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Marek Halter
Un fabuleux personnage

Peintre et écrivain de renom, Marek Halter revêt également les habits de l’intellectuel engagé. Homme de gauche, il semble prendre part à tout combat portant sur la défense des droits de l’homme. En sa qualité de créateur littéraire, Marek Halter s’inspire d’une histoire personnelle riche ou relit à sa façon divers récits fondateurs, comme la Bible. Dans les deux cas, il applique une licence poétique qui l’amène à enjoliver, retoucher, extrapoler. Sa touche distinctive transforme en or les matériaux manipulés.

De Marek Halter, on peut dire deux fois qu’il est personnage. Personnage au sens, d’abord, qu’il convient d’associer à ces gens qui, par leur action, leur création, jouent un rôle social conséquent. Personnage au sens, ensuite, qui sied à ces héros de fiction nés à la scène, à l’écran ou dans les pages d’un roman.

Tout petit, Marek Halter se découvre un formidable talent de conteur. Conscient de son don, il en use avec amour et enthousiasme, au point qu’il lui arrive même, peut-être, de se conter à lui-même des histoires. S’il fait d’abord un détour par la peinture, un art qu’il apprivoise habilement, il sait bien que c’est le verbe qui lui réussit le mieux, et que c’est en racontant qu’on touche le plus de gens.

Le personnage Halter n’hésite pas à se mettre en scène, à se donner une place au sein des récits qu’il invente ou qu’il revisite à sa façon, en se glissant dans les « interstices de l’histoire ». Toujours pour le « bien supérieur » du conte, s’entend.

Le récit de son enfance serait, selon certains, le premier exercice de remaniement historique auquel se serait livré Marek Halter. Né à Varsovie juste avant la Seconde Guerre mondiale, il échappe miraculeusement aux nazis avec ses parents. Cet épisode, qu’on tienne son détail pour exact ou non, marquera profondément Halter.

Si l’horreur de la solution finale l’habite comme un mauvais rêve, il refuse pourtant d’en enfouir le souvenir. Interviewé par la magazine La vie, en 1989, Halter confie : « Je pars du principe qu’un homme qui a eu la chance de survivre à la persécution nazie et au massacre a le devoir extrême, non point de rappeler au monde que l’horreur est toujours possible - cela les gens le voient tous les jours - mais de faire en sorte que cette horreur ne se répète pas. Qu’aucun enfant ne connaisse jamais l’enfance que j’ai connue dans le ghetto de Varsovie, qu’il soit juif, arabe, vietnamien, chrétien libanais ou incroyant. Ce qui me fait bouger, courir, c’est la mémoire. »

Pour Marek Halter, il importe de rester vigilant, de secouer les gens lorsque ceux-ci s’abandonnent à un trop confortable état de somnolence. Donnant l’exemple, l’artiste s’engage et épouse moult combats livrés pour la défense des droits de l’homme. Parallèlement à son action, entre deux cris bien sentis, Halter continue son travail d’écriture, persuadé que les mots, plus forts que n’importe quelle bombe, peuvent porter au monde l’espoir de la paix.

Pour en savoir plus sur Marek Halter et son oeuvre

À consulter: L'interview : Liens externes :

S.O.S. Racisme
Site officiel de l’organisme S.O.S Racisme, fondé en 1984.