31 mars 2011

Nous vous proposons ici, en exclusivité, la version “longue” du “cadrage” du dossier “Jeunes diplômés: quand la précarité devient la norme”, par Anne Rodier, dont la version éditée se trouve en pages 33-34 du dernier “Monde Campus“.

« Précarité », état de ce qui est précaire, du latin precarius -«obtenu par la prière»-, c’est une caractéristique du marché du travail que les jeunes diplômés commencent à connaître.

L’enchaînement des stages, des contrats à durée déterminée, du chômage puis à nouveau des CDD ne les épargne plus. Alexandra Helle, 29 ans, accumule les stages et les contrats à durée déterminée.

Malgré son doctorat en sciences juridiques elle n’a toujours pas stabilisé sa situation trois ans après l’obtention de son diplôme. « Quand je suis sortie de thèse en 2008, j’ai cherché un poste de maître de conférences, mais il n’y avait rien. J’ai alors décidé d’opter pour le privé et suis retournée sur les bancs de l’école faire un master en école de commerce, car les entreprises privées demandent souvent une double qualification. »

Un an d’étude plus tard, Alexandra enchaînait sept mois de stages dans différentes entreprises pour valider son diplôme. Puis, prête à repartir à la chasse à l’emploi, elle se voit proposer… des stages. « Sur les postes de juriste junior, c’était soit trois ans d’expérience, soit un stage » explique-t-elle.

LES MOINS DE 25 ANS REMERCIES

Depuis bientôt trente ans, le marché du travail est peu accueillant pour les jeunes. Derniers entrés, premiers sortis : en période de crise les moins de 25 ans sont les premiers à être «remerciés» par l’entreprise. Les politiques de l’emploi avec leurs différents « emplois jeunes » n’y ont pas changé grand-chose.

Le taux de chômage des jeunes est toujours deux fois supérieur au taux de chômage de l’ensemble de la population. Mais si jusqu’alors les jeunes diplômés étaient relativement épargnés par la précarité réservée au moins diplômés, ce n’est plus le cas.

L’accès au marché du travail n’est plus si facile. Huit mois après la sortie de l’école, le taux des jeunes diplômés en emploi est passé de 77% pour la promotion 2007 à 64% pour la promotion 2009, selon la dernière enquête « jeunes diplômés » de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) publiée en septembre 2010.

Et le « Panel APEC entreprise 2011» publié par l’association le 16 février indique la poursuite de cette tendance : « avec 32.920 jeunes diplômés recrutés [en CDD et CDI de un an et plus] en 2010, la part des jeunes diplômés dans le recrutement des cadres était de 20% et devrait rester à ce niveau en 2011, contre 23% en 2008 », affirme Pierre Lamblin, directeur des études et recherches de l’APEC.

Le nombre de recrutements de l’ensemble des cadres s’améliore en 2010 par rapport à 2009, mais cette éclaircie profite encore peu aux jeunes diplômés. « Ils n’ont pas récupéré le niveau de recrutement d’avant la crise, souligne-t-il.

L’embouteillage des promotions de 2008 à 2010 a accentué la concurrence. Avec la crise, les entreprises ont donné la priorité à l’opérationnel et à l’immédiateté. Depuis deux ans, on observe une appétence forte des employeurs à l’égard des très expérimentés ayant moins cinq ans d’expérience», affirme-t-il.

PRETEXTE POUR NE PAS PAYER LES DEBUTANTS

Pour Alexandra Helle, la prime à l’expérience est un prétexte pour ne pas payer les débutants. L’indemnisation des stages (417,09 euros) n’est obligatoire que pour les stages de deux mois et plus. « Le stage sans cotisation retraite ni autres cotisations sociales est devenu l’accès usuel. Dans la tête des employeurs, le junior est d’abord un stagiaire », explique-t-elle.

Elle en donne pour preuve que « l’expérience obtenue par le stage de fin d’étude n’est pas prise en compte par les employeurs». Alors même que « la réalisation d’un stage durant les études supérieures se généralise », indique l’Observatoire nationale de la vie étudiante dans sa 6e enquête «Conditions de vie des étudiants» réalisée au printemps 2010 et publiée en janvier 2011.

