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Choronologie

de l’Affaire Dahesh

[ Dates principales du 12 mai 1942 au 16 février 1943 ]

 

[ Conçue et rédigée par Georges H. ChakkourÉditions Jeune Lévrier ]

Copyright © 2009 Georges H. Chakkour – Tous droits réservés



 *

 

 

 

L’Affaire Dahesh qui a conduit à la dénationalisation du Docteur Dahesh sous Béchara el-Khoury se réduit finalement à trois causes principales.

 

 

1) La première cause est familiale : une brouille entre deux familles du temps du Président Naccache, alors que le Liban était toujours sous mandat français !

 

D’une part, la famille el-Khoury.

De l’autre, les Hadad.

 

Deux familles de la classe dirigeante :

 

L’une voulant imposer sa loi et son credo, se croyant tout permis au nom des « valeurs traditionnelles », en réalité soucieuse d’étouffer dans l’œuf toute cause nuisible à la campagne électorale qui s’ouvrait… L’autre, protestant qu’on était libre d’adorer Dieu comme il plaît à la libre conscience de chacun, jugeant absurde de gêner sa conscience à cause de l’opinion dans une question aussi essentielle !

 

L’une prétextant que le Daheshisme était une hérésie néfaste... L’autre, qu’il faut laisser chacun à sa croyance !

 

L’une obsédée par un but politique qui aurait pu être méritoire, et même immortaliser son nom à l’avant-propos d’un État accédant à l’indépendance, mais criminel parce que suscitant l’intolérance civile et religieuse, seules choses qu’aucun État ne doit tolérer dans ses frontières. L’autre appelée par l’Histoire – c’est-à-dire par la Tragédie – à immortaliser son nom dans les plus belles pages de l’épopée daheshiste : la naissance du Daheshisme au Liban !

 

 

2) La deuxième de ces trois causes est sociale, due à la mentalité féodale du clan alors au pouvoir, fondé sur le morcellement confessionnel.

 

Un climat de désordre administratif suscité lors du partage de la région en petits État indépendants, aussi artificiels qu’incohérents,

 

le dévergondage népotique d’un gouvernement pressé d’exploiter les richesses d’un terrain tout juste arraché à l’Empire Ottoman,

 

l’état de guerre (la Deuxième Guerre mondiale),

 

l’occupation du pays par les Forces françaises et britanniques,

 

la Constitution abolie pour cause de guerre,

 

le « Pacte National » qui s’ourdissait sur le dos du peuple au profit de cinq ou six flibustiers (et qui finira par usurper le pouvoir au profit des Maronites),

 

l’instabilité publique suscitée par l’agitation des nationalistes arabes insatisfaits...

 

Toutes ces causes réunies, vont faciliter les irrégularités judiciares commises contre le Docteur Dahesh, et habiller le désordre juridique d’un semblant de légitimité (l’insécurité publique et le désordre social étant le meilleur costume des âmes nocturnes).

 

 

3) La troisième cause – et non des moindres : le Clergé catholique paniqué par le progrès phénoménale du Daheshisme au Liban.

 

 

 

 

Choronologie de l’Affaire Dahesh

Dates principales du 12 mai 1942 au 16 février 1943

 

 

(1er septembre 1939 – 2 septembre 1945) :

Deuxième Guerre mondiale.

 

(12 mai 1942) :

Première conférence de Youssef el-Hajj au Club des Emigrés. (Tout juste à la fin de la conférence, surprenant les auditeurs, il aborde le sujet de Dahesh et parle de ses miracles, dont beaucoup parmi les présents ont été, comme lui, témoins de ces prodiges.)

 

Le poète Halim Dammous est introduit auprès du Docteur Dahesh (devient un de ses plus fidèles partisans). Béchara el-Khoury se fait son ennemi.

 

(1er juin 1942) :

À la suite d’une plainte non officielle concoctée secrètement par Béchara el-Khoury, son ami de longue date, le Procureur général Dimitri el-Hayek donne au commissaire Fadel Azouri ordre d’ouverture d’une « enquête préliminaire » ! L’enquête doit établir si le Docteur Dahesh tombe sous le coup de la loi du 9 mai 1939, laquelle interdit « la pratique lucrative du spiritisme et des sciences occultes » sous peine d’amende et d’emprisonnement.

