Emile Muselier
Emile Muselier est né
le 17 avril 1882 à Marseille, où son père
est inspecteur des Postes.
Il entre à l'Ecole navale
de Brest en 1899 et en sort dans la même promotion que
Darlan.
Le 5 octobre 1902 il est nommé
aspirant de première classe.
Dès mars 1903 il fait
sa première campagne en Extrême-Orient, et est
promu enseigne de vaisseau en 1904.
De novembre 1906 à mars
1907, il est élève canonnier sur le croiseur
la Couronne, puis, en 1909 il est affecté à
des services à terre, notamment à Toulon.
En janvier 1911 il est instructeur
des apprentis canonniers sur le vaisseau école Tourville.
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Emile Muselier
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Il est lieutenant de vaisseau en janvier 1912. En mars 1912 il embarque sur le Edgar Quinet et, en mai 1914, sur ce même bâtiment, il appartient à l'escadre internationale chargée du maintien de l'ordre en Adriatique. Il est envoyé en Albanie pour
défendre le Prince Guillaume de Wied, roi d'Albanie.
De retour, après trois mois
passés à Toulon, il repart en Adriatique pour combattre
la flotte autrichienne.
En mars 1915 il est rapatrié
sanitaire en France et demeure en convalescence à Pouilly-en-Auxois,
mais dès le mois de mai il est volontaire pour rejoindre
la brigade des fusiliers marins en Belgique et se bat sur l'Yser.
En août 1916, il est affecté
au Ministère des Inventions, où il est président
de la section Marine.
En avril 1918 il obtient son premier
commandement véritable, sur l'aviso Scape, et est
promu capitaine de corvette au mois de juillet de cette même
année.
Pendant le mois de mars 1919 il défend
le port de Marioupov, en mer d'Azov, contre les Bolcheviks et il
est, en 1922, promu capitaine de frégate.
En décembre 1925 il obtient
le commandement de l'Ouragan, un torpilleur.
Au mois de juillet 1926 il est nommé capitaine de vaisseau et commande successivement le cuirassé
Ernest Renan en 1927, le Voltaire en 1930 et le Bretagne
en 1931.
En 1933 le contre-amiral Muselier
devient Major Général du port de Sidi-Abdalah en Tunisie.
Là il crée des uvres sociales comme "La
Mie de Pain ".
D'août 1938 à décembre
1939 il assure à Marseille le commandement de la Marine et
du secteur de défense de la ville, situation difficile car
l'énorme trafic commercial du grand port relève de
sa compétence.
Après avoir été
promu, par l'amiral Darlan, vice-amiral, le 10 octobre 1939, il
est mis à la retraite le 21 novembre, par ce même Darlan,
à la suite d'accusations calomnieuses portées contre
lui.
En retraite il n'en est pas moins
actif : il est, de décembre à mars 1939, au Levant
pour une mission d'information, puis de mars à juin 1940,
il travaille comme ingénieur adjoint aux établissements
Hammelle, une société industrielle réquisitionnée
par le Ministère de l'Air et de l'armement. Il est ensuite
chargé de la destruction de matériels qui ne doivent
pas tomber dans les mains de l'ennemi.
Le 14 juin 1940 les Allemands entrent
dans Paris. Il gagne Marseille en 9 jours ralliant des troupes sur
son chemin. Là, il embarque à bord du charbonnier
anglais Cydonia en direction de Gibraltar, et lui fait traverser
les champs de mines qu'il a lui-même fait poser. De là,
il gagne Londres en hydravion. Il rallie à sa cause le chalutier
Président Houduce, le cargo Rhin, l'Anadyr,
des avions et des aviateurs.
C'est au soir du 30 juin 1940 que
l'amiral Muselier entre en contact pour la première fois
avec le général de
Gaulle, qui le nomme "au commandement des forces maritimes
françaises restées libres quelles qu'elles soient
et quel que soit l'endroit où elles se trouvent " et
à celui, provisoire, des forces aériennes, le 1er
juillet 1940.
Le même jour, l'amiral Muselier
rédige son propre appel, adressé aux marins et aux
aviateurs. C'est lui qui, le 3 juillet, choisit comme emblème
la Croix de Lorraine, en souvenir de son père d'origine Lorraine.
Il forme ensuite un embryon d'Etat-major
avec le capitaine de vaisseau Thierry d'Argenlieu
et l'enseigne de vaisseau Voisin.
