Ville d'Angers

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1919 - Bessonneau

Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives

Société anonyme des Filatures, Corderies et Tissages d'Angers. Entreprise Bessonneau. Atelier de la bâcherie à l'usine de l'Ecce-Homo. 1919-1920.
Photographie noir et blanc, 33 x 31.
Arch. mun. Angers, 13 Fi, album n° 1, feuillet 40.


 De 1900 à 1950, Bessonneau est la plus importante industrie angevine. Les ouvriers l'appelaient Goussepain, en raison des faibles salaires leur permettant tout juste de frotter une gousse d'ail sur leur pain. L'industrie de la corderie a toujours été importante à Angers. La fabrication des toiles à voile s'y ajoute au XVIIIe siècle. En 1840, François Besnard s'associe avec Pierre Richou et Jacques Genest pour fonder une usine de cordes et de ficelles - la corderie du Mail - d'où naîtra l'entreprise Bessonneau. En 1869, Julien Bessonneau épouse la fille de François Besnard. Il est associé à l'entreprise l'année suivante.

 Trente et un an plus tard, il a réussi à concentrer entre ses mains toutes les entreprises textiles angevines, au nombre de neuf en 1847 : la Société anonyme des Filatures, Corderies et Tissages d'Angers est fondée le 17 décembre 1901. Elle regroupe l'ancienne usine Joubert-Bonnaire de l'Ecce-Homo (ouverte en 1853), la filature du Clon (ouverte en 1863), celle de la Madeleine fondée par Laîné-Laroche en 1840, toutes trois déjà rassemblées au sein de la Société Max Richard, Bordeaux, Segris et Cie créée en 1888 et la corderie du Mail. Julien Bessonneau détient 60% du capital de la nouvelle société. Cet administrateur hors pair meurt en août 1916. Son fils, également prénommé Julien, le remplace. L'usine s'étend

considérablement. Elle s'adjoint en 1917 la fabrique de câbles métalliques de la Commission des Ardoisières (création de la Société anonyme des Câbleries et Tréfileries d'Angers ). La nouvelle usine de Montrejeau est inaugurée en grande pompe le 27 décembre 1919. On y admire toutes les installations de la tréfilerie d'acier, de la câblerie et des ateliers de bois.

 L'entreprise, dopée par les commandes de la première guerre mondiale, est au faîte de la gloire. Les trois usines - le Mail, Montrejeau et l'Ecce-Homo près de la gare Saint-Laud - forment un empire dans la ville, étendu sur plus de cinquante-neuf hectares et comportant plus de six km de voies intérieures. Plus de 5 000 personnes y travaillent, main-d'oeuvre essentiellement féminine. En outre, plusieurs centaines d'ouvrières sont employées à façon dans les communes environnantes (production de filets, de ficelles…). La corderie est concentrée au Mail, tandis que le tissage est à l'Ecce-Homo. C'est cette usine qui produit pour l'aviation les fameux hangars démontables imaginés par Julien Bessonneau, les "Bessonneau". Jamais à court d'invention, il crée une tente-manteau : tente la nuit, manteau le jour. L'entreprise s'est adjoint des services annexes : ateliers mécaniques, atelier de vannerie pour les expéditions, imprimerie. Elle assure elle-même une partie du transport des marchandises.

 La gestion hasardeuse de Julien Bessonneau fils (il démissionne en 1921), les nouvelles conjonctures internationales et sociales entament l'empire Bessonneau. L'usine de l'Ecce-Homo est détruite par les bombardements de mai 1944. Un nouveau quartier prend sa place en 1947. L'entreprise Bessonneau s'effondre définitivement en 1966, fauchée par la concurrence des fibres synthétiques. Le secteur sidérurgique est liquidé en 1974.


Bibl. LENEL (F.), POTIRON (S.), Historique des manufactures et usines de la société Bessonneau (1750-1920), Angers, éd. de l'Ouest, 1920, 311 p., 20 p. de pl.

BOUVET (Jacques), Bessonneau - Angers, Angers, Société des Études angevines, 2002, 251 p.

 

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31 octobre 2007 - Nous contacter - Flux RSS - Mentions légales - Presse

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