 

(3 - 6 juin 1942) :

Première enquête de Fadel Azouri : « Absolument aucune infraction à la loi du 9 mai 1939 n’est à relever contre le Docteur Dahesh. » (Extrait du dossier-Dahesh, Premier Rapport-Azouri)

 

(8 juin 1942) :

Fadel Azouri termine et remet son rapport au Parquet.

 

Le Parquet prononce un « non-lieu ». Béchara el-Khoury avale très mal sa déception.

 

(12 septembre 1942) :

La famille Hadad, « prêchée par Halim Dammous », rend visite au Docteur Dahesh (c’est la première rencontre de Georges et de Marie Hadad avec le Réformateur libanais).

 

Dès le premier jour les Hadad (les beaux-parents de Béchara el-Khoury) embrassent la foi daheshiste et se considèrent parmi ses fidèles partisans. Parmi les miracles que la famille Hadad a vus ce jour-là, une prophétie les concernant inscrite dans les Chroniques daheshistes de la main de Halim Dammous et réalisée à la lettre par une suite de coïncidences extraordinaires. Il est alors confirmé à Georges Hadad que « nos secrets les plus intimes » n’ont aucun côté caché pour le Docteur Dahesh, « il peut savoir ce qu’une personne a pensé, ce qu’elle a mangé, ce qu’elle a rêvé, et même ce qu’elle a elle-même oublié, etc. » À sa demande, une des statuettes, enfermée chez eux dans une vitrine du salon, miraculeusement apparaît entre les mains de Georges Hadad.

 

(23 septembre 1942) :

Le Haut clergé s’en mêle (par des écrits diffamatoires dans la presse) dans le but de stopper l’expansion du courant daheshiste dans le pays, devenu menaçant à son autorité. Par un article vif et calomnieux, le journal jésuite El-Bachir ouvre sa première campagne de presse contre le Réformateur et ses disciples. (Alors que les articles se suivront sans répit, aucun « droit de réponse » n’est accordé à l’autre partie.)

 

(24 septembre 1942) :

En signe de protestation contre l’article injurieux d’El-Bachir, le docteur Georges Khabsa (dermatologue libanais avec passeport brésilien), remet au Père Latour (doyen de l’Hôtel-Dieu et directeur du dit journal) sa démission de l’hôpital. Le ton monte... le pilonnage contre Dahesh se fait quotidien !

 

(Fin-septembre-mi-octobre 1942) :

Deux organes de presse à tendance cléricale – le journal El-Hadis et la revue humoristique El-Dabour – font écho aux articles diffamants du côté des jésuites. Les Daheshistes portent plainte auprès du bureau de la Censure.

 

(8 octobre 1942) :

À la suite de ces attaques multipliées, le Parquet demande l’ouverture d’une seconde « enquête de vérification », inquiet à la suite des allégations « cette fois sérieuses » du journal El-Bachir. Le « dossier-Dahesh » est renvoyé au commissaire Fadel Azouri : « Urgent ! Allez plus à fond de la question… enquêtez auprès de la presse ! » Pour la première fois le mot « urgent » est encadré au rouge par le Procureur général de la ville de Beyrouth.

 

(Du 14 au 28 octobre 1942) :

Le domicile de Docteur Dahesh est mis sous surveillance par le service de renseignement de la Police judiciaire. Tous les visiteurs sont questionnés.

 

(Le soir du 28 octobre 1942) :

La déposition des deux agents secrets est remise au commissaire Monsieur Fadel Azouri :

 

« Aucune infraction d’aucune sorte n’est à relever, ceux qui ont assisté aux ‘expériences spirituelles’ du Docteur Dahesh affirment ne lui avoir jamais versé un sou pour ces expériences. […] Financièrement, c’est un homme très aisé. » (Extrait du dossier-Dahesh, second Rapport-Azouri)

 

(29 octobre 1942) :

Fadel Azouri signe et remet son second rapport au Procureur général Dimitri el-Hayek :

 

« En ce qui concerne la campagne de presse contre le Docteur Dahesh, et plus récemment dans El-Bachir, mon jugement est qu’elle est de caractère purement religieux et sectaire ; car d’aucuns pensent que Dahesh se considère prophète, ce que les Jésuites n’acceptent pas. » (Extrait du dossier-Dahesh, second Rapport-Azouri)

 

(Le surlendemain 31 octobre 1942) :

Le Procureur général renvoit au commissaire son dossier avec la note suivante (tracée à l’encre rouge au coin de la chemise) :

 

« Attendu que deux organes de presse ont déjà fait écho au texte hostile du journal El-Bachir, recueillir les déclarations de Monsieur Robert Abella (rédacteur en chef du dit journal) sur le Docteur Dahesh, ainsi que celles des rédacteurs en chef d’El-Hadis et de la revue El-Dabour. Joindre ces trois dépositions à votre dossier, et me les remettre le plus tôt possible. »

 

(9 novembre 1942) :

Sont appelés à déposer, les trois rédacteurs en chef :

 

1- de la revue El-Dabour, Monsieur Zouleyla.

