67295 - Mittelbergheim

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Mittelbergheim
Informations
Pays Drapeau de la France    France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Canton Barr
Code INSEE 67295
Code postal 67140
Population 617 hab. (1999)
Nom des habitants
Superficie 383 hectares
Densité 161,09 hab/km²
Point culminant 340 m
Altitude 210 m
Coordonnées (long/lat) 07°26'33"E/48°23'48"N
Localisation

Sommaire

H
istoire de la commune

Fondé par les Francs, Mittelbergheim était appelé anciennement "Berge". A la fin du IXe siècle, l’empereur Charles le Gros en fit cadeau à son épouse Richarde. Le village appartint par la suite à l'Evêché de Strasbourg, aux familles d’Andlau et de Bergheim et à la Ville de Strasbourg.

Mittelbergheim, traditionnel village alsacien sur la « route du vin Â», se trouve planté, comme d’autres communes viticoles, telle que Heiligenstein ou Itterswiller, au flanc sud-est d’une colline. Toutefois, la plupart des villages se nichent au creux des vallons, de manière à laisser à la vigne tous les coteaux disponibles, comme Barr et Andlau. Ce n’est pas le cas de Mittelbergheim. On peut imaginer qu’à l’origine, ce ne fut pas la vigne qui fut la raison d’être du hameau. Sa localisation est peut-être liée à un relief naturel parsemé de rochers, (le « Stein Â» nous rappelle encore aujourd’hui cette situation) impropre à la culture, mais pouvant assurer la sécurité de ses habitants. Ou tout simplement la population serait concentrée au bord d’une voie de communication.

La commune est située à la limite orientale des Vosges, son territoire étant partagé entre les dernières collines sous vosgiennes et les premiers replats de la vallée du Rhin. L’altitude varie entre 300 mètres sur les coteaux calcaires, au nord-ouest, et 200 mètres dans la plaine argileuse, au sud-est.

Le site est particulièrement abrité des vents du nord et des pluies d’ouest et profite des étés chauds du climat continental. Les vents du nord, très froids, dominent en hiver, ceux du sud, très chauds, provoquent au printemps un dégel rapide et soufflent jusqu’en octobre, favorisant de violents orages au cours de l’été.

Le terroir est en grande partie occupé par la vigne, au nord-ouest, par les prairies et les terres labourables, dans la plaine, et par quelques vergers à proximité du village.

Nous sommes dans un petit village de France (650 habitants) où les maisons se serrent les unes contre les autres, suivant deux axes de rue se croisant perpendiculairement, donnant au village une forme de croix. Les constructions se développent en hauteur, autour de petites cours obscures, et forment des pâtés irréguliers entre lesquels circulent d’étroites ruelles tortueuses et rarement des impasses.

Les places (« Platzel Â» en dialecte) sont rares et si elles existent, elles sont petites et récentes : la place « Henri Fauth Â» (instituteur de 1931-1965) ou de la « Lindeplatzel Â» (place du tilleul), en souvenir de l’arbre de la liberté (planté en 1848). Cette place était le lieu des fêtes locales et notamment du célèbre, mais aujourd’hui disparu « Barigmer Messti Â» du siècle dernier (le dernier s’étant tenu vers les années 1960).


C’est aux VIII° et IX° siècles qu’apparaissent les noms de nombreux villages viticoles et notamment celui de « Montularem Â» (741) qui pourrait bien être celui de notre village. Si vers l’an 800, on dénombre environ 109 localités viticoles nouvelles, 58 autres viennent s’y ajouter vers l’an 900, montrant bien l’important travail de défrichage qui fut réalisé à cette époque.

