L’observation des coqs sauvages qui subsistent en Asie
Méridionale montre que les coqs vivent seuls mâles parmi des
groupes de quelques poules. Ces coqs ne tolèrent aucun
concurrent sur leur territoire et si l’un d’eux s’y aventure,
il s’en suit immanquablement un combat mortel. L’intrus vient
avec l’intention de supplanter le mâle en place il vient donc
pour se battre. Le coq agressé sait que son adversaire s’il
était mis en fuite reviendrait plus tard, aussi lorsqu’un
combat s’engage il ne se termine jamais avant la mort. Cette
agressivité du coq s’explique notamment par le fait que
contrairement à beaucoup d’animaux les accouplements de ces
volailles ont lieu toute l’année, sans période de repos. Une
autre caractéristique de ces coqs, est l’intelligence et le
sens tactique dont ils font preuve dans les combats.
Ces coqs dits de Bankiva sont les ancêtres directs de nos coqs
de combats qui ont gardé intacts leurs instincts d’animaux
sauvages là où nos coqs de basse cour ont été dénaturés par
l’homme et pour leur usage.
Nul n’est donc besoin pour les
coqueleux (ou coqueleurs) d’entraîner leurs coqs au combat ni de
les exciter contre leurs adversaires. Le coq se rue tout
naturellement et inévitablement sur ses congénères, c’est sans
doute ce qui explique l’universalité des combats de coqs que
l’on retrouve quasiment à toute époque et en tous lieux. On
affirme souvent que les combats de coq sont arrivés dans notre
région avec l’occupation romaine. Pourtant César lui même
écrivit dans ses commentaires qu’il y avait en Angleterre comme
en Gaule Belgique (c’est à dire chez nous) des coqs avant la
conquête romaine, il précise que ces peuples « les élèvent
pour leur plaisir car ils ne les mangent pas ». On y a
découvert également des restes de coqs aux ergots très
développés.
Peut-être n’avons nous donc pas attendu
la venue des Romains pour organiser des combats de coq mais il
est sûr qu’ils ont développé, encouragé, pourrait-on dire, la
pratique de ce loisir. Ce sont eux également qui ont diffusé
l’ergot artificiel métallique. Les combats de coqs ont depuis
cette époque lointaine connus un succès ininterrompu et même
grandissant jusqu’au XIXème siècle. La facilité avec
laquelle un tel combat s’organise, le coût minime d’un élevage
expliquent la popularité de ce loisir dans les campagnes. Au XIXème
siècle cependant les villages commencent à se dépeupler, les
paysans quittent leurs champs pour les usines et les anciennes
distractions disparaissent. L’Europe entière voit la disparition
progressive des combats de coqs aidée au milieu du XIXème
siècle par des lois interdisant ces joutes dans tous les grands
pays coqueleurs ; c’est vrai pour la Grande Bretagne comme pour
les Pays Bas, la Belgique et aussi la France.
En 1850 la loi Grammont interdit les
combats de coqs, de fait ils n’étaient plus guère pratiqués
qu’en Flandre et ils continuerons à être pratiqués
clandestinement pendant plus d’un siècle. La justice locale
restera durant toute cette période fort tolérante envers les
milliers de coqueleux qui maintinrent la tradition dans notre
province. Une loi du 19 novembre 1963 durcit cependant encore
l’interdiction des combats, elle provoque une telle mobilisation
des Nordistes que le parlement rétablit le 8 juillet 1964
l’autorisation de pratiquer les combats dans les lieux à
tradition locale ininterrompue. Le Général De Gaule lui même
Nordiste aurait pris parti : « puisque l’on mange des coqs,
il faut bien qu’ils meurent d’une façon ou d’une autre ». La
loi demeure cependant très restrictive car elle interdit toute
création de nouveaux gallodrome et même d’une certaine manière
le remplacement d’un gallodrome qui viendrait à fermer.
Aujourd’hui donc les combats ne sont
autorisés qu’en Flandre, dans la région lilloise et régions
voisines.
En Europe, la Flandre n’est accompagnée
que de l’Écosse et de l’Andalousie considérée souvent comme
capitale mondiale des coqueleurs.
