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Amin Maalouf
Au confluent des appartenances

Écrivain d’origine libanaise et de langue française, Amin Maalouf est un habile conteur dont l’œuvre, forte et dense, contribue à tendre des passerelles entre l’Occident et le monde arabe, entre le passé et le présent, entre le réel et l’imaginaire. Depuis toujours marqué par une condition de minoritaire, l’homme aux appartenances multiples revendique la possibilité d’un monde pluraliste et multiculturel. À la fois timide et courtois, l’écrivain est aussi un érudit qui entretient une vive passion pour l’histoire, qu’il réécrit à sa façon pour en tirer des mythes positifs.

Amin Maalouf voit le jour le 25 février 1949, au Liban, et passe une partie de son enfance dans le quartier cosmopolite de Ras-Beyrouth. À l’image de ce quartier qui lui laisse une impression durable, la mixité culturelle et religieuse qui façonne la cellule familiale des Maalouf est riche et porteuse.

Très tôt, le jeune Maalouf choisit le journalisme, suivant en cela la voie tracée par son père. Dès 1971, il est engagé par le journal An-Nahar, pour lequel il couvre d’importants conflits internationaux. Bien qu’il maîtrise l’anglais et le français, c’est en arabe que le jeune rend d’abord compte du monde. C’est au retour d’une de ses affectations - où il couvre la chute de Saigon - que la vie d’Amin Maalouf bascule.

En effet, le 13 avril 1975, les premiers affrontements de ce qui allait devenir une guerre civile éclatent sous la fenêtre de son appartement en banlieue de Beyrouth. Un autobus est pris dans une embuscade, des coups de feu sont tirés, des corps sont retrouvés gisant sur le sol... La guerre du Liban vient d’éclater. Commence alors pour les Maalouf une succession de déménagements, qui les conduiront bientôt à l’exil.

Refusant de prendre parti dans ce conflit qu’il sait devoir perdurer, ne pouvant pas, non plus, continuer à exercer son métier, Amin Maalouf se résigne à quitter définitivement le Liban. Le 16 juin 1976, il s’embarque donc sur un bateau qui le mène à Paris, où femme et enfants viendront ensuite le rejoindre. Il travaille un temps comme journaliste à la revue Jeune Afrique, avant de rédiger son premier essai, Les croisades vues par les Arabes. Complexe somme d’érudition qui est aussi au fondement de toute son œuvre, l’essai propose une relecture de l’histoire des croisades et réfute le choc des civilisations.

C’est au moment d’écrire Léon l’Africain, sa toute première fiction, qu’Amin Maalouf se découvre une vibrante passion pour l’écriture et décide de s’y consacrer entièrement. Ce glissement du journalisme à la création littéraire coïncide aussi avec la décision d’écrire en français. Le roman, publié en 1986, est un grand succès. Les titres s’enchaînent alors, avant que l’auteur ne revienne à l’essai avec Les identités meurtrières, livre phare qui pourfend les crispations identitaires et propose plutôt de cumuler des appartenances. À l’image de ce personnage de Léon l’Africain, en qui Amin Maalouf trouve une figure cosmopolite et pluraliste qui incarne son idéal.

En 1993, Amin Maalouf revisite par ses origines libanaises et fait cette fois paraître Le rocher de Tanios, roman exceptionnel tournant autour du thème de l’exil, et qui vaut à son auteur le prix Goncourt. Après plus d’une dizaine de titres à son actif, l’écrivain se tourne désormais vers l’écriture de livrets d’opéra.

Amin Maalouf consacre sa vie à bâtir un pont entre les deux rives de la Méditerranée et rêve de voir dialoguer des civilisations qui, jusque-là, se sont cantonnées dans un refus réciproque d’ouverture à l’autre. Le parcours que trace son œuvre, qui est aussi celle d’un passeur, cherche sans relâche cette voie de la réconciliation. Elle est toute entière tendue par cet espoir.

Pour en savoir plus sur Amin Maalouf et son oeuvre

À consulter: L'interview :
Liens externes :

Amin Maalouf
Site officiel de l’écrivain