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Pascale Ferran, fidèle à D. H. Lawrence

Brigitte Baudin.
 Publié le 01 novembre 2006
Actualisé le 01 novembre 2006 : 11h17
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Marina Hands : un amour plus fort que les barrières sociales.
Marina Hands : un amour plus fort que les barrières sociales.
(DR.)
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La réalisatrice plonge dans l'univers de l'écrivain anglais en adaptant une deuxième version, plus personnelle, du célèbre roman.

 
APRÈS Petits arrangements avec les morts (Caméra d'or à Cannes, en 1994) et L'Âge des possibles, Pascale Ferran présente Lady Chatterley, adaptation très fidèle du célèbre roman de D. H. Lawrence qui évoque l'histoire d'une passion amoureuse dans l'Angleterre du début du XXe siècle.
 
Constance (Marina Hands), une jeune femme fougueuse, s'ennuie dans son grand château perdu dans la campagne, au coeur du pays minier. Clifford (Hippolyte Girardot), son mari, paralysé à la suite d'une blessure de guerre, ne quitte plus son fauteuil roulant. La vie passe, monotone. Constance s'étiole, triste, indifférente à son environnement. Tout change lorsque, au hasard d'une promenade dans les champs, elle rencontre Parkin (Jean-Louis Coulloc'h), le garde-chasse de la propriété, avec lequel elle va vivre une passion torride.
 
«J'aime la littérature classique anglaise, souligne Pascale Ferran. Mais, j'ai découvert D. H. Lawrence sur le tard. Je pensais, à tort, que c'était un auteur mineur. J'ai commencé par lire Women in Love avant de m'attaquer à L'Amant de lady Chatterley, son chef-d'oeuvre publié en Italie, en mars 1928, à compte d'auteur, quelques mois avant sa mort. Le thème de l'amour plus fort que les barrières sociales m'a enthousiasmé.»
 

Trois versions différentes

 

Vingt-cinq ans après la version érotique de Just Jaeckin, avec Sylvia Krystel, Pascale Ferran songe à adapter de nouveau le chef -d'oeuvre de D. H. Lawrence, en respectant scrupuleusement l'esprit du livre.

 
«J'ai appris alors qu'il existait trois versions différentes du roman, précise-t-elle. C'était la façon de travailler de D. H. Lawrence. Entre chaque version, il laissait reposer le manuscrit quelques mois. Il le reprenait ensuite et le réécrivait dans sa totalité. L'Amant de lady Chatterley, la troisième mouture, est la plus verbeuse. Elle a mal vieilli. Par peur sans doute de la censure et pour rendre l'histoire moins scandaleuse, Lawrence a volontairement gommé la différence sociale entre les deux amants. Il a fait de Parkin un ex-officier de l'armée des Indes. Dans Lady Chatterley et l'Homme des bois (Éditions Gallimard), la deuxième version, Parkin était un simple garde-chasse issu d'un milieu ouvrier, ce qui rendait le propos plus explosif.»
 
C'est cette version plus simple et frontale que Pascale Ferran décide donc de porter à l'écran et de réaliser, dans la foulée une mini-série pour Arte (deux fois 1 h 40 que l'on verra probablement en avril).
 
«L'idée de la transgression sociale ne m'intéressait guère, renchérit Pascale Ferran. C'était dépassé. Dans Lady Chatterley et l'Homme des bois, Lawrence a resserré l'action sur quatre personnages : Constance, Parkin, Clifford le mari et Mrs Bolton, l'infirmière. J'ai été emportée par la puissance du récit. C'est moins théorique, plus personnel, plus moderne que L'Amant de lady Chatterley. On assiste à l'éclosion, à l'évolution de l'amour entre Constance et Parkin. À l'éveil des sens, à leur découverte de la sexualité en communion avec la nature. Nous sommes loin des clichés et du côté scandaleux et réducteur de L'Amant.»
 
Lady Chatterley et l'Homme des bois est aussi la plus autobiographique des trois versions. D. H. Lawrence s'est, en effet, inspiré de sa propre histoire. Fils de mineur, il a vécu une passion absolue, qui défraya la chronique de l'époque, avec Frida, une baronne allemande qui abandonna son mari et ses trois enfants pour fuir avec lui. À la mort de D. H. Lawrence, en 1930, à l'âge de 45 ans, Frida est devenue son exécutrice testamentaire. Elle disparaîtra à son tour dans les années 1960.

