Archives de septembre, 2008

30 septembre 2008

La préparation du congrès de Reims n’est pas seulement l’affaire des motions. D’autres protagonistes profitent de l’occasion pour faire entendre leur voix. Dans le département de la Haute-Garonne, une centaine de militants – « de tous courants ou motions, de tous territoires, ruraux et urbains, élus ou non élus » précisent-ils – ont décidé de faire circuler un Manifeste qui plaide en faveur de pratiques « plus respectueuses des militants » au sein du PS. Ce texte – signé, selon ses initiateurs par 350 adhérents – insiste sur la nécessité « d’établir des nouvelles règles de vie afin que chaque militant, quelque soit sa sensibilité, puisse redevenir un acteur clé » du parti socialiste.
      Impulsé à l’origine par des maires de petites communes inquiets de voir se développer, au sein de cette fédération dirigée par Kader Arif  (secrétaire national aux fédérations et chaud partisan de Bertrand Delanoë), un clivage espace urbain-espace rural, ce texte rédigé par Jean-Marie Guilloux, le spécialiste départemental des campagnes électorales, assure que « la grande diversité sociale et culturelle est la force de notre Parti ». Il estime aussi que « cette mosaïque doit redevenir le levier essentiel de notre démarche et de notre crédibilité ». « Quelle que soit la majorité qui sera issue du Congrès, un tournant devra s’opérer sur les conditions de vie et la dynamique de notre fédération, afin qu’elle devienne véritablement un espace d’échange, de travail et de production » insiste ce manifeste qui appelle les socialistes à « ne pas pratiquer le déni des critiques qui (leur) sont assénées quotidiennement par (leurs) concitoyens ».

Par ailleurs, la contribution féministe «  EgalEs » (signée par 700 militants, dont 31,5% d’hommes)  a renoncé à déposer une motion au congrès mais continue son travail de veille. Sur leur site, les femmes du PS ont passé au crible les six motions en lice. Conclusion :  «Dans l’ensemble, on note que les motions ont renoncé à l’utilisation du vocabulaire féministe (citoyen-ne, militant-E, etc…) et que la plupart sont revenues à des formulations strictement neutres, c’est-à-dire exclusivement masculines. Trop souvent les militantes socialistes sont fondues et invisibles dans le terme « militants ». On confond parfois « parité » et « diversité » dans un amalgame. Seules trois contributions sur 5 rappellent que le parti socialiste est féministe ».
Après lecture attentive, il apparaît que ce sont les motions de Martine Aubry et de Bertrand Delanoë qui  ne font point  référence au féminisme.

Jean-Michel Normand

De quoi parlent les motions du PS ?

Certes, ce n’est pas un outil scientifique, mais il permet d’avoir une vue d’ensemble. Le site Wordle fait ressortir dans des jolis nuages les termes les plus employés dans un texte. Un collègue du Monde.fr et néanmoins blogueur, a soufflé l’idée de passer les motions socialistes à la machine.

Cliquez sur chaque image pour voir le détail

 Dans les six motions, un point commun : c’est le mot “plus” qui apparaît le plus souvent. Chez Martine Aubry, les mots les plus visibles sont “gauche”, “société”, mais aussi “France”. “Socialisme” est là, mais il est plus petit que “entreprises”, lui même plus petit que “travail”, qui est aussi gros que “changer”. Bref, pas facile de trouver une cohérence

La motion Collomb Royal est aussi difficile à saisir : “doit” et “faut” apparaissent de manière importante , tout comme “proposons”. Mais bizarrement, des mots comme “territoires” ou “démocratie”, reviennent assez peu. Quant à “juste”, terme favori de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle, il est noyé parmi d’autres notions.

 Chez Bertrand Delanoë, les préoccupations apparaissent clairement : “socialiste”, “socialistes”, “parti”, “gauche” sont les mots les plus employés, et de loin. “Entreprises” et “État” sont à peu près de la même taille. Quand la motion Royal-Collomb dit “proposons”, la motion Delanoë-Hollande dit “faire”.

 Dans le texte de Benoît Hamon, c’est la “politique” qui est plébiscitée au service de la “gauche”, du “social”. A noter que le “non” apparaît plus gros que chez les autres motions. Normal, pour un courant issu de de l’opposition au Traité constitutionnel européen. A l’inverse de chez Delanoë, les mots “socialiste”, “socialistes” occupent très peu de place.

