LEXPRESS.fr - Les secrets des Chirac - L'Express

FRANCE //

L'Express du 14/02/2005

Jacques, Bernadette, Claude...

Les secrets des Chiracpar Christophe Barbier, Eric Mandonnet, Jean-Marie Pontaut

C'est une famille hors du commun. Entièrement vouée à l'ascension de son chef, jusqu'au sommet de l'Etat. Les Chirac ont leurs rites, leurs joies, mais aussi leurs douleurs intimes et leurs angoisses cachées, dont Bernadette, depuis quelque temps, livre des aperçus. Enquête sur un clan avec lequel les Français vivent depuis quarante ans sans vraiment le connaître

ffaires privées. Avec Jacques Chirac, dont la vie a été consacrée aux affaires publiques, les liens entre politique et famille sont inextricables. Ce n'est pas une raison, selon lui, pour parler des siens - il déteste le faire. A plusieurs reprises, néanmoins, il n'a pu éviter de commenter l'ascension médiatique d'une nouvelle star de la politique: sa femme, Bernadette. Service minimum, cependant: moins il se dévoile, mieux il se porte.

Quoi de neuf chez Chirac depuis 2001? Sa femme

Depuis quelques années, l'épouse du président se montre plus bavarde et lève, elle-même, le voile sur les Chirac intimes. Après avoir participé à une première émission, en mai 2000, sur TF 1, elle évoque longuement, à la fin de 2004, la maladie de sa fille aînée, Laurence, lors d'On ne peut pas plaire à tout le monde, en direct sur France 3. Elle avait déjà confié quelques secrets de famille dans un livre opportunément publié cinq mois avant l'élection présidentielle de 2002. Demain, la famille Chirac repartira peut-être de nouveau en campagne. Bernadette est publiquement favorable à un troisième mandat de son mari; Claude, la cadette, artisane des victoires de 1995 et 2002, serait opposée à l'aventure; Jacques ne dit rien... «Douze ans, c'est long», glissa-t-il dans la foulée de sa réélection de 2002... S'il se lance néanmoins pour rester dix-sept ans au sommet de l'Etat, le clan sera là, noyau dur de sa stratégie. Et, dans l'ambiance people qui baigne de plus en plus la politique, ces secrets seront des défauts dans la cuirasse chiraquienne, ou des armes de communication pour humaniser un peu plus le vieux président. Ils surgissent aussi dans les méandres des dossiers judiciaires, qui ne visent pas seulement Chirac, mais les Chirac. Affaires publiques, donc.

Le personnage principal du clan, c'est en fait... Bernadette. Elle que l'on cachait après 1995 bouscule désormais, de la confidence sur Laurence au désir d'un troisième mandat, les lignes de la communication élyséenne et familiale. Quoi de neuf chez Chirac depuis 2001? Sa femme. Elle est le contraire de son image. L'opposé de son apparence. Elle le sait et elle en joue. On la croit coincée? Elle est capable d'un humour corrosif. «Eh bien! avec ça, vous n'êtes pas fauché», lance-t-elle en 1997 au maire de Saint-Pétersbourg, qui se réjouit devant elle et le président d'une prochaine visite d'Alain Juppé, qu'elle goûte peu. «Bonjour, monsieur le Stratège», envoie-t-elle de même, au lendemain de la dissolution ratée, à Dominique de Villepin, qu'elle n'aime pas et surnommera «Néron». En 1999, le couple Chirac, en vacances à l'île Maurice, dîne avec deux parlementaires. «J'ai déjà commandé», prévient le chef de l'Etat. L'un des élus plaisante: «Vous êtes toujours aussi autoritaire, monsieur le Président!» C'est alors que se fait entendre la voix de Bernadette Chirac: «J'aimerais bien qu'il soit aussi autoritaire avec son pays qu'il l'est avec sa famille ou ses proches...»

On la suppose en retrait des grandes manœuvres politiques? Dans l'ombre, elle se démène de plus en plus. L'idée d'un troisième mandat présidentiel, aujourd'hui dans tous les esprits, s'est invitée dans le débat public à cause d'elle. Le 17 novembre 2002, lors du congrès fondateur de l'UMP, au Bourget, elle glisse à l'oreille de Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale: «Et si on lançait l'idée d'une nouvelle candidature de mon mari?» Elle profite aussi d'un séjour à Brégançon, dans le Var, pour insinuer la même chose au maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Quelques jours plus tard, celui-ci, invité d'Europe 1, s'interroge publiquement: «Pourquoi le président de la République ne serait-il pas encore candidat en 2007? Moi, je le souhaite.» Opération réussie. «Il a des défauts, mais je ne vois personne pour le remplacer, confia-t-elle à un collaborateur. Et il ne sait rien faire à part ça. Vous le verriez faire le lit, c'est comique. Même cela, il n'y arrive pas.»

 

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