2- du journal El-Bachir, Monsieur Robert Abella.

3- du journal El-Hadis, Monsieur Saïd Freyha.

 

Dans sa déclaration, Robert Abella dit que ses motifs d’hostilité contre Dahesh sont « de nature purement intellectuelle » : 

 

« ... mes attaques sont dirigées contre ceux qui proclament et enseignent que le Docteur Dahesh est un prophète, mais personnellement ne possède aucune information de première main sur l’homme. »

 

Les deux autres rédacteurs déclarent n’avoir aucune information de première source sur « Dahesh Bey », ne le connaissant pas. Ils ont simplement fait écho au journal El-Bachir pour « éveiller l’attention du Ministère public, au cas où les allégations du journal El-Bachir seraient vraies ».

 

(Janvier-février 1943) :

A) Laure el-Khoury (épouse de Béchara el-Khoury, née Chiha et sœur de Marie Hadad) tente ses efforts auprès du Président de la République Libanaise, alors Monsieur Alfred Naccache.

B) Michel Chiha (frère de Laure el-Khoury et de Marie Hadad) contacte le Bureau français de la Sûreté générale, où il a des amis influents.

C) Les bureaux du Ministère public sont bombardés de pétitions et de lettres anonymes noires contre le Réformateur.

 

(13 février 1943) :

Le Q.G. de la Sûreté Française expédie dès l’aube six de ses agents, avec ordre de perquisitionner le domicile du Docteur Dahesh. Celui-ci est mené pour instruction au Commissariat français, par mandat d’amener signé de la main du chef de la Police française de l’occupation. Première tentative d’intimidations contre le Réformateur libanais : « L’exil volontaire ou la prison à Mié-Mié ». Dahesh refuse de plier devant les Occupants et menace de dévoiler ce « procédé illicite et indigne du Gouvernement français devant l’opinion ». Au responsable qui le questionne, il rétorque : « Vous vous dites Français, je doute fort que vous le soyez, car la France c’est le pays des droits de l’Homme ».

 

L’Affaire Dahesh commence !

 

(14 février 1943) :

A) Cri de protestation des Daheshistes contre les agissements irréguliers de la Police française à l’égard du Docteur Dahesh et menace d’agir en conséquence.

B) Béchara el-Khoury reprend ses pressions auprès de Dimitri el-Hayek :

« – Aide-moi à me débarrasser de lui...

– Mais que veux-tu enfin, que je lui fabrique un crime ? »

 

(16 février 1943) :

Lettre de Marie Hadad à son frère Michel Chiha :

 

« Je sais Michel, qu’en ce moment, vous faites tous vos efforts pour exiler le Docteur Dahesh du Pays... ! »

 

(17 février 1943) :

A) El-Hayek ordonne une autre fois encore, la « révision de la révision du dossier-Dahesh » ! Toujours les Hadad : « Il m’est parvenu une plainte des plus sérieuses que le Docteur Dahesh abuse la famille Hadad. »

B) Le Président Naccache charge el-Omary, chef de la Police administrative, d’une enquête auprès du Docteur Dahesh.

 

(18 février 1943) :

Halim Dammous se rend chez Assad el-Boustany, chef de la Police judiciare ; puis chez le Procureur général Dimitri el-Hayek.

 

Dimitri el-Hayek prie le Docteur Dahesh, à titre d’ami personnel (« pour votre bien et pour le bien de tout le monde »), mais aussi à titre officiel, de s’éloigner quelque temps du pays, ou du moins « d’arrêter ses activités sociales, jusqu’à ce que les choses se tassent un peu ».

 

(19 février 1943) :

Georges et Marie Hadad rédigent un démenti contre les allégations totalement absurdes de leurs parents, et l’adressent à tous les membres du Gouvernement libanais.

 

L’affaire Dahesh devient nationale !

 

(21 février 1943) :

Les Hadad sont reçus au Palais présidentiel par le chef de l’État, M. Alfred Naccache, leur ami perssonel.