Le nom de notre village se modifiera au cours des siècles et si dans les textes anciens, il figure sous sa forme latine : Mittelbergensis - Mittelberghemens - Alsata Médiomentanus – Mittelnbergheim (1525)

celui-ci ne cessera de se transformer :

  • en l’an 880 villa Bergheim
  • en l’an 1007 Marcha Bereh
  • en l’an 1185 Birchem
  • en l’an 1233 Berccheim
  • en l’an 1245 Berckheim

« Villa Bergheim Â» peut avoir ses origines dans la forme latine « Berchem Â» signifiant « au cheval de complément Â» ce qui laisserait penser qu’il s’agissait d’un relais où il était possible d’avoir un cheval supplémentaire (Paul A. Piemont « l’origine des frontières linguistiques en Occident Â» 1981 chez l’auteur -p.315). Paul Piemont développe la thèse selon laquelle l’origine du nom Mittelbergheim proviendrait de : « Bergheim-Bâri Â» qui représente le premier maillon de la chaîne de trois « chevaux du bagage Â» (1) établi de 10 en 10 lieux le long de la retombée des Vosges. Le second est à Mittelbergheim, entendez « au cheval de complément du milieu Â» (la notion de milieu n’est apparu qu’au XVII° siècle). Le troisième à Scharrachbergheim atteste son lien avec la poste impériale ; en effet, Scharrach provenant de Schara(ch) issu de cara, évolution phonétique de la forme latine scara = la poste (p.330). La distance de ces deux points extrêmes par rapport à celui du milieu est à peu près identique (10). Au XIII° siècle, il est complété par « près Andelo Â» pour le distinguer du village de Bergheim dans le Haut-Rhin. Ce n’est qu’au XVII° siècle que sa forme définitive apparaitra. Dans un document du 26 octobre 1690, on lit : Mittelbergheimb (AMS VI-60/7), en 1724 : Mittelbergheim, le différenciant des villages de Bergheim (B) et de Scharrachbergheim (S) près de Strasbourg. Malgré les distances, ces trois villages conservent, par leur situation, une énigme et un mystère. Comme trois points sur une ligne droite, Mittelbergheim (M) se trouve, en effet au milieu du segment B-S orienté nord-sud et le point (M) est distant de 22 kms de ces deux extrémités. D’autres part, ces trois villages iront jusqu’à avoir des armoiries très proches représentant les trois monts ou « Berg Â».

Armoiries du village

Le blason de Mittelbergheim portent « trois coupeaux [collines] de sinople sur argent Â», ces collines (ou pierres) se retrouvent dans le blason du village de Heiligenstein (la pierre sacrée). Le nom de ce village fait également référence aux pierres (Stein). D'autres localités alsaciennes telles que Dachstein (site néolithique, sarcophages carolingien, blason sans collines), Lützelstein, Lupstein (origine romaine situé sur la route antique de Brumath à Saverne, blason sans colline), Windstein (habitat d’époque néolithique), Steinbach, Steinbruch, Steinburg (villa appartenant à l’abbaye d’Andlau), Steinseltz (trace d’occupation néolithique et romaine).

Bergheim (Haut Rhin) et Scharrachbergheim (Bas Rhin) reprennent dans leurs armes, les trois collines de sinople.

En 1696, obligation fut faite à toutes les communes de posséder des armoiries et de les faire enregistrer dans l’Armorial général de France, ce qui devait entraîner le paiement d’une taxe. L’administration de Louis XIV pensait ainsi flatter la vanité des communes qui n’en possédaient pas encore. Ce calcul ne se révéla pas toujours exact. Mittelbergheim pour sa part possédait dès le XVII° siècle des armoiries qui figurent sur différents supports. Nous n’en avons pas trouvé au XVI° s., ni antérieurement. Par la suite, un décret du 17 mai 1809 prescrivit qu’aucune commune ne pourrait prendre d’armoiries avant d’en avoir obtenu l’autorisation de l’Empereur Napoléon Bonaparte

Contrairement à Eichhoffen [ADBR – H 7 / 8], je n’ai pas trouvé de sceau pour Mittelbergheim. Les seuls blasons figurent sur des pierres sculptées et il en existe quelques uns dans le village. Les plus anciennes représentation du blason datent du XVII° siècle (1621).

