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Orthographe

Nous ne nous rendons pas toujours compte que l'orthographe évolue, que nous lisons Racine, Rousseau, Voltaire, Hugo et même Camus ou Malraux dans une orthographe qui a été modernisée au fur et à mesure des éditions. Lire Montaigne dans une édition originale demande une initiation. Les textes actuels des pièces de Molière comportent une moyenne de cent différences par page si on les compare aux textes originaux.

Ce n'est qu'au cours du XVIIIe siècle qu'on a commencé à se soucier vraiment d'orthographe. Avant, le concept de "faute" n'existait pas réellement. Ce sont les imprimeurs qui ont inventé des règles et des normes (en introduisant les accents, par exemple) car ils en avaient besoin pour exercer leur métier efficacement, mais les auteurs n'y prêtaient pas toujours attention.

Vers 1740 encore, le Maréchal de Saxe, pressenti pour faire partie de l'Académie française, pouvait écrire sans se ridiculiser : "ils veule me fere de la Cadémie, cela miret comme une bague a un cha". Depuis, l'orthographe a connu une réforme en moyenne tous les trente ans. En 1740, six mille mots (soit un tiers des mots de l'époque) furent modifiés. La réforme de 1835 toucha près d'un mot sur quatre en remplaçant -oi par -ai notamment dans les imparfaits et les conditionnels, pour être plus proche de la prononciation.

Le XXe siècle vit naître de nombreuses propositions de simplification, parfois extrêmes (l'orthographe phonétique), mais souvent intéressantes (l'abandon de consonnes doubles ou de lettres grecques). Elles avortèrent lamentablement. La dernière tentative, mise en route par un comité d'experts surpervisé par le Conseil supérieur de la langue française de France, a abouti, en décembre 1990, à la publication d'une série de recommandations orthographiques touchant principalement les accents, le tréma, le pluriel des noms composés et étrangers, et quelques "mises en ordre" réclamées depuis longtemps dans des séries de mots (comme bonhomme, bonhommie ou imbécile, imbécilité). Ces propositions visent surtout à redresser certaines anomalies et à mettre un peu d'ordre là où régnait le désordre ou l'arbitraire. Ainsi, nénufar, mot d'origine arabe, n'avait perdu son -f - au profit de -ph - que suite à une erreur concernant son étymologie, et le mot évènement a bien le droit de récupérer son -è - car il avait tout simplement été oublié lors de la mise en ordre des accents effectuées par l'Académie au XIXe siècle. Ces recommandations ont été approuvées par l'Académie française et diffusées depuis dans la plupart des dictionnaires. L'usage décidera !

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Page mise à jour le Lun 19 Mai 1997