 

(25 février 1943) :

La femme du Président Naccache rend leur visite aux Hadad et les prévient d’un événement grave qui se trame contre Dahesh :

« Le Gouvernment Libanais serait sur le point de signer un décret d’exil contre le Docteur Dahesh... »

 

(26 février 1943) :

Lettre de Dahesh au Président de la République Libanaise*, M. Alfred Naccache... dans laquelle le Réformateur libanais demande justice et réclame l’ouverture publique de son procès. (* Nous publierons prochainement cette lettre en son intégralité dans cette même section)

 

Deux familles... les Khoury et les Hadad !

 

L’une proclamant la nécessité de respecter l’ordre public et les valeurs établis, s’accrochant aux valeurs trompeuses du passé, manipulant l’opinion sous l’égide du Clergé catholique intolérant...

L’autre refusant de se laisser guider par de telles données rétrogades et désuètes, prête à tout perdre pour défendre ses droits à la liberté de croyance et d’expression, protestant avec raison que l’intolérance n’était d’aucune religion, d’aucune église, que le fanatisme et l’abus ne sont ni chrétiens ni humains.

 

L’une criant aux faux miracles...

L’autre répondant que ses détracteurs n’en savaient rien puisqu’ils ont manqué de courage intellectuel devant l’évidence (« Vous n’osez même pas vérifier en personne si notre témoignage est vrai ou faux. »), que ni l’injustice ni l’oppression ne pourront triompher de la vérité : « Votre double erreur d’ignorer l’évidence et de parler de ce que vous ignorez vous rend fous et injustes... » 

 

L’une marquant au fer rouge toute doctrine qui s’écarte de l’Église catholique...

L’autre répliquant qu’aucun être sensé et intelligent ne peut prétendre à l’infaillibilité, que d’ailleurs ce n’est point en persécutant le fautif qu’on le sauve de ses erreurs.  

 

L’une à leur tête ayant Laure el-Khoury...

L’autre, Marie Hadad !

 

Deux sœurs, deux femmes prêtes à tous les sacrifices personnels, Laure pour atteindre ses objectifs, Marie pour réaliser son idéal, confiante en l’estime du seul tribunal qui compte : le sien propre !

 

Deux familles libanaises parentes... deux sœurs manipulées par un frère machiavélique… Michel Chiha : Laure et Marie ! résumé de toute l’histoire du Liban, son passé et son présent, son Orient et son Occident, son libéralisme et son confessionnalisme, ses villes et ses montagnes, son Christianisme et son Islam, le citoyen, le pouvoir et l’État... tout le Liban passé, présent et futur, est entièrement résumé dans ce drame des années quarante !

 

L’une prête à tous les moyens en son pouvoir...

L’autre acculée à la défense passive, de peur en rendant les coups de nuire à sa cause. En d’autres termes évitant de tomber dans le piège de la légitime défense…

 

L’une vouant aux gémonies « son sang, sa chair et ses os », considérant hors de Jésus et hors de la société tous ceux qui se sont émancipés de l’Église...

L’autre croyant fermement que toute foi est bonne quand elle émane d’un cœur sincère. Que les religions se valent pourvu d’accorder ses actes à son idéologie. Que la foi n’est pas dans ce qu’on dit mais dans ce qu’on fait. Qu’en réalité les valeurs de chacun seront un jour son propre juge...

 

 

Pour appuyer cette opinion, nous devons remonter bien loin dans l’histoire du pays, quand le Liban n’était encore qu’un petit canton autonome aux frontières vagues où Maronites et Druzes, venus chercher refuge contre l’oppression, se grouppèrent en colonies et, malheureusement, finirent par se déchirer faute de tolérance civile et religieuse.

 

Quand la roue du destin tourna en sa faveur, d’opprimé le Clergé maronite devint l’oppresseur des minorités, oubliant que d’autres communautés avaient droit à la même liberté de pensée, d’expression et d’action. La France mandataire essaya de laïciser un tant soit peu le Gouvernement libanais sur les bases de la démocratie occidentale, mais vite déposa les armes...

 

C’était jouer avec le feu !

 

Il aurait fallu recommencer la Révolution française, dans une région qu’elle est venue apaiser.

