Mikhaïl Barychnikov

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Mikhaïl Barychnikov
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Mikhaïl Barychnikov en 2010.

Nom de naissance Mikhaïl Nikolaïevitch Barychnikov
Naissance (68 ans)
Rīga, RSS de Lettonie
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Nationalité Drapeau de l'URSS Soviétique puis Drapeau des États-Unis Américaine
Profession
Formation

Compléments

  • Docteur honoris causa des universités suivantes:
  • 1977 Nomination à Oscar du cinéma pour le meilleur second rôle dans The Turning Point.

Mikhaïl Nikolaïevitch Barychnikov (en russe : Михаил Николаевич Барышников, letton : Mihails Barišņikovs), né le 28 janvier 1948 à Riga, est un danseur, chorégraphe et acteur d'origine russe naturalisé américain. Il est fréquemment cité aux côtés de Vaslav Nijinski et de Rudolf Noureev comme étant l'un des danseurs les plus importants du XXe siècle.

Résumé[modifier | modifier le code]

Après un début prometteur au Théâtre Kirov, il part pour le Canada en 1974 où il danse au sein de diverses compagnies en tant que danseur libre, puis il intègre le New York City Ballet comme danseur principal. Il y apprend la dynamique des mouvements de George Balanchine puis, après avoir été sa Star incontestée, devient directeur artistique de l'American Ballet Theatre.

Barychnikov a été le porte-parole de la plupart de ses propres projets artistiques ainsi qu'à la promotion de la danse moderne en créant plusieurs dizaines de premières d'œuvres nouvelles dont plusieurs des siennes.

Son succès comme acteur à la scène, au cinéma et à la télévision a certainement contribué à sa notoriété comme danseur de ballets modernes.

Travailleur infatigable toujours à la recherche de la perfection, Barychnikov reste, aujourd'hui encore, l'un des grands noms de la danse.

Parcours artistique[modifier | modifier le code]

Barychnikov est né le à Riga en Lettonie, alors partie de l'URSS où il commence des études de danse classique, en 1957, à l'école de l'Opéra national de Lettonie. Il intègre la prestigieuse Académie de ballet Vaganova[1] (anciennement Académie Impériale) de Saint-Pétersbourg (nom d'origine de la ville rebaptisée Leningrad, pendant l'existence de l'Union Soviétique; le nom de Saint-Pétersbourg a été, heureusement, restitué à la Capitale des Tsars), où il sera l'élève d'un des plus grands Maîtres de l'Histoire de la Danse :Aleksander Pushkin, qui avait, auparavant, formé Rudolf Noureev.

Il remporte en 1966 la médaille d'or du célèbre Concours international de ballet de Varna en Bulgarie et une médaille d'or au Concours international de ballet de Moscou en 1969.

En 1967, Barychnikov entre dans la compagnie de ballet du Kirov où danse Paysan, le pas de deux de Gisèle. Il est nommé étoile en 1969. Il est reconnu pour sa présence sur la scène et la pureté de sa technique, au point que plusieurs chorégraphes russes - dont Oleg Vinogradov, Konstantin Sergeyev, Igor Tchernikov et Leonid Jacobson - ont monté des ballets spécialement pour lui. Barychnikov interprète le rôle titre virtuose du Vestris (1969) de Jakobson ainsi que le personnage d'Albrecht dans Giselle, ou les Wilis avec une rare intensité émotionnelle[2], la pièce était exceptionnelle.

Passage à l'Ouest[modifier | modifier le code]

Lors de la tournée canadienne du ballet du Bolchoï en 1974, Barychnikov disparaît l'espace de quelques jours. Il profite de ce laps de temps pour déposer une demande d'asile politique au Canada, qui décide de l'accepter. Barychnikov annonce au monde de la danse qu'il ne rentrera pas en Russie.

Brillante carrière aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Cette même année il commence une riche carrière avec l'American Ballet Theatre, en interprétant Giselle avec Natalia Makarova pour partenaire. Il renoue avec cette compagnie en 1980 comme directeur artistique, poste qu'il occupera jusqu'en 1989.

