Ukraine – En quoi consiste le « plan B » de Zelensky ?

Geler le conflit pour vendre le pays

Après avoir perdu la course présidentielle, Porochenko est devenu le principal adversaire et critique de Zelensky. Toutes les initiatives du nouveau garant ont été sévèrement critiquées et souvent sabotées par les hommes de Porochenko qui sont toujours en place. Ce n’est un secret pour personne que Zelensky est un projet Kolomoïski qui récolte activement les fruits de son succès. Akhmetov, le principal adversaire de Kolomoïski, a dû travailler plus étroitement avec Porochenko et créer un tandem plus brillant mais utopique. Sous le contrôle de Porochenko-Akhmetov se trouvent les principaux médias du pays et certaines forces politiques. Zelensky et Kolomoïski ont de l’argent, du pouvoir et un statut sur la scène internationale.

Comme mentionné précédemment, Zelensky a accepté les conditions d’Avakov en échange de sa loyauté et de son soutien dans toutes ses initiatives. Après tout, Avakov n’est pas seulement le chef de la police. Il pourrait alors être simplement remplacé par un homme de Zelensky. Avakov est l’architecte de tout un système créé après la réforme de la police. En outre, Avakov a des informations compromettantes sur certains politiciens et la plupart des dirigeants nationalistes. Et ces informations sales ont clairement du poids, sinon les nazis auraient été achetés par Kolomoïski et Avakov se serait retiré sous une forme ou une autre.

Il a été dit précédemment que le Protocole de Minsk n’est pas bénéfique pour Zelensky-Kolomoïsky en raison des perspectives à long terme de sa mise en œuvre. Pour attirer d’importants investissements étrangers, ils ont besoin de paix maintenant, quelle qu’en soit la forme. Bien sûr, le moyen le plus acceptable serait de désengager les troupes et de geler le conflit pendant de nombreuses années.

Il est peu probable que l’équipe Kolomoïski soit constituée d’idiots, donc chaque plan comprend plusieurs tâches à la fois. D’accord. Sur la voie qui leur permettra de gagner des milliards, ils doivent résoudre plusieurs problèmes. La tâche principale est de geler complètement le conflit. Sur le chemin qui mène à la résolution de ce problème, il faut gérer les concurrents et avoir un contrôle total sur le territoire, les gens et l’espace d’information. Mais s’il n’y a pas de contrôle, alors au moins l’absence de réactions négatives à l’égard des actions de Zelensky-Kolomoïsky. Je vois l’algorithme suivant.

Zelensky s’impose sur la scène internationale en tant que pacificateur et accélère le « processus de Minsk » en vue de son élimination ou de son gel. Ainsi, partout dans le monde seront montrés des communiqués de paix du président. Le principal adversaire, Porochenko, ne manquera pas l’occasion de retourner ce rétablissement de la paix contre Zelensky et criera de toutes les manières possibles à la « trahison », avalant ainsi l’appât, qui reviendra plus tard.

« Au signal », toutes les organisations nationalistes contrôlées, qui doivent autant que possible critiquer et menacer Zelensky de révolution, seront rassemblées. La communauté internationale doit voir que la mise en œuvre du protocole de Minsk menace Zelensky d’un nouveau coup d’État et de nouveaux foyers de guerre civile, mais en Ukraine occidentale cette fois, à la frontière de l’UE. Porochenko y verra une chance de reprendre le pouvoir et tentera de diriger la force de protestation du « peuple ».

À ce moment-là, apparaîtra un nouveau meneur, un « chef de la nation » – Andreï Biletski, qui sera le tir de contrôle dans la tête du désavantage « politique » de Porochenko. En même temps, Biletski est considéré par Kolomoïski comme le leader d’une nouvelle force politique qui unira tous les nationalistes ukrainiens et autres esprits malfaisants. Ce sera une sorte de copie du Parti Svoboda, mais dans un format plus moderne et créatif.

Biletski intercepte l’initiative, dans la lutte contre la « reddition », du paresseux, relâché et stupide Porochenko, qui dans le même temps donne des coups de pied informationnels pour un oui ou pour un non.