En effet, 70% des étudiants de master déclarent au moins une période de stage pendant l’année universitaire 2009-2010, 86% indiquant qu’il s’agit d’un stage obligatoire.

Pierre Lamblin confirme cette expérience acquise en cours d’étude : «un peu plus de 9 jeunes diplômés (de niveau bac+4 et plus) sur 10 effectue au moins un stage durant son cursus d’enseignement supérieur et 6 sur 10 en réalise au moins trois».

Une fois passé le cap du stage, le jeune diplômé n’a pourtant pas fini sa période de « bizutage social», selon le mot du secrétaire général de la CFDT François Chérèque, car le CDD s’impose de plus en plus dans toutes les filières.

La part des jeunes diplômés du supérieur en emploi temporaire, entre 1 et 4 ans après la sortie de leur formation initiale, avait doublé entre 1985 et les années 2000, de quelques 12% à près de 25%, et il n’a pas diminué depuis, indique le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), dans son «Diagnostic sur l’emploi des jeunes» publié le 10 février.

11 POINTS EN DEUX ANS

La dernière enquête de l’APEC confirme cette tendance : «la part des jeunes diplômés en CDD dans le secteur privé a augmenté de 11 points en deux ans, entre les promotions 2007 et 2009», indique M. Lamblin.

Ce recours plus important aux CDD au détriment du CDI retarde la stabilisation de l’emploi des jeunes diplômés. Trois ans après la sortie de la formation initiale, le taux de chômage d’un diplômé supérieur est d’environ 6%, niveau assez proche de ce que les économistes qualifient de plein emploi, mais la chute de la précarité n’intervient que la cinquième année après le diplôme, selon les données publiées par le COE.

C’est désormais le délai nécessaire pour que la part des emplois temporaires (en pourcentage de l’emploi total) passe sous la barre des 10%.

Le parcours professionnel s’en trouve fragilisé. Yannick Comenge, 37 ans, en sait quelque chose. Avec une double maîtrise de génétique et de biologie moléculaire et un master en virologie, Yannick est aujourd’hui expert ès-précarité.

De promesses en promesses d’employeur, il a alterné les vacations en laboratoire, un contrat un peu bâtard de plein temps déclaré à mi-temps, qui lui a quand même permis de toucher le chômage, le travail gratuit en université en attendant le déblocage d’un poste qui n’a jamais vu le jour, un CDD non renouvelé car « la fille du directeur d’unité a repris le projet, ça arrive » explique-t-il, puis une période de chômage, un nouveau CDD dans une start-up, pour in fine entrer dans la catégorie « doctorant périmé ». « C’est comme-ça qu’on appelle les doctorants restés plus d’un an sans mission et jugé par les employeurs peu capables d’être opérationnels », assure-t-il.

La menace du déclassement social est une réalité pour ceux qui sont sortis de formation en période de mauvaise conjoncture économique, comme en 2009. Mais pour les années à venir l’optimisme n’est pas à exclure.

L’APEC prévoie 200.000 recrutements de cadres à l’horizon 2013, contre 169000 à 180.000 attendus en 2011. Tout dépendra de l’évolution de la croissance et surtout des investissements des entreprises.

Anne Rodier

Pour en savoir plus, sur le même sujet, vous trouverez dans “Le Monde Campus”:

- Stages: les limites de la législation (par Nathalie Quéruel).

- Recruter, un jeu d’enfant (Sébastien Dumoulin).

- CDD, intérim: bienvenue dans la jungle du monde du travail (Sarah Belouezzane).

- Les nombreuses vies des thésards (Julien Dupont).

- Attention aux faux CV (Baptiste Bablée).

- Entretien avec Ophélie Latil, porte-parole du collectif Génération précaire: “le meilleur conseil à donner est de ne pas se brader” (propos recueillis par Sébastien Dumoulin).