Le célèbre danseur quitte l'American Ballet Theatre après quatre ans de collaboration au profit du New York City Ballet (1978). C'est là qu'il rencontre George Balanchine et Jerome Robbins avec lesquels il travaillera.

Le , Barychnikov est naturalisé citoyen américain. Il sera le directeur artistique du White Oak Dance Project de 1990 à 2002, une compagnie itinérante qu'il a fondée avec Mark Morris (cf. plus bas).

Durant l'été, de 2003 à 2007, il enseignera notamment à la jeune ballerine canadienne Chloé St-Félix, qu'il laissera étudier une fois mature, à l'École supérieure de Ballets contemporains de Montréal.

Il rejoint le Barychnikov Art Center de New york en 2004.

Vie sentimentale[modifier | modifier le code]

Lors d'une rencontre journalistique avec Larry King, Barychnikov affirme qu'il ne croit pas au mariage car l'engagement que prennent des personnes l'une envers l'autre n'a rien à voir avec le mariage légal. Il dit également que, n'étant pas pratiquant, le fait de se tenir devant un autel n'a, pour lui, aucune signification[3].

Mikhail Barychnikov a une fille, Aleksandra Barychnikova, née en 1981 de sa liaison avec l'actrice Jessica Lange. Lorsqu'ils se sont rencontrés, le danseur parlait très mal l'anglais si bien qu'ils devaient communiquer en français.

Barychnikov et l'ex-ballerine de l'American Ballet Theatre Lisa Reinhart ont eu trois enfants : Peter Andrew, Anna Katerina, et Sofia-Luisa.

Réaction du public[modifier | modifier le code]

Les superlatifs fusent à son égard. Le critique Clive Barnes du New York Times écrit à son sujet : « le danseur le plus parfait que j'ai jamais vu[2],[4]. ».

Carrière artistique[modifier | modifier le code]

Son image de soi concernant sa vocation[modifier | modifier le code]

Mikhaïl Barychnikov a dit une fois :

« Lorsque je danse, je ne cherche à surpasser personne d’autre que moi[5] »

Le danseur[modifier | modifier le code]

Le talent de Barichnikov s'est imposé dès son plus jeune âge mais, plus petit que la moyenne des danseurs, il ne dépasse pas en taille une ballerine sur les pointes. Dès lors, le système socialiste le relègue dans des rôles secondaires qui le frustrent. Bien plus, à l'époque socialiste, le monde de la danse adhère étroitement aux traditions héritées du XIXe siècle et évite délibérément les chorégraphes créatifs de l'Ouest dont Barychnikov entrevoit les œuvres à l'occasion de tournées et sur des films. Son principal objectif en quittant l'Union des républiques socialistes soviétiques est de travailler avec ces novateurs. Au cours des deux premières années après sa défection, il danse pour pas moins de 13 chorégraphes dont Merce Cunningham, Martha Graham, Jerome Robbins, Glen Tetley, Alvin Ailey et Twyla Tharp. « Peu importe que chaque ballet soit un succès ou pas, » dit-il en 1976 à Anna Kisselgoff alors critique de danse pour le New York Times, « cette nouvelle expérience m'apporte beaucoup[6]. ». Il lui fait part de la fascination qu'exerce sur lui la façon dont Ailey utilise à la fois les techniques classiques et modernes et la gêne qu'il ressentait au début lorsque Tharp insistait pour incorporer des mouvements excentriques dans la danse.

En 1978, il abandonne sa carrière indépendante pour passer 18 mois comme danseur principal du New York City Ballet dirigé par celui qu'on appelait « Mr B. », le légendaire George Balanchine. Ce dernier ouvre rarement la porte de sa compagnie à de nouveau artistes et a déjà refusé de travailler avec Rudolf Noureev et Alicia Markova. La décision de Barychnikov d'accorder une pleine attention à la compagnie de Balanchine étonne le monde de la danse. Balanchine n'a jamais chorégraphié le moindre ballet pour Barychnikov mais a dirigé le jeune danseur dans le style propre au chorégraphe. C'est ainsi que Barychnikov triomphe dans des rôles titres comme Apollon, Le Fils prodigue et Rubies.

