Archives de août, 2009

31 août 2009

news-small-2.1251664854.jpgUn bon camarade m’a alerté sur l’annonce incroyable de ce jour, dont on trouve même la preuve sur le site officiel de Marvel : Disney Company devrait mettre la main sur Marvel, Mickey va s’offrir Spiderman et consorts ! Si j’ai bien tout compris, le deal serait à hauteur de 4 milliards de dollars. Pour quoi faire, quel impact sur la production de Comics et les connexions entre l’édition de BD, de Comics, les parcs d’attraction, les productions et coproductions autour des super-héros (dont je vous rappelle qu’ils trustent les sommets des box-offices cinéma mondiaux depuis cinq ans !), Toy Story 3 va t-il aussi accueillir les figurines de Iron Man ? Mickey va t-il devoir désormais porter un caleçon long (ou une armure) sous sa grosse culotte rouge ? Tant de questions insoutenables qui demandent des réponses, et fissa. Après le débarquement des japonais sur le marché français du manga, les grandes manoeuvres se jouent également outre-atlantique. Cet automne s’annonce particulièrement intéressant !

PS : merci à Yannick Chazareng pour cette incroyable annonce.

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30 août 2009

dossier-de-fond-small.1249936398.jpgLa Rentrée Littéraire donne à lire un nombre considérable de critiques de livres, très souvent contradictoires, plus ou moins approfondies et pertinentes, mais qui ont le mérite de mettre un tout petit peu en lumière quelques ouvrages parmi les quelques 650 nouveautés annoncées dans le cru 2009. Par extrapolation avec l’édition BD, cela m’éveille une réflexion en forme de mise au point sur la question de la critique.

Vous l’aurez peut-être remarqué, je ne fais que très peu de critiques d’albums sur ce blog. Il y a plusieurs raisons à cela : j’estime ne pas disposer des outils d’analyse suffisants pour plonger profondément dans une oeuvre. Non pas que je ne connaisse pas mes figures de style ou mes mythes fondateurs, mais je n’ai tout simplement pas le goût pour l’exercice et donc pas envie d’y consacrer plus de temps que cela. Il y a déjà d’excellents critiques, je devrais plutôt dire d’ailleurs des analystes, qui prennent vraiment le temps d’aller questionner une oeuvre, voire ses auteurs, pour dégager la substantifique moelle de la création. En outre, je n’ai ni le temps (ni la place, gronde ma femme en me rappelant de ranger les albums qui traînent !) de tout lire et je manque parfois de perspectives et de connaissances sur une oeuvre et un auteur. Dernière raison, à plusieurs faces celle-là, c’est que j’ai été tour à tour journaliste et auteur (dans le désordre) et je sais donc tout l’impact que cela peut avoir sur celui qui critique et celui qui est critiqué.

Oui, vous me voyez peut-être arriver, je vais faire mon Patrice Leconte de base, un de mes albums a reçu une mauvaise critique et cela m’a rendu hargneux envers la critique en général. Et bien, pas complètement ! Certes, mes quelques critiques n’ont pas toujours été favorables, mais pour 95% d’entre elles, elles étaient constructives. Les 5% correspondant au dézingueur à la con, qui se limite à “j’aime, j’aime pas” en osant même dire à ses auditeurs/lecteurs : n’achetez pas. Pour l’anecdote, et dans un cas précis, je me suis fâché tout rouge car outre sur ma personne, la méchanceté du quidam en question s’était étendue à mon dessinateur et à mon éditeur, sans nuance. J’ai vraiment du mal, connaissant les difficultés qu’un auteur rencontre pour arriver à être publié, à ce qu’un an de travail soit écrasé d’une phrase lapidaire par un petit con prétentieux. J’attends encore son coup de téléphone pour que je lui explique par le menu ce qu’il manifestement il n’avait pas saisi… Comme vous voyez, ça a laissé des traces d’amertume.