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Commentaires

  1. La précarité des jeunes diplômés et des jeunes en général est une réalité, mais il faut voir aussi ce que l’on met sous le terme de “jeune diplômé”, en effet, aujourd’hui avec l’inflation des diplômes ceux-ci ont perdu une grande part de leur valeur. Il y a une hiérarchie entre les diplômes, certains valent beaucoup plus que d’autres donc une généralisation des diplômés est dure! Le bac est un diplôme, mais avant qu’une entreprise recrute un simple bachelier…
    De plus le diplôme ne donne aucun droit à un travail. Cela vaut particulièrement pour les thésards et docteurs en faculté qui pensent ensuite qu’un poste de maître de conférence leur est dû… Et bien non s’ils veulent enseigner il y a des concours pour ça, sinon c’est précarité assurée…
    Et c’est bien beau d’avoir un diplôme, mais ça ne suffira jamais pour avoir du boulot, il faut savoir construire son CV et les stages sont là pour ça durant la scolarité. Et il faut être intelligent dans ses stages, mieux vaut peu de stages longs que beaucoup de stages courts, contrairement à “Alexandra” qui fait 7 mois de stages dans des entreprises différentes. En avait-elle fait avant? Et “sciences juridiques” c’est un peu bâtard comme diplôme, ce n’est pas totalement du droit donc a priori l’entreprise ne sera guère intéressée. Et plutôt qu’une école de commerce c’est passer le barreau qui lui aurait servi, même pour être juriste en entreprise, même s’il n’est pas dit ce qu’elle recherche comme emploi.
    Je suis moi-même jeune diplôme et j’ai trouvé un travail quelques mois après, et au prix de nombreux sacrifices. Lors de ces études il faut savoir faire passer en dernier la “vie d’étudiant” et se construire son CV, quand on connaît l’état du marché du travail, il faut savoir se donner les moyens de réussir.

  2. Le monde de l’emploi se fiche pas mal des jeunes. Il ne leur fait pas confiance.

    http://wp.me/pERCo-3Ty

  3. Ce n’est pas typique au jeunes, mais cette précarité se développe pour toutes les tranches d’âge et devient la norme d’embauche pour le monde du travail.

    En effet, beaucoup de fonctions de l’entreprises n’ont pas besoin d’un temps plein pour être réalisées. Avant on le négligeait. Désormais, toute tâche de l’entreprise est émise en mode “projet”, avec un début, une fin (eh oui!) et un coût. Le meilleur exemple est le balayage des locaux.

    Simplement, ceux qui sont arrivés avant s’accrochent à leurs CDI et leurs statuts fonctionnaires. Mais lorsqu’ils partent à la retraite, ils sont remplacés par des Interimaires, CDD ou mieux : sous traitants.

  4. @ Totoro qui nous apprend que “Cela vaut particulièrement pour les thésards et docteurs en faculté qui pensent ensuite qu’un poste de maître de conférence leur est dû…”.
    Vous sortez ca d’ou…? Vous n’avez jamais du mettre un pied dans un laboo pour dire des anneries pareilles. Tous les thésards savent bien que rien ne leur ai du, bien au contraire. Quand on commence une thèse, c’est surement pas pour la sécurité de l’emploi…Mieux vaut lire ca qu’avoir un chien pour se déplacer..

  5. Tout à fait d’accord avec Totoro. La précarité est à combattre de toute façon, mais il y a diplôme et diplôme : il faut regarder la pertinence des diplômes plus que la durée d’études! Certaines formations sont sans doute très intéressantes à suivre, mais offrent peu de débouchés. Dire j’ai un bac+8 et pas de travail c’est pas normal, faut voir quelle formation et quelles exigences de poste. Je ne sais pas si c’est la responsabilité des jeunes de bien regarder ça avant de s’engager ou s’il faut mettre en place des quotas bien réglés ou autre dans les différents cursus…

  6. Il y a une composante qu’on oublie : le droit du travail français est trop imposant. C’est essentiellement à cause de ça que les employeurs ne se risquent pas à embaucher des jeunes en CDI… C’est trop risqué et ça coute bien trop cher !

  7. Pourtant il est possible de trouver un poste assez rapidement après sa thèse. Il suffit de s’expatrier..merci la France !

