La préparation du congrès de Reims n’est pas seulement l’affaire des motions. D’autres protagonistes profitent de l’occasion pour faire entendre leur voix. Dans le département de la Haute-Garonne, une centaine de militants – « de tous courants ou motions, de tous territoires, ruraux et urbains, élus ou non élus » précisent-ils – ont décidé de faire circuler un Manifeste qui plaide en faveur de pratiques « plus respectueuses des militants » au sein du PS. Ce texte – signé, selon ses initiateurs par 350 adhérents – insiste sur la nécessité « d’établir des nouvelles règles de vie afin que chaque militant, quelque soit sa sensibilité, puisse redevenir un acteur clé » du parti socialiste.
Impulsé à l’origine par des maires de petites communes inquiets de voir se développer, au sein de cette fédération dirigée par Kader Arif (secrétaire national aux fédérations et chaud partisan de Bertrand Delanoë), un clivage espace urbain-espace rural, ce texte rédigé par Jean-Marie Guilloux, le spécialiste départemental des campagnes électorales, assure que « la grande diversité sociale et culturelle est la force de notre Parti ». Il estime aussi que « cette mosaïque doit redevenir le levier essentiel de notre démarche et de notre crédibilité ». « Quelle que soit la majorité qui sera issue du Congrès, un tournant devra s’opérer sur les conditions de vie et la dynamique de notre fédération, afin qu’elle devienne véritablement un espace d’échange, de travail et de production » insiste ce manifeste qui appelle les socialistes à « ne pas pratiquer le déni des critiques qui (leur) sont assénées quotidiennement par (leurs) concitoyens ».
Par ailleurs, la contribution féministe « EgalEs » (signée par 700 militants, dont 31,5% d’hommes) a renoncé à déposer une motion au congrès mais continue son travail de veille. Sur leur site, les femmes du PS ont passé au crible les six motions en lice. Conclusion : «Dans l’ensemble, on note que les motions ont renoncé à l’utilisation du vocabulaire féministe (citoyen-ne, militant-E, etc…) et que la plupart sont revenues à des formulations strictement neutres, c’est-à-dire exclusivement masculines. Trop souvent les militantes socialistes sont fondues et invisibles dans le terme « militants ». On confond parfois « parité » et « diversité » dans un amalgame. Seules trois contributions sur 5 rappellent que le parti socialiste est féministe ».
Après lecture attentive, il apparaît que ce sont les motions de Martine Aubry et de Bertrand Delanoë qui ne font point référence au féminisme.
Jean-Michel Normand