Mais passons, mon cas importe peu (et je suis sûr que les auteurs parmi vous soupirent face à la familiarité du cas). Les quelques critiques que je fais sont toujours positives. Cela biaise complètement l’idée même de critique, je le reconnais, mais je vous l’avoue puisque la critique au Comptoir de la BD est totalement subjective et n’engage de fait que moi. Je m’en autorise une de temps en temps, de critique, car l’immense avantage d’un blog, c’est qu’il permet aux lecteurs de réagir, de critiquer la critique en somme, et c’est plus que bienvenu.

Ceci étant, je suis quelqu’un qui positive énormément dans la vie, et j’ai voulu ce blog comme l’expression de mon état d’esprit. Je n’ai que très rarement supprimé des commentaires par exemple, seulement quand ils étaient injurieux ou promotionnels (du genre, “ouais, sympa ce blog, mais vous savez que celui-là il déchire sa mère ?” - authentique, en ces termes). J’ai reçu quelques messages m’interrogeant sur son esthétique, ce qui alimente une réflexion de fond sur le “marketing” de mon blog. C’est pourquoi j’ai décidé de changer un peu de tonalité, orientant le cadre vers le bon boire qu’on trouve normalement à un “Comptoir”. Vous vous en serez rendu compte, et votre critique, là également, est tout à fait la bienvenue.

PS : ce blog vient vaillamment de dépasser les 100 000 pages vues depuis sa création, je n’en suis pas peu fier. Comme cela flatte énormément mon ego, j’ai décidé de lever (un peu) le voile sur mon identité : je me prénomme Sébastien, j’utiliserai désormais le pseudonyme “Sébastien Naeco” dans mon profil et dans tout ce que je pourrai réaliser au nom de ce blog (comme retenter des billets croisés par exemple). Voilà. Allez, je me lève de mon divan, la séance est terminée !

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28 août 2009

news-small-2.1251664854.jpgC’est une nouvelle très importante que nous révèle le magazine en ligne Bodoï aujourd’hui : l’éditeur français KAZE passe sous le contrôle de Shogakukan/Shueisha, immense maison d’édition japonaise. KAZE regroupe des activités de diffusion de films en salles et en DVD, d’édition de manga, de diffusion de vidéos en ligne, de séries anime (parmi lesquelles, tout de même, GTO, Monster, Death Note…) et même d’éditeur de disques (J-pop). Shogakukan/Shueisha est une maison d’édition généraliste diversifiée, via Shueisha, dans la presse manga (magazines de prépublication, immenses tirages au Japon).

Cette acquisition marque un tournant. Cela faisait un an que l’on s’attendait à ce mouvement, avec l’arrivée de Viz Mediadetective-conan.1251462237.jpg en Europe (qui est la structure américaine représentant les activités de l’éditeur japonais), célébré par un stand qui n’était pas passé inaperçu lors du salon Japan Expo 2008, celui qui fêtait les 40 ans de la Shueisha justement. Pour les conséquences, cela peut poser des petits tracas aux éditeurs français qui diffusent les titres appartenant à la maison japonaise. Rien n’empêche cette dernière désormais de passer par sa propre structure et dégager (peut-être) une marge plus grande. On peut par ailleurs comprendre que les japonais aient envie d’attaquer directement le marché français car celui-ci représente tout de même le second territoire après le Japon pour les ventes de manga, devant les Etats-Unis ! Il y aura sans doute des synergies renforcées entre les marchés européens et américains.

D’un point de vue création, on ignore pour l’instant si il y aura par exemple une activité propre de manga “européen”, avec la création d’un catalogue d’oeuvres créées en Europe et, pourquoi pas, diffusées aussi aux USA et en Asie. Ce serait une bonne chose afin de permettre à certains talents à l’aise notamment avec le format manga d’éclater sur la scène internationale.

Voici ce qu’écrit le fondateur de KAZE, Cédric Littardi, sur le site officiel de sa société :

Après 15 ans à s’efforcer d’être le premier label indépendant d’animation japonaise,
nous avons le plaisir de vous annoncer que KAZE fera désormais partie du groupe Shueisha (Shonen Jump…) / Shogakukan (avec leurs filiales Viz Media et ShoPro).
Nous espérons avec cette nouvelle configuration pouvoir vous offrir à tous encore plus de plaisir en étoffant notre catalogue de licences, en développant notre présence sur les nouveaux média et surtout en vous offrant les meilleurs animés plus rapidement et plus facilement…
Ce qui ne ne changera jamais, en revanche, c’est cette volonté de satisfaire au mieux les attentes des fans d’animés et de les surprendre qui a toujours animé notre équipe.
Plus que jamais :
Pour la japanime !

