Ferrara : l'avocat Achoui accablé par son ex-femme

Créé le 27/11/08 - Dernière mise à jour à 8h51
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Karim Achoui, accusé de complicité dans l'évasion d'Antonio Ferrara en 2003, a été malmené mercredi par son ex-femme. Cette dernière a affirmé que l'avocat parisien, souvent considéré trop proche de ses clients, était "capable de tout". Après ce témoignage sans complaisance, Karim Achoui doit s'expliquer ce jeudi sur son rôle éventuel dans l'évasion de son ancien client. La justice le soupçonne d'avoir donné le top départ la veille de l'opération.

Karim Achoui

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"Aujourd'hui, avec le recul, parce que je le connais mieux, oui il est capable de participer à une évasion. Maintenant, a-t-il participé ce jour-là ? Je ne sais pas (...) Pour moi il ne savait pas que Ferrara allait s'évader". Depuis début octobre, la cour d'assises de Paris juge 21 hommes suspectés d'avoir participé à la spectaculaire évasion du braqueur italien de la maison d'arrêt de Fresnes, dans le Val-de-Marne, en mars 2003. Mercredi, l'avocat parisien Karim Achoui, accusé de complicité, a été malmené par son ex-femme.

Le 12 mars 2003, Me Achoui, à l'époque avocat d'Antonio Ferrara, est rentré le soir à la maison "tendu", "énervé", raconte Yacout ex-Achoui devant la cour. Surtout, poursuit cette esthéticienne de 34 ans, "il a enlevé certains documents de la maison, des factures de mobilier payées en liquide, des statuettes... J'ai supposé que c'était peut-être pas légal, pas honnête". Ce soir-là, l'avocat aurait aussi prévenu que le couple risquait d'être mis sur écoute et perquisitionné. A par la Brigade de répression du banditisme (BRB) en janvier 2006, celle qui est alors en plein divorce d'avec le père de son fils - "une vraie guerre", dit-elle - ponctue son récit de la soirée du 12 mars de commentaires cinglants, du type "pour son ego et pour l'argent Karim est capable de tout". "Je ne dis pas qu'il est allé devant la prison avec des mitraillettes, il a pu éventuellement y participer", nuance-t-elle.

Sous le feu des questions, Yacout indique avoir recensé "21 procédures" en justice depuis trois ans entre elle et son ex-mari, mêlé à plusieurs affaires d'escroquerie dont l'une, liée au commerce de chaussures qu'il a ouvert au nom de son ex-épouse à Neuilly, dans les Hauts-de-Seine, lui a valu condamnation en 2007. L'ambiance est telle entre eux deux que la présidente veut remettre en perspective le témoignage. "Est-ce qu'on n'est pas là dans le règlement de comptes post-divorce ?", demande-t-elle. "Je ne suis absolument pas là pour lui nuire, contrairement à ce qu'il a fait avec moi, car je nuirais à mon fils. C'est un très mauvais mari mais un excellent papa!", répond Yacout.

Dans le dossier de l'évasion, il est reproché à Me Achoui d'avoir donné le "top départ" en organisant un parloir le 10 mars à l'issue duquel Ferrara allait refuser la fouille réglementaire et être conduit au quartier disciplinaire, dans une cellule plus facilement accessible depuis l'extérieur. Mis en examen fin 2005, l'avocat parisien s'est toujours dit innocent, estimant que son implication relevait d'une vengeance de la BRB qui lui ferait payer des années d'activité d'avocat au service des voyous. L'avocat a été victime d'une tentative d'assassinat en juin 2007, qu'il a aussi imputée à un "complot policier". Pourtant c'est plutôt avec des clients qu'il avait "beaucoup de problèmes", fait remarquer son ex-femme pour satisfaire la curiosité de l'avocat général. "Il y avait beaucoup de clients mécontents".


 
 
 
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