Un sceau non identifié a été retrouvé dans une liasse de 1659. Celui-ci, montre clairement les 3 monts qui sont surmontés d’un soleil à 8 rayons. Les initiales sont illisibles (hypothèse : M – P) [AMS VI 56-19]

Le «Weinschlagbuch Â» : une longue tradition

La coutume du Weinschlag (fixation du prix du vin) remonterait dans l’histoire économique de l’Alsace, au Moyen-Age. Elle se pratiquait à Obernai dès 1380. Par contre on ne sait si celle-ci était coutumière dans le vignoble ou seulement ponctuelle.

Notre commune a gardé cet ouvrage précieux qui a traversé toutes les vicissitudes de l’histoire d’Alsace. Rares sont en effet les villages qui sont arrivés à conserver un tel document, dans la mesure où il existait. Des localités telles que Kaysersberg, Ammerschwihr, Andlau s’en trouvent dépourvues, alors que dans d’autres, le « Weinschlagbuch Â» est plus ou moins complet :

 Châtenois : 1478 – 1500 [16]  Strasbourg : 1518 – 1625  Mulhouse : 1550 – 1797  Heiligenstein : 1500 – 1790  Barr : 1538 – 1692  Turkheim : 1583 – 1778  Ribeauvillé : 1638 – 1738 [Revue d’Alsace]

Aujourd’hui, Mittelbergheim a un « Weinschlagbuch Â» allant de 1600 à nos jours. Le volume conservé est déjà une copie d'un document plus ancien. Cette copie fut décidée par le maire, Paul Siffermann en 1714 et provient d’une chronique plus ancienne datant de 1544 qui a disparu. Depuis 1972, à mon initiative, un nouveau volume a été mis en service et continue de recueillir la chronique viticole de Mittelbergheim. Chaque dernier week-end de juillet, il est fait lecture lors de la traditionnelle fête du vin, de l'année viticole passée. Nous disposons également de certains fragments antérieurs à 1600 notamment d’une transcription d’un « Weinschlag Â» de Mittelbergheim de 1510 à 1666 [(6) III 87 / 8] et d’une copie d’un « Weinschlag Â» de 1456 à 1499 qui a été transcrit par le maire Jean Börschi en 1764 à Mittelbergheim.

« Mittelbergheim Weinschlag dass von dem Jahr an 1456, wass der Wein von Dato an golten hat und all Jahr geschlagen iss worden biss in dem jetzt lauffenden Jahr. Dass Register hab ich auss einem anderen abgeschrieben Anno 1764 … Da ich Heimburger bin gewesen und … Alle jahr nachzu schreiben wass es im Herbst gilt. Johannes Börschi Â» [4].

"Le Weinschlag de Mittelbergheim qui nous donne la valeur du vin depuis 1456 et qui fut fixé chaque année jusqu’à celle-ci. J’ai retranscrit ce registre d’un autre en 1764 … Alors que j’étais Maire du village .. Chaque année retranscrit ce qu’il valait au moment des vendanges. Jean Börschi"

Ce fut en quelque sorte un mercuriale retraçant annuellement le prix de la mesure qui s’appelait « l’Ohm Â» [mesure de 46 litres avant 1800 et de 50 litres ultérieurement]. Cette pratique dans le vignoble alsacien était devenue courante à partir du XVIIe siècle et maintenue parfois jusqu'à nos jours dans un but symbolique ou par tradition. Elle nous donne ainsi de précieux renseignements sur l’année viticole, la récolte et la qualité du vin produit.

Dans la « Petite chronique de Ribeauvillé Â» éditée en 1818 par Ludwig Wilhelm von Beer [« d’anciens livres domestiques concernant l’agriculture et le ménage recueillis en 1818 par Louis Guillaume Beer Â»], ce dernier écrit concernant le « Weinschlag Â» que c’était l’équivalent des « Livres de raison Â», registres renfermant des comptes, des notes diverses, des chroniques sur la température, les récoltes et les événements locaux. En effet, le Weinschlagbuch s’est doublé, au fil des années, d’une chronique locale retraçant certains faits marquants.