La Kodansha, le plus grand éditeur du Japon, concurrent de la Shogakukan, avait essayé de s’implanter en France il y a 20 ans, sans succès. Depuis peu aux Etats-Unis en direct, rien ne dit qu’ils ne vont pas arriver à court terme eux aussi en Europe, car le passage de Kaze dans le giron de leur camarade va sans doute les amener à (re)considérer un retour sur notre sol. Ce qui signifierait que les grandes manoeuvres autour du marché du manga ne font que commencer.

(illustration : visuel de Détective Conan, l’une des énormes séries de la Shogakukan, par Gosho Aoyama.)

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27 août 2009

dossier-de-fond-small.1249936398.jpgIl y a un vrai problème de désignation dans ce que l’on appelle aujourd’hui, par défaut, la BD numérique. D’un coté, des éditeurs d’applications comme Digibidi ou Aquafadas proposent le portage sur internet et sur téléphone mobile (iPhone principalement) de BD déjà existantes, numérisées et éventuellement redécoupées ; de l’autre, des créateurs laissent leur imagination expérimenter les nouvelles formes de narration que leur maîtrise des outils techniques de composition (Flash notamment) leur ouvre. En somme, deux mondes très distincts.

La motivation des auteurs “indépendants” ne repose pas sur l’appui clair et net de structures (maisons d’édition, studios de dessin animé, studio de développement de jeux vidéo) mais sur leur seule foi qu’ils sont des pionniers, des défricheurs. Il existe parmi eux des auteurs très radicaux, rejetant toute tentative de récupération ou de rattachement à un courant, un groupe, un site. Il y en a d’autres, tel Balak dont je vous ai parlé à plusieurs reprises , qui prône plutôt un format, une approche assez réaliste, mais se heurte aujourd’hui au manque de temps pour développer comme il l’entend une oeuvre à proprement parler, un “produit” pour sonner marketing. La démarche de Balak, quitte à le faire rougir, me semble la plus pertinente en ce sens qu’il sait tirer de ses contraintes (cadre limité où s’affichent ses séquences, pensé pour coller aux dimensions générales d’un téléphone type iPhone) motif à créativité.

Il n’y a pas encore de termes installés dans le langage courant ni guère plus dans le langage métier (Flash Comics ?) pour désigner ce que tente de faire Balak et consorts. C’est un problème qui sera (peut-être) résolu par ceux qui investiront dans leur démarche, et qui résultera d’une approche plus marketing, qui en vaudra finalement une autre. A moins qu’un journaliste habile avec les mots ne trouve la formule qui fait mouche. En attendant, il faut observer un art en train de se former qui échappe à une désignation courte et synthétique. C’est mon défi de vous le transmettre correctement et c’est tout simplement passionnant.

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Siegfried, la Walkyrie : simplement sans voix

nouveau-small.1239978904.jpgLa série Siegfried d’Alex Alice chez Dargaud a pour ambition de retracer l’épopée du héros nordique, chanté dans la tetralogie l’Anneau de Nibelungen de Richard Wagner et, pour les nostalgiques, représenté dans la série télévisuelle les Chevaliers du Zodiaque en preux guerrier du Royaume d’Asgard. Ce n’est pas exagéré de dire que ses aventures ont inspiré notamment Tolkien pour le Seigneur des Anneaux. Alex Alice est le dessinateur de la série à succès Le troisième Testament, avec Xavier Dorison au scénario, série vendue à des centaines de milliers d’exemplaires. Le second volet de la trilogie Siegfried est sorti dans les bacs il y a à peine quelques jours, et je reste sans voix devant la puissance d’évocation d’Alex et la beauté de son trait. Vraiment sans voix. Jetez vous simplement sur cette série, c’est une vraie merveille.

