07 mars 2011

La ville libre de Christiania, près de Copenhague, a perdu son statut. Après quarante ans, la dernière enclave hippie d’Europe est en train de se plier aux lois du marché, écrit le quotidien polonais Gazeta Wyborcza.

christiania.1299517781.jpgFondée en 1971 par un groupe de hippies qui squattaient une base navale désaffectée de Copenhague, Christiania est devenue un phénomène mondial. Pour les experts, c’est une légende de la culture alternative, l’enclave la plus célèbre d’Europe et la dernière en activité. Après la Petite Sirène et le parc d’attractions de Tivoli, c’est aussi le troisième lieu le plus visité de la capitale danoise. Un million de touristes s’y rendent chaque année pour déambuler entre les baraquements ornés de fresques psychédéliques et se procurer illégalement du cannabis dans Pusher Street.
Christiania, qui s’est autoproclamée ville libre, possède son propre hymne (I kan ikke slå os ihjel, qui signifie “vous ne pouvez pas nous tuer”, une chanson engagée du groupe de rock Bifrost), son drapeau (trois ronds jaunes sur fond rouge), sa propre monnaie et ses propres règles et usages. Il est interdit d’y venir en voiture (les résidents garent leur véhicule à l’extérieur), d’y courir (si vous courez, vous êtes pris pour un voleur), d’y prendre des photographies et d’y porter des gilets pare-balles.
Récemment, après quarante années d’existence, dont vingt-deux ans d’indépendance reconnue par la loi, Christiania a perdu son statut de ville libre. Le 18 février  […] lire la suite sur presseurop.eu

06 mars 2011

Le Premier ministre turc Erdogan a beau critiquer l’UE, il est évident que l’avenir de son pays passe par l’Union, assure un chroniqueur du Guardian.

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Tant qu’à faire que de jouer les hypocrites, autant le faire de façon assez spectaculaire pour priver son public de l’oxygène dont il aurait eu besoin pour analyser l’absurdité pure et simple de ce que l’on vient d’énoncer. Ça marche à tous les coups. Demandez donc au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, fier lauréat de ce qui est probablement l’ultime prix international Mouammar Kadhafi pour les droits de l’homme.

Erdogan se trouvait en Allemagne, où il répandait la bonne parole aux autochtones. Du point de vue des Allemands, le dirigeant a fait son petit Kadhafi quand il les a carrément accusés d’être des racistes prêts à opprimer les 3 millions de Turcs locaux en les obligeant à parler allemand et en les empêchant de pratiquer leur religion. Lire la suite sur presseurop.eu… A lire aussi, la vision contraire de la presse allemande, publiée après la viste d’Erdogan outre-Rhin…

(dessin de Mayk, Pologne)

05 mars 2011

Neuf ans après l’introduction des pièces et des billets en euro, les ados d’aujourd’hui ont oublié ce qu’étaient monnaies nationales, frontières et dévaluations. Un pas a été ainsi franchi entre leur génération et les illusions des nostalgiques de la lire, du mark, du franc, etc., écrit le Corriere della Sera.

la-nouvelle.1299317654.jpgElle nous a quittés en 2002. Cent quarante ans de bons et loyaux services effacés par une jeune monnaie ambitieuse, partagée par 17 pays. Aujourd’hui, la lire – cette inconnue – n’est plus courtisée que par les nostalgiques et les collectionneurs. La génération euro – les jeunes qui ont grandi avec la nouvelle monnaie – ignorent jusqu’à son existence. Vous pensez que j’exagère ? Ecoutez pour preuve l’acteur Federico Russo, 13 ans. “Peux-tu me parler de la lire, Federico ?” “C’est une ancienne monnaie“. “Mais tu n’en as jamais entendu parler à l’école, chez toi, ou chez tes grands-parents ?” “Non, jamais“.