Dans le reste du monde cependant on
trouve des foyers actifs de combats de coq tels que l’Asie du
Sud Est, l’Amérique du Sud, le Sud des États Unis, ou les
Antilles (comme en Flandre les combats n’ont jamais cessé en
Guadeloupe et en Martinique malgré les interdictions
officielles) !
Dans certaines régions à grandes
traditions de combats ceux ci se poursuivent clandestinement
ainsi en Angleterre, en Belgique ou Pays Bas. Les coqueleux de
Flandre sont d’ailleurs renforcés par de nombreux amateurs de
Flandre belge qui viennent pratiquer leur loisir favori en
France. On « joue des coqs » plus ou moins
officiellement dans 27 pays du monde.
Comment expliquer le maintien de la
tradition en Flandre ? L’histoire nous révèle que depuis
bien longtemps ce loisir se pratiquait dans nos provinces, de
nombreux peintres flamands ont immortalisé ces scènes de combats
de coqs, ce qui est fort rare par ailleurs, ils montrent la
popularité de ces joutes qui à peut être encore été développée
ou du moins favorisée par les souverains espagnols aux XVIème
et XVIIème siècle. L’Espagne était le pays de
prédilection des combats de coqs.
Le goût des Flamands pour la fête et
l’intense vie communautaire qui se traduisent par la
multiplicité des sociétés (tir à l’arc, fanfares, boules,
coulonneux...) ont contribué à maintenir bien des traditions
dont les combats de coqs.
Enfin en Flandre la campagne a toujours
été très imbriquée à la ville et l’ouvrier des usines ou le
mineur est resté proche de la terre, le coqueleur campagnard a
émigré avec ses coqs en ville.
Le goût pour la fête collective a
développé en Flandre une originalité qui est celle d’un grand
mélange des classes sociales, ouvriers ou bourgeois se
retrouvent ensemble pour pratiquer leurs loisirs favoris.
Aujourd’hui les coqueleurs du Nord sont agriculteurs, ouvriers,
artisans ou commerçants mêlés de cadres et autres professions
libérales. Ce large éventail d’amateur a sûrement aussi
contribué à la pérennité de la tradition puisqu’elle touche un
large échantillon de notre population qui sait se motiver quand
c’est nécessaire. Ainsi en 1963 quand l’interdiction définitive
des combats fut décidée, 100 000 personnes de la région prirent
symboliquement une carte d’adhèrent à la fédération des
coqueleurs, par solidarité.
L’organisation des coqueleux du Nord
fait d’ailleurs l’admiration de tous les amateurs du monde. Une
fédération qui regroupe une très grosse majorité des éleveurs,
possède 4 à 5000 adhérents. Cette fédération très bien
structurée, réglemente précisément les combats, les arbitres
distribuent des sanctions aux contrevenants. Administrée par des
passionnés, dévoués et connaisseurs la fédération est très
respectée et ses conseils ou ses directives sont suivis par
chacun : « la secrétaire générale madame Heurtaux est notre
mère à tous ». La fédération publie un journal mensuel, le
Coq Gaulois édité depuis 70 ans qui informe des calendriers,
commente des combats : « Gauthier Renty X Albert Obigies :
après le contrôle de la balance, le gris d’Albert attaque fort,
blesse le rouge de Gauthier qui avec beaucoup d’origine,
résiste, se relève avec une forte gavure mais doit se rendre
tout à la fin ». « Le petit bleu d’Antoine Bavinchove l’emporte
en un peu plus d’une minute face à William ascq ». « Jean
Paul Bruay X Ebblinghem : beaucoup d’armes de la part
d’Ebblinghem qui l’emporte sûrement ».
Une fédération bien structurée qui
veille sur la tradition et qui maintien aussi l’originalité de
la race des combattants ; « le grand combattant des
Flandres ». Un athlète remarquable, très grand coq qui peut
atteindre 6 kg et plus de 45 cm de hauteur. Il est très
ressemblant par sa silhouette à son ancêtre le Bankiva
ligne de dos inclinée à 22, belle queue
presque horizontale. Son cou, sa tête, son bec sont
particulièrement forts, le dos est très musclé et l’ossature
est, elle aussi impressionnante. Il a des couleurs magnifiques
où dominent le rouge, le noir, le bleu, le blanc ou le moucheté
selon les individus, ce qui permet de les distinguer facilement
au combat et de les nommer selon leur couleur ; le rouge, le
gris…
Les éleveurs de coqs prennent un soin
extraordinaire de leurs protégés qui sont assurément les animaux
de basse cour les plus choyés qui soient.
