SA
VIE
Guillaume-Henri
Dufour naît à Constance le 15 septembre 1787, où
sa famille sétait réfugiée après les
troubles à Genève de 1782. Mais la perte dinfluence
du parti aristocratique genevois une fois confirmée, notamment
à cause de linfluence de la révolution française,
la famille put retourner dans son foyer et Guillaume-Henri suivit
ses classes à Genève. Par la suite, il entre à
"lEcole Polytechnique" de Paris, dans la section
de pionnier, puis à Metz à "lEcole dapplication"
pour y étudier le génie des fortifications.
Il quitte
le service actif français en 1817 et prend à Genève
le poste dingénieur cantonal, ce poste comprenant également
les affaires militaires et lurbanisme. Il fait partie des cercles
fondateurs en 1819 de lEcole Militaire de Thoune. Nommé
Quartier-Maître en chef, il lui échoit également
la direction des missions de topographie. Il fonde le "Bureau Topographique
Fédéral" afin de mener à bien lélaboration
de latlas des cartes nationales. La guerre du Sonderbund le
voit prendre la tête de larmée Suisse en 1847 en
tant que Général.
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original
de la médaille commémorative; cabinet des Médailles
(Lausanne)
Latlas
topographique, la première oeuvre cartographique complète
de la Suisse, est terminé en 1865. Deux ans après, achevant
une carrière au cours de laquelle il aura été nommé
trois fois au poste de chef, il se retire de lEtat-Major. Il séteint
dans son domaine familial le 14 juillet 1875 à Genève.
PRESTATIONS
SCIENTIFIQUES ET MILITAIRES
Dufour lui-même
considérait que ses oeuvres majeures étaient la campagne
du Sonderbund, lendiguement des quais de Genève et sa carte
topographique.
Dufour ingénieur:
ses missions quil effectua dans le cadre de laménagement
urbain comprenaient: les nouveaux quais, plusieurs ponts et passerelles,
les anciens bastions, lÎle des Barques, devenue Île
Rousseau. Enfin, il mit sur pied lObservatoire et un Limnographe.
En collaboration avec Pictet et Seguin, il édifia en 1823 à
Genève le premier pont suspendu du monde. Son activité
de constructeur de ponts dénote un talent inventif et expérimenté.
Co-fondateur en 1852 de la compagnie de chemin de fer Lyon-Genève,
il est mandaté pour la planification de la ligne. Ses autres
activités embrassent les domaines de laérodynamique
et de lhydraulique.
Dufour cartographe:
ce sont les campagnes de Napoléon qui avaient rendu les autorités
helvétiques conscientes de limportance stratégique
de la cartographie. Déjà en 1809, un premier réseau
triangulé avait été dressé sur le pays par
H.C. Finsler, qui fut poursuivi et développé à
léchelle sous forme de projection par L. Wurstemberger.
En 1832,
comme Dufour venait dêtre nommé, il réussit
à mobiliser les moyens nécessaires: il réussit
persuader les autorités que ce nétait quau
moyen de plus grandes dépenses, pour plus de personnel, que le
travail pourrait être accompli de façon notablement accélérée.
Il parvint à employer le budget qui lui avait été
alloué et développa le projet aussi vite que possible.
Il engagea des ingénieurs supplémentaires ou améliora
leurs conditions de travail. Il lui fallait lutter de tous côtés
pour y parvenir: que ce soit du côté dadministrés
négligents et désordonnés, comme de donneurs dordres
impatients et soupçonneux: ses topographes manquent de moyens,
sont considérés par les populations locales comme des
espions ... souvent des paysans vont même jusquà
abattre les précieux index de triangulation afin de sen
servir comme bois de chauffe !
Malgré
les critiques de départ de "professionnels du domaine"
celui qui entre-temps est devenu "le Général Dufour"
achève son ouvrage cartographique. Ce qui lui permet, en
décembre 1864, de publier son rapport final. Le 30 janvier de
lannée suivante, le Conseil fédéral lui exprime
officiellement sa gratitude pour "une oeuvre qui fait honneur à
la Suisse et qui est la plus avancée qui ait jamais été
accomplie".
GÉNÉRAL
PACIFISTE
Le Général
Dufour: un glissement politique aussi bien que confessionnel sopérait
qui éloignait toujours plus et de façon progressivement
irréversible deux parties du pays. Cest ainsi quafin
de prévenir toute velléité dagression "de
façon à maintenir leurs droits à la souveraineté
et lintégrité de leurs droits territoriaux"
les sept Cantons catholiques (Lucerne, Uri, Schwyz, Obwald/Unterwald,
Zoug, Fribourg ainsi que le Valais) fondèrent une alliance dite
de protection mais que leurs adversaires désignèrent
sous le nom de "Sonderbund". la Diète décida
de prendre des mesures contre ce mouvement séparatiste qui constituait
une menace véritable pour lunité de la Confédération
(1847).