 La motion du Pôle écologique se dégage clairement : les mots “écologique” et “développement” sont clairement les plus employés. Mais aussi le mot “adhérent”, qui revient à de nombreuses reprises dans le texte, qui n’est soutenu par aucun “gros” courant. Forcément, des mots comme “ressources” ou “énergétiques” reviennent assez souvent. Au détriment d’autre ? C’est dans cette motion que le mot “travail” apparaît le moins.

 Chez Utopia, les préoccupations majeures sont bien visibles : “société” et “travail”. Pas étonnant pour des militants qui puisent une partie de leur réflexion chez la sociologue du travail Dominique Méda . On y voit aussi un mot très gros (un très gros mot ?) quasiment absent chez les autres : “capitalisme”

On a beau retourner, les feuilles de droite à gauche, difficile de trouver une conclusion sérieuse à cet exercice rigolo. A moins de pointer ce qui apparaît peu dans les nuages : “Sarkozy”, est souvent tout petit. Tout comme “financière”, relatif à la crise actuelle. Et des mots plus traditionnels du vocabulaire socialiste ne sont pas non plus très fréquents : “école”, “retraites”, “laïcité”.

Et vous ? Quelle conclusion en tirez vous ?

Nabil Wakim

29 septembre 2008

La technique fait partie des recettes du “stand up” à l’américaine; mélanger les citations les plus diverses, empruntées à des auteurs les plus inattendus. Samedi 27 septembre, au Zénith, Ségolène Royal - alias SégObama - s’est particulièrement illustrée dans cet exercice. La preuve; on y retrouve la pensée de Bernie Bonvoisin, le chanteur de Trust, mais aussi celle de Victor Hugo.

- “Cesse de faire le point, serre plutôt les poings. Relève la gueule, je suis là, t’es pas seul” (”Antisocial”, chanson du groupe Trust)
- “Ils vont être contents, les pauvres, d’apprendre qu’ils vivent dans un pays riche” (Coluche)
- “Au fur et à mesure que nous laissons briller notre lumière, nous donnons aux autres la permission d’en faire autant” (Nelson Mandela)
-”Ce n’est pas que j’ai peur de mourir mais je ne ne voudrais pas être là quand ca arrivera” (Woody Allen)
- “Le grand rayon de l’art, c’est la fraternité” (Victor Hugo)
- “On abdique pas l’honneur d’être une cible” (Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand)
- “L’heure de nous-même a sonné” (Aimé Césaire).

Le résultat est franchement baroque. Mais au moins cela change des citations réglementaires de Jaurès, obligatoires dans tout discours de quiconque exerce des responsabilités au parti socialiste.

Jean-Michel Normand

26 septembre 2008

 

 Une motion, au pays des socialistes, c’est un texte avec un titre contenant de préférence le mot « gauche » (« Une gauche conquérante » pour Bertrand Delanoë, « l’espoir à gauche » pour Ségolène Royal, « changer à gauche » selon Martine Aubry, « Reconstruire l’espoir à gauche » dixit Benoit Hamon) mais ce sont aussi des signatures. Qui a signé avec qui ? C’est la question que l’on se pose ces jours-ci, de la plus petite section locale aux hautes sphères de Solferino.
Jeudi, les représentants des six motions ont passé la journée à vérifier que leurs listes ne contenaient pas de doublon. Le seul problème notable s’est cristallisé autour d’Hélène Mandroux, maire de Montpellier, que revendiquaient la motion A (Delanoë) et la motion E (Collomb-Royal). Finalement, l’intéressée a fait savoir qu’elle soutenait le texte de Ségolène Royal, tout comme le premier secrétaire fédéral de Hérault, Robert Navarro. Pour le reste, peu de surprises à signaler.