 

« Les peuples chrétiens d’Orient sont semblables à une rose au milieu des ronces… »

 

Un Pape du début du siècle passé a dit cette gentillesse. En faisant cette déclaration imagée il entendait les sujets ottomans arabes et musulmans. En réalité c’est le Clergé chrétien lui-même qui en était les ronces, car il n’est de pires ronces tant pour soi que pour les autres, que le racisme et le fanatisme. Ne pouvant consolider sa politique occidentale au Moyen-Orient sans la bonne volonté du Patriarcat maronite, la France dut compter avec l’esprit oligarchique et tribal de la région : féodal ! N’est-ce pas étonnant que le premier diplomate chargé de parler au nom des communautés du futur Liban (à la Conférence de la Paix), fut le Patriarche maronite Éliyas Hoayek, lequel revendiqua l’indépendance au nom de toutes les populations des villes à majorité sunnite et des campagnes chiites, celles des cantons druzes, grecs orthodoxes et catholiques, sans distinction, dit-il, de rite, de race ou de confession. N’est-ce pas preuve que son pouvoir politique était bien ancré au cœur de l’État. Que d’émeutes la France aurait alors eu sur les bras, si ces malheureux citoyens, devenus subitement frères et sœurs d’un même destin, avaient soupconné le despotisme qui se tramait en toile de fond contre leurs droits à l’autodétermination et la liberté des croyances.

 

Tout indiquait, et bien dès le commencement, que le Pacte National qui allait progressivement s’imposer, et devenir inamovible à partir de 1943, n’était qu’une imposture oligarchique aux fruits empoisonnés. La preuve ! ce Pacte jamais ne fut inséré dans la Constitution pour être ratifié par le Parlement.

 

Ni l’habit fait le moine ni la religion le Président... Quoiqu’il en soit, l’Affaire Dahesh confirme cette règle, le pays était (et l’est toujours) non seulement gouverné par l’Église, mais par une Église bien abusive.

 

 

Je laisse la parole à Marie Hadad.

 

 

Testament historique de Marie Hadad

(Extrait)

 

« Il [Le Clergé maronite] a cherché par tous les moyens proscrits par la loi du pays à mettre obstacle au progrès de la vérité daheshiste au Liban, redoutable à son autorité. Il a dans ce but calomnié nos principes dans la presse et, du haut de la chaire dans ses églises, altéré nos enseignements par des sermons trompeurs.

« Non seulement il diffama nos valeurs et nous accusa de corrompre les esprits, il encouragea les autorités civiles contre notre Maître dans le but de l’exiler sans procès équitable alors que l’exil des citoyens, même dans un cas absolument grave touchant la sécurité nationnale, est expressément proscrit par la Loi !

« Le Clergé était bien placé pour savoir que les enquêtes menées contre le Docteur Dahesh – où pas une seule fois ne lui fut indiqué un seul chef d’accusation – avaient toutes abouti à un non-lieu ! Elles ont surtout confirmé que « ses expériences spirituelles » ne pouvaient avoir d’explication humaine possible, ni une source terrestre accessible, quel que soit le degré de science acquis par l’homme. Selon les propres conclusions de la police secrète, « elles tendent à la confirmation de la foi en un monde invisible ». Autrement dit Dieu, le Christ et Ses prophètes.

« Usant de faux témoignages, il [le Clergé maronite] a cherché à forcer sa volonté sur nos juges. N’était-ce la sainte Providence qui protège le Docteur Dahesh, sa force de caractère dans l’adversité, nous serions tous devenus une proie facile dès le commencement.

« Il a violé tous nos droits, pillé sa liberté, et défiguré nos principes – se drapant du nom de Jésus pour accomplir l’œuvre la plus cruelle depuis les temps barbares de l’inquisition.

« Il a tissé autour de nous une toile de cruautés dont on chercherait en vain un exemple aussi effrayant dans les siècles sombres... En vérité, il a couronné le front du Docteur Dahesh de la deuxième couronne d’épines, la seule que jamais homme après Jésus méritât si glorieusement.

« Depuis que la persécution a essayé de nous assujettir et nous étouffer sous son étau, sans répit nous nous sommes adressés à la conscience impartiale des hauts responsables, réitérant nos demandes au nom des droits de l’homme. Et pas une fois nous ne heurtâmes ou blessâmes quelqu’un en parole ou en médisance, usant de patience et de politesse envers tous, écrivant à chacun d’eux dans les termes les plus respectueux, grand ou petit, ami ou ennemi, les prévenant de la responsabilité d’une telle violation devant la loi. Nous sommes des hommes et des femmes que jamais l’adversité ou la fortune n’ont vu injustes, tyrans ou discourtois. Mais se taire plus longtemps serait une pure lâcheté de notre part... Juges ? magistrats ? députés ? ministres ? la presse ? Pas un ne bougea le doigt pour plaider notre cause, hormis une poignée de braves qui firent de leur mieux, hélas inutilement. Plaider notre cause ? au contraire ! on nous mit du vinaigre sur la blessure comme jamais barbare ne l’aurait fait ! Ainsi aidèrent-ils la tyrannie à s’imposer et à consommer l’injustice en attendant qu’un jour eux aussi, à leur tour, en soient la victime.