C’était un registre où était transcrit la décision des échevins ou prévôts (Vogt), du maire (Heimburger), de l’écoutête (Schultheiss), des gourmets (Weinsticher) et des membres de la Justice (Gerichtsleuth) en matière de fixation du prix du vin concernant la vendange de l’année. On nommait cela : « der Wein schlagen Â» (donner une valeur au vin). Ceci était fait par une commission composée de plusieurs échevins et par les gourmets : « eine Commission bestehend aus mehreren Gerichtsschöffen und den berichtigten Weinstichern Â» [2]. Il avait le caractère d’un prix moyen officiel, valant pour toutes les sortes de vin et ne tenant pas compte des différences de qualité [22].

La tradition à Mittelbergheim voulait que chaque année, à la St Martin, après la nomination annuelle du Maire (Heimburger) et l’assermentation de tous les agents communaux, les 8 échevins du Tribunal, les 3 représentants du bailli de Barr, un pour l’évêché et deux pour les seigneurs d’Andlau, ainsi que l’écoutête pour la ville de Strasbourg, le gourmet et les chargeurs ou porteurs de vin (Weinläder Â») se réunissaient au poêle commun : la « Bürgerstub Â» pour discuter sur la qualité et le prix qui serait fixé pour la mesure de vin.

« Nach diessem sollen die Amptleuth Unnd neuwe Gerichtsleuth den Wein schlagen, nach alttem brauch, Unnd darzue Auch die andere Weinläder beschickhen. Hernacher sollen die Weinsticher unnd Weinläder schweren, nach inhaltt ihres hiewornen gesetzten geschriebenen Eydts. Nach Verrichtung dessen, sollen die Amptleuth und Gericht mitt einander zue Imbiss essen. Unnd wann mann sonst nichts weytters mehr zue handtlen hatt, so mag man den Nacht Imbisz wohl ersparen, Im fall aber noch ferner ettwas zuverhandtlen Ist, so gepüerth ihnen der Nacht Imbiss auch zue Â». [15] traduction Selon celle-ci (la règle) le bailli et les nouveaux membres du tribunal doivent fixer le prix du vin, selon l’ancienne coutume, et aussi avec l’aide des autres porteurs de vin. Ensuite les gourmets et les porteurs de vin doivent jurer, selon les règles écrites dans le registres des lois. Après avoir tenu cette assemblée, les baillis et membres du tribunal doivent prendre ensemble un repas commun. Et s’il n’y a pas d’autres sujets à traiter, on pourra alors économiser le repas du soir. Au cas où la séance venait à se prolonger, alors on offrait également le repas du soir.

La date de cette réunion s’établissait vers les mois de novembre ou décembre. Au cours de celle-ci, les chargeurs de vin (Weinläder) et les gourmets (Weinsticher) devaient renouveler leur serment.

Il se peut qu’à cette occasion les maîtres de corporation devaient également prêter serment de respecter les règlements de la communauté « das Eydt-buch Â». C’est à cette occasion que la location de la Bürgerstub pour l’année suivante était remise aux enchères. Cette réunion démarrait donc le matin avec un repas à midi et si cela durait plus longtemps la commune devait offrir également celui du soir. Mais il semble que cette coutume eut lieu jusqu’en 1724, date à laquelle le bailli trouvait qu’on avait tendance à trop profiter du budget communal. Les repas importants qui avaient donc lieu en certaines occasions, aux frais de la communauté et notamment à l’occasion du « Weinschlag Â» durent être modérés [15].