Pour autant, l’organisation hiérarchique des signataires (les listes sont disponibles sur le site du parti socialiste) fait apparaitre quelques petites perles de diplomatie socialiste et révèle des querelles d’égo ainsi que des non-dits.
Ainsi, les questions de préséance ont fait sérieusement tanguer l’alliance Delanoë-Hollande. Fidèle à leur tradition du « tous derrière et lui devant », les fidèles du maire Paris avaient prévu d’organiser le générique par ordre alphabétique, dans le sillage de « Bertrand ». Une distribution contestée par François Hollande, pas vraiment ravi à l’idée de disparaître dans l’anonymat des supporteurs. La solution de compromis retenue fait finalement apparaître, derrière Bertrand Delanoë (le seul signataire dont il n’ait pas été jugé nécessaire de préciser les responsabilités politiques), un groupe de représentants des contributions ralliées au panache delano-jospinien. Parmi ces « pièces rapportées » figurent par ordre non alphabétique, le premier secrétaire, puis Pierre Moscovici, Jean-Marc Ayrault, Jean-Yves Le Drian et George Pau-Langevin.
De son côté, Martine Aubry, première signataire de sa motion -…mais toujours pas officiellement candidate – est suivie d’un groupe auquel a été attribué le titre ronflant de « génération du changement ». Il s’agit de responsables trentenaires et quadragénaires (la responsable lyonnaise Zorah Aït-Maten, le fabiusien Guillaume Bachelay ou le strauss-kahnien Laurent Baumel) dont la mise en avant cherche, glisse un “Aubryste”, à ” ringardiser la liste d’éléphants bien alignés égrenés par la motion A”.
Le texte des amis de Ségolène Royal est lui aussi précédé d’une subtile mise en scène. Cette motion est « présentée » par un groupe de 24 premiers signataires conduits par Gérard Collomb, non-candidat au poste de premier secrétaire. La présence en deuxième position de Vincent Peillon n’est sans doute pas le résultat d’un tirage au sort. De même que le fait que Ségolène Royal se soit humblement reléguée en dernière position. Viennent ensuite les traditionnelles énumérations de premiers fédéraux, présidents de régions, parlementaires, etc…Le Pôle écologique présente lui aussi un tir groupé de 31 « premiers signataires ».

Enfin, derrière Benoît Hamon, chacun s’aligne impeccablement par ordre alphabétique. Idem pour la motion Utopia.

Jean-Michel Normand

« La nouveauté démocratique du congrès » vue du Pôle Ecologique

Facebook

Le pôle écologique qui sera représenté par une motion en vue du Congrès, veut aussi se distinguer des autres textes sur le terrain des rapports avec les adhérents. C’est pourquoi il a lancé un réseau social de type Facebook pour son courant.

Prenant en exemple le site “mybarackobama.com“, le réseau social du candidat démocrate à la Maison blanche, les « écolos » du PS ont lancé jeudi 19 septembre la plate-forme monpoleecologique.fr. Ce réseau sera construit autour d’une carte de France permettant aux différents signataires de la motion d’échanger à travers tout le territoire. A charge pour eux d’organiser des évènements, de débattre dans des forums régionaux, le tout de façon aisée. Une nouvelle forme de mobilisation à mi-chemin entre le militantisme et la communication politique. On notera la participation à cette aventure, de l’ex-responsable Internet de la campagne de Ségolène Royal, Benoît Thieulin.

Les animateurs de cette motion qui visent les 5 % lors du vote des militants le 6 novembre -le seuil minimum pour pouvoir être représenté dans les instances du PS-, entendent mobiliser sur la toile, à défaut de détenir des bataillons conséquents au sein du parti.

Pierre Laberrondo

25 septembre 2008

Proches des “Reconstructeurs”, Jean Marie Le Guen, député strauss-kahnien de Paris et Bernard Derosier, député et président du conseil général du Nord, n’apparaitront pas parmi les signataires de la motion Aubry. Ils n’iront pas davantage grossir les rangs des partisans de Ségolène Royal ou de Bertrand Delanoë. En fait, ils ne signeront aucune motion. Chacun à sa manière se considère comme un non-aligné.
Pour Jean Marie Le Guen, les Reconstructeurs, ne sont pas suffisamment ouverts, notamment à des représentants de la « Ligne claire ».Son attitude traduit une double insatisfaction mais répond aussi à un impératif tactique. La première concerne les idées. Aucune motion n’aborde suffisamment à ses yeux les thématiques essentielles, parmi lesquelles la « réforme de l’Etat si douloureuse pour les socialistes, l’avenir de la protection sociale, la position dans le rapport au monde occidental, ou encore l’immigration qui n’est pas analysée en des termes géopolitiques ». Son second grief touche à l’appréhension de la “gouvernance” qui selon lui ne sera pas résolue par la désignation d’un premier secrétaire. Son choix est aussi guidé par des considérations tactiques. Si le député de Paris incline idéologiquement vers la droite du parti – et donc plutôt vers la Ligne claire -, il ne peut politiquement franchir ce pas qui l’amènerait a signer la même contribution que Ségolène Royal.
M. Le Guen indique par ailleurs être sur la même ligne qu’une petite dizaine de députés. Interrogé sur la constitution d’un « mouvement des non alignés », Jean-Marie Le Guen ironise : « il y aura peut être un jour une conférence de Bandung », référence au sommet des “non alignés” de 1955 réunissant les pays refusant de choisir entre les Etats-Unis et l’URSS.