« Malgré le fiel qui nous fut donné à boire, nous n’avons jamais cessé de les considérer comme nos frères et nos sœurs. Prenant à témoin la longue expérience des siècles, nous leur rappelions le danger social derrière tout abus de pouvoir commis sur n’importe quel citoyen, quelle que soit sa religion, quel que soit son Dieu, quel que soit le tort dont il est accusé ; les exhortant à réfléchir, proposant l’ouverture de notre procès devant l’opinion publique, jetant devant leur cœur la preuve sublime de notre innocence, que l’enseignement du Docteur Dahesh était destiné à être pour eux une mine d’amour et de progrès, non de conflit et de haine (comme chacun doit l’être à chacun), que notre religion ne prêche que la fraternité et le pardon, prenant Dieu à témoin que notre idéal n’était que la liberté dans le respect de la loi, que nous avions droit nous aussi, comme tout le monde, à la liberté de vivre, de penser, d’agir et de nous exprimer chacun selon ses valeurs.

 

« Enfin leur disions-nous :

 

« Vous cherchez en vain à nous vaincre, car il existe un Dieu au Ciel qui n’oublie pas l’opprimé, que l’injustice – même si elle échappe un temps au tribunal humain – ne pourra se soustraire à la justice du Maître Suprême des Temps, que l’abus est un cheval aveugle et sauvage qui finit par se jeter lui et son cavalier dans les précipices du regret, que l’oppression ne conduira le Liban qu’au désastre... ligne d’arrivée du tyran et de la tyrannie ! »

 

 

*

Lire >> Sélection littéraire des œuvres du Docteur Dahesh : « Dahesh par lui-même

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Pilosophie de la guerre et défense de la Patrie

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Regard sur le Daheshisme à Vol d’Oiseau

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Le Liban dans la Bible et l'Exode du pleuple juif vers la Terre de Canaan

TerredeCanaan  Le Pays de Canaan


Sans le Pays du Cèdre, il n’y a point d’Israël au sens biblique du terme ! Ne dit-on pas « la Terre promise de Canaan » ? Le Liban ne fait-il pas partie du « Pays de Canaan » donné à la postérité d’Abraham comme un héritage qui lui est échu ? Dans le Deutéronome, Moïse ne chante-t-il pas aux portes de la Terre promise : « Laisse-moi passer, je Te prie, laisse-moi voir ce bon pays de l’autre côté du Jourdain, ces belles montagnes et le Liban » ? Mais de quel Liban s’agit-il, et de quelle terre promise ? La Terre promise, finalement, comme le Royaume de Dieu, pour employer les mots de Jésus, se trouvent dans notre cœur… et dans l’amour du prochain, car qu’on le veuille ou non, l’homme est le frère de l’homme ! Mais aussi quelle idée désastreuse d’avoir détaché le Liban de la Syrie et la Palestine du Liban pour ne citer que ces pays frères voisins en mal d’entente, alors que tout les unit, peuples et frontières. En faisant un retour en arrière dans les documents et les archives historiques de ce temps qui fut à l’origine de leur déchirement, on est sidéré et surtout heureux de découvrir, que la majorité des Libanais, des Palestiniens et des Syriens de ce temps du partage de l’Empire Ottoman en petits États, n’en voulaient pas, les Juifs de Jérusalem, les Muftis de Damas et les Maronites de Baabda en tête. Tout cela pour dire qu’il nous faut retourner à l’idée originelle d’unité sociale, qui est l’unité totale de la Famille de Canaan : unité ethnique, économique et religieuse, afin que vive et resplendisse la Terre de Canaan rêvée par Abraham – le père commun de tous les enfants de cette région : Juifs, Chrétiens et Musulmans. Je pense que tout comme l’Europe qui s’est entredéchirée pendant des siècles sans fin en des luttes qui ont retardé son épanouissement, l’Amérique, l’Inde ou le Pakistan, la Terre de Canaan sera unie ou ne sera pas !
Pour lire plus


 

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