Les poules à peine moins racées que les
mâles, à peine moins fortes (3 à 4 kg) sont de la veine de ces
nobles qui laissent le soin aux serviteurs d’élever leurs
enfants. Elles ne se soucient guère des 80 œufs qu’elles peuvent
pondre dans l’année. Ce sont des poules domestiques qui seront
leurs couveuses. Les œufs de mars sont préférés, ainsi les
poussins qui naîtront seront adultes en fin d’année et pourront
peut-être participer à la prochaine saison de combats.
Les petits mis en couveuse font l’objet
de soins attentifs puis à partir de quelques mois les jeunes
coqs devenus agressifs sont installés dans des volières
individuelles de 1 à 2 m².
Comme pour les coulonneux, les
coqueleux n’ont de cesse de sélectionner leur élevage pour avoir
des bêtes toujours plus performantes, de savantes généalogies
sont créées pour accumuler les parents de qualité, les
croisements sont effectués au sein du même élevage, avec des
élevages voisins, d’autres coqs de même race. Les Bankivas dont
les géants de Flandres sont les plus beaux représentants se
trouvent également en Espagne, en Angleterre et en Amérique. Ils
ont pour qualités la souplesse et la rapidité mais manquent
d’endurance. Certains éleveurs croisent également leurs coqs
avec les deux autres races de combattants, les asiatiques (maloïdes)
qui sont résistants mais lents, les indonésiens (sumatroïdes)
considérés comme les meilleurs pour leur vivacité et leur
précision mais tellement nerveux que la seule vue d’un autre coq
peut les terrasser d’apoplexie. Certains éleveurs du Nord
réprouvent cependant ces croisements qui dénaturent notre race
traditionnelle. Quelque soit la tactique des éleveurs, ils
gardent jalousement leurs plus beaux rejetons et réfléchissent
bien avant de se séparer d’un de leurs coqs au profit d’un
confrère.
Le jeune coq, une fois encagé est
considéré comme un sportif professionnel, il fera l’objet des
soins les plus attentifs de la part de son maître. Hygiène de la
volière, nourriture choisie même si elle demeure simple,
présence régulière de son maître qui consacre tous ses temps à
ses coqs.Il faut aussi tester les qualités combatives ou plutôt
le goût au combat du jeune coq, on le présente à un congénère
pour voir ses réactions en le tenant d’abord dans les bras puis
pour mieux le tester on le laisse se battre quelques instants.
Batailles vite arrêtées et sans danger car des gants de cuir
sont fixés à l’emplacement des ergots. Chaque fois que le
coqueleur sort le coq de sa cage pour le tester il lui présente
une main ouverte paume au dessus sur laquelle le coq ira se
percher. Bientôt le coq ne se perchera que s’il a envie de
combattre, s’il se sent en forme et prêt psychiquement. Jamais
l’homme ne forcera l’animal à se poser sur sa main. De même
après qu’un coq soit revenu d’un combat, le coqueleux tendra la
main pour inviter le coq à se battre à nouveau, tant qu’il
refuse la paume, on ne le fera pas combattre.
Le coq est également préparé
physiquement pour les futurs combats par quelques petites
ablutions. La crête, les oreillons, les barbillons sont enlevés
car ils sont autant de proie facile pour les adversaires et les
blessures sur ces organes saignent abondamment aveuglant le
combattant. Coupés avec un outil bien tranchant, ils sont
généralement rendus à leur propriétaire qui les mange
goulûment !
L’ergot du coq est lui aussi scié avec
un fil d’acier au raz de la patte, cette opération est indolore.
Un ergot artificiel sera posé pour les combats. Il semble que ce
choix de poser des ergots artificiels ait été fait afin de
diminuer la gravité et la douleur des blessures. L’ergot
artificiel droit et lisse provoque des blessures nettes qui
cicatrisent rapidement contrairement à l’ergot naturel courbe
qui arrache les chairs. De plus l’ergot en acier de taille et de
forme strictement contrôlées rapproche les chances des
combattants qui n’ont pas tous les mêmes ergots naturels.
