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100 ans de Tour







L'histoire

1919: le premier maillot jaune

Le maillot jaune
Couleur soleil. Dans la France qui panse ses plaies de la Grande Guerre, Henri Desgrange a l'idée en 1919 de distinguer le premier du classement général d'un maillot jaune, aux couleurs de son journal L'Auto.
L'initiative du directeur du Tour, appelée à faire fortune, intervient pendant la course. Le premier maillot jaune de l'histoire doit être remis à Marseille, au soir de la 8e étape le 13 juillet. Mais, Eugène Christophe, le célèbre Cricri qui dispute à l'âge de 34 ans ce Tour de la reconstruction, devra attendre encore, le maillot n'étant pas prêt.
Le Vieux Gaulois, en tête de la course depuis la 4e étape, n'endossera la tunique d'or qu'à Grenoble, le 19 juillet, au départ de la 11e étape. Il le perdra dans l'avant-dernière étape. Sa fourche, déjà éprouvée dans une chute, cassera sur les pavés du Nord, près de Valenciennes.
Après l'arrivée à Paris, L'Auto lancera une souscription pour celui qui était également surnommé L'Homme de bronze en hommage à son courage et à sa résistance hors du commun.
Philippe Thys, le champion belge trois fois vainqueur du Tour, a rapporté toutefois qu'il porta en 1913, à la demande de Henri Desgrange, un maillot distinctif de leader, de couleur or, pendant plusieurs étapes. Mais, pour l'histoire, le premier maillot jaune appartient à Christophe, l'éternel malchanceux.
(19 juillet 1919: 11e étape Grenoble-Genève, 325 km, victoire de Honoré Barthélémy).

1924: les forçats de la route

Albert Londres, grand reporter du Petit Parisien et néophyte de la Grande Boucle, a trouvé en 1924 l'expression qui colle encore au cuissard des lointains successeurs des frères Henri et Francis Pélissier, les "forçats de la route".
A Coutances (Manche), le journaliste célèbre pour son reportage sur le bagne de Cayenne voit les deux frères attablés avec Maurice Ville. Esprits rebelles, forts en gueule, ils viennent d'abandonner un Tour dominé par l'Italien Ottavio Bottecchia.
Henri, le vainqueur de l'édition précédente, s'est pris de bec avec le directeur du Tour Henri Desgrange pour un article du règlement lui interdisant d'enlever un maillot pendant la course.
"Vous n'avez pas idée de ce qu'est le Tour de France: c'est un calvaire. Et encore, le chemin de croix n'avait que quatorze stations tandis que le nôtre en compte quinze. Nous souffrons du départ à l'arrivée. Voulez-vous voir comment nous marchons ? Tenez..."
De son sac, il sort une fiole: "Ca, c'est de la cocaïne pour les yeux, ça, c'est du chloroforme pour les gencives... Et des pilules !". "Bref, dit Francis, nous marchons à la dynamite".
Dans son envolée finale, Henri Pélissier touche au sublime de la littérature sportive: "Ce que nous ne ferions pas faire à des mulets, nous le faisons. (...) Un jour viendra où l'on nous mettra du plomb dans les poches parce qu'on trouvera que Dieu a fait l'homme trop léger."
"Les frangins ont forcé le trait", avouera ensuite Maurice Ville.
(26 juin 1924: 3e étape Cherbourg-Brest, 405 km, victoire de Philippe Thys et Théophile Beekman).

1934: le sacrifice de Vietto

René Vietto et Henri Desgrange.
© Afp
Assis sur un muret de pierres, son vélo privé de la roue avant, René Vietto attend désespérement l'assistance. Il vient de dépanner le leader de l'équipe nationale, Antonin Magne, et le geste magnifié par la statuaire va bouleverser la France qui s'est prise de passion pour le jeune Cannois, vainqueur de trois étapes dans les Alpes.
Antonin Magne racontera bien plus tard ce sacrifice au journaliste Emile Besson: "Mon guidon heurte la paroi rocheuse et je fais un vol plané en plein milieu de la route. Roger Lapébie, l'un des premiers témoins de ma chute, file à toutes pédales bien qu'étant l'un de mes coéquipiers. René Vietto qui était juste derrière moi freine et réussit à m'éviter. "Tu as mal, Tonin ?", s'inquiète-t-il. "Donne-moi ton vélo, René", lui dis-je. Le vélo, pour René, c'était quelque chose de sacré. Pas étonnant qu'il me réponde: "Oh ! Non, tiens, voilà ma roue".
Le lendemain, sur la route de Luchon, Vietto caracole à l'avant. "Tonin", à l'arrière, brise sa chaîne. Prévenu, le futur "roi René" rebrousse chemin et abandonne sa chère bicyclette à son aîné qui pourra compter, cette fois, sur le dévouement total de Roger Lapébie.
Vietto, la langue bien pendue ("je ne vais quand même pas tous les jours faire l'esclave"), se classera cinquième à Paris. Mais, jamais, au désespoir de ses supporters, il ne gagnera le Tour.
(20 juillet 1934: 15e étape Perpignan - Ax-les-Thermes, 158 km, victoire de Roger Lapébie).

1947 - L'attaque de Bon-secours

Ultime étape, Caen-Paris, du Tour de France de reprise (1947) après la longue interruption de la guerre. Ce 20 juillet, il ne reste plus que 257km à Jean Robic, jeune marié, pour offrir à son épouse Raymonde le bouquet final qu'il lui a promis.
A la sortie de Caen, la côte de Bon-secours, deux kilomètres avec de sévères pourcentages, constitue la difficulté idéale pour causer la perte de l'Italien Pierre Brambilla, en jaune pour 53 secondes. Le petit breton (1,62m) de l'équipe de l'Ouest attaque donc sèchement. Le taureau transalpin revient sur "Biquet" mais laisse là l'essentiel de ses forces. Les deux rivaux se neutralisent, avant que ne surgisse un troisième homme: Edouard Fachleitner, 4e au départ.
Le "berger de Manosque" démarre à son tour. Il avale la méchante côte au sprint, rejoint rapidement le duo, et déborde son monde. Bientôt un trou 300m sépare les acteurs. "C'est là, analysera Robic, que Brambilla a commis l'erreur fatale: il a constaté que je ne bougeais pas et s'est mis à paniquer. Il s'est lancé tout de suite à la poursuite, craquant d'un coup. Je l'ai alors déposé, puis rejoint Fachleitner, le passant. A ce moment-là, j'ai bluffé: ce dernier ne s'est jamais rendu compte de mon degré d'épuisement".
L'action fut déterminante car "Fach" accusait aussi son offensive, n'ayant plus les ressources pour inquiéter Robic sur les routes droites du Véxin ou dans la bosse du Coeur Volant. "J'étais mort, confessera le Méridional. Si Robic ne vient pas me chercher à l'abri des voitures: je gagne. Mais je l'ai aspiré".
Jean Robic l'a finalement emporté avec 3 min 58 d'avance Fachleitner, sans jamais avoir porté la tunique jaune.
(20 juillet 1947: 21e étape Caen-Paris, 257 km, victoire de Brick Schotte)
(avec Afp)

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