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Chronique de "Discovery"
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"On va recycler notre propre disque dans les mois qui viennent."
   

Passons directement outre les spéculations quantitatives et autres gesticulations de la critique, alliée (y z adorent…) ou pas (ben y z aiment pas du tout…) de la maison de disques des Daft Punk. Omettons aussi de parler du péril du deuxième album, ou de la jalousie bien française de la réussite. Restons en au sujet qui nous intéresse. Après un « Homework » qui les avait rendu intouchables en combinant succès artistique et commercial interplanétaire, Thomas Bangalter et Guy Man de Homem Christo ont amorcé avec « Discovery » une entreprise de régression qui les ramène cette fois ci bien avant le bac. Bien qu’ils s’en défendent, et vous écouterez par vous même cet autre son de cloche, le calibrage de la quasi totalité des plages par la compression sur les trois minutes trente évangélisatrices de la bande FM n’est pas un challenge artistique majeur, mais plutôt un retour à l’affligeante norme des trente dernières années. La même qu’ils avaient si brillamment remis en question avec leurs précédents devoirs. On ne parle même pas de l’incompatibilité mélodique qui donne ce son globalement creux. Ils auraient du reprendre « Take That To The Bank » de Shalamar, c’aurait été autrement plus stimulant. Pourtant quand ils veulent... C’est peut être le plus insupportable. « Short Circuit » est certainement l’electro funk la plus volontariste de ces deux dernières années. Et « Too Long » n’est pas le rendez vous manqué de « One More Time », plutôt un amalgame aiguisé de la vibe de Romanthony avec un regard spontané que l’on a beau chercher ailleurs sur l’album, ce sera pour rien. Sauf peut être sur « Voyager » et « Face to Face » avec un autre old timer américain, Todd Edwards. Malgré ça, le sentiment de gaspillage est le plus imparable dans « Discovery », qui ne fait découvrir en réalité qu’un enchaînement de façades surfaites. L’aventure est pourtant loin d’être terminée, puisque le Daft Club va très bientôt débarquer sur vos écrans worldwide et qu’ils promettent des maxis de remixes, qui pourraient bien, s’ils y mettent du leur, nous couper le souffle. Comment mettre de côté « Da Funk », « Burnin’ », « Revolution 909 », « Teachers », « Disco Cubizm remix », et pour Thomas l’énorme « Trax On Da Rocks vol 1 » ? « Aerodynamite », la face B tek du gluant « Aerodynamic », donne un premier aperçu des prolongations. Conclusion : l’erreur est humaine et les Dafts ne sont pas des superhéros.
 
Comme on est pressé par le temps, rentrons dans le vif du sujet. Le Daft Club, en quoi ça consiste ? MP3s, dessins animés ?
TB – OK. A la base, c’est une expérience qui commence comme un truc musical. Quand t’achètes le disque, t’as une carte comme ça (il la sort de son porte feuilles, ndr), et avec un numéro différent dans chaque disque…

On dirait une carte bleue ! Il y a le même nombre de chiffres ! (véridique)
TB – Comme la carte bleue, sauf que c’est la carte du Daft Club. Tu vas sur le site, tu rentres ton numéro de carte et tu télécharges la technologie nécessaire à un player, qui est proposée gratuitement, et à l’aide de ce player, tu pourras accéder à du contenu supplémentaire, essentiellement musical dans un premier temps. L’album s’appelle « Discovery » donc c’est basé sur la surprise, en plus c’est un service gratuit. On veut pas en dire trop. Mais pour trahir un peu le secret, y aura des mixes, des kits de sons, différents choses qu’on va proposer aux gens.

Il était question d’un DVD, avec quatorze clips, non ?
TB – Non, non, c’est pas le cas. Maintenant il pourra y avoir des images. Au fur et à mesure ce sera peut être de plus en plus multimédia, avec des petits making offs ou d’autres trucs, comme on avait fait sur le DVD avant. Disons qu’on a vraiment conçu cet album en travaillant sur des morceaux de trois minutes, trois minutes trente, en mettant plein, plein d’idées, et qu’on pourra redéconstruire (sic) dans un autre sens par la suite dans des morceaux plus club, plus dancefloors, qui peuvent être beaucoup plus minimaux en fait. On avait pas envie de faire la même chose, la même approche de la musique de danse que « Homework » en terme d’album. On voulait un disque plus compact. Mais dès le deuxième single, qui sort maintenant, t’as un morceau un peu plus techno sur la face B, un peu plus dancefloor. On a pas du tout renié l’aspect dancefloor. Mais on tient plus à le développer sur des vinyles, sur le Daft Club, sur des choses qui vont prendre ça comme matière première. On va recycler notre propre disque dans les mois qui viennent.