siegfried-2-couv.1251361184.jpg

(illustration : couverture du second tome de Siegfried, la Walkyrie, par Alex Alice, éditions Dargaud)

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26 août 2009

adaptations-bd-small.1239964796.jpgUn échange un peu surréaliste de mails avec la communication du film il y a quelques jours m’amène aujourd’hui à vous poster la bande-annonce OFFICIELLE du prochain film live de Lucky Luke avec Jean Dujardin en tireur plus rapide que son ombre (qui ne fume plus, hélas). Pour la petite histoire, le premier trailer publié dans ce blog n’était apparemment pas celui validé par UGC, le producteur-distributeur. On peut se demander comment (et pourquoi) s’est retrouvée en ligne la première version “non officielle”. Vous allez voir (si vous avez le temps et l’envie), les différences ne sont pas flagrantes ! Quoiqu’il en soit, je maintiens mes premières observations et reste impatient de découvrir ce que James Huth, le réalisateur, et son équipe, nous ont concocté. Verdict le 21 octobre, toujours.

La bonne nouvelle pour moi, et dans une certaine mesure pour vous, c’est que le Comptoir de la BD (qui n’est pas un saloon, yeeha !) est suffisamment pris au sérieux désormais pour amener une réaction de l’équipe de communication du film.

A suivre…

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24 août 2009

news-small-2.1251664854.jpgLe dessinateur Balak vient de réaliser une troisième séquence reprenant sa narration en BD numérique propre, pour fustiger ce qu’il n’aime pas dans les annonces et mouvements récents, principalement le portage de BD traditionnelles sur téléphone mobile. C’est une nouvelle fois drôle, pertinent, synthétique et, donc, une nouvelle preuve de son talent original. Pour éviter cependant que cela soit vain, sauf son respect, il va être urgent pour lui de laisser le polémiste pour le directeur artistique et de montrer réellement avec une série créée pour l’occasion, ce qu’il est capable de faire pour rendre incontournable (et je lui souhaite) son format et sa démarche aux yeux des possibles partenaires/investisseurs, qu’ils soient éditeurs ou non. Allez, rien que pour vos yeux, cliquez sur l’image, commentaires attendus avec impatience !

balak3.1251119712.jpg

 

Et pour les retardataires, vous pouvez vous familiariser avec la démarche de Balak dans les billets suivants : première séquence ; seconde séquence.

(illustration : capture d’écran de la nouvelle séquence de Flash Comics créée par Balak sur son blog )

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23 août 2009

news-small-2.1251664854.jpgC’est Pierre Assouline qui s’en émeut à juste titre sur son blog ce jour : la bibliothèque municipale de Brooklyn à New York a placé suite à des plaintes de mécènes Tintin au Congo dans sa chambre forte, avec une réputation d’ouvrage “dangereux”. On se souvient de la bêtise d’un certain Bienvenue Mbuntu Mondondo qui demandait le retrait pur et simple de l’ouvrage pour cause de racisme (pour mémoire une interview où ce monsieur expliquait sa démarche… selon lui c’est un documentaire !), et qui a d’ailleurs réussi tout dernièrement à remettre le couvert dans la presse, fin juillet dernier, via ses avocats (et si je n’en ai pas parlé alors c’était parce que franchement, rien à fiche).

Alors je ne suis pas grand clerc mais il me semble que Tintin au Congo est paru une première fois dans les pages du bien nommé Petit Vingtième dont Tintin était un reporter de fiction, en 1930. L’aventure initiale faisait 115 planches, réduites à 62 après une refonte totale de l’album par Hergé en 1946. C’est cette version qui nous est parvenue, sauf erreur, redessinée et colorée.

Depuis 63 ans donc, Tintin au Congo est… Tintin au Congo. Et il faut donc près de 60 ans pour que cet album, lu, relu, commenté (à de nombreuses reprises par Hergé lui-même, qui en reconnaissait les erreurs de jeunesse et le contexte colonialiste), critiqué, pesé, sous-pesé, sur-pesé, fasse l’objet de telles manifestations de rejet. Histoire de mettre les deux pieds dedans, j’attends avec impatience les procès et la mise au ban des grands westerns classiques montrant les indiens comme d’extravagants sauvages, les procès contre les grands peintres qui se sont obstinés à dessiner Jésus blanc et tant qu’on y est, à faire un procès contre la Bible parce que tout de même on y fait l’apologie de la crucifixion d’un juif !

