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Les
trois clivages |
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le clivage
philosophique |
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Il oppose les
défenseurs de la laïcité aux partisans d'une société
dominée par l'église. Il est au cur de l'affrontement
entre l'enseignement libre et officiel. En 1958, le pacte scolaire
l'estompe.
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le clivage socio-économique |
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Il oppose la bourgeoisie profitant de la croissance économique
aux travailleurs dont les conditions de vie sont, au 19ème
siècle, parmi les plus mauvaises d'Europe. Il explique le
succès du Parti Ouvrier belge.
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le clivage linguistique |
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Le français
étant la langue dominante en Belgique, des Flamands s'y opposent.
Ils obtiennent, dans les années 1870, les premières
lois linguistiques. Dans la seconde moitié du XXème
siècle, ce clivage, devenu communautaire, recoupe les deux
autres et oppose Flamands et Francophones de manière plus générale. |
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les trois clivages
/ la ligne du temps / les
mouvements / top |
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La
ligne du temps |
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1830 |
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le 4 octobre 1830, la Belgique proclame son Indépendance
en se détachant du Royaume des Pays-Bas.
Elle adopte une Constitution libérale qui proclame les droits
et libertés individuels, instaure une monarchie parlementaire
et un Etat unitaire. Le droit de vote n'est accordé qu'aux
personnes qui paient un certain montant d'impôt (le cens),
soit 1% dela population.
La bourgeoisie francophone qui domine le nouvel Etat tire grand
profit de ses avantages naturels (charbon), géographiques
(position centrale en Europe) et politiques (le Gouvernement soutient
l'industrie). La Belgique connaît un spectaculaire développement.
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1831 |
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1831 |
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7 février : adoption de la Constitution.
21 juillet : prestation de serment de Léopold Ier.
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1863 |
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Première
prestation de serment d'un député en néerlandais.
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1873 |
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Première loi linguistique
:
la procédure pénale doit se dérouler en néerlandais
dans les provinces flamandes. |
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1878 |
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Loi garantissant le bilinguisme
de l'administration en Flandre. |
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1879-
1884 |
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Première guerre scolaire
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1894 |
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1885 |
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Création
du Parti ouvrier belge (futur Parti socialiste).
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1894 |
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Vote plural
Premières élections au suffrage universel masculin
tempéré par le Vote plural. Certains électeurs
disposent d'un maximum de trois voix en fonction de leur situation
familiale, financière et de leur niveau d'études.
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1898 |
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Loi d'égalité entre langues française et néerlandaise.
Promulgation des lois dans les deux langues qui acquièrent
la même valeur juridique.
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1899 |
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La représentation proportionnelle
remplace le scrutin majoritaire.
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1912 |
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1912 |
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Lettre au roi sur la séparation
de la Wallonie et de la Flandre de Jules Destrée
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1914-
1918 |
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Première guerre mondiale
qui divise le mouvement flamand
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1919 |
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Suffrage universel masculin
pur et simple
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1926 |
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Naissance du Vlaams Ekonomisch
Verbond qui regroupe les patrons flamands
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1930 |
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Flamandisation de l'université
de Gand.
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1932 |
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Lois linguistiques : l'administration
et l'enseignement seront unilingues en Flandre et en Wallonie, bilingue
à Bruxelles. Les communes où la minorité linguistique
dépasse 30% passent sous statut bilingue
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1936 |
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1936 |
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Percée du parti nationaliste Vlaamsch Nationaal Verbond
(VNV).
Le parti catholique s'organise en deux ailes linguistiques.
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1940-
1944 |
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Occupation allemande de la
Belgique
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1945 |
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Congrès national Wallon
à Liège.
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1949 |
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1949 |
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Les femmes votent aux élections
législatives.
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1958 |
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Le Pacte scolaire met fin
à la 2ème guerre scolaire.
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1960 |
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L'I.N.R. se divise en R.T.B.
et B.R.T.
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1960-
1961 |
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Décembre 60 à
janvier 61 : grandes grèves contre la loi unique dans la partie
wallonne du pays.
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1962 |
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1962 |
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Fixation définitive
de
la frontière linguistique. La commune de Fourons passe
en Flandre et la commune de Comines en Wallonie
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1963 |
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Loi sur l'emploi des langues
en matières administratives. La Belgique est divisée
en quatre régions linguistiques.
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1964 |
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Fondation du Front Démocratique
des Francophones (F.D.F.)
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1968 |
1970 |
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1968 |
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"Walen buiten": revendications flamandes pour scinder
l'Université de Louvain.
Scission du parti catholique en P.S.C./C.V.P.
Naissance du Rassemblement wallon (R.W.)