Cette coutume, comme Medard Barth le mentionne « Für den Wein wurde von Amts wegen alljährlich um Martin der Preis festgesetzt, der für Schuldenen und Glübiger verbindlich war Â» [(10) p. 190], était importante pour ceux qui avaient des dettes et des créances. Il permettait aussi aux aubergistes locaux et extérieurs, aux marchands et aux négociants de connaître le prix qu’ils devaient payer pour acheter le vin de village en village. Ces derniers, une fois l’affaire conclut, l’envoyaient vers Strasbourg ou l’exportaient vers l’Allemagne et la Suisse. Etant donné que le vin était aussi un moyen de paiement pour rembourser les dettes ou pour payer l’impôt [20] il était essentiel d’en connaître chaque année sa valeur officielle. Il est également rémunération pour le pasteur, le curé et le diacre qui le recevaient comme salaire en nature. Toutefois, on peut penser qu’il y avait un prix « officiel Â» qui selon la conjoncture économique, la bonification et la rareté du vin, pouvait varier en cours d’année. Ainsi au XVIIIème siècle, les prix de l’ohm fixés par le « Weinschlag Â» ne correspondent pas toujours à celui indiqué comme base de rémunération du pasteur ou du diacre. Il semble donc que le « Weinschlag Â» est une procédure imposée à la communauté pour vendre son vin aux marchands extérieurs et éviter la concurrence au sein du village.

Les dettes se payaient souvent en raisins ou en mesures de vin. Ainsi, en 1600, Jacob Schneider qui emprunta à Veltin Dantzer 6 Florins (Gulden) doit lui rembourser chaque année un ohm en raisins (trabern = Trauben) à lma Prébende de Mittelbergheim et s’il n’a pas fait la livraison à la Chandeleur (Lichtmesse), il devra verser un ohm supplémentaire (acte notarié n°320). De même, Wolff Gross qui devait au juif Lee la somme de 56 Florins s’engage de lui rembourser 10 Florins dès qu’il aura vendu le vin de sa cave, 23 Florins le jour de la Chandeleur 1601 e après un an, 23 Florins avec un intérêt (acte notarié du mardi 12 août 1600).

Dans un acte fort intéressant, on trouve André Schneid de Mittelbergheim qui est endetté auprès du juif Raphaël de Francfort sur le Main pour un montant de 62 Florins. Il rembourse chaque année à hauteur de 12 Florins d’intérêt. A partir de 1601, il remplit le tonneau du juif avec du vin et ceci chaque année jusqu’à l’extinction de la dette (acte n° 378)

Ce prix du vin était imposé aux vignerons et aux gourmets. Il portait soit sur la mesure (Ohm) ou soit sur le foudre (Fuder). Il variait d’une année à l’autre selon la quantité et la qualité de la récolte, parfois selon la nature du terrain ou des sols. La nature des cépages n’intervenait pas dans cette estimation, les vins étant mélangés lors des vendanges.

Il est intéressant de jeter un Å“il sur les registres des comptes de l’abbaye d’Andlau concernant les ventes de vin au XVIème siècle :

Patrick FOURNIAL (août 2005 - août 2006)

Démographie

Année
Nombre
1794
936
1801
-
1806
964
1820
754
1831
1 034
1841
975
1851
1 020
1861
1 023
1872
954
1876
971
Année
Nombre
1881
931
1886
864
1891
774
1896
800
1901
788
1906
723
1911
677
1921
593
1926
609
1931
667
Année
Nombre
1936
676
1946
688
1954
610
1962
639
1968
640
1975
651
1982
647
1990
628
1999
617
-
-

Source CASSINI

Repères géographiques

Zotzenberg : un terroir d'exception et de réputation

Cité pour la première fois en 1348, il est orthographié « Zoczenberg Â» (1364), et fut divisé au XIXème siècle en Obere- et Untere Zotzenberg. Au XVème siècle (vers 1438), nous apprenons que Ulrich von Bergheim possède un acre de vignes en ce lieu, de même Eilse Sickin (1/2 acre), Claus Bartheheim, et Peterman (1/2 acre) [(6) VI-7 / 10].