PS : pour éviter tout malentendu et tout procès d’intention, je n’ai rien contre les juifs, les indiens, les peintres de Jésus, Jésus lui-même, les noirs ni les albums de Tintin au Congo (que je pense savoir lire avec la bonne distance, en comprenant que la représentation que fait Hergé des noirs est dépassée, caricaturale et représentative d’un inconscient collectif teinté de colonialisme qui a perduré très longtemps, rappelez-vous le soldat Banania et la pub Vahiné) Je suis indigné que le chinois dans Lucky Luke soit toujours blanchisseur et ne prononce pas les “R”. Ca sonne un peu comme du Coluche, sans le second degré, mais les amalgames arrivent tellement vite de notre temps que ça ne mange pas de pain de le préciser…

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21 août 2009

adaptations-bd-small.1239964796.jpgA partir de décembre, très probablement aux Etats-Unis d’abord, Sony lancera une plateforme d’achat en ligne, baptisée Digital Comics, pour alimenter sa PSP, sa console mobile, en Comics (gros partenariat avec Marvel apparemment), mais aussi en graphic novels et manga. Le deal annoncé à grands renforts de superlatifs sur le site de Playstation ne parle pas des prix attendus, ni ne donne de détails sur le catalogue, les exclusivités, la dynamique (son, effets visuels) et les possibles interactions avec l’image. La vidéo associée montre qu’apparemment les planches apparaissent en grand sur l’écran et qu’il faudra naviguer de case en case pour lire l’histoire, ce qui peut, de mon point de vue, s’avérer lassant à force. Le procédé rappelle le système déjà proposé par la société Aquafadas via son service Ave!Comics en France, qui a lancé notamment le dernier Lucky Luke sur iPhone en début d’année.

psp-screen-1.1250841895.jpg

Il semblerait que la démarche de Sony tend à renforcer les contenus disponibles sur la console PSP, handicapée par le problème de son format propriétaire, l’UMD, qui limite considérablement l’interopérabilité entre machines. En effet, tous les jeux et films disponibles pour la PSP ne sont lisibles que sur cette machine, à la différence d’un DVD qui peut indifféremment se lire sur une platine de salon, un poste bureautique ou un PC portable. Le choix du format propriétaire pour Sony (qu’on retrouve aussi chez Nintendo avec leurs fameuses cartouches) est identique pour leurs readers pour la lecture de livres numériques où ils essaient d’imposer leur format de fichier numérique. La bonne nouvelle c’est que devant les nombreux levers de bouclier, la firme japonaise est en train d’ouvrir ses lecteurs pour livres numériques et donc va cesser sa politique du “tout maison” (à l’inverse aujourd’hui d’Amazon, mais c’est un autre sujet).

Je ne suis personnellement pas très convaincu par la pertinence de ce format de lecture. Zoomer sur une planche sur un “petit” écran me semble assez peu pratique (mais je peux me tromper, je n’ai pas testé). Par ailleurs, j’ai un problème en tant qu’auteur avec l’idée que l’on tronque une planche. Il ne vous aura pas échappé qu’une planche de BD est construite dans sa globalité, avec des équilibres voulus dans la taille des cases, dans le travail des couleurs, en un mot, elle est faite pour être vue dans sa globalité puis dans son détail. Or ici, je ne suis pas sûr que l’approche de la planche comme voulue par les auteurs soit convervé ni, dans un sens, respecté.