Il n’y a rien d’étonnant à cela“, explique sur un ton rassurant Stefano Caselli, professeur à l’université Bocconi de Milan. Du point de vue sociétal, on peut comparer ce phénomène à celui d’Internet. “Aujourd’hui, trois générations cohabitent : ceux qui ont grandi à l’âge de pierre, ceux qui se sont adaptés et ceux qui sont nés avec l’euro. La génération euro, qui ne peut même pas imaginer un monde sans l’euro, et ne se pose pas la question de savoir comment c’était avant. La nouvelle génération […] lire la suite sur presseurop.eu

03 mars 2011

La fuite des cerveaux est un sujet de préoccupation pour les Bulgares. Mais tous les jeunes ne quittent pas définitivement leur pays. Certains reviennent après leurs études et ont même créé une association pour faire le lien avec le reste de la société, écrit l’hebdomadaire bulgare Tema.

deux.1299172557.jpgC’est un bon film, mais c’est tout“. C’est ainsi que les jeunes regroupés dans l’association, Ici et là [Tuk-Tam en bulgare], parlent du blockbuster bulgare Emigrés (2002) qui raconte l’histoire de trois amis qui ne rêvent que d’une chose : quitter la Bulgarie à tout prix. Ils ne se trouvent rien en commun avec les protagonistes de film, leurs objectifs et leurs rêves. Et chaque appel du gouvernement bulgare à des spécialistes étrangers pour régler tel ou tel problème de l’économie nationale est une pierre dans leur jardin.
Ici et là est une association de jeunes Bulgares qui ont fait leurs études ou étudient encore à l’étranger. Il s’agit de jeunes gens qui hésitent entre  revenir ou rester loin de chez-eux. Le 3 mars, le jour de la fête nationale, l’association fête ses trois ans. “Ca sonne un peu patriotique, mais c’est un pur hasard“, explique Vania Ivanova […] lire la suite sur presseurop.eu

02 mars 2011

Fer de lance de la révolution égyptienne, le Mouvement du 6 avril s’est en partie formé auprès du mouvement Otpor! qui a été à l’origine de la chute du régime yougoslave en 2000, écrit le quotidien suédois Svenska Dagbladet.

a.1299087727.jpgCertains les ont surnommés “Révolution S.A.”. Ils ont formé des activistes et des résistants dans la plupart des régimes dictatoriaux de la planète. Leurs méthodes ont servi d’”armes” un peu partout, de la révolution des roses en Géorgie [en 2003] à celle des tulipes au Kirghizistan [en 2005]. Et aujourd’hui, dans le mouvement de révolte qui balaie le monde arabe.
Oui, c’est vrai. On a notamment formé des jeunes du Mouvement du 6 avril en Egypte” [le mouvement fondé sur Facebook à l’origine des principales  manifestations contre le régime de Hosni Moubarak], confie Srdja Popovic, qui est à la tête du CANVAS (Center for applied nonviolent action and strategies, Centre pour les stratégies et l’action non-violente appliquées) à Belgrade, dont les cadres sont des vétérans chevronnés du mouvement de résistance civique Otpor!. Mais Srdja Popovic ne veut pas se parer des plumes du paon et s’énerverait presque quand on lui demande si Otpor! est un exportateur de révolutions. “On ne débarque pas avec la révolution dans notre valise […] lire la suite sur presseurop.eu

01 mars 2011

Il y a trente ans, personne n’imaginait le processus qui aurait amené les pays du Pacte de Varsovie à adhérer à l’UE. A présent que les pays d’Afrique du Nord se soulèvent, l’Union devrait leur offrir la même occasion de renforcer la démocratie, en leur offrant la perspective d’une adhésion, écrit l’ancien directeur de The Economist Bill Emmott dans La Stampa.