Il est difficile d’interpréter l’origine exacte de ce nom. Stieler cite en 1675 « Weinsosze … Â» [37], « sosze Â» ayant le sens « d’épices Â», devrait-on interpréter ceci comme « cépages Â» ? Ou bien y aurait-il un rapport avec certaines plantes, peut-être médicinales qui auraient poussé à cet endroit ? Si nous cherchons plus loin, dans une origine bohémienne par exemple. Les gitans, peuples nomades, sont arrivés en Alsace lors de leur grande migration vers l’Europe de l’Est au XVème siècle. En 1418, il est attesté qu’une troupe de gitans était arrivée aux environs de Strasbourg, venant du Jura [38]. Mais il n’y a pas de relations entre « Zotz Â» et « sosoi Â» ou « sosai Â» qui dans la langue gitane désignait le lièvre. D’autre part, pour qu’un nom de lieu se fixe définitivement, il aurait fallu une sédentarisation de ce peuple dans la région pour laisser une trace dans la toponymie. Or aucun document ne l’atteste. L’Alsace a été très souvent conquise et envahie par des troupes d’occupation ou de peuples étrangers qui laissèrent des traces. Ainsi les Hongrois nous ont laissé les noms de Ungersberg et Hungerplatz. Toutefois Zotzenberg n’a pas subi leur influence. En hongrois Sòz > Salz signifiant le sel. Ce nom doit être beaucoup plus ancien que le X° siècle. Si nous cherchons à l’époque gallo-romaine, il faut remarquer que zozzio, en italien signifie « en-dessous Â». Ce nom peut-être d’origine romaine et donc latine a fort bien pu subir des transformations et donner en roman Zocz. L’évolution phonétique C > Z (TZ) montre que cette dénomination d’origine romane n’a pas été immédiatement germanisée après les grandes invasions, autrement C serait devenu CH ou CK. Il est plausible que ce nom soit issu d’un parlé latin vulgaire aux temps mérovingiens. En effet, en roman la racine romane sozs a donné par extension en provençal sos qui dériva en socio, sossio, sotia, sotium. Il peut être envisagé que Zotz soit une forme germanisée de sòsis > sos ayant le sens de « sous Â».En langue romane, ce lieu aurait désigné un mont sous la montagne, en faite les pré-vosges. Nous remarquerons qu’en polonais le mot « sòttè Â» a également le sens de « sous Â» !

Il faut noter un homonyme « Zotzenberg Â» qui désigne une montagne se trouvant en Bavière (11,18333) de longitude et 47,48333° de latitude). La racine « Zotzen Â» n’est pas isolée. Nous la retrouvons dans Zotzenheim, nom d’une ville en rhénanie Palatinat, située dans le canton de Mayence-Bingen à côté de Bad-Kreuznach. Il semble que « Zotzen Â» en langue germanique a un sens particulier. Par ailleurs, dans la Province du Mecklembourg-Brandebourg, nous trouvons le village de « Zotzen Â» qui dès 1317 fut donné par le marquis Waldemar avec 4 autres villages et un four à chaux à Storkow aux moines du couvent de Himmelpfort. Zotzen se trouve au bord du fleuve Havel (entre Krienke et Babke) qui est un affluent de l’Elbe et qui s’étire à travers plusieurs lacs traversant le Mecklembourg, la Poméranie, le Brandebourg et la Saxe. Le lac du Zotzen (Parc National de Müritz – Poméranie) se trouve également dans le Mecklembourg, ainsi que la ville de Zotzen Damm dans le Landkreis de Oberhavel. Dans un roman de Karl May, Zotzen serait interprêté dans le sens d’une forêt ancienne (ein Urwald) [« Feierstunden am häuslichen Heerde Â» du 4.11.1896 ; roman historique de l’époque adolescence de la maison Hohenzollern]. Il s’agit donc certainement d’un nom ‘origine slave (le Brandebourg était colonisé par des slaves en 1200).Dans le vieux dialecte bavarois on retrouve « Zotzen < Zozn Â» qui a le sens de « longs cheveux Â».

La signification la plus sérieuse que nous pourrions apporter à ce terme est celle de Paul Kühnel [« die slavischen Ortsnamen in Mecklemburg Â» in : Verein fürMecklenburgische Geschichte und Altertumskunde- Jahrbücher des Vereins f. Mecklenburgische Geschichte und altertumskunde Bd 46 (1881) p. 3-168] qui cite Zotzen issu de Socen, Soten (1321), Sczozen (1358) provenant du vieux dialecte slave sosna Tanne designant l’épicéa (die Fichte) ou le sapin.