Ces ergots sont en fait l’unique arme
de combat du coq et toutes les attaques ont pour seul but
d’assener à l’adversaire un coup d’ergot dans un endroit
sensible (tête, poitrine, reins). Il leur est donc toujours
nécessaire de taper avec l’arrière des pattes, leurs tactiques
sont multiples et leurs attaques pleines d’intelligence, elles
occasionnent des bonds impressionnants. Les rythmes des combats
sont cependant immuables. Au début de leur face à face, les coqs
sont si hargneux qu’ils se jettent l’un sur l’autre ne formant
plus qu’une masse de plume dans laquelle seuls les initiés
distingueront des tactiques de combat. Bientôt, cependant, les
coqs se calment et leurs assauts sont plus méthodiques et
réfléchis. En fin de combat, la fatigue, les blessures aidant,
les coqs cherchent le corps à corps, se poussant du poitrail,
cherchant à déséquilibrer l’adversaire.
Une des caractéristiques des coqs, est
leur courage, jamais ils ne renonceront. Un animal même
gravement blessé continue le combat et parfois l’on assiste à
des retournements de situation spectaculaires.
A tout moment du combat, les coqs
peuvent se donner des coups mortels, mais il arrive aussi que
les coqs restent debout jusqu’à la fin.
Au cours d’un combat il n’y a jamais
d’encouragement de la part des spectateurs il n’y en a nul
besoin.
« Mais il faut y voir aussi
l’absence de tout transfert d’agressivité du public sur les
oiseaux de combat… Ils voient avec passion s’affronter ces
oiseaux guerriers sans que jamais cette passion ne prenne un
caractère malsain. Car elle ne procède seulement que de
l’admiration éperdue qu’ils ont pour les coqs, pour leur race,
leur courage, leur habilité et leur endurance ». (Olivier
Danaë- combats de coqs).
Le combat terminé, les coqueleurs
soignent avec habileté leurs coqs qui ont une extraordinaire
faculté de guérison.
En Flandre, les combats sont très
codifiés et prennent l’allure de véritables rites, ils ne se
déroulent bien sûr que dans les gallodromes. Il s’agit de petits
rings de 2 à 3 m de côté, entourés d’un grillage d’un mètres de
hauteur. Autour du ring quelques tribunes accueillent les
spectateurs. Généralement les gallodromes sont des salles
contiguës à un café, pour leur malheur pourrait-on dire car si
le café ne trouve pas de successeur ou si celui ci ne souhaite
plus recevoir de gallodrome, c’est un lieu de combat qui
disparaît définitivement. Il en disparaît ainsi tous les ans et
des plus célèbres. C’est aujourd’hui la principale menace de
disparition de cette tradition millénaire.
Pourtant aujourd’hui encore des
centaines de combats se déroulent à chaque saison qui s’étale de
décembre à juillet. La saison débutant par un grand concours
fédéral le 1er dimanche de juillet. Il n’existe pas
de recensement précis du nombre d’éleveurs car l’affiliation à
la fédération n’est pas systématique mais l’on avance le nombre
de 5000 répartis dans toute la région Nord-Pas de Calais, le
nombre de spectateurs est bien sûr plus élevé.
Chaque gallodrome a un calendrier de
combats ; qui ont lieu principalement le week-end mais aussi en
semaine. La fédération, les associations, les individuels
peuvent organiser concours et championnats.
Les combats sont organisés de manière
très précise. Les coqs sont classés en différentes catégories
selon leur poids qui peut être vérifié avant l’entrée dans le
gallodrome ; nous avons les petits coqs (7 à 8 livres), les
moyens (8 à 9 livres), les ½ lourds (9 à 10 livres) et enfin les
gros de plus de 10 livres.
Avant l’entrée, également, les ergots
sont fixés aux coqs, travail minutieux qui doit être fait à
deux.
Les ergots
métalliques fixés aux pattes des coqs avant les combats doivent
être conformes à des normes très précises sous peine de
sanctions. Ci-contre un appel d’offre lancé par la Fédération
des Coqueleurs du Nord dans la revue « Le Coq Gaulois ».