un.1299004112.jpgNul ne devrait s’étonner que le colonel Kadhafi, retranché à Tripoli et avec plus de la moitié du pays (en termes de population) aux mains de l’opposition, se refuse à accepter la logique morale ou pratique de sa situation. En plus de quarante ans à la tête de la Libye, il n’a jamais fait preuve d’instinct moral ni pratique sauf pour préserver son pouvoir.
Quoiqu’il en soit, […] les évènements d’Egypte, de Tunisie et maintenant de Libye causeront une surprise qui nous envoie loin dans l’avenir. Ce sont les conséquences pour l’Union Européenne de la révolution démocratique qui s’étend dans une grande partie de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Nous devons nous montrer patient avant d’évaluer jusqu’où ira cette révolution, comme nous l’avons été dans les premiers mois qui ont suivi la chute du mur de Berlin en 1989. Mais aujourd’hui comme à l’époque il est utile de réfléchir à ce qui va se passer et de faire des projets pour l’avenir.
L’évolution de l’UE s’est faite à partir d’une série d’idées qui semblaient tirées par les cheveux quand elles ont été proposées mais qui sont apparues par la suite comme inévitables. La prochaine de ces idées sera probablement l’élargissement de l’UE à la côte sud de la Méditerranée. Nul ne s’attend à une telle évolution actuellement : la France, l’Allemagne et plusieurs autres pays de l’UE ne peuvent même pas accepter l’idée d’une adhésion de la Turquie […] lire la suite sur presseurop.eu

28 février 2011

Victime de la chute accidentelle d’un engin atomique américain en 1966, la commune tente de tourner la page et de redevenir fréquentable en ouvrant un musée. Reste une question, écrit le quotidien espagnol Público : que faire de la terre irradiée ?

x.1298910960.jpgS’il est une chose qui fait consensus à Palomares (province d’Almería), c’est la lassitude. Après plus de 45 ans à porter le fardeau des bombes thermonucléaires [bombe H, à hydrogène] américaines tombées sur leur commune, les habitants en ont assez des politiques (exception faite de leurs édiles locaux) et de leurs promesses. Ils n’en peuvent plus des techniciens qui aujourd’hui seulement commencent à sortir de leur obscurantisme. Ils fuient aussi la presse, à cause de l’image terrible qu’elle a donnée de leur ville. Quant à la délégation américaine venue en visite le 21 février pour mesurer l’innocuité de la zone, ils ne lui ont demandé qu’une chose : qu’elle emporte une fois pour toutes la terre contaminée. Rien d’autre ne les intéresse. Quand ce sera fait, la municipalité entend construire un parc à thème sur l’histoire des technologies, de l’âge de bronze à l’ère atomique.

“Palomares est stigmatisée, socialement et économiquement”, déplorait le maire du village, Juan José Pérez, lors de la présentation du projet de Parc des civilisations et des technologies méditerranéennes. Le complexe, entre musée et parc de loisirs, s’élèvera à l’endroit où, le 17 janvier 1966, est tombée l’une des quatre bombes (photo : une des bombes repêchées en mer) lâchées lors de la collision en plein vol, dans le ciel de Palomares, entre […] lire la suite sur presseurop.eu

27 février 2011

Dans les situations importantes, toutes les grandes puissances ont une doctrine diplomatique claire, qu’elles appliquent selon leurs intérêts. Face aux révolutions arabes, il serait temps que l’Europe en trouve une, estime un éditorialiste d’El País.

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Alors que les peuples des rives sud de la Méditerranée luttent pour leur dignité, nous jetons la nôtre par les fenêtres. En politique étrangère, une doctrine manifeste la volonté d’appliquer un même principe d’action à une série d’événements représentant des défis semblables. En 1947, la doctrine du président américain Harry Truman annonçait que son gouvernement soutiendrait “les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement, qu’elles soient le fait de minorités armées ou de pressions extérieures”.

