Les Marocains ont toujours souffert des agissements des officiels algériens
JUGEMENT DERNIER

 

En pleine nuit, des vieillards, des femmes et des enfants en pleurs ont été brutalement sommés de déguerpir sur le champ de leurs demeures, abandonnant leurs biens et, en vérité plus déchirant encore, quitter pour toujours leur seconde patrie de cœur et de raison pour laquelle la plupart d'entre eux, des générations entières, parents et familles, ont lutté auprès de leurs frères algériens, se sont battus à mort pour que l'Algérie recouvre son indépendance et retrouve sa dignité de nation.

 

Par Abdelkader TIMOULE

 


• Houari Boumedienne en 1965.

 

À la suite de l'Article “Algériens souvenez-vous”, paru dans le numéro 430 daté du 8 au 14 septembre Maroc Hebdo International a reçu de nombreuses lettres de ses lecteurs marocains du pays ou résidant à l'étranger, en grande partie natifs des régions frontalières maroco-algériennes (Oujda, Berkane, Ahfir…) dont beaucoup ayant longtemps vécu en Algérie, pour affirmer leur satisfaction; ledit article leur ayant fait mieux comprendre, disent-ils, la mentalité des dirigeants d'un pays qui les a expulsés manu militari vers le Maroc en 1976. Les mêmes lecteurs se désolent que ce problème n'ait pas été évoqué dans ledit article.

Ingratitude

Il faut tout de suite préciser que notre propos était de démontrer, chronique et chiffres à l'appui, les inquantifiables sacrifices consentis par les Marocains, leur Souverain en tête, pour venir en aide à nos frères algériens au cours de leurs multiples luttes contre l'envahisseur de leur pays, et ce dès 1830. A contrario, nous leur sommes à jamais reconnaissants pour le sacrifice, la solidarité agissante du peuple algérien avec ses frères marocains à la suite des horribles massacres de Oued Zem, du Tadla et de Ourdigha perpétrés en août 1955, lors des sanglantes émeutes qu'a connues la région, indignée, en révolte contre les colonialistes auteurs de l'exil de feu S.M le roi Sidi Mohammed Ben Youssef et de la famille royale. Malheureusement, il en est tout autrement de l'Algérie officielle ingrate, incompréhensible. Allez savoir pourquoi elle s'est livrée à des expulsions sans motifs de milliers de Marocain, une inimaginable forfaiture qui est à inscrire dans les pages du déshonneur des commanditaires de cette tragédie et à leur tête, outre le président Boumedienne un certain Abdelaziz Bouteflika.
Bien evidemment, jamais le Maroc, éducation et solidarité islamique obligent, n'oserait entreprendre un aussi odieux acte, envers ses frères algériens car quels que soient les événements et le degré de leur gravité, les Marocains ne peuvent insulter l’avenir.
À ce sujet, il faut absolument retenir que nous ne sommes pas en Occident, mais bel et bien dans la maison de l'Islam, de surcroît de rite malikite et donc magnanime en toute chose. Ne pas prendre en considération cette noble option est un désastre moral, une dérive vers le néant…
Cette barbarie à l'encontre d'innocentes victimes marocaines musulmanes, dénote un esprit vindicatif, obsolète, attardé et nul. En pleine nuit, des vieillards, des femmes et des enfants en pleurs ont été brutalement sommés de déguerpir sur le champ de leur demeure, abandonnant leurs biens et en vérité plus déchirant encore quitter pour toujours leur seconde patrie de raison et de cœur pour laquelle la plupart d'entre eux, des générations entières, parents et familles ont lutté auprès de leurs frères algériens, se sont battus à mort pour que l'Algérie recouvre son indépendance et retrouve sa dignité de nation.

Désarroi

En quelques heures, un univers s'est écroulé et après le désarroi dû à l'incompréhension, une tristesse infinie s'est emparée des victimes incrédules n'arrivant pas à croire ce qui leur arrive. Est-ce possible se disent-ils d'être renvoyés de chez soi avec séparation des couples mixtes et par conséquent éclatement et déchirement de cellules familiales; incroyable et cependant vrai. Leur dignité bafouée, les réfugiés la retrouvent dans leur pays d'origine, terre natale de leurs ancêtres sous la haute protection de Dieu et des chorfas régnants, les Alaouites.
Le Maroc, c'est fort connu, depuis la nuit des temps bien avant même que l'Algérie ne soit constituée en État, le millénaire Royaume sans être matériellement riche, demeure une terre d'accueil, de générosité, de tolérance et donc de salut, a fait vaillamment face à ce déferlement inattendu de réfugiés totalement dépouillés de leur patrimoine y compris leurs biens vestimentaires, volés, victimes du banditisme de l'État algérien. Le Maroc les a vite, et plutôt bien que mal, intégrés dans le tissu national à l'abri du désespoir et de l'injustice. Croire un instant pouvoir ébranler le Maroc par ce geste inconsidéré relève de l'inconscience. Ce serait vraiment ne rien comprendre à son génie, sa sagesse, ses capacités de résistance, de persévérance. Grave dérapage diront tout simplement les "politiciens".
Mektoub! C'est écrit, se contentent de noter les croyants qui sont ces centaines de milliers de victimes des expulsions arbitraires. Puissamment armés de leur inébralable foi, ils attendent patiemment réparation non pas ici-bas mais confiants dans celle de demain, Jour des comptes devant l'Éternel. Et quotidiennement demandent, réclament justice à chacune de leur prière, cinq fois par jour. Comptabilise qui voudra!

Expulsions

Houari Boukharrouba, dit Boumediene, qui n'est plus de ce monde, fut l'auteur attitré, le principal responsable de ces ignobles agressions contre d'innocentes et loyales créatures qui ne lui ont fait aucun mal ni le moindre tort au pays, bien au contraire les minorités marocaines de par le monde forment une communauté laborieuse, disciplinée, attractive dans l’humilité, qui vit des gains de son travail souvent des plus durs.
Le défunt président, là où il est maintenant, aura à répondre devant son Créateur, à rendre compte comme tout un chacun de son orgueil d'homme riche et puissant chef d'État tiers-mondiste, du naufrage de milliers de gens ruinés, des pleurs des veuves et des orphelins.
Comme il aura à justifier de ses méfaits es-qualité d’utilisation abusive de la force sauvage contre d’inoffensifs et paisibles civils oubliant qu’il n’est de puissance qu’en Dieu.
L'opacité, l'arrogance, la suffisance et le mensonge n'ont nulle place dans "la maison de la vérité" devant laquelle s'effacent tous les titres, toutes les fictions et supercheries inventées par l'humain pour se glorifier, se vanter, se considérer; désormais le voilà bien seul face au divin, où le jugé est alors cet être totalement nu de corps attendant dans les tourments d'une éternelle incertitude le verdict du Miséricordieux.
Nous sommes à Dieu et à Dieu nous retournons.

 

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