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1970 |
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Première étape de la réforme de l'état
:
les fondations du fédéralisme
Trois communautés culturelles (néerlandaise, française
et allemande) et trois régions (flamande, wallonne et bruxelloise)
sont créées. Des mécanismes
de protection des minorités sont également prévus
: pour les Francophones au niveau fédéral et, parallèlement,
pour les Flamands au niveau bruxellois. Seule, la communautarisation
sera suivie d'effets au cours des années septante.
" L'Etat unitaire est dépassé par les faits.
Les communautés et les régions doivent prendre leur
place dans des structures rénovées mieux adaptées
aux situations spécifiques du pays ".
Prononcé par Gaston EYSKENS, Premier Ministre, à la
Chambre des représentants le 18 février 1970.
A partir de 1970, la Belgique se transforme progressivement en
un Etat fédéral.
Cette transformation se fonde sur deux logiques d'organisation parallèles
: la logique communautaire et la logique régionale. Deux
types d'institutions se superposent en exerçant sur des territoires
presque identiques des compétences dans des domaines différents.
Les communautés sont créées pour répondre
à la demande d'autonomie culturelle formulée par la
Flandre. Les régions sont créées afin de rencontrer
la revendication d'origine wallonne de maîtriser les leviers
de la politique économique. Le fédéralisme
asymétrique : communautaire au Nord et régional au
Sud.
Ces deux logiques coexistent au sein de l'Etat belge sans que l'une
soit privilégiée par rapport à l'autre, malgré
un débat constant sur le poids respectif qu'il convient de
leur donner.
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1972 |
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1971 |
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Installation des Conseils
des communautés culturelles néerlandaise et française
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1972 |
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Scission du parti libéral
en P.L.P./P.V.V.
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1973 |
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Installation du Conseil de
la Communauté culturelle allemande
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1974 |
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Loi sur la régionalisation
préparatoire
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1977 |
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1977-
1978 |
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Chute du gouvernement Tindemans
incapable d'appliquer le Pacte d'Egmont-Stuyvenberg sur la réforme
de l'état
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1978 |
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Scission du parti socialiste
en P.S.B./B.S.P.
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1980 |
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Deuxième étape de la réforme de l'état
:
la régionalisation
Les régions wallonne et flamande se mettent en place dix
ans après leur création. Bruxelles reste " au
frigo " faute d'accord sur son statut. Les compétences
des communautés sont élargies à des matières
sociales dites " personnalisables " parce que leur mise
en uvre implique un contact avec les personnes. Pour cette
raison, on ne qualifie plus les communautés de " culturelles
".
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1984 |
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1984 |
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Installation de la Cour d'arbitrage
chargée de trancher les conflits de compétence entre
le pouvoir fédéral, les communautés et les
régions.
Installation de la Communauté germanophone
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1986 |
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Annulation par le Conseil
d'Etat de la nomination du bourgmestre de Fourons José
Happart
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1988 |
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1988-
1989 |
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Troisième étape de la réforme de l'état
:
l'approfondissement de la communautarisation et de la régionalisation
L'enseignement est transféré aux communautés
et les compétences
régionales s'élargissent aux travaux publics et
aux transports. Le système de financement
est profondément remanié afin de rendre communautés
et régions plus responsables. Flamands et Francophones s'accordent
pour organiser la Région de Bruxelles-Capitale (avec neuf
années de retard sur les deux autres régions). Une
loi dite de " pacification communautaire " définissant
les connaissances linguistiques exigées des élus locaux
est adoptée pour régler l'affaire Happart.
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1989 |
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1989 |
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Mise en place de la Région
de Bruxelles-Capitale
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1992-
1993 |
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Accords de la St-Michel sur
la poursuite de la réforme de l'Etat
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1993 |
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1993 |
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Quatrième étape de la réforme de l'état
:
l'accomplissement du fédéralisme
La Constitution proclame officiellement que la Belgique est un état
fédéral. Les Parlements
communautaires et régionaux ne sont plus composés
de parlementaires fédéraux, mais de personnes élues
directement au départ des régions linguistiques. Le
Sénat est transformé en assemblée censée
représenter les communautés et régions. De
nouvelles compétences sont à nouveau octroyées
aux communautés et régions qui interviennent désormais
dans les relations
internationales. La Communauté française transfère
certaines de ses compétences à la Région wallonne
et, pour ce qui concerne Bruxelles, à la Commission communautaire
française.
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1995 |
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Premières élections
directes des parlements régionaux
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1999 |
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Elections législatives,
régionales et européennes en juin
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les trois clivages
/ la ligne du temps / les
mouvements / top |
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Les
mouvements |
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Le mouvement flamand
Origine
Dès le milieu du 19ème siècle, des intellectuels
flamands dénoncent la domination du français dans le nouvel
état belge. Il faut attendre les années 1870 pour que les
premières lois linguistiques permettent en Flandre l'usage du néerlandais
dans la justice, l'administration et l'enseignement secondaire. En 1894,
le suffrage universel plural renforce le poids politique du mouvement
flamand qui ajoute à son programme linguistique et culturel des
revendications économiques et sociales.