De son côté, Bernard Derosier, président du conseil général du Nord ne signe pas non plus la motion de Martine Aubry mais pour une autre raison. « Elle n’a pas fusionné avec celle de Bertrand Delanoë » explique-t-il. Ne pas signer, c’est donc pour lui un moyen de préserver l’unité de sa fédération, celle du Nord, principalement divisée entre ces deux candidats. En clair, M. Derosier prépare et attend la synthèse qui pourrait intervenir en commission des résolutions lors du Congrès. Mais un obstacle demeure. En raison de différends politiques constamment entretenus depuis le congrès de Rennes (en passant par le referendum européen), il n’est pas évident que Bertrand Delanoë et Laurent Fabius –signataire encombrant de la motion Aubry- veuillent cohabiter dans une même direction. Bernard Derosier reconnaît que c’est « un problème politique », mais qui, analyse-t-il, se « résoudra de lui même en fonction du score des motions ». Et cet élu d’ajouter : « il faudra que Laurent Fabius prenne acte du passé ».

Pierre Laberrondo

24 septembre 2008

Avant de pouvoir se pencher plus profondément sur le contenu des six motions déposées, mardi soir, quelques liens en vrac sur les choix des uns et des autres :

Sans surprise. Cambadélis explique ici pourquoi il a choisi Aubry. Allusion au choix de Moscovici : “Si les amis de DSK sont divisés sur le choix du 1er secrétaire, (…) ils ne sont pas divisés sur le choix de la suite.”

Déçu. Le blogueur Marc Vasseur, soutien de Pierre Larrouturo, ne se satisfait pas de son ralliement final à Benoît Hamon… et votera sans enthousiasme pour la motion défendue -entre autres - par Ségolène Royal. “Maintenant, le congrès se passera sans moi. J’en ai marre de ce merdier d’ego où le positionnement personnel surdétermine les choix politiques.”

Commentateurs. Comme hier, le débat continue sur le blog de Pierre Moscovici sur les conditions de son ralliement à Bertrand Delanoë. Messages de soutien, railleries des partisans de Royal, déception de certains. Le député du Doubs ne s’est pas encore exprimé sur son blog sur la question.

Récit. Sur son blog la députée de Bordeaux Michèle Delaunay (tombeuse d’Alain Juppé), fait le “live” du conseil national du PS mardi. Soutien de Ségolène Royal ,elle s’efforce de rapporter les propos des orateurs de toutes les motions.

En images. Les six motions présentées en vidéo par leurs premiers signataires, sur le site du PS. Encore insuffisant pour saisir certains différences.

Prem’s. Une motion déjà prête, celle du petit courant Utopia, Socialistes, cologistes, Altermondialistes. “La mise en cause du productivisme et la construction, non d’alternances, mais d’alternatives usceptibles à terme d’entraîner l’adhésion du plus grand nombre est notre impératif et notre urgence.”, concluent-ils.

Railleur. Le blog politique de Luc Mandret s’amuse du “bordel” au PS :“A lire les réactions de militants socialistes sur Twitter, sur Facebook ou sur leurs blogs, je ne pourrais que rire de leurs commentaires sur “le débat d’idées” que serait en fait la préparation du congrès de Reims.”