Le faire transformer par d’autres gens, éventuellement ?
TB – Voilà, exactement, des remixes, des nouvelles versions, des featurings. On va voir. Le projet principal pour nous cette année sera d’utiliser le Daft Club dans un sens formidable. A côté de la lourdeur des six mois de préparation de la sortie d’un album, pouvoir utiliser le côté instantané de l’internet pour mettre immédiatement en ligne nous convient bien. Casser le côté du support CD, où ce n’est que de la musique. On va vendre le disque et des choses supplémentaires qui vont arriver. C’est la combinaison entre l’ancien support, le CD, et la nouvelle technologie, c’est à dire internet.

L’ennui avec ça c’est que tout ce qui est échange de musique se faisait jusqu’à présent dans la gratuité, avec un léger côté anarchique, alors que là faut acheter le disque pour accéder à ce service supplémentaire. C’est un détournement de l’usage premier, non ?
TB – Ben, c’est vrai que la musique est trop chère. Je pense que c’est une des raisons de l’émergence de napster. Maintenant, est ce qu’elle devrait passer de 120 francs à 0 francs, c’est une autre question, qui est discutable. Je crois qu’on apporte une réponse à napster dans le sens où… Déjà, on est pas du tout contre napster, ceux qui ne veulent pas acheter le disque et le télécharger sur napster, ça nous dérange pas. Pourquoi ? Parcequ’aujourd’hui, il y a une grande différence entre ceux qui achètent le disque et ont accès au Daft Club et ceux qui veulent juste écouter l’album. Le Daft Club, c’est principalement pour remercier ceux qui achètent le disque, pour pas qu’ils se sentent lésés. Sinon, y a pas de différence. C’est une manière pour nous de coexister avec quelquechose comme napster, et de redonner de la valeur à la musique parce que musique sur le net égal gratuit, c’est pas forcément un danger tout de suite, mais c’est pas une bonne valeur à mettre dans la tête des gens. La musique est pas gratuite, et le net sera certainement l’une des principales façons de la consommer dans le futur. C’est génial que la musique devienne moins chère. C’est vrai que 120 balles c’est trop cher, mais nous, pour le même prix, on t’offre plein de choses supplémentaires. C’est pas du marketing, c’est pour remercier. Et les gens qui veulent pas acheter, qui sont antisystème, ils peuvent le télécharger où ils veulent, c’est pas un problème. On veut simplement partager notre musique.
GM – Ouais, le Daft Club, c’est juste un cadeau.
TB – Napster pose des problèmes, et l’idée c’est de donner des solutions. On essaie de faire quelques chose de mieux, c’est le progrès. L’idée c’est d’aller vers la musique moins chère, et pas seulement, des trucs multimédia, mais pas donner l’impression aux gens que c’est gratuit.

Et puis il y a cette idée de communauté, le ‘Club’ ?
TB – Après, l’idée de communauté, tu peux y adhérer ou pas. Encore une fois, on remet pas en cause l’existence de napster, on témoigne juste de notre bonne volonté de donner quelquechose de plus. On s’est creusé la tête. Y a des réticences parce que les gens ne savent pas trop ce qu’il y aura, mais ça fait partie de la surprise. Les gens diront putain y a rien c’est de la merde, soit quand t’as acheté tu peux avoir ça et ça. La gratuité, c’est pas l’avenir, changer le système c’est intéressant.

Okay. Passons à la musique. Tu disais très justement que les morceaux sont très courts, et on a l’impression que c’est un album d’edits. Ca fait partie de la stratégie du Daft Club ?
TB – On s’est pas mal battu dans l’acceptation de la musique électronique, avec plein d’autres gens d’ailleurs. On voulait arrêter l’association de cette musique à un phénomène de mode ou à la drogue avec « Homework ». Et je pense que c’est en partie gagné. Maintenant on a voulu briser des règles anciennes, parce que y a un maximum de règles qui sont apparues avec cette musique. Comme quoi les morceaux devaient durer dix minutes par exemple. Donc, pour moi, on a voulu briser la norme plus qu’autre chose, et de se dire ne faisons pas simplement ce qui a été fait avant. La house music et la techno c’est un état d’esprit plus qu’un style musical, et on veut pas que ça devienne un style musical comme les autres avec des normes précises. On a fait « Discovery » de la même façon que le précédent, en abordant le format album en faisant quelquechose de différent par rapport à ce qui se fait en ce moment. Et puis, mettre des versions plus longues, plus fonctionnelles sur les singles, plus destinés au dancefloor. Y avait vraiment un côté ultime, on a mis sur l’album la version ultime de chaque titre si tu veux. Dans le premier album y avait aussi ce côté militant qui a fait qu’on ne voulait pas faire de compromis. On aurait radoté si on avait fait la même chose que sur « Homework ». Là on essaye de prouver que la techno c’est pas que des morceaux de dix minutes.