Zelensky décide en urgence de retirer ses troupes sans préparer le terrain. Aucune mesure explicative spéciale n’a été prise au sein des forces armées ukrainiennes et l’opinion publique n’a pas été préparée dans la société ukrainienne. Simultanément, Biletski et d’autres nationalistes sont allés sur les points de désengagement et créent l’apparence d’une opposition à la décision de Zelensky. Pour la première fois, le 7 octobre, tout était sec et calme, alors hier, le 9 octobre, un spectacle a été organisé autour d’une rude confrontation avec la police, avec même des coups de feu, mais les Nazis ont gagné et fini à Zolotoye « avec une bataille ». Beaucoup de vidéos sur différents thèmes ont été tournées à ce sujet, mais elles ont permis d’attirer l’attention sur cette action. Cette petite victoire dans la bataille contre les « flics honteux » au point de contrôle a été si grande que Biletski et сo sont retournés à Kiev aujourd’hui.

Ensuite, il y aura plusieurs tentatives « dignes d’un conte de fées » de désengager les troupes, ce qui aboutira également à une « victoire patriotique », qui empêchera cela. Cela fera aussi du bruit et peut-être même des victimes pour donner l’impression que c’est sérieux, comme ce fut le cas sur le Maïdan en 2014.

Le 14 octobre, le jour des sadiques de l’UPA, aura lieu au centre de Kiev une procession aux flambeaux et un « Maïdan » va se réunir. Biletski sera en tête. Très probablement, Porochenko ne montera pas « sur scène » et fera sa pub quelque part sur la touche, peu importe ce qui arrive au « gros visage ».

Après de telles « défaites » de contes de fées, Zelensky demandera l’aide de l’Occident sous la forme d’un contingent de maintien de la paix, car la situation dans le pays n’est pas sous contrôle et l’Ouest a tout vu par lui-même à la télévision. L’Occident le refusera à Vova [Zelensky] sous la pression russe. Zelensky va essayer de manipuler la possibilité d’introduire le contingent biélorusse, en disant que nous sommes tous frères et que le Donbass l’acceptera normalement, mais cela n’aidera pas Zelensky.

La communauté internationale sera convaincue que Zelensky a fait tout son possible pour rétablir la paix. Il a également endigué la situation instable dans le pays et empêché un nouveau coup d’État. L’Occident souffrira de remords de ne pas avoir pu envoyer des soldats de la paix pour aider Vova. La situation est idéale pour la phase finale du plan Zelensky-Kolomoïsky.

Après cela, Zelensky parlera à la population et dira qu’il a entendu le peuple (les nationalistes sur le Maïdan) et qu’il refusera d’appliquer les termes des accords de Minsk. Pour la paix et la prospérité, il proposera de laisser temporairement la Crimée et la RPD-RPL en paix et d’envoyer toutes leurs forces et tous leurs moyens sur le reste du territoire pour rendre l’Ukraine grande à nouveau. Alors la Crimée et le Donbass seront réclamés. L’opinion publique ukrainienne est activement préparée à cette option depuis la mi-septembre.

Zelensky sera soutenu par le finalement établi « chef blanc de la nation » Biletski, et d’autres nationalistes. Le peuple ukrainien approuvera également une telle initiative de son président, bien qu’on ne lui demandera pas son avis. La communauté internationale sera satisfaite. Des postes frontière seront installés entre l’Ukraine et les républiques et le nombre de postes de contrôle sera augmenté. Les troupes seront retirées. La paix sera totale.

Dans le même temps, des lois seront adoptées pour lever le moratoire sur la vente des terres, légaliser les jeux de hasard et un certain nombre d’autres lois qui attireront les investissements étrangers. Kolomoïski deviendra quatre fois plus riche, Zelensky sera le président ukrainien qui n’a du sang que jusqu’aux doigts, et Biletski sera le leader du nouveau parti politique « Pays des Merveilles ».

Daniil Bezsonov

Note de la traductrice : Cette analyse du « plan B » de Zelensky semble être confirmée par le fait que le président ukrainien n’a pris aucune mesure sérieuse contre les néo-nazis qui ont bloqué le désengagement des troupes. Désengagement qui s’est soldé par un échec officiel aujourd’hui, l’Ukraine n’ayant toujours pas signalé être prête à retirer ses troupes. Or comme mentionné précédemment, avec le soutien populaire dont il bénéficie, et la loyauté d’Avakov qu’il a acquise, Zelensky pourrait aisément stopper les néo-nazis. S’il ne le fait pas, c’est donc qu’il ne le veut pas. Et s’il ne le veut pas, il faut se demander ce que ça cache…

Source: ASD.News
Traduction par Christelle Néant pour Donbass Insider

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