En plein travail. Les partisans de Bertrand Delanoë ont l’air de travailler dur. Mercredi matin, le site de la contribution du maire de Paris, Clarté, courage, créativité, affichait cette page :

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Dans les commentaires, vos liens sur les motions sont évidemment les bienvenus, ou alors par mail à l’adresse puzzlesocialiste@gmail.com

Nabil Wakim

23 septembre 2008

Bien sûr, Pierre Moscovici n’est pas LA personnalité la plus célèbre du Parti socialiste. N’empêche. Depuis des mois, c’est lui qui est en première ligne pour porter les débats sur la nature du congrès de Reims, sur ce que doit devenir le PS, sur sa ligne pour les mois à venir.

Mardi, le député du Doubs a choisi son camp : il rejoint la motion de Bertrand Delanoë, soutenue par François Hollande.

Moscovici

 

Pour ceux et celles qui auraient manqué des épisodes : Pierre Moscovici s’était déclaré très tôt au poste de premier secrétaire, s’était rapproché avec le courant “DSK” de Montebourg. Avait commencé à discuter avec Martine Aubry, avant d’être lâché par ses anciens amis strauss-kahniens. Puis avait été défendu à La Rochelle par les “barons régionaux”. “Pour nous, Pierre sera candidat au poste de premier secrétaire“, clamait à qui voulait l’entendre Jean-Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Peine perdue. “La ligne claire” a finalement fait alliance avec Ségolène Royal.”Mosco” rejoint donc son ex-famille jospinienne en traînant les pieds : l’opération de rassemblement autour de son nom a échoué. Avant même qu’il n’écrive quoi que ce soit, son blog, devenu depuis quelques semaines un lieu incontournable du débat socialiste sur la Toile, fourmille de réactions.

Ses partisans sont parfois déçus : “ce n’était pas l’issue que j’espérais, pierre non plus certainement..”, “Pierre vient de tomber dans les travers des éléphants”. “Pierre doit se sentir mal dans ses baskets quand même. Mais il avait le choix, il lui a manqué les “couilles”. Grand dommage.

D’autres commentateurs sont plus critiques, et soulignent les différences de vues entre Delanoë et “Mosco” :“Sur les primaires ouvertes, Delanoë est contre ; Sur la présidentialisation, n’en parlons même pas…”. Ces deux points étaient effectivement centraux dans la contribution “Besoin de gauche “, présentée par Moscovici et Montebourg : refus de la présidentialisation et primaires ouvertes à la société civile pour désigner le candidat à la présidentielle.Défendre une non présidentialisation et aller chez Delanoë… ça va être difficile d’argumenter quand il sera en interview.”

Comme par exemple, le 7 septembre dernier, sur BFM :

Il faut noter que c’était aussi les deux piliers de la contribution “La ligne claire“, présentée par les “barons régionaux”, qui ont finalement fait le choix de l’alliance avec Ségolène Royal. Sur le blog de Moscovici, les internautes sont acerbes sur le parcours du député du Doubs :Effaré ! après avoir pactisé avec la Ligne Claire & Aubry, il rejoint la seule contribution qui ne regroupe ni l’une ni l’autre ..”.

Surtout, pour certains militants socialistes qui avaient rallié Pierre Moscovici pour pouvoir critiquer librement le bilan de la direction sortante, la pilule est difficile à avaler : je reçois pas mal de sms, et c’est la panique. Mon camarade qui représentait Pierre dans ma fédé, et vert à l’idée de devoir défendre Delanoë, mais surtout le bilan de Hollande…”

D’autres sont plus résignés : entre les poids lourds, Moscovici n’avait guerre le choix. “Il fallait bien en choisir un et je pense qu’il a fait le moins mauvais des choix, et même un bon choix.” Et se consolent en citant Jaurès : “Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir “.

 

Nabil Wakim

Photo Parti socialiste/Flickr

Les commentaires cités ici sont tous issus de cette note du blog de Moscovici.

22 septembre 2008

La tension monte chez les francs-tireurs du PS à la veille de la réunion du conseil national dit “de synthèse”, mardi salle de la Mutualité.

