Né en 1040, Eudes (ou Odon) de Châtillon fut élève de Maître Bruno (fondateur des Chartreux) en l'école de Reims. Son oncle Guy de Châtillon étant évêque de cette ville, il devint bientôt chanoine, puis archidiacre de la cathédrale. Pour réagir contre les abus de l'époque, il renonça aux honneurs pour entrer chez les bénédictins de Cluny. Il dût séjourner au Prieuré de Binson. Plus tard il devait confirmer par un décret le don qu'avait fait sa famille aux moines de ce lieu (voire l'inscription dans le coeur de la chapelle actuelle).
Hildebrand moine clunisien étant devenu pape sous le nom de Grégoire VII lui demanda de devenir son conseiller. Puis le désigna comme successeur. Lors du conclave de Terracine le 12 mars 1088, il devint Urbain II. L'église traversait une des périodes les plus difficile de son histoire. Il devait passer la plus grande partie de son pontificat à parcourir la chrétienté en proie aux guerres, aux invasions, à la corruption. Il essaya de limiter la combativité des seigneurs, la "Trêve de Dieu" ne leur permettait plus de se battre que trois jours par semaine. Un début de réunification étant réalisé avec les chrétiens de Constantinople, L'église fur amenée à les soutenir contre les invasions arabes. C'est au cours du concile de Clermont en 1095 que fut décidée la première croisade. Urbain est mort peu après le 29 juillet 1099. La statue :hauteur 9 mètres, 25 mètres avec le socle, tête et tiare 2m40. En mai 1875, Monseigneur Langénieux archevêque de Reims, faisait sa première visite pastorale à Châtillon. Une porte triomphale surmontée du portrait du pape Urbain II avait été dressés à l'entrée de la ville. Au congrès catholique de Malines, un voeu avait été émis et acclamé avec enthousiasme pour qu'une statue colossale soit érigée à Châtillon(1862). L'emplacement du château de Châtillon ayant été donné par Madame Berthe Symonnet, le Rémois M.Deperthes, architecte de L'Hôtel de Ville de Paris, fut chargé des premières études. Lors du concours régional de Reims en 1876, les plans et reliefs du monument furent exposés. Un comité ayant été formé, en peu de mois une somme de 30 000 F fut réunie. Sa sainteté le pape Léon XIII devait participer pour une somme de 3 000 F. En juin 1879, la décision fut prise de commencer les travaux. M.Louis-Auguste Roubaud confectionna la maquette. La statue en granit de Kersanton a été exécuté à Vannes par le sculpteur Le Goff. Elle est composée de 80 blocs qui furent amenés séparément de Port-à-Binson par des chars à boeufs. Les premières pierres ayant été posées le 3 août 1879, la statue fut inaugurée le 21 juillet 1887 par Monseigneur Rotelli, nonce apostolique accompagné de 24 autres prélats, en présence de 20 000 personnes. Ces fêtes grandioses durèrent 3 jours. La croix dont il ne reste que le socle fut amenée à dos d'hommes depuis le Prieuré en présence de 5 000 personnes. Elle mesurait 10m. et avait été ramené de Terre Sainte par des pèlerins. Fête du bienheureux Urbain II : le 29 juillet.