z.1250844316.jpgCette approche de portage d’albums sur plateforme nomade me semble vouer à l’échec. Pour au moins deux raisons : d’une part, le matériau de base n’est pas pensé pour ça. D’autre part, si je suis un joueur, je voudrais au moins du contenu exclusif et adapté pour moi. Sans vouloir trop rentrer dans les détails (je vous réserve cela pour un prochain billet, chut !) j’inviterai les gens de Marvel à regarder du coté de… Nintendo. Je jouais cet été à Zelda Phantom Hourglass sur DS, et comme toujours dans ce jeu (et dans nombre d’autres bien sûr), les séquences de jeu étaient articulées autour de petites cinématiques très basiques où les personnages parlent à tour de rôle pour donner quelques éléments pour poursuivre les quêtes. C’était très simple : dès qu’un personnage parlait, une bulle s’affichait avec le texte. Il y avait bien une petite cinématique très basique, et ça fonctionnait. C’est en réalité pour moi ce qui se rapproche le plus de l’idée que je me fais de la BD numérique par une grande firme. Si on revient en arrière, les “vieux” Zelda n’avaient même pas de mouvements dans ces séquences, c’était littéralement de la BD numérique (expression que j’use à défaut d’en avoir une plus adéquate pour “ça”).

Cela me fait donc penser que la BD numérique comme la pense le talentueux Balak peut trouver un écho très favorable (sans parler des fonds nécessaires au lancement de ce type de production) davantage du coté des studios de développement de jeux vidéo plutôt que du coté des éditeurs traditionnels. L’un n’empêchant pas l’autre, je ne demande qu’à être agréablement surpris !

(ilustrations : capture d’écran de l’interface de Digital Comics pour PSP ; Link, héros de la série de Zelda de Nintendo, illustration promotionnelle pour la sortie du jeu Zelda The Phantom Hourglass sur Nintendo DS)

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20 août 2009

dossier-de-fond-small.1249936398.jpgEn littérature générale, on appelle cela une nouvelle. En BD, il n’y a pas vraiment d’appelation précise. Récit court ? Historiette ? Short story ? Quoiqu’il en soit,tout le monde en lit, tout le temps, parfois sans même s’en rendre compte. les mini récits dans Spirou magazine ? C’est ça ! Les aventures de Mickey, Donald, Picsou et consorts dans le Journal de Mickey ou Picsou Géant, tout pareil ! Les gags poilesques de Fluide Glacial, les albums thématiques (genre la Guerre de 14-18), les aventures de Tarzan, Zorro, Klip et Klop, certains albums comme les Coeurs Boudinés de Jean-Paul Krassinsky, les Chroniques de Sillage, les hommages aux chanteurs comme Brassens, Brel, Renaud… Oui, vous connaissez le refrain.

Il y a déjà quelques temps j’ai interrogé trois auteurs, confirmés ou débutants, sur leur approche des récits courts, super_picsou_geant_81.1250631251.jpgexercice pas si évident car la concision est indispensable et le sens et la portée ne doivent pas pour autant être bradés. Voici deux témoignages de deux scénaristes. Le premier, Thierry Lamy, a publié une dizaine de livres et écrit nombre de nouvelles et de récits courts en BD depuis 2004. Le second, Fabien Vehlmann, est un auteur reconnu qui a commencé chez Spirou. Il est notamment le coscénariste de Jolies Ténèbres dont je vous ai parlé au printemps et il reprend la série officielle de Spirou & Fantasio. Il est l’auteur de la série en trois volumes Green Manor, véritable démonstration de sa maîtrise des récits courts, et une de mes séries préférées. Je me suis attaché à leur poser par écrit peu ou prou les mêmes questions, d’où parfois l’étonnante similitude de leurs réponses.

thierry.1250757277.jpgLe Comptoir de la BD : Thierry, comment définis tu les formats courts en BD, équivalents des nouvelles en littérature ?

Je définis le format court en BD comme une histoire complète tenant en une quinzaine de pages maximum. Ce sont essentiellement des récits destinés à des publications périodiques (fanzines, magazines, webzines) ou à des ouvrages collectifs. Je crois que le format court a d’abord la même fonction que le court métrage au ciné : une mise en situation rapide de moyens artistiques qui sur un album demandent du temps. Ces « nouvelles » sont donc pour un auteur un excellent terrain d’entraînement, d’exploration, d’essai,…

Ce format est aussi un outil pédagogique très pratique dans le cadre d’un atelier BD puisqu’il offre en condensé tout les ingrédients du récit « normal » et le rend donc facile à analyser… Enfin j’ajouterais que le gag, (en strip ou à la page) ainsi que tout ce qui est blog « tranche de vie » n’entrent pas dans la définition du format court, l’exercice étant à mon sens différent…

Dans ton travail de scénariste, alterner les formats d’histoire est sans doute stimulant - comment détermines tu le meilleur format (en dehors du cas de la commande bien sûr !) ?