Le 4 septembre 1940 l'amiral Muselier
s'envole pour Alexandrie afin de se rendre compte de la possibilité
d'un coup d'état en Syrie.
Il est condamné, le 23 octobre
1940, par le Tribunal Maritime de Toulon, à la peine de mort
et à la confiscation de ses biens.
Le 2 janvier 1941, alors qu'il rentre à son domicile londonien, l'amiral est appréhendé
par des inspecteurs de Scotland Yard. Il se met en tenue civile
ne voulant pas "ni pour lui, ni pour l'honneur anglais qu'un
amiral français en tenue militaire soit vu entre deux policiers
".Sans être interrogé, il est conduit à
la prison de Pentonville puis transféré à la
prison de Brixton.
Le général de Gaulle
est placé devant des lettres qui accablent l'amiral : il
aurait communiqué à Vichy les plans de l'opération
de Dakar, se serait, moyennant finances, attaché à
faire obstacle au recrutement des marins pour la France Libre, et
se préparerait à livrer à Vichy le sous-marin Surcouf. Ces documents sont des faux et, le 10 janvier 1941,
l'amiral est libéré sur les instances du général
de Gaulle, avec les excuses du gouvernement britannique.
Le 2 février 1941 l'amiral
Muselier est déchu de la nationalité française
par le Gouvernement de Vichy.
A la création du Comité
national, il est nommé Commissaire national à la Marine
et à l'Air.
Le 24 novembre 1941 il part de Greenock,
en Ecosse, et arrive à Hvalfjord, en Islande, quatre jours
plus tard, à bord du Lobélia. Il appareille
ensuite à bord du Mimosa en direction de Reykjavik,
puis de Terre Neuve, en vue du ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le 18 décembre le général de Gaulle intime
l'ordre à l'amiral Muselier de rallier Saint-Pierre-et-Miquelon,
ce qui est fait avec un franc succès, après un plébiscite
le 24 décembre 1941.
Il rentre à Londres le 28 février
1942 et démissionne de son poste de Commissaire, suite au
manquement, forcé, à sa parole envers les Etats Unis
de ne pas intervenir dans ces territoires. Il souhaite toutefois
conserver le commandement des FNFL ce que refuse le général
de Gaulle.
Sa démission est acceptée
le 4 mars 1942.
Le 6 mai 1943 l'amiral Muselier arrive à Alger.
Le 1er juin le général
de Gaulle le nomme préfet de police d'Alger, il refuse le
poste et accepte celui d'adjoint du commandant en chef civil et
militaire de la ville, le général Giraud.
Entre 1944 et 1945 l'amiral Muselier
témoigne dans plusieurs procès de collaborateurs.
En septembre 1944 le général
de Gaulle le nomme Chef de la délégation navale aux
Affaires allemandes.
En 1946 il est mis à la retraite.
Aux élections législatives
de cette même année il se présente dans le second
secteur de Paris, comme vice-président du Rassemblement des
Gauches, c'est un échec et l'amiral se retire de la vie publique.
Il est ensuite, jusqu'en 1960, ingénieur
conseil à la maison Laignel.
Il s'occupe également d'organisations
d'anciens combattants, d'anciens fusiliers marins de la première
guerre mondiale.
Président d'honneur de l'Union
Franco Belge des Combattants de l'Yser et des Flandres, et Président
de l'Association Nationale d'Entraide à la Vieillesse.
L'Amiral Muselier est décédé
le 2 novembre 1965, à l'hôpital maritime de Toulon.
Il est inhumé au cimetière Saint Pierre, à Marseille.
Grand Officier de la Légion d'Honneur.
Compagnon de la Libération - décret du 1er
août 1941
Croix de Guerre 1914-1918
Croix de Guerre 1939-1945
Croix de Guerre des TOE
Médaille du Combattant Volontaire
Chevalier de l'Ordre du Bain (GB)
Commandeur de l'Ordre de Léopold de Belgique
Officier du sauveur de Grèce
Chevaliers de Saints Maurice et Lazare
Commandeur de sainte Anne de Russie
Mérite Militaire Italien
Commandeur de l'Ordre Royal du Cambodge
Officier du Trésor Sacré (Japon)
Grand Cordon du Nicham Iftikhar
Principales publications :
Marine
et Résistance, Paris 1945
De Gaulle contre le Gaullisme,
Paris 1946
Dernière mise à jour : le 4 septembre
2006
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