En 1968, la doctrine Brejnev autorisa l’Union soviétique à intervenir militairement pour restaurer l’ordre socialiste dans les pays d’Europe centrale et orientale. Enfin, le certificat de décès de la guerre froide fut émis en 1989, quand le porte-parole de Gorbatchev, interrogé sur la permanence de la doctrine Brejnev à l’égard des réformes démocratiques en Hongrie et en Pologne, surprit ses interlocuteurs en répondant que c’était désormais la “doctrine Sinatra” qui avait cours, en référence à la chanson “My Way” [”Je l’ai fait à ma manière] – ce qui eut l’effet domino démocratique qu’on sait dans la région.

Aujourd’hui, au lieu de se chercher une doctrine pour réagir aux révolutions arabes, l’Union européenne marche sur des œufs. Lire la suite sur presseurop.eu…
 

25 février 2011

En Grande-Bretagne, le nombre de jeunes toxicomanes a chuté de 30 % au cours des quinze dernières années. Cette chute s’explique-t-elle par une baisse de la qualité des substances, ou par le spectacle de la déchéance de personnalités publiques ?, se demande The Guardian.

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En mars 1961, il y a cinquante ans le mois prochain, les pays du monde, unis dans leur détermination à éradiquer la toxicomanie, s’étaient réunis pour signer la Convention unique des Nations unies sur les stupéfiants, par laquelle tous s’engageaient à interdire catégoriquement la production et la fourniture de cocaïne, cannabis, opiacés et autres substances du même ordre. Depuis, la tendance dans notre pays n’avait cessé de se confirmer : les gens étaient de plus en plus nombreux à prendre plus souvent de la drogue.

On estime que, dans les années 60, 5 % des jeunes adultes britanniques ont essayé des produits illicites. Ils étaient environ 10 % dans les années 70, et 15-20 % dans les années 80. En 1995, près de la moitié de tous les jeunes reconnaissaient avoir pris de la drogue. C’est pourquoi la nouvelle qui suit est si étonnante. D’après les chiffres rendus publics en janvier dernier par le National Health Service (NHS, le service de santé public), fondés sur les données de l’Etude sur la criminalité en Grande-Bretagne, le nombre d’adultes, en Angleterre et au Pays de Galles, à avoir pris des substances illicites en 2009-2001, 8,9 %, est le plus bas jamais répertorié depuis le lancement de cette étude en 1996. Il en va de même chez les 16-24 ans, 20 % seulement d’entre eux déclarant avoir consommé de la drogue l’année précédente — un autre chiffre record, inférieur d’un tiers à son niveau d’il y a quinze ans. Lire la suite sur presseurop.eu…

24 février 2011

Depuis la mi-février, l’île italienne a accueilli plusieurs milliers de migrants venus de Tunisie par bateaux. Avec des moyens limités, par une météo déplorable et sans soutien politique, les habitants tentent de maîtriser la situation. Reportage de La Stampa en un lieu où l’on évoque un état de guerre.

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Quand on le dit, c’est un peu impressionnant, mais c’est pourtant exactement comme si nous nous préparions à une guerre. Pour l’Italie – qui en a déjà mené une – c’est en quelque sorte une deuxième guerre de Libye [la première, qui débuta en septembre 1911, marqua le début de la colonisation italienne en Libye].

Comme un pied-de-nez de l’histoire, les C-130 assurent fébrilement des évacuations parallèles : d’un côté, on évacue les Tunisiens de Lampedusa et de l’autre, les Italiens de Tripoli, parce que désormais, de part et d’autre de ce petit coin de Méditerranée, tous ceux qui peuvent fuient, pour ne jamais revenir. Les bâtiments de guerre font route vers le canal de Sicile pour se joindre à la petite flotte qui y croise déjà. Et l’alerte est passée au niveau supérieur sur toutes les bases aériennes. On se prépare, en somme.

Et, pendant ce temps, on scrute la mer, en attente de l’ennemi. Mais l’ennemi ne saurait être cette armada de rafiots remplis de clandestins : il y a quelque chose qui cloche dans cette guerre. Lire la suite sur presseurop.eu…