Tout d’abord, je précise qu’avant l’alternance des formats, c’est surtout de pouvoir écrire des histoires dans des genres et des univers différents qui est stimulant. ;) Ceci dit, dans la genèse des projets sur lesquels je travaille, la détermination du format se fait essentiellement avec le dessinateur. Ensuite bien sûr, il peut aussi y avoir discussion avec l’éditeur selon ses contraintes éditoriales, ses collections… Bref, la détermination du meilleur format est avant tout une affaire de collaboration…

Les formats courts sont historiquement liés à la prépublication dans les magazines de BD, leur raréfaction semble limiter les possibilités, en dehors justement des commandes (Journal de Mickey par exemple) - qu’en penses tu et collabores tu pour des commandes ?

Je regrette la quasi disparition de cette presse BD, d’autant plus que ma passion pour la bande dessinée s’est nourrie essentiellement de la lecture des magazines tels que Tintin et Pilote. Ces journaux étaient un très bon moyen pour le lecteur de découvrir une multitude d’histoires, de séries et d’auteurs. Et bien sûr de lire des « nouvelles » qui n’auraient jamais étés publiées ou lues sans ces magazines. Je regrette aussi que la presse BD n’ait pas profité du net pour renaître de ses cendres, tout comme le concept fanzine a migré naturellement en webzine. Il y a peut-être là une occasion contes-et-legendes-pays-celtes.1250631661.jpgmanquée…

Pour revenir à l’historique du format court, il ne faut pas non plus oublier les fascicules poches qui ont fleurit jusque dans les années 80 et plus particulièrement les recueils d’épouvante type Les contes de la Crypte

On voit apparaître de plus en plus de recueils de nouvelles regroupant des collectifs, as tu une expérience en la matière et peux tu la raconter ?

Ma principale expérience de formats courts vient effectivement de collectifs pour les Éditions Petit à Petit. Il y a quelques mois Olivier Petit a eu connaissance d’un projet de recueils regroupant différents contes du Moyen Âge que je menais avec le dessinateur Guillaume Tavernier. Comme Olivier montait de son côté un collectif sur le même thème, il nous a demandé si nous souhaitions intégrer l’équipe… Par la suite, Olivier m’a demandé de participer à l’adaptation en BD de Contes Yiddish et de Contes Celtes et Bretons (à paraître en Septembre).

Cette expérience est enrichissante en terme de rencontres humaines car elle me permet de travailler avec des dessinateurs et dessinatrices de grands talents. Et puis l’écriture de ces petites histoires est un exercice plutôt récréatif. Le fait de se baser sur des contes déjà existants me permet de me concentrer sur la narration, les dialogues, d’essayer des effets, des styles, etc…

Enfin, le format récit court semble très bien pour l’exploitation en chapitre sur des téléphones portables, as tu un avis ou des envies sur la question ?

Je n’ai pas vraiment d’avis sur la question n’ayant jamais eu l’occasion de lire des BD sur un portable… Au delà de l’aspect technologique, l’important est que quelque soit le support (un mur, des feuilles, le net ou un portable) la BD soit le fruit d’un véritable travail d’auteur et non un produit formaté sans autre but qu’une rentabilité économique à court terme…

fabien-vehlmann-recadre.1250630966.jpgFabien, comment appelles-tu les formats courts en BD, équivalents des nouvelles en littérature ?

C’est vrai qu’il n’y pas d’appellation officielle… Personnellement, j’appelle ça des “récits courts”,et j’y inclus grosso modo toute histoire de moins de 12 ou 13 pages, et de plus de 1 page (sinon, j’appelerais ça du “gag en une planche”).

Dans ton travail de scénariste, alterner les formats d’histoire est sans doute stimulant - comment détermines-tu le meilleur format (en dehors du cas de la commande bien sûr) ?