 

Drame de Pascale Ferran, avec Marina Hands et Jean-Louis Coulloc'h. Durée : 2 h 38

La réalisatrice plonge dans l'univers de l'écrivain anglais en adaptant une deuxième version, plus personnelle, du célèbre roman.

 
APRÈS Petits arrangements avec les morts (Caméra d'or à Cannes, en 1994) et L'Âge des possibles, Pascale Ferran présente Lady Chatterley, adaptation très fidèle du célèbre roman de D. H. Lawrence qui évoque l'histoire d'une passion amoureuse dans l'Angleterre du début du XXe siècle.
 
Constance (Marina Hands), une jeune femme fougueuse, s'ennuie dans son grand château perdu dans la campagne, au coeur du pays minier. Clifford (Hippolyte Girardot), son mari, paralysé à la suite d'une blessure de guerre, ne quitte plus son fauteuil roulant. La vie passe, monotone. Constance s'étiole, triste, indifférente à son environnement. Tout change lorsque, au hasard d'une promenade dans les champs, elle rencontre Parkin (Jean-Louis Coulloc'h), le garde-chasse de la propriété, avec lequel elle va vivre une passion torride.
 
«J'aime la littérature classique anglaise, souligne Pascale Ferran. Mais, j'ai découvert D. H. Lawrence sur le tard. Je pensais, à tort, que c'était un auteur mineur. J'ai commencé par lire Women in Love avant de m'attaquer à L'Amant de lady Chatterley, son chef-d'oeuvre publié en Italie, en mars 1928, à compte d'auteur, quelques mois avant sa mort. Le thème de l'amour plus fort que les barrières sociales m'a enthousiasmé.»
 

Trois versions différentes

 

Vingt-cinq ans après la version érotique de Just Jaeckin, avec Sylvia Krystel, Pascale Ferran songe à adapter de nouveau le chef -d'oeuvre de D. H. Lawrence, en respectant scrupuleusement l'esprit du livre.

 
«J'ai appris alors qu'il existait trois versions différentes du roman, précise-t-elle. C'était la façon de travailler de D. H. Lawrence. Entre chaque version, il laissait reposer le manuscrit quelques mois. Il le reprenait ensuite et le réécrivait dans sa totalité. L'Amant de lady Chatterley, la troisième mouture, est la plus verbeuse. Elle a mal vieilli. Par peur sans doute de la censure et pour rendre l'histoire moins scandaleuse, Lawrence a volontairement gommé la différence sociale entre les deux amants. Il a fait de Parkin un ex-officier de l'armée des Indes. Dans Lady Chatterley et l'Homme des bois (Éditions Gallimard), la deuxième version, Parkin était un simple garde-chasse issu d'un milieu ouvrier, ce qui rendait le propos plus explosif.»
 
C'est cette version plus simple et frontale que Pascale Ferran décide donc de porter à l'écran et de réaliser, dans la foulée une mini-série pour Arte (deux fois 1 h 40 que l'on verra probablement en avril).
 
«L'idée de la transgression sociale ne m'intéressait guère, renchérit Pascale Ferran. C'était dépassé. Dans Lady Chatterley et l'Homme des bois, Lawrence a resserré l'action sur quatre personnages : Constance, Parkin, Clifford le mari et Mrs Bolton, l'infirmière. J'ai été emportée par la puissance du récit. C'est moins théorique, plus personnel, plus moderne que L'Amant de lady Chatterley. On assiste à l'éclosion, à l'évolution de l'amour entre Constance et Parkin. À l'éveil des sens, à leur découverte de la sexualité en communion avec la nature. Nous sommes loin des clichés et du côté scandaleux et réducteur de L'Amant.»
 
Lady Chatterley et l'Homme des bois est aussi la plus autobiographique des trois versions. D. H. Lawrence s'est, en effet, inspiré de sa propre histoire. Fils de mineur, il a vécu une passion absolue, qui défraya la chronique de l'époque, avec Frida, une baronne allemande qui abandonna son mari et ses trois enfants pour fuir avec lui. À la mort de D. H. Lawrence, en 1930, à l'âge de 45 ans, Frida est devenue son exécutrice testamentaire. Elle disparaîtra à son tour dans les années 1960.

 

Drame de Pascale Ferran, avec Marina Hands et Jean-Louis Coulloc'h. Durée : 2 h 38

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