Vendredi 28 Septembre 2007

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« Le courage » de la vingt-cinquième heure

« Hassan II a matraqué et n'a jamais écouté les Sahraouis ». « Mohammed VI a eu le courage de réparer le péché originel et l'erreur la plus grave du Maroc dans ce conflit : le refus d'impliquer les Sahraouis dans la solution de leur problème ». « Le royaume des années 70 a été incapable de répondre aux revendications des Sahraouis et d'accepter une autonomie digne de ce nom. Le changement radical, c'est que Mohammed VI s'est engagé et en confie la réalisation aux principaux intéressés, les Sahraouis ». Celui qui tient ces propos n'est autre que Khalli Henna Ould Errachid, président nommé du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (CORCAS). Décidément, l'ingratitude est fille du bienfait ! Rappel : qui a été le véritable mentor de ce monsieur ? Qui l'a sorti de l'anonymat ? Driss Basri, et ce n'est un secret pour personne. Qui a été son bienfaiteur ? Qui lui a accordé prébendes, licences en tous genres, privilèges et autres passe-droits, ce qui lui a permis d'être aujourd'hui à la tête d'une fortune colossale ? Qui, sinon Hassan II ! Qui l'a nommé ministre des Affaires sahariennes, fait siéger pendant des années au Parlement, etc, etc ? Toujours Hassan II. Aujourd'hui, on cloue au pilori le père, espérant plaire et s'attirer les faveurs du fils. Allah yansar men sbah ! Quelle indécence ! Et demain ? Décidément, les morts ont bon dos et permettent à plus d'un de jouer aux matamores et aux Tartarin de Tarascon. Questions :
-  Pourquoi M. Khelli Hanna Ould Errachid ne s'est-il pas manifesté du temps de Hassan II et de Basri ?
-  Pourquoi n'a-t-il pas accusé publiquement à cette époque, comme il le fait aujourd'hui, Hassan II d'avoir « matraqué et jamais écouté les Sahraouis » ?
-  Pourquoi n'a-t-il pas dénoncé, toujours lors de cette époque hassanienne et sur la place publique, « le péché originel et l'erreur la plus grave du Maroc dans ce conflit : le refus d'impliquer les Sahraouis dans la solution de leur problème », comme il le claironne, aussi, dans un quotidien français ? M.Khelli Hanna Ould Errachid est un Sahraoui de la tribu des Rguibat, et n'est-ce pas à ce titre que le défunt roi l'avait placé à la tête du ministère des Affaires sahariennes ? C'est dire qu'il est aussi responsable du « matraquage » de ses concitoyens que ceux qu'il incrimine aujourd'hui. C'est dire aussi qu'il est pleinement impliqué dans « le péché originel" et « l'erreur la plus grave commise par le Maroc ». Dans les provinces sahariennes M. Khalli est loin d'être en odeur de sainteté, principalement au sein des générations nées après la Marche verte, des générations qui lui reprochent d'avoir toujours été à la solde du Makhzen, de s'être enrichi grâce à celui-ci, etc, etc. M. Ould Errachid flatte aujourd'hui le fils comme il avait flatté le père. Une flagornerie de plus qui le conduit à affirmer que « le changement radical, c'est que Mohammed VI s'est engagé dans l'autonomie et en confie la réalisation aux principaux intéressés, les Sahraouis ». M. Ould Errachid a décidément une mémoire pour le moins très sélective. Ainsi, « oublie »-t-il que c'est Hassan II qui a été l'initiateur de cette idée d'autonomie lorsqu'il invoquait le modèle des Lander allemands ! De même qu'il occulte une autre vérité, à savoir que c'est ce même Hassan II qui a créé le CORCAS, lequel n'est rien d'autre, au demeurant, qu'une assemblée de notables nommés sur une base… tribale. Nous sommes donc loin d'une institution vraiment représentative pour la simple raison qu'elle n'est pas issue des urnes. Il ne s'agit pas de blanchir le défunt monarque, mais seulement de mettre les points sur les i et de démystifier les « courageux » de la vingt- cinquième heure, une espèce dont il faut se méfier , car très apte à tourner casaque au moindre souffle et qui est passée maître dans l'art de le faire.
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