Le format est généralement impliqué par le sujet et la “force” de l’histoire. Une partie du talent d’un scénariste est précisément de savoir déterminer quelle longueur conviendra à telle ou telle idée. Question d’expérience.. et d’erreurs ! Il m’est malheureusement arrivé de faire un album complet sur une idée trop “légère”, ou inversement, de “tasser” une idée trop riche dans un format trop court. Dans les deux cas, ça foire. L’idée idéale pour une histoire courte doit être une idée efficace, percutante, et qui n’aurait pas eu besoin de plus de place pour donner toute sa saveur.

Les formats courts sont historiquement liés à la prépublication dans les magazines de BD, tu en sais quelque chose. Frédéric Niffle, rédacteur en chef de Spirou, me disait que c’était souvent utile et pour tester des jeunes auteurs, et aussi pour installer des séries. C’est ce qu’il s’est passé sur Green Manor, non ? Peux tu parler de cette aventure ?

Une réponse en deux temps : oui, un magazine comme Spirou est idéal pour faire ses preuves, tenter des trucs, se planter, revoir sa copie, s’améliorer peu à peu. Finalement, Spirou a été mon “école de scénario”, à défaut d’en trouver une vraie. J’ai presque tout appris en faisant des récits courts !

Par contre, je ne sais pas si les histoires courtes sont forcément un bon moyen “d’installer” une série. Ecrire une histoire courte est vraiment une écriture à part, qui n’est pas forcément adaptable ensuite en “long”. Par exemple, pour moi, il est vraiment important dans un récit court de pouvoir totalement surprendre le lecteur, quitte pour cela à tuer tous ses personnages par exemple, ou à prendre le lecteur à rebrousse-poil en fin d’histoire… Autant de pratiques qui ne sont pas évidentes à concilier avec un héros récurrent, par exemple.

Le cas de Green Manor est un peu à part : ce n’était pas destiné à être une série, mais bon an mal an, on y a pris goût, greenmanor3.1250631178.jpgavec Denis (Bodart, le dessinateur), et on a fini par réunir nos histoires, leur donner une cohérence d’ensemble, et à en faire des albums. Il a toutefois fallu convaincre Dupuis de l’intérêt d’une “série sans héros”… Pas évident ! Mais finalement, les albums ont bien marché, coup de chance.

Inversement, une de mes séries débutée avec des récits courts, WonderTown (dessinée par Benoît Feroumont), a sans doute manqué un peu de cohérence à cause de son côté “morcellé”, et on en a payé le prix par la suite lors de sa sortie en albums : la série n’a pas marché bien longtemps, alors même qu’elle avait un “héros récurrent”… Tout cela n’est donc pas une science exacte ! Mais en résumé, je dirais que des histoires courtes peuvent permettre une sortie en albums derrière, une “série”, si elles ont vraiment un fil directeur très fort, une cohérence d’ensemble, une thématique commune évidente.

Enfin, le format récit court semble très bien pour l’exploitation en chapitre sur des téléphones portables, as tu un avis ou des envies sur la question ?

Je dirais presque que c’est le format “strip” qui a le plus d’avenir sur les portables, car sa rapidité de lecture devrait tout à fait convenir à des lecteurs impatients et zappeurs. Maintenant, peut-être effectivement que les “récits courts” de quelques pages ont de beaux jours devant eux ? Ca ne me déplairait pas, c’est vraiment un genre que j’affectionne : il permet de tout donner, tout de suite, au lecteur, c’est une vraie forme de générosité (quand c’est réussi) ! En tous cas, je ne m’interdis pas de faire des essais dans ce sens, dans le numérique… L’avenir le dira !

Merci très amical à Thierry et Fabien pour leurs réponses et leur temps.

(illustrations : couverture d’un Super Picsou Géant ; portraits de Thierry Lamy en lutin vert qui se réveille ; couverture des Contes des Pays Celtes, Collectif, éditions Petit à Petit ; portrait de Fabien Vehlmann, DR ; couverture de Green Manor volume 3, par Bodart et Vehlmann, éditions Dupuis)

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