D’où le titre « Too Long » avec Romanthony alors ?
TB – C’est peut être le morceau qui répond le plus à un format house traditionnel. C’est une approche différente. On verra comment on retraduira ça plus tard sur les maxis. Y a un côté moins fonctionnel, pas juste dans la durée des morceaux, mais dans les voix, les mélodies. Mais on ne négligera pas le dancefloor dans le projet d’ensemble.

Pourtant la réduction sur le temps de chaque plage ne me paraît pas être la plus grosse prise de risques. C’est déjà ce que fait Modjo !
TB – On aurait pu faire un album de deux heures avec quatorze morceaux qui durent dix minutes, mais ce n’était pas ce qu’on voulait faire. On voulait un truc compact, on a eu cette idée dès le départ. Pour le construire et le déconstruire.

Cinq ans…
TB - Quatre ans !

Quatre ans pour produire un album, c’est prendre beaucoup de temps, non ?
TB – Mais on n’a pas fait de long break, entre la tournée, le DVD, nos projets séparés. Entre mi 98 et mi 2000 on a enregistré.

A l’époque votre marque de fabrique, c’était ce côté ruff mixing, des structures spontanées, produit un peu à l’arrache. C’est dommage que ça ait disparu. Peut être que tout simplement vous avez passé trop de temps à l’enregistrement ?
GM – Ca se prêtait moins au côté ruff, étant donné que y a beaucoup plus d’éléments, donc beaucoup plus de paramètres. On a passé deux ans et demi, c’était plus complexe à faire. C’est pas comme avoir une boucle et la travailler. T’as quatre à cinq boucles sur des morceaux de trois minutes. T’as presque jamais des boucles qui se répètent, et tu peux pas être aussi freestyle.

Tu veux dire que vous auriez utilisé votre ancienne méthode de travail, ça n’aurait rien donné ?
TB – Le disque a été fait avec la même méthode dans le même studio, y a pas eu d’ajouts, à part une guitare et un ou deux claviers de plus. Maintenant, c’est pareil, c’est simplement une réaction à ce qu’est devenue la norme. Peut être que le premier disque a influencé pas mal de gens, qui ont fait la même chose, et nous on voulait sortir de ça. On voulait se démarquer, ni sonner comme les autres, ni sonner comme personne. Mais à la fois, c’est peut être des choses vers lesquelles on retournera, plus ou moins, on verra.

Est ce que finalement, c’est pas juste impossible de répondre aux exigences de tous les dancefloors de la planète ?
TB – Mais on fait la musique pour nous même. On concilie que dalle. On concilie notre évolution, on voulait pas faire « Rolling & Scratching 2, 3, 4 ». On peut pas plaire à tout le monde, on veut pas plaire à tout le monde.

C’est plus accessible quand même ?
TB – Il s’est avéré une fois que c’était terminé que c’était plus accessible mais c’était pas notre intention.

C’était pas, après deux millions et demi, faut faire dix millions… (on parle chiffre de ventes, en marge nette ça fait bcp +, ndr)
TB – Ben non, surtout pas.
GM – Y a beaucoup de gens qui sont motivés par ça, mais nous, on s’en fout. Franchement.
TB – A l’inverse, on peut considérer que c’est tellement risqué de pas faire « Homework part 2 », vis à vis de ces deux millions de personnes. Ces deux millions de vente nous ont au contraire encouragé à garder notre intégrité, parce qu’on l’avait pas cherché vraiment. On continue en faisant ce qu’on veut, sans écouter les règles, à notre tête. Nous, on est pas des mecs qui faisons de la disco filtrée, on est aussi intéressés par des influences de rock progressif, de soul, de funk, de taping, d’electro. C’est moins une question de styles qu’une question de son, où on essaye de continuer à jouer avec les couches, les fréquences. C’est pas en rupture avec ça par contre. C’est plus une évolution personnelle, et de s’étendre, pour nous avant tout.

