Depuis quelques mois, le petit monde du jeu vidéo est en effervescence, et deux jeux ont fait couler beaucoup d'encre : Quake 3 et Unreal Tournament. Déjà les versions de test, puis de démo ont été outrageusement utilisées, surtout en ligne, puisque ces jeux sont exclusivement orientés multijoueur. Des milliers de joueurs, à travers le monde entier, ont déjà fait de ces jeux des mythes, et on peut déjà noter deux écoles : les "quakers" et les "unrealistes". La lutte d'influence fait rage pour convaincre l'autre que le jeu par lequel il jure est supérieur au sien... Alors : Tournament ou Quake 3 ? A vrai dire, il y a de la place pour les deux, et ni l'un, ni l'autre, ne fera d'ombre à son rival.

Tournament ne propose donc pas de mode scénario, mais une multitude de modes pour un joueur et plusieurs, comme la capture de drapeau, le mode par équipe, un mode ou il faut rester en vie le dernier etc., le tout dans des arènes spécialement conçues pour l'occasion. Celles-ci sont d'ailleurs remarquable par leur graphisme, dans un premier temps, et par leur complexité et leur inventivité dans un deuxième temps. Couloirs, pièces géantes, pyramides, vaisseaux spatiaux, châteaux forts... beaucoup de cartes proposent également des changements de gravité appréciables et qui apportent toute la dimension "3D" au jeu.

En solo, on doit jouer contre des bots, c'est à dire des joueurs intelligence artificielle, simulés par l'ordinateur. Ceux-ci se comportent comme des joueurs humains et chercheront constamment à vous frager, donc vous tuer. Plusieurs degrés de difficulté sont proposés, de façon à convenir à tous les joueurs. Car il est clair que, pour qui débute dans les quake-like, affronter des bots est un exercice particulièrement périlleux.

En multiplayer, outre le réseau, c'est bien sûr vers Internet qu'on porte nos regards. En fait, ce jeu, tout comme Quake 3, a été développé spécialement pour la toile mondiale, et ainsi permettre à des joueurs des quatre coins de la planète de se castagner en live et à distance. Malheureusement, connaissant l'état de développement de l'internet en France, notamment à cause du coût des communications affreusement élevé, les joueurs de l'hexagone ne sont pas les mieux lotis pour en profiter. Et à ce genre de jeu, dès que le ping augmente, c'est à dire dès que le temps de réponse entre le joueur connecté et le serveur se rallonge, ça devient beaucoup moins jouable. D'où l'indispensable intelligence artificielle. Elle est ici formidablement travaillée, les bots se cachent, esquivent, tirent précisément etc., c'est du bon boulot. Toutefois, sur ce qu'on a pu en voir, il semblerait que l'intelligence artificielle de Quake soit mieux gérée... Le débat reste ouvert.

En revanche, là où Tournament devrait surpasser Quake, c'est visuellement : c'est époustouflant de beauté, il y a des effets partout et la variété des graphismes étonne toujours. De plus, les skins et les visages des personnages sont splendides, apparemment mieux fait que dans quake, ils paraissent moins carrés. Les armes, une dizaine, sont plutôt pas mauvaises, même si certaines manquent de percutant... Dans ce registre, je dois avouer que j'ai été un peu déçu, on a pas suffisamment l'impression d'en mettre plein la tronche de ses ennemis, contrairement au jeu de Carmack. Enfin, côté son, Tournament est impérial ! A chaque changement d'arme, une foultitude de sons, de clics, de clacs illustrent le mouvement. Les bruitages de saut, de tir, etc. sont eux aussi extras ; les musiques sont, quant à elles, plutôt agréables.

Au final, Unreal Tournament est un jeu excellentissime, superbement réalisé, qui prend place au sommet du genre. Mais il semble manquer un petit quelque chose, de la frénésie peut-être... cette frénésie que l'on retrouve dans Quake 3, son grand rival qui, à sa sortie, a de très grosses chance de surpasser Tournament. Quoi qu'il arrive, ces deux jeux ont leur propre style et auront donc leur propre fans clubs. La seule certitude ? On a affaire, avec ces deux produits, à ce qui se fait de mieux en ce moment en matière de jeu vidéo, toutes catégories et toutes machines confondues.

Mélo