Julien Dray, que l’on croyait passé avec armes et bagages dans le camp de l’alliance Ségolène Royal-La Ligne claire - n’est-il pas, avec François Rebsamen, à l’origine de l’appel des “Hollandistes” hostiles à un rapprochement avec le maire de Paris ? - est particulièrement ombrageux. Il assure contrôler “plus de 7 000 voix” et s’en prend “aux petits marquis” qui entourent Ségolène Royal. Certains murmurent que le député de l’Essonne, qui compte un nombre non négligeable de fidèles en région parisienne, pourrait rallier Bertrand Delanoë. L’intéressé laisse dire…

Quant à Pierre Moscovici, il est annoncé un peu partout. Après avoir vainement envisagé un duo avec Martine Aubry, discuté avec Bertrand Delanoë (qui lui aurait proposé un poste de numéro-deux),conclu un accord - presque aussitôt dénoncé - avec les partisans de Mme Royal et la Ligne claire (et refusé la troisième place sur leur motion), il hésiterait entre plusieurs possibilités. Opter finalement pour Bertrand Delanoë, faire cause commune avec le Pôle écologiste voire revenir dans le giron de Ségolène Royal. “Mosco” réunira lundi soir ses troupes - qui risquent de se clairsemer un peu plus à mesure que ses projets d’alliance se succèdent - pour prendre une décision. Définitive ?

Enfin, Pierre Larrouturou péte les plombs. Lundi matin il a organisé une mini-manfiestation de ses sympathisants devant le sigèe du PS, rue de Solferino, ou se tenait le point presse hebdomadaire du parti. Le chantre de la semaine de quatre jours assure qu’il est “en situation de déposer la motion” fort de “deux signatures de membres du Conseil national” (CN) mais il redoute que, “comme en 2005″, ses parrains “ne soient contraints de se rétracter”. “Si on veut jouer au con… et qu’on n’a plus les signatures statutaires, on ira devant la justice et on fera péter le congrès” affirmait-il, visiblement très énervé, devant les journalistes.

Mardi à partir de 17H00 les diverses motions seront déposées et leurs principaux signataires officiellement recensés. Ces mouvements d’humeur seront alors oubliés.

Jean-Michel Normand

Harlem Désir fait ses comptes

Harlem Désir par Parti socialiste

Le meccano de l’Hôtel de Ville, Harlem Désir, premier lieutenant de Bertrand Delanoë, a fait ses comptes. “Le plus grand nombre d’élus locaux, le plus grand nombre de territoires, c’est Bertrand Delanoë qui les réunit sur sa contribution” a-t-il déclaré, lundi matin, devant quelques journalistes invités - une première- à un “point informel” à l’heure des croissants. Message sous-jacent: la “Ligne Claire” de Jean Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-du-Rhône et Gérard Collomb, maire de Lyon, n’est pas la seule à réprésenter les élus locaux. “La Ligne Claire est de moins en moins claire et pratique l’enfumage, a même osé Harlem Désir en faisant allusion à l’ alliance des régionaux de l’étape avec Ségolène Royal, scellé avant le week-end. Il a raison au moins sur un point: bien malin qui peut, même avec une très bonne vue, sur le site de la “Ligne claire”, repérer les titres et fonctions des 658 signataires. Jugez plutôt.
” En tout cas, a poursuivi M. Désir, nous sommes les seuls à enregistrer, depuis une semaine, des arrivées sur notre contribution. Et aucun départ”.
Petit tour de liste. Un certain nombre d’élus ont effectivement quitté les rives de la “Ligne claire” pour rejoindre Bertrand Delanoë. C’est le cas d’Alain Rousset, président de la région Aquitaine, d’Hélène Mandroux, la maire de Montpellier, de Maurice Vincent, le maire de Saint-Etienne ou de Philippe Le Breton, le maire de Joué-les-Tours. Les présidents des conseils généraux du Gard, de Dordogne, de la Drôme, de Haute-Garonne, du Vaucluse et du Cher sont aussi signataires. Enfin, neuf premiers secrétaires fédéraux ont rejoint le maire de Paris: ceux du Jura, de Saint-Pierre-et-Miquelon, de Paris, du Loir-et-Cher, du Val-d’oise, du Vaucluse, de Tarn-et-Garonne, de Haute-Saône et du Morbihan. Peu de grosses fédérations donc, hormis celles du Val d’Oise et surtout de Paris, la deuxième en nombre après le Pas-de-Calais.Combien de divisions tout cela? Impossible à dire. Réponse le 6 novembre avec le vote des militants.
Christine Garin