La mention des premières vignes connues remonte au XV° s. De nombreux propriétaires ou fermiers y travaillaient la vigne. Ainsi Andres Bertsch « le jeune Â» et Jörg Schreÿber avaient un Viertzel et payaient à l’abbaye de Niedermunster ½ ohm de vin. La prébende de Saint Salvatoris et le « Heyligen Creutz Â» de Niedermunster étaient aussi propriétaires de vignes en ce lieu cultivées par Lienhart Schicker. Les vignes de l’abbaye étaient exploitées par Sixt Kippen, Hans Zoller, Hans Schuch, Kyrin Dantzer. C’est Jacob Schuhmacher qui exploitait les vignes du « Heyligen Creutz Â» au Zotzenberg et versait un e mesure de vin de rente. [VII – 52 / 3 (f. 25l)]. En 1574 Wolff Grassendorff et Barthel Brom possédaient chacun un ½ acre de vignes au Zotzenberg. De même, Barbel la femme de Martzolff Meyer donne un ohm de vin à l’abbaye d’Andlau pour ½ acre de vigne qu’elle possède au Zotzenberg à côté de Wolff Grassendorff et de Hans Zoller, le boulanger. En 1650, il fut défendu de planter des arbres fruitiers au Zotzenberg et au Reinel et les arbres qui y poussaient furent déracinés. La veuve de l’économe strasbourgeois Guntz, Maria Salomé Klein qui sera guillotinée plus tard, possédait en 1781 des vignes au Zotzenberg. Il en est de même pour Jean Gillig (Gilg) le tonnelier qui avait acquis des vignes dès 1755. Jean Jacques Kayser versait une dîme de 1 ohm pour des vignes qu’il possédait au Zotzenberg depuis 1767, Jean Jacques Kromer, le tailleur, avec ½ acre, Jean Jacques Kromer, le tourneur, avec ½ acre depuis 1737 et Jean Jacques Wittmann, le tonnelier du bailliage, versait une dîme de 14 Maas pour 1 ½ acre de vignes, André Boeckel exploite 1 acre depuis 1769 et Bartholmé Berschi ½ Viertzel d’acre de vignes. [(6) VII 54]. Reposant sur le flanc Sud de la colline de Mittelbergheim qui culmine à 320 m, le Zotzenberg se présente sous forme de cuvette. Exposé à l’Est et au Sud, il bénéficie d’un ensoleillement privilégié. Son terroir d’une superficie de 36.45 ha a une géologie complexe : plutôt gréseux sur son versant est, il est nettement calcaire sur son versant ouest, où il n’est pas rare de trouver des ammonites. En général il se compose de marnes et de calcaires jurassiques ainsi que de conglomérats calcaires et marnes de l’Oligocène, formations qui retiennent l’humidité et résistent bien à la sécheresse. Principalement connu autrefois pour son Sylvaner, ce terroir permet au Gewurztraminer, au Riesling et au Tokay Pinot Gris de s’exprimer d’une manière exceptionnelle. Les grands crus du Zotzenberg, de par leur origine marno-calcaire, se distinguent par leur grande finesse et un corps exceptionnel. Ce sont des vins de longue garde. Les vins à appellation d’origine contrôlée “Alsace grand cru suivie du nom de lieudit « Zotzenberg Â» proviennent d’un seul des cépages suivants : riesling B, gewurztraminer Rs, pinotgris G, sylvaner B. [Décret du 24 janvier 2001 relatif à l’appellation d’origine contrôlée « Alsace grand cru Â» ; J.O n° 22 du 26 janvier 2001 page 1389]


Illustrations, photos anciennes

Vue sur le clocher
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Vue sur le clocher

Familles notables

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
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Alfred HILGER 2001 - -
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Les notaires

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Horaires d'ouverture de la mairie

Dépouillements des registres paroissiaux

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Patronymes

Remarques

1871-1918 : Administrée par l'Allemagne arrondissement Kreis Sélestat

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