  8. @ maxiu

    Je fonde mes propos sur les articles qui fleurissent régulièrement sur le site du Monde dans lesquels des thésards s’étonnent que les postes de maîtres de conf ne leur soient pas réservés. Tout simplement. Ce ne sont peut-être pas des cas à généraliser, mais je parlais de ceux qui veulent enseigner…

  9. C’est un peu simpliste comme analyse. Aujourd’hui les jeunes diplomés sont très demandés s’ils sont bien formés. Evidemment si vous faites votre premier stage à 30 ans, c’est déjà beaucoup plus difficile.
    Des thésards médiocres il y en a à la pelle et effectivement ça ne justifie pas l’obtention d’un job. C’est d’ailleurs tout à fait logique. Il faut arréter de tout voir en noir et se réjouir pour ceux qui trouvent facilement et ils sont nombreux. Allez voir de jeunes ingé ou des commerciaux qui sont prêts à aller au charbon et vous verrez qu’ils s’en sortent très bien.
    Pour ceux qui se sont plantés dans leur formation, le rattrapage est beaucoup plus lent et il faut alors adopter une stratégie minutieuse pour se recaser. Mais cela ne sert à rien de s’en plaindre.

  10. Tout à fait d’accord avec Totoro et JN. La diversification des diplomes et confusion entre “études intéressantes” et “études qualifiantes” (pour le monde de l’entreprise) est devenue la norme. Par exemple un bac+2 en Hotellerie trouverant du travail à l’inverse d’un bac+5 en photographie/psycologie.
    Je ne pense pas que les quotas soient une solution car le système actuel permet à tout le monde d’étudier ce qu’il souhaite (enfin presque) et cela est à mon sens la base d’une culture diversifiée, richesse de notre pays.
    Mais il faudrait responsabiliser/informer d’avantage les étudiants qui s’engage dans les nombreuses voies sans réels débouchés et/ou trouver un travail est quasi impossible.

  11. @VDB : arrêtez vos conneries, le droit du travail français n’est pas plus contraignant qu’ailleurs, et ça commence à bien faire qu’il serve d’excuses pour ne pas empêcher.
    Si une entreprise n’est pas capable de faire une procédure de licenciement correctement, elle n’a qu’a embaucher un DRH avec une formation juridique à jour.

    Et merci de pas me sortir l’excuse des petites pme qui n’ont pas les moyens, je bouffe des dossiers tous les jours depuis 8 mois, plus l’entreprise est petite, mieux le boulot est fait en amont.

    Mad, juriste (droit social) et en stage.

  12. Effectivement le monde de l’emploi se fiche pas mal des jeunes

    http://ctrouve.fr

  13. Quand l’opinion publique aura accepté de flexibiliser (oh le gros mot) un tant soit peu les contrats de travail, notamment en supprimant les CDD, en refondant les CDI et en baissant le SMIC, et quand les pouvoirs publics auront enfin eu le courage de relever le seuil minimal de rémunération des stages à un niveau décent, peut être arrivera-t-on à résorber le chômage chez les jeunes, en particulier celui des moins qualifiés, et à améliorer leurs conditions.
    Et quand les universités auront également accepté d’intégrer pleinement les entreprises dans les programmes doctorales et de recherche comme ce qui peut se faire au Canada, alors peut être que nos docteurs auront davantage d’opportunités et que leurs compétences seront reconnues et utilisées à l’image de ce qui se fait, là encore, au Canada.
    C’est simple, ça tient en deux paragraphes. Tout le monde le sait. Beaucoup le veulent. Et pourtant…

  14. prendre comem exemple un titulaire d’un doctorat en sciences juridiques … bel exemple de partialité journalistique.

    d’une, un doctorat n’est pas un diplôme professionnalisant.

    de deux, la filière des sciences juridiques n’est pas une des plus porteuses …

    Quid des besoins en ingénieurs ?

    Quid de la désaffection généralisée pour les études scientifiques ?

  15. On ne veut pas de sélection à l’école. Elle se fait après, sur le tas, de manière dure et injuste (aucune chance si vous avez le teint basané) et trop tard pour une bonne reconversion. Elle permet le népotisme : les nuls diplômés (comme tout le monde), fils à papa ou de l’élu du coin trouveront une place et on ne pourra rien reprocher, ils sont diplômés comme les autres. Cela contribue aussi à sous-payer le travail manuel, dévalorisé par les virtuoses du stylo aux idées creuses. On a géré le chômage en prolongeant artificiellement les études, le résultat est là: plus de chômage et des gens aigris à qui l’on a asséné que les diplômes en mettait à l’abri. Le bac devrait être une “mesure” de ceux qui sont au dessus de la moyenne et ont a priori une chance de succès dans la poursuite des études: il devrait donc y avoir autour de 50% de reçus, pas plus.