Impact des deux guerres mondiales
La majorité du mouvement flamand privilégie en 14-18 la
défense du territoire, mais des " activistes " profitent
de l'occupation pour obtenir des Allemands ce que les autorités
belges leur ont refusé (la mise en place d'un Conseil des Flandres
et la flamandisation de l'Université de Gand). Dans les tranchées
de l'Yser, le Frontbeweging, développe des idées flamingantes.
Il donne naissance au premier parti nationaliste flamand, le Frontpartij
qui est éclipsé durant les années 30 par le Vlaamsch
Nationaal Verbond (V.N.V.), nouveau parti attiré par le fascisme
et qui collabore durant la Seconde Guerre mondiale.
Développement
L'instauration en 1919 du suffrage universel masculin renforce le poids
du mouvement flamand et favorise le vote de lois qui conduisent en 1932
à l'unilinguisme en Wallonie et en Flandre, avec la possibilité
pour les communes proches de la frontière linguistique de devenir
bilingues si une minorité linguistique de 30% apparaît. Durant
l'après-guerre, le combat contre l'expansion du français
(la " tâche d'huile ") dans la périphérie
de Bruxelles entraîne une nouvelle percée politique du mouvement
flamand avec la fondation en 1954 de la Volksunie (V.U) et la fixation
définitive de la frontière linguistique en 1962. Une Communauté
a été mise en place pour la Flandre en 1971.
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Le mouvement wallon
Origine
Le mouvement wallon est plus tardif et moins puissant que le mouvement
flamand. Il trouve son origine dans l'opposition à l'usage du néerlandais
en Flandre et à Bruxelles. Les premières associations wallonnes
voient le jour à Bruxelles, Anvers et Gand à partir de 1884.
La lettre au roi
En 1912, l'homme politique socialiste Jules Destrée écrit
au Roi : " Il y a, en Belgique, des Wallons et des Flamands, il n'y
a pas de Belges ". Il manifeste son mécontentement suite à
l'échec électoral du cartel socialiste-libéral battu
par le vote massif de la Flandre en faveur du parti catholique. Cette
prise de position mène à la création de l'Assemblée
wallonne, sorte de parlement informel. En octobre 1945, un " congrès
national wallon " se réunit et se prononce à la quasi-unanimité
pour un régime fédéral en Belgique.
Développement
L'opposition à la Flandre se renforce avec la question royale
et le déclin économique wallon entamé dès
l'Entre-deux-guerres. La Wallonie s'estime défavorisée dans
un état dominé par les Flamands. A l'occasion des grandes
grèves de l'hiver 1960-61 contre la " loi unique ", le
syndicaliste wallon André Renard défend la fédéralisation
du pays comme remède au déclin de la région. Ces
idées débouchent en 1968 sur la création du Rassemblement
wallon (RW) qui regroupe les partisans de la fédéralisation
du pays. La Région wallonne a été installée
en 1980.
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Le mouvement bruxellois
Origine
Les lois linguistiques de 1932 assurent un certain bilinguisme à
Bruxelles. Du côté flamand on estime que ces lois furent
contournées et peu appliquées à Bruxelles. Deux marches
flamandes sont organisées en octobre 1961 et 1962 (pour faire pression
sur le Parlement qui examine la réforme de la législation
linguistique). Elles provoquent un puissant sentiment francophone dans
une partie de la population. La nouvelle loi linguistique de 1963 impose
le bilinguisme aux services de l'administration et la parité linguistique
pour les hauts fonctionnaires. Elle mécontente un personnel majoritairement
francophone.
Le Front Démocratique des Francophones (F.D.F.)
Ce parti politique né en 1964 revendique l'abrogation des lois
linguistiques de 1963 et un référendum sur l'étendue
et le statut de la région bruxelloise. Après d'importants
succès électoraux et sa participation au gouvernement durant
les années 1970, il perd de son influence avant de former en 1993
avec le PRL une fédération devenue la première force
politique à Bruxelles.
La régionalisation
Un accord est conclu avec les Flamands en 1989 : Bruxelles devient (avec
neuf années de retard sur la Wallonie et la Flandre) une entité
fédérée dont le territoire est formé des 19
communes de l'agglomération.
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Les germanophones
Le Traité de Versailles
Après la guerre 14-18, le traité de Versailles annexe à
la Belgique les cantons allemands d'Eupen, Malmédy, Saint-Vith
et la commune de Moresnet. L'allemand est progressivement utilisé
dans l'administration et la justice à partir de 1925. Un territoire
est défini pour la langue allemande en 1963.
La Communauté germanophone
L'intégration des germanophones à la Belgique s'améliore
progressivement après la deuxième guerre mondiale. Une autonomie
leur est accordée en 1973 avec l'installation de la Communauté
culturelle allemande qui devient la Communauté germanophone en
1984.
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