Est ce que ce côté porte drapeau pas seulement de la french touch, mais de la house nation toute entière vous pèse pas un peu ?
GM – Même si ça représente beaucoup de gens qui attendent, projettent des trucs, se font tout un délire, nous on a deux solutions : soit rentré dans ce délire là, et y aller à fond, soit se dire que c’est quand même démesuré par rapport à ce qu’on fait sincèrement. Faut remettre les choses à leur place, nous on essaye de rester lucide par rapport à ce qui est…
TB – Et faire la musique qu’on veut !
GM - La musique qu’on veut tous les deux. Si on vivait constamment dans ce délire, sous la pression, on aurait pas fait cet album. Le premier album, quand on a réussi, enfin réussi, vendu deux millions, moi j’aurai même pas voulu que ça vende un million. On a signé à nos conditions, on a fait ce qu’on voulait, et ça s’est passé comme ça, on a vendu deux millions. On allait pas essayer de faire un deuxième album calculé, on fait juste ce qu’on veut. Si on commence à s’ouvrir à l’extérieur, ça aurait complètement déformé notre musique.
TB – D’ailleurs quand on y pense, et qu’on demande aux gens autour de nous, on voit bien que c’est pas ce que les gens attendent de nous. Donc si on avait un côté calculateur franchement on aurait pas fait ce disque. Y a rien qui disait que si on met du soft rock dans la techno actuelle, tu vas plaire à dix millions de personnes, c’est pas vrai. Aucun indice autour de nous peut dire que ça va être le cas. On serait devin.

C’est vous prêter trop de mauvaises intentions ?
TB – C’est pas grave, on sait pourquoi on fait les choses, comment on les fait. Les gens peuvent voir quand même qu’on a jamais sauté dans un train en marche, on a pas fait quinze fois Stardust, quinze fois « Da Funk ». Si on passe deux ans et demi pour faire un disque, c’est par amour de la musique. Sinon, on le ferait en six mois, on le vendrait n’importe comment, et voilà.
GM – Y en a des moyens d’essayer d’avoir plus d’argent, plus de succès. On pourrait faire toutes les télés, toutes les radios, mais on fait pas de musique pour ça. Faut surtout qu’on soit content. Alors y a toujours un petit moment de doute, mais quand on voit « Homework » en arrière on en est super fiers. C’est une facette de ce qu’on peut faire, même si on sait pas ce qu’on pourra faire dans le futur, on se dit là c’est peut être la même chose. On a mis du temps à fignoler le truc.
TB – Mais bon on génère le mystère. On est à la fois assez discrets mais avec une entité connue, donc on comprend que ça cause quelques problèmes. Daft Punk, c’est un concept, y a la musique, une imagerie, c’est l’art pour l’art. A côté de ça, on a une vie tout à fait normale, on s’amuse. On rencontre le mec qui faisait Albator, et on travaille avec lui, un autre qui nous faire devenir des robots, pour s’éclater. Et ce qu’en pensent les gens ça devient accessoire. Notre métier c’est pas musiciens c’est de faire plein de trucs, on fait la musique à temps partiel, on s’en occupe, on touche un peu à tout. On le faisait dans la scène underground, indépendante, maintenant on a l’opportunité de le faire à grande échelle, et par respect pour les gens qu’ont pas eu cette chance, on la prend vraiment. Alors y a des gens qui s’imaginent que c’est tout calculé, mais on dépense tout notre argent dans les clips, l’internet. En découvrant la house music, ça nous a changé la vie parce que ça véhicule une remise en cause, un état de contestation, avancer, ne pas faire de surplace. Faudrait pas que cette musique devienne juste un tchh tchh tchh, à côté d’autres styles comme le funk, le rock. Avant c’était pas un style de musique, c’était marginal. Alors t’as les gens qui regrettent le moment où c’était une rébellion, tous ensemble contre le système, sauf que le système a accepté. Donc là, on est là, qu’est ce qu’on fait ? Soit on va plus loin, soit on refait ce qu’on a fait mais alors ce serait de la nostalgie.

Je suis complètement d’accord. Sauf qu’un morceau de dix minutes passe pas en radio.
TB – Les radios edits, ça a toujours existé. C’est des considérations artistiques, c’est un travail différent, c’est comme de l’orfèvrerie, des petits bijoux. Comment essayer de mettre des émotions, du rythme, des idées, sur quelquechose de trois minutes, trois minutes quinze.

Juste pour le raccourcir ?
TB – Avant c’était plus un travail sur les choses minimales, c’est un travail artistique comme les autres. C’est un plaisir de se dire comment on peut faire tout tenir sur ces trois minutes. C’est pas que pour faire danser les gens, c’est moins fonctionnel. L’art, c’est en réaction. Notre disque c’est une réaction à ça.

Un live est prévu ?
TB – Pour l’instant, non. On est sur le Daft Club, peut être par la suite.

Gregory Papin


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