  16. @fabien
    Vous vivez dans quel endroit de la planéte pour penser qu’on peut vivre et se loger en France avec un SMIC encore plus bas??
    Encore une idéologie inepte de nanti!

    Si on veut lutter contre la concurrence des pays émergents ce n’ est certainement pas en essayant de concurrencer leurs bas salaires, sinon , il faudra aussi que les commerçants et autres bailleurs de loyers en France revoient leur train de vie à la baisse!!

  17. @ davidou

    Baisser le SMIC ?? Et à combien s’il vous plaît ?

  18. Jeunes diplômés, faites comme vos semblables qui ont sont sortis de la précarité: barrez vous de la France.

    Vous reviendrez (ou pas) lorsque vous aurez 5 ans d’expérience.

  19. @ xerox
    C’est vous et votre idéologie qui maintiennent les jeunes dans la précarité.
    Baisser le SMIC permettrait à beaucoup d’entreprises d’embaucher davantage, en particulier les jeunes les moins qualifiés. Cela pourrait avoir un impact significatif, notamment dans certaines banlieues où les taux de chômage des jeunes atteignent 40%.
    vous dîtes qu’on ne peut vivre avec un SMIC trop bas. Mais comment vivent ces jeunes aujourd’hui ? Aucune source de revenu, ou au pire, des revenus “illicites”.
    Les faire entrer sur le marché du travail, même à un niveau de salaire faible, permettrait de les rémunérer, de leur donner un premier point d’entrée sur le marché du travail pour qu’ils puissent par la suite y évoluer. Cela permettrait également de les occuper, de les stabiliser, et, en leur donnant ce nouveau statut social, de les intégrer pleinement dans la société.
    Cela n’a donc absolument rien à voir avec votre pseudo discours sur la concurrence avec les autres pays. C’est une mesure purement sociale. Mais je comprends que des gens comme vous, ancrés dans les mêmes idées qui bloquent l’intégration sociale de centaines de milliers de jeunes depuis des années, refusent de réfléchir à ce genre de proposition…

  20. CDD = précarité ?
    Incohérence des discours. On apprend aux jeunes diplômés à être polyvalent, à s’adapter à tous les changements, être polyglote pour l’international, etc… et on hurle au scandale quand ils sont embauchés en CDD ?
    Je préfère personnellement être embauchée en CDD parce que ça me force à me remettre continuellement en question et réfléchir à mes compétences et mes capacités à chaque fois que je cherche un emploi.
    Le problème ne se situe pas dans le contrat mais dans tout ce que cela implique sur le reste du système. Comment trouver un appartement si la norme de fait est un CDI ? Comment contracter un prêt ? etc… Pourquoi l’Etat n’impose-t-il pas les règles suffisantes suite à l’évolution du monde du travail ? Pourquoi se désengage-t-il à ce point sur des questions qui nous permettent de construire notre avenir ?

  21. Les profils cités (docteurs) ne sont absolument représentatifs des jeunes diplômés en général, si c’est dur pour tout le monde (pas uniquement les jeunes) c’est encore plus dur pour les quelques milliers de “jeunes” (plus si jeunes d’ailleurs - 37 ans, M. Comenge approche de la quarantaine…) qui sortent tous les ans des formations doctorales. Le journaliste s’est trompé de sujet, il ferait mieux d’aller enquêter dans les universités, il y a tant à faire…sans grand moyen, ni considération.

  22. @Mad

    Vous ciblez ici le principal problème de l’employeur quant à ses salariés : le licenciement.
    Tous le monde sait qu’en France, il est extrêmement dur de licencier (et ce même à juste titre). Une fois au prud’homme, l’employeur est dans la quasi totalité des cas vu comme le salaud de patron qui doit payer. C’est là que je vous sors l’excuse que les PME n’ont pas les moyens de s’engager dans de tels risques. Vous prônez le rôle d’un DRH mais cela ne change rien au problème… Sortez de chez vous !