Le talent
de stratège de Dufour lui permit de mener ainsi en vingt-cinq
jours une courte campagne avec peu de pertes pour chaque camp. Il empêcha
les parties de se venger à lissue du conflit, ce qui fit
que la Diète le désigna sous le vocable "le Pacificateur".
Plus tard
en tant que diplomate, il régla, en 1857, la question
de laffaire Neuchâteloise aboutissant au renoncement de
la Prusse à la Principauté de Neuchâtel.
Pour Dufour,
ce qui comptait avant tout était le soutien à lunité
de la Confédération, sa protection face à lextérieur
et le maintien de la neutralité.
LA
VOIE DES ÉTUDES ...
Le
jeune Dufour avait tout dabord songé tout dabord
à devenir médecin ou artiste ... cest alors quil
entend parler de lEcole Polytechnique de Paris. Comme il
sagit dune école qui inculque les bases techniques
civiles et militaires, sans frais décolage, il y voit une
opportunité à ne pas laisser passer.
Issu dun
père horloger "républicain" et dune brodeuse,
il aurait été imaginable quil suive leurs traces
... comme enfant il prenait surtout plaisir à concourir avec
ses camarades au tir à larbalète miniature
ou à faire des lancers de montgolfières. Il laisse le
souvenir dun élève peu motivé sans intérêt
particulier, il achèvera laborieusement ses études gymnasiales.
Par bonheur son maître de physique Marc-Auguste Pictet (1752-1825)
parvint à lui donner le goût des mathématiques et
de la physique. Il termina donc son École Polytechnique avec
les honneurs du cinquième rang ce qui lui donna le droit de choisir
son affectation militaire.
Au moment
dembrasser une carrière militaire, cest aussi lair
du temps qui le motivait à suivre la mode et participer à
"lépopée impériale" dune
France dont lardeur militaire allait embraser toute lEurope.
Dufour détestait
la vanité, et dans sa correspondance à ses amis A. Pictet,
P. Fazy ainsi que le général Baudrand, il révèle
sa nature humaine et sensible. Tous les excès et exagérations
le dérangeaient. Il poursuivait sa quête inlassable
du juste milieu même si cela le mettait en fâcheuse
posture "entre le marteau et lenclume". Quant aux affaires
financières et à largent, cela lui était
totalement indifférent car il était totalement désintéressé.
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Peut-être
la première passerelle suspendue du banquier Delessert a-t-elle
inspiré Dufour dans l'emploi de cette nouvelle structure porteuse
?
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Le
premier pont suspendu d'Europe !
Le pont suspendu
en fil de fer de St-Antoine, à Genève, long de quatre-vingt-deux
mètres et large de deux. Il enjambait le fossé séparant
St-Antoine des Tranchées.
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Le
franchissement de la future ceinture fazyenne qui remplace les anciens
ramparts impose d'employer des solutions novatrices.
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Avec un pilier
central sur lequel reposent les 6 câbles porteurs, qui aboutissent
à chaque extrémité à deux autres piliers,
disposés de part et dautre du fossé, il pèse
8000 kg et supporte 160 personnes à la fois dun poids moyen
de 65 kg. Sa construction a coûté la somme extrêmement
modique de 16350 francs avec undépassement
de budget de 196 francs !
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Légende:
Portrait de Guillaume Henri Dufour, probablement par Louis-Ami Arlaud
(1751-1829), huile sur toile, Genève. Dufour, âgé de 33ans, est vêtu
d'une redingote noire sur laquelle est épinglée sa "légion d'honneur".
Peint à côté d'un tableau noir sur chevalet et sur un fond de bibliothèque,
il paraît représenté comme futur candidat à la chaire de mathématiques
pures de à l'académie.
Source:
Armand Brulhart,Guillaume Henri Dufour, Génie civil et urbanisme à Genène
au XIX ème siècle, Payot Lausanne, 1987, page de garde
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Légende:
"Compsition de machines2 de G. H. Dufour, s.l.n.d. (Genève, 1826). Portant
de sous-titre "éléments des machines extraits des ouvrages d'Hachette
et de Bétancourt", cet opuscule est sibné à la fin "G. H. Dufour, Secrétaire
de la Société des Arts". Dans le commentaire de la gravure E.1. qui
porte sur le problème du frottement et la difficulté d'éviter tout mouvement
discontinu, Dufour écrit: " ce problème est résolu d'une manière très-satisfaisante
dans les courbes qui mettent en mouvement les pompes de notre nouvelle
machine hydraulique. dans l'art du tourneur, on fait cercle s'appelle
rosette, et la tige mn est la touche".
Source:
Armand Brülhart, Guillaume Henri Dufour, Génie civil et urbanisme à
Genène au XIXe siècle, Payot Lausanne, 1987, page 18
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Légende:
Plan de Machine hydraulique, signé G.H. Dufour, encre et aquarelle,
non daté (1818). Le plan montre dans la moitié supérieure la coupe au
niveau des leviers et en bas la coupe des nouvelles pompes.
Source:
Armand Brulhart,Guillaume Henri Dufour, Génie civil et urbanisme à Genène
au XIX ème siècle, Payot Lausanne, 1987, page 28
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