Plus d’une douzaine d’industriels avaient répondu présents à l’invitation de Martial Saddier, député de Haute-Savoie et président du groupe des Industries mécaniques à l’Assemblée nationale. En organisant cette rencontre, le député souhaitait faire connaître les concepts de l’usine du futur au sein de l’Assemblée et se poser en porte-parole de l’industrie au sein de l’hémicycle. Le plan a donc été présenté par Jérôme Frantz, le président de la FIM (Fédération des industries mécaniques), Emmanuel Vielliard, président du Cetim (Centre technique des industries mécaniques) et Michel Dancette, directeur innovation et technologies du groupe Fives.
Seule ombre au tableau, un changement d’agenda imposé à la dernière minute par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, qui a empêché un grand nombre de députés d’être présents. Entre économie et industrie, le ministre semble avoir fait son choix… Quoi qu’il en soit, les industriels ont pu s’exprimer sur les freins qu’ils rencontrent dans le déploiement du plan usine du futur. Entre autres, "le problème des politiques locales qui repoussent les entreprises toujours plus loin des agglomérations, selon Jérôme Frantz, et qui rend difficile à appliquer le concept d’usine au cœur des villes (un des axes de travail du plan usine du futur, ndlr)."
Fiscalité et formation
Bruno Grandjean, président du directoire de Redex (40 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 250 salariés), s’est quant à lui exprimé sur des questions de fiscalité. L’industriel s’interroge sur la pertinence de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises). "Cet impôt est unique en Europe, il n’y a qu’en France que l’on taxe la création de valeur qui est le principe même d’une entreprise. Chez Redex, il représente environ 400 000 euros par an, c’est l’équivalent d’une nouvelle machine chaque année. Sur dix ans, c’est une nouvelle usine que nous aurions pu construire", regrette-t-il.
Parmi les propositions lancées par les industriels, l’idée d’étendre le Crédit Impôt Recherche (CIR) à l’ensemble des activités d’industrialisation, pas uniquement la R&D.; Ou encore la possibilité que les vitrines technologiques créées dans le cadre du plan usine du futur ne servent pas uniquement à améliorer la compétitivité des entreprises sélectionnées, mais soient aussi des plates-formes de formation pour les étudiants en écoles d’ingénieurs.
Une opération à reconduire
Une bonne idée, donc, que cette "opération séduction" de l’industrie au sein de l’Assemblée nationale. Claude Sturni, député du Bas-Rhin et maire d’Haguenau, en ressort enthousiaste : "je suis ravi de voir que de telles technologies sont en cours de déploiement, mais elles semblent encore trop cachées dans les entreprises. Il faut les montrer, que toute la société française soit au courant". Espérons que les députés seront encore plus nombreux à la prochaine édition.
Frédéric Parisot
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