  23. “Incohérence des discours. On apprend aux jeunes diplômés à être polyvalent, à s’adapter à tous les changements, être polyglote pour l’international, etc…”

    C’est de la propagande, comme celle qui sert à devenir soldat en période de guerre. En réalité, si tu bosses trop bien, que tu es flexible, que tu t’adaptes etc… tu te retrouveras à bosser pour les interets de ceux qui ne veulent pas s’adapter, pas bosser, et rester inflexibles. Comme les soldats qui étaient présentés par la propagande comme sexys pendant la guerre de 14-18, mais en réalité restent de la chair à canon pour vieux généraux. En france, seul compte le statut : ça au moins c’est un acquis. Dit autrement : trouvez vous un vrai taf, fonctionnaire ou CDI d’une grosse boite pseudo étatique, et laissez les baux discours pour les naifs.

  24. Formation universitaire française en IAE, puis en Norvège. Dernier diplôme Master (ex-DESS) en Marketing/Chef de produit, l’un des meilleurs de France situé sur Paris XII…, stages de longue duréé et jobs sur le CV. Mais là c’est le drame, 11-09-2001, crise economique, chute des marchés et de l’emploi, impossible de trouver un emploi pendant 6 mois,…donc remise en cause => choix de faire un doctorat à l’étranger et capitaliser sur un sujet interessant, innovant et vendeur pour soit partir en recherche académmique soit partir en secteur privé pour revendre la thèse. Recherche active d’un directeur de thèse, cours de DEA à suivre tout en commençant la these, et le job d’assistant de recherche. Doctorat effectué à l’étranger, le pays qui m’a acceuilli => je lui dois TOUT: ma formation à la recherche, mon salaire de doctorant, la valorisation de mon parcours passé et futur. Resultatje suis resté dans ce pays, j’y travaille et j’y paie mes impots, et je suis reconnaissant envers ce pays, et je fais tout pour lui rendre. Ce pays a su reconnâitre la valeur de mon parcours avant le doctorat et apres mon doctorat

  25. la fin de l article est amusante…
    Il y a une dizaine d annee on expliquait que le papy boom allait generer en 2010 une penurie de personnel (car il faudrait remplacer tous ces gens qui partent a la retraite).
    Et manifestement il y a penurie … d emploi et la situation c est meme notablement degradee

    Il faut voir les choses en face: la France est un pays en declin (donc de moins en moins d emploi et de plus en plus mal payes) qui a en plus choisi les jeunes comme variable d ajustement (normal ils sont électoralement quantite négligeable)

    La seule chance de cette generation, c est de pouvoir s expatrier et de pouvoir demarrer une vie normale dans un pays qui n a pas choisit de sacrifier sa jeunesse comme en France

  26. En Allemagne le code du travail est aussi rigide qu’en France mais ils embauchent beaucoup de thésards, et à salaires supérieurs.

    Mais en Allemagne, personne ne se lance dans une thèse de sciences juridiques… on fait du droit pour être avocat/juge ou d’autres études.

  27. @Davidou

    Prenez le cas de l’Allemagne: pays sans salaire minimum, monde du travail beaucoup plus fexible, séléction scolaire très jeune, quota d’entrée en fac etc.
    Les “400€ jobs”, temps courts et cie se multiplient, alliés au problème des travailleurs précaires.
    Ce n’est pas une solution en soi…
    Puis concernant le débat sur le problème des docteur es “…”, ce problème est franco-francais. Ici énormément de dirigeants de très grandes entreprises ont des doctorats.

  28. @ Davidou: je ne sais pas dans quel monde parallèle vous vivez mais certainement pas le même que tout le monde. Vous pensez sérieusement que tous les jeunes diplômés sans emploi dealent du shit ou se prostituent pour survivre. Pour répondre à votre interrogation sur “comment font-ils pour vivre ?” C’est très simple, la plupart vivent toujours chez leurs parents sauf qu’à 25 ans passés, on aspire à autre chose que rester chez papa-maman. On veut pouvoir prendre son 1er appartement et commencer à construire sa vie, ce qui n’est pas possible tant qu’on n’a pas de CDI.

    Quant au fait de baisser le SMIC, réveillez-vous, la plupart des jeunes diplômés (qui sont le sujet de l’article et non les jeunes sans qualification) ne sont pas embauchés au SMIC donc cette mesure n’auraient aucun impact sur leur taux