Introduction
Il
s'agit d'un phénomène social fondamental. En fait s'il n’y avait pas
d'échanges, il n'y aurait pas de société. Il y a des échanges parce que l'individu est incapable
de survivre seul. L'homme a toujours vécu en société, il est "un animal
sociable" comme le dit Aristote. De fait les échanges s'effectuent
à tous les niveaux : entre les individus, entre les individus et la société,
entre groupes sociaux, et même entre différentes cultures.
On
échange de tout : des marchandises, de l'argent, des coups et des insultes, des
baisers, des services, des paroles etc.
Pourtant l'échange est un type de
relation humaine spécifique, qu'il faut distinguer soigneusement de la prise de
possession d'un côté, du don de l'autre. La possession résulte d'un rapport de
force, c'est une appropriation unilatérale. Le don est lui aussi unilatéral :
il résulte de la décision d'offrir un bien ou un service sans rien réclamer en
échange.
Au contraire l'échange proprement
dit est bilatéral, réciproque. Il consiste à donner une chose pour en recevoir
une autre de valeur égale. Ce qui implique que l'on dispose d'une mesure
commune pour pouvoir comparer les choses échangées. Cette mesure est
conventionnelle, par
exemple dans les échanges économiques, c'est l'argent. L'échange est librement
consenti (contrairement à la prise de possession violente) mais il est donc
soumis à des règles (contrairement au don) : c'est en ceci que l'échange est si
étroitement lié à l'organisation sociale et à ses règles.