Robbins crée Opus 19: The Dreamer pour le célèbre danseur et la danseuse étoile du New York City Ballet, Patricia McBride[7],[8].

Quoi qu'il en soit, sa fascination pour la nouveauté lui conserve sa forme physique. Alors que sa technique a perdu de son brillant, la maîtrise de ses mouvements et sa présence sur la scène restent irrésistibles. « Peu importe que vous leviez la jambe haut. La technique est avant tout transparence, simplicité et tentative sérieuse[9],[10]. ».

Au cours de l'été 2006, le danseur part en tournée à travers les États-Unis et l'Espagne avec la compagnie Hell's Kitchen Dance parrainée par le Baryshnikov Art Center, un programme d'encouragement et de promotion de la danse qu'il a créé dès 2003. Il interprète des œuvres de Azsure Barton et Benjamin Millipied, résidents du Baryshnikov Art Center.

Juste avant son 60e anniversaire, Barychnikov paraît dans une suite de quatre courtes scènes de Samuel Beckett chorégraphiées par JO Anne Akalaitis, un réalisateur d'avant-garde.

À la fin du mois d'Août 2007, Barychnikov s'envole pour Stockholm pour interpréter Place (Ställe en suédois) un ballet de Mats Ek avec Ana Laguna comme partenaire. Il aurait dit « danser, c'est vivre. »

Alliant charisme et discipline, Barychnikov s'est façonné une exceptionnellement longue carrière et a projeté une grande ombre sur le monde de la danse contemporaine.

White Oak Dance Project[modifier | modifier le code]

Barychnikov fonde avec Mark Morris la White Oak Dance Project une compagnie dont il sera danseur et chorégraphe et dont le but est de créer des œuvres originales pour les danseurs âgés. C'est son amour pour la danse contemporaine qui le pousse à la création de sa propre compagnie qu'il dirigera jusqu'en 2002.

L'acteur[modifier | modifier le code]

Le cinéma[modifier | modifier le code]

Mikhaïl Barychnikov fait ses débuts au cinéma en 1977, peu de temps après son arrivée à New York avec Le Tournant de la vie (The Turning Point), un long-métrage de Herbert Ross où il tient le rôle de Yuri Kopeikine, un fameux danseur russe. Il y forme un remarquable couple, tant d'amants que de danseurs, avec la talentueuse ballerine Leslie Browne, qui joue dans le film, le rôle de la fille de Shirley Mac laine. Le film est nommé 11 fois à l'Oscar du cinéma 1977 dont une nomination pour Barychnikov en tant que meilleur acteur dans un second rôle.

Il est encore aux côtés de Gregory Hines et d'Isabella Rossellini dans le film Soleil de nuit (White Nights) (1985) connu pour la fameuse chanson de Lionel Richie Say You, Say Me qui remportera l'oscar de la meilleure musique originale et chorégraphié par Twyla Tharp. Il figure aussi au générique de Dancers (1987) avec Julie Kent dans le rôle de Lisa et la danseuse étoile Alessandra Ferri. Enfin, il est le partenaire de Gene Hackman dans le film Company Business. Il donnera la réplique aux plus grand noms du septième art : Shirley MacLaine, Anne Bancroft

La télévision[modifier | modifier le code]

