Deron Williams a été transféré, mercredi, aux New Jersey Nets. En échange, le Utah Jazz récupère Devin Harris, Derrick Favors et plusieurs tours de draft. Un “trade” étonnant puisque le Jazz perd son “franchise player”, une véritable star qui est l’un des trois meilleurs meneurs de la ligue, pour récupérer des joueurs d’un tout autre standing.
Depuis le départ de l’entraîneur Jerry Sloan, il y a deux semaines, Deron Williams était au cœur d’une polémique, les critiques l’accusant d’avoir été à l’origine de la décision de coach Sloan. Greg Miller, le propriétaire du Jazz, assure de son côté que le transfert de son joueur vedette n’est en rien lié à cette affaire. Selon lui, c’est l’incertitude entourant l’avenir de D-Will, dont le contrat expire à l’été 2012, qui l’a poussé à agir. “Au final, je ne l’ai jamais entendu dire qu’il allait rester ou partir. Mais mon instinct me disait qu’il allait probablement passer à autre chose”, a-t-il dit à David Aldridge dans une interview téléphonique. Après avoir vu LeBron James quitter les Cleveland Cavaliers, Amare Stoudemire les Phoenix Suns ou Chris Bosh les Toronto Raptors, Greg Miller se faisait du souci au sujet de Williams et craignait de se retrouver sans aucune monnaie d’échange en 2012, ajoute-t-il.
On voudrait le croire sur parole, ce bon Greg Miller. Ses propos ne sont pas dénués de sens et c’est d’ailleurs la même raison qui a poussé les Denver Nuggets à accéder aux envies de départ de Carmelo Anthony. À quoi bon garder quelqu’un jusqu’à la fin de son contrat si c’est finalement pour le voir s’en aller avec rien en retour. Autant tourner la page, le transférer et obtenir de bons éléments pour reconstruire. Sauf que la précipitation dans laquelle s’est fait le deal et la valeur des joueurs obtenus incitent à penser que le Jazz souhaitait surtout en finir avec Deron Williams.
Alors que les Nets ont négocié durant des semaines avec les Nuggets – sans succès – pour tenter de faire venir Anthony dans le New Jersey, la transaction avec le Jazz s’est conclue en à peine 24 heures ! Le tout sans avoir à se séparer de presque tout son effectif, comme ont dû le faire les Knicks dans le cas “Melo”. Cela faisait déjà longtemps que la future franchise de Brooklyn avait cessé de croire en Devin Harris. Quant à Derrick Favors, c’est un bon rookie qui est encore loin d’avoir montré toute l’étendue de son talent, mais s’en séparer n’a pas dû causer des insomnies aux dirigeants des Nets. En revanche, Deron Williams est un All Star et c’est le type de joueur autour duquel on peut bâtir un groupe visant le titre. Il ne faudra pas s’étonner si les résultats de sa nouvelle équipe s’améliorent rapidement. Même si cette saison est foutue, les Nets devraient maintenant peser sur le marché des transferts.
Alors pourquoi avoir expédié un tel talent si ce n’était pas pour le punir ? La méthode employée interpelle également. Greg Miller soutient qu’il a téléphoné à son ex-joueur pour lui apprendre la nouvelle. Mais les témoignages des coéquipiers de Williams diffèrent. Raja Bell explique dans le Salt Lake Tribune que Deron Williams a appris son départ en regardant ESPN. Et dans l’entourage du joueur, on assure que personne n’a rien vu venir. Alors même si en NBA les joueurs ne sont pas souvent maîtres de leur destin, il est tout de même de bon ton de les prévenir en amont dans ce type de situation, surtout lorsqu’il s’agit de stars.
Non, clairement, la démission de Jerry Sloan a été mal vécue du côté de Salt Lake City et il fallait réagir. Aux yeux des dirigeants, Deron Williams ne pouvait plus rester dans l’Utah. Bon voyage !
Crédit photo : Davej1006 (Wikimedia Commons)
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