Ergot artificiel
utilisé dans la région Nord-Pas de Calais
Le coqueleur amène son coq dans l’arène
où il le pose face à l’adversaire, sans le pousser. Le combat
commence alors immédiatement les coqs étant pressés d’en
découdre. La durée du combat est généralement de 6 minutes voire
8 minutes, à la 4ème minute de combat une lampe
s’allume, à la 5ème minute une seconde lampe
indiquant ainsi le temps restant. Le coq debout à la fin du
combat est le vainqueur. Si un coq chute avant la fin, on lui
laisse l’occasion de se relever et reprendre le combat.
Les coqs combattent généralement à deux
(une paire) ; dans un concours plusieurs dizaines de paires
peuvent se succéder. Le coqueleur verse un droit à combattre,
une mise de l’ordre de 15-20 euros (100-130 F), le gagnant
récupérant les deux mises ainsi qu’une petite somme
supplémentaire donnée par l’organisateur. Ce qui s’annonce par
exemple 19x45 (19 euros misés pour 45 euros gagnés). Le
coqueleur paiera également comme les spectateurs un droit
d’entrée d’environ 3 euros.
Chaque coqueleur amène généralement au
combat un ou deux coqs. Un coq ne combat guère plus de deux ou
trois fois dans la saison. Les meilleurs devenant ensuite
reproducteurs. Les élevages comprennent généralement quelques
dizaines de coqs, parfois plus de 100. On peut imaginer le
travail, les locaux et l’argent que représente un tel élevage,
il faut bien sûr de la place pour que tout ce petit monde puisse
vivre normalement et une simple déclaration en mairie doit être
faite avant l’implantation d’un élevage.
L’élevage des coqs est une affaire de
famille, davantage une passion d’hommes mais les femmes sont
loin d’en être exclues. Le virus se transmet de générations en
générations, de père en fils, d’oncle à neveu. Les coqueleux
forment une grande famille où tout le monde se connaît mais
encore relativement fermée, ce qui ne contribue malheureusement
pas à son extension. Chaque coqueleux à son nom d’éleveur
généralement, son prénom accolé au nom de sa commune ; Claude
Bavinchove, Paul Eecke… Un siècle de clandestinité, les
critiques dont ce loisir est encore en but, incitent à un repli
sur soi, pourtant un club des combattants du Nord fait
résolument la promotion de ces coqs et de ce loisir.
Comprendre et apprécier ce qui se passe
au gallodrome demande également une initiation ou du moins une
habitude certaine pour saisir l’art des combattants et leurs
prouesses. Comme il est bien difficile de comprendre les gestes
et mots des spectateurs, également parieurs. Paris de gré à gré
tout au long du combat qui augmentent d’autant sa saveur.
Loyalisme et confiance réciproques sont
toujours présents dans le monde des coqueleux et si la
fédération n’intervient pas dans le domaine des paris qui sont
toujours une affaire d’homme à homme, elle veille jalousement à
la correction des combats, juge leur déroulement de manière
impartiale, distribue amendes voir exclusion lors des
irrégularités.
Des règlements détaillés et toujours en
évolution essayent de prévoir toutes les situations et la
fédération s’attache à une éthique , elle prévoie par exemple
une exclusion définitive : « pour qui se rendrait coupable de
brutalité envers leurs bêtes ».
De fait les coqueleux ont énormément
d’amour pour leurs bêtes qu’ils admirent avec raison. Ils
maintiennent un patrimoine génétique remarquable étudié et
reconnu notamment depuis une douzaine d’années par les travaux
d’un ingénieur de l’INRA de Jouy en Josas, Monsieur Coquerelle,
préservent une tradition millénaire avec ses savoir faire et ses
rites. Ils participent à conserver la richesse du patrimoine et
des traditions des Flandres. Il est aujourd’hui indispensable
que tous ces passionnés fassent partager leur passion pour la
préserver, qu’ils nous persuadent qu’il n’y a là aucune
sauvagerie. Les combats sont dans la nature de ces coqs racés et
l’homme n’interfère pas, pas de triche comme dans la chasse à
cour où l’animal est traqué jusqu’à la mort par épuisement ou
dans la corrida où l’animal est le jouet de l’homme. |