Barychnikov commence une carrière à la télévision au début de 1976 sur le réseau public américain de télévision, Public Broadcasting Service (PBS), dans le programme In Performance Live from Wolf Trap. En 1977 il figure dans le rôle principal - aux côtés de Gelsey Kirkland, d'Alexander Minz et de nombre d'autres danseurs de la compagnie - d'une version filmée du ballet Casse-Noisette réalisée pour la télévision par l'American Ballet Theatre et diffusée avec un très vif succès à l'occasion des fêtes de Noël. Après avoir été deux fois à l'honneur sur le canal de CBS, ce ballet a été repris chaque Noël par PBS pendant plusieurs années et semble encore diffusé sur les antennes de quelques stations PBS. L'enregistrement de ce spectacle est primitivement paru en vidéo au Canada. Un DVD en a été réalisé par MGM/UA[11] a été remasterisée sur support DVD par Kultur Video en 2004[12] et commercialisé par Amazon. Le Dvd est maintenant vendu au Royaume-Uni par Digital Classics[13]. C'est un des produits les plus regardés au moment de Noël. Cette version avec Barychnikov est l'une des deux seules nommées aux Emmy l'autre étant celle, satyrique, réalisée par Mark Morris.

Barychnikov est l'interprète de deux programmes télévisés ayant chacun remporté un Emmy. L'un, diffusé par l'American Broadcasting Company (ABC), montre Barychnikov dansant sur des airs de Broadway. L'autre, diffusé par les antennes de Columbia Broadcasting System (CBS) le révèle sur des musiques d'Hollywood. Il se produit plusieurs fois avec l'American Ballet Theatre dans les programmes Live from Lincoln Center et Great Performances tout au long des décennies 1970 et 80. On a également pu le voir dans plusieurs émissions télévisées du Kennedy Center Honors.

Le , Barychnikov et le chef cuisinier Alice Waters se retrouvent dans un épisode d'Iconoclasts, une série télévisée parue sur Sundance Channel. Tous deux se lient d'amitié. Ils discutent de leurs façon de vivre, de leurs sources d'inspiration respectives et de leurs projets. Alice Waters est venue visiter le Barychnikov Art center à New York pendant les représentations et Barychnikov n'a pas manqué de rendre la pareille en visitant Chez Panisse, le restaurant d'Alice Waters à Berkeley à l'occasion d'une tournée de la compagnie Hell's Kitchen Dance.

Barychnikov joue encore le rôle d'un artiste russe, Aleksandr Petrovsky, amoureux de Carrie Bradshaw dans les derniers épisodes de Sex and the City, une série de la télévision américaine (saison 6, épisodes 12 à 20).

Récompenses et distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

  • Docteur honoris causa des universités suivantes :
  • 1977 Nomination à Oscar du cinéma pour le meilleur second rôle dans The Turning Point.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.vaganova.ru/students_list.php?l3=225
  2. a et b « (en) Biography of Mikhail Baryshnikov », John F. Kennedy Center for the Performing Arts (consulté le 29 janvier 2008).
  3. « (en) CNN Larry King Weekend: Interview with Mikhail Baryshnikov », CNN,‎ (consulté le 29 janvier 2008).
  4. « the most perfect dancer I have ever seen ».
  5. La citation est confirmée par Mathias Heymann dans l'article Mathias Heymann, danseur, interview menée le 23 mai 2009 par Marie-Astrid Gauthier sur Resmusica.
  6. « It doesn't matter if every ballet is a success or not, the new experience gives me a lot »
  7. (en) Koegler, Horst (trad. de l'allemand), The Concise Oxford Dictionary of Ballet, Oxford, Oxford University Press, , 2e éd., poche (ISBN 978-0-19-311330-5, LCCN 82237993)
  8. (en) Reynolds, Nancy, Repertory in Review: 40 Years of New York City Ballet, Doubleday, (ISBN 978-0-385-27100-4)
  9. « It doesn't matter how high you lift your leg. The technique is about transparency, simplicity and making an earnest attempt. »
  10. (en) Baryshnikov, Mikhail, Baryshnikov at Work, New York, Alfred A. Knopf, , 1e éd., poche (ISBN 978-0-394-73587-0, OCLC 54089539, LCCN 76013685)
  11. (en) Nutcrackers, Notcrackers And Joy To The World
  12. « The Nutcracker / Baryshnikov, Kirkland, Charmoli (1977). »
  13. http://www.digitalclassicsdvd.co.uk/product/160

Liens externes[modifier | modifier le code]