Cinéma mauritanien

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Le cinéma mauritanien apparaît dans les années 1970, époque où sont installées les premières salles de cinéma de la jeune République islamique de Mauritanie. Les films mauritaniens sont pour la plupart produits en exil.

De rares salles de cinéma[modifier | modifier le code]

Un Français du nom de Gaumeze est le premier à construire des salles dans les années 1960 ; rapidement la méfiance du public tombe. Seulement, ces nouveaux spectateurs ne s’approprient pas ce qu’ils voient et finissent par retourner garder leurs troupeaux[réf. nécessaire].

Vers le début des années soixante, Hemmam Fall, un troubadour et poète, homme d’affaires avisé par ailleurs commence lui aussi à acquérir des salles de cinéma. Son succès est fulgurant. Il en arrive à produire lui-même des films, moitié fictions, moitié documentaires : Meïmouna, Tergit et Nomade moderne. Vers 1976–1978, Nouakchott, avec 400 000 habitants, compte 10 salles de cinéma, toutes propriétés de Hemmam Fall[réf. nécessaire]. Sur le plan institutionnel, l’État crée l’ONC (l’Office National de Cinéma), avec pour rôle de promouvoir le 7e art et créer un embryon d’infrastructures. Il devient plus tard l’AMATECI (Agence Mauritanienne pour la Télévision et le Cinéma).

Suite au décès de Hemmam en 1978 et de Ould Saleck en 1979, les salles de cinéma périclitent les unes après les autres. Le public les désaffecte. La Télévision Nationale est née.

En 2014, la salle de cinéma de l'Institut français de Mauritanie reste la seule de Nouakchott et du pays[1].

Les cinéastes[modifier | modifier le code]

Années 1960-70[modifier | modifier le code]

Plusieurs cinéastes mauritaniens en exil sont actifs dès la fin des années 1960 puis les années 1970, comme Med Hondo (Soleil O en 1967, Les Bicots-nègres, vos voisins en 1973, Nous aurons toute la mort pour dormir en 1976, etc.) et Sidney Sokhona (Nationalité : immigré en 1975, Safrana ou le droit à la parole en 1977)[2]. Leur cinéma, en partie basé sur leurs expériences personnelles, adopte un ton militant. Ould Saleck tourne plusieurs films sur la guerre du Sahara mais il se contente surtout de tourner des actualités.

Depuis les années 1980[modifier | modifier le code]

Dans les années 1990, Karim Miske réalise plusieurs documentaires sur l'Afrique de l'Ouest (comme Culture hip-hop et Afrique de l'Ouest, la presse au pluriel en 1991) et plusieurs vidéos avec la documentariste Brigitte Delpech (Derrière le voile, la séduction en Mauritanie, 1993).

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Abderrahmane Sissako remporte les César du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Dans les années 2000, Abderrahmane Sissako se fait remarquer par ses films, notamment En attendant le bonheur (2002) [3],[2] puis Bamako (2006).

Son film Timbuktu, tourné à Oualata[4], remporte en 2014 à Cannes le Prix du jury œcuménique et le Prix François-Chalais récompensant les valeurs du journalisme[5]. Co-production française, il est récompensé par sept Césars en 2015 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur[6].

Liste de réalisateurs mauritaniens[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Siegfried Forster, « Fierté et réalité du cinéma mauritanien », RFI,‎ (lire en ligne)
  2. a et b Mauritania in Enciclopedia del Cinema (2004), article de Giuseppe Gariazzo sur l'encyclopédie italienne Treccani. Page consultée le 23 juillet 2013.
  3. History of cinema in Mauritania, sur le site Filmbirth. Page consultée le 23 juillet 2013.
  4. « Mauritanie - Cinéma : retour aux sources pour "Timbuktu" », Le Point Afrique,‎
  5. « Timbuktu, prix du Jury œcuménique et prix François-Chalais », La Croix,‎ (consulté le 24 mai 2014)
  6. Jean-François Bourgeot, « 40e cérémonie des César : Abderrahmane Sissako triomphe avec "Timbuktu" », sur midilibre.fr,‎ .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Association des trois mondes, « Mauritanie », in Dictionnaire du cinéma africain, vol. 1, Karthala, Paris, 1991, p. 213-219 (ISBN 2-86537-297-9)
  • Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou et l'Association des trois mondes, « Mauritanie », in Les cinémas d'Afrique : dictionnaire, Karthala, Éd. ATM, Paris, 2000, p. 584 (ISBN 2-8458-6060-9)
  • Attilio Gaudio, « Le jeune cinéma mauritanien », in Le Dossier de la Mauritanie, Nouvelles Éditions Latines, 1978, p. 52-55 (ISBN 9782723300353)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Listes et catégories[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]