religion étant très pratiquée.
Les commanditaires passaient des accords avec les artistes en précisant le thème, les couleurs (la quantité des pigments et leurs prix).
Les chapelles étaient peintes le plus souvent à la détrempe et la palette des peintres était assez restreinte: l’ocre jaune, l’ocre rouge et le gris bleu…
Certaines venues de régions éloignées comme le vermillon, l’orpiment couleur d’or et les bleus sont utilisés avec parcimonie car l’azur fin d’Allemagne est encore plus cher que le bleu outremer venu de Perse ou de Chine. Les retables sont peints sur bois et à l’œuf suivant la tradition de certaines icônes.
Peinture à l’œuf sur bois, Chapelle des Pénitents Noirs Nice
La grande richesse de cette région appelée à cette époque les nouvelles terres…dans le Moyen âge finissant est constituées d’oeuvres pariétales ou sur panneaux. Giovanni Baleison, représentant du gothique international décore avec préciosité les chapelles à Venanson, à Lucéram, à Saorge, à Tende. Giovanni Canavésio influencé par les peintres germaniques qui travaillaient pour le ducs de Savoie est plus réaliste: la passion de Notre Dame des Fontaines à La Brigues. Miralhet peint un retable pour les Pénitents Noirs ainsi que Durandi et les Bréa ; Antoine, François et Louis Bréa, le plus prestigieux.
Ludovic Bréa est né en 1450 de parents d’origines liguriennes.(La Ligurie est la bande autour de la mer Ligure au- delà des Alpes, Gênes en est la capitale). Ceux- ci étaient tonneliers et habitaient dans le vieux Nice. Il serait mort de la peste qui sévissait à Nice en 1522 ou 1523. Il était si connu, qu’ après lui, toutes les œuvres peintes sur bois s’appelaient des « Bréa ». Cela s’appelle une antonomase.
Louis Bréa Lucéram
Nous ne pouvons pas étudier tous les primitifs niçois dans le cadre de ce blog c’est pourquoi nous allons nous intéresser à un village médiéval situé à 25 km de Nice sur une des routes du sel. Lucéram, protégé par une tour possède plusieurs retables qui furent démantelés. Dans l’église sainte Marguerite, une partie du retable, dédiée à la sainte protectrice des accouchements est placée sur le maître autel tandis que les bandes latérales sont visibles au Musée des Beaux Arts à Nice ainsi que la prédelle faite de six scènes narratives de la vie de la bergère d’Antioche.
Au centre Marguerite »hissant » du dragon (le monstre l’avait avalée et elle c’est miraculeusement délivrée du malin). De part et d’autre, les saints protecteurs sont représentés avec leurs attributs, par exemple: Marie Madeleine avec sa chevelure a dans sa main un parfum, implorée pour les moissons.Les figures latérales sont finement exécutées et surprennent par le rendu de la personnalité de chaque saint.
Musée des Beaux Arts de Nice
La prédelle raconte les étapes du martyr de la sainte comme une bande dessinée. Elle permettait d’enseigner les populations rurales qui ne savaient pas lire.
Si nous pouvions reconstituer l’ensemble, on pourrait admirer la composition mise en valeur par des éléments de décors de bois doré, et l’équilibre des couleurs dominantes, malheureusement, cette œuvre a été démantelée comme beaucoup d’autres.
Dans ce village, une chapelle est consacrée à la Madone est entièrement décorée de peintures par Baleison.
- Chapelle à Lucéram Notre Dame du bon coeur par Baleison.
- Voici une proposition d’exercice: une licorne à la caséine.
Licorne à la caséine
Le dessin d’un cheval est fait à la méthode du cerveau droit ou construit comme proposé dans l’article d’éveil art et nature: http://eveil-art-et-nature.com/comment-dessiner-un-cheval/
La corne est ensuite ajoutée, on pourrait également imaginer des ailes…
Le support est un carton et les pigments sont limités.
N’hésitez pas à laissez vos commentaires et propositions,
Nicole