Les années qui passent renforcent un constat : l’alimentation est l’un des enjeux majeurs de notre siècle. La terre est devenue une ressource rare que s’arrachent les pays soucieux d’assurer leur sécurité alimentaire, les entreprises qui produisent des agrocarburants ou encore les fonds d’investissement à la recherche de nouvelles valeurs pour diversifier leurs portefeuilles et spéculer. Cette ruée sur les terres arables se fait au détriment des pays du Sud qui monnayent des milliers d’hectares, attirés par la perspective de renflouer leurs trésoreries et impuissants à résister aux pressions économiques et politiques.
Selon un récent rapport d’Oxfam Grande-Bretagne, environ 45 millions d’hectares de terre dans le monde, dont les deux-tiers en Afrique, ont été vendus à des investisseurs étrangers entre octobre 2008 et août 2009. “L’accaparement des terres, c’est-à-dire l’acquisition à grande échelle de surfaces par des investisseurs privés - des compagnies ou des pays - engendre un impact négatif sur le bien-être et la sécurité alimentaire des populations locales en réduisant leur accès aux ressources naturelles et en les déplaçant”, prévient l’organisation. Dans le cadre de la campagne Privés de terre, privés d’avenir d’Oxfam, Ernesto Tzi, directeur de l’ONG guatémaltèque Sank, expose les enjeux autour de la terre dans son pays et les solutions qu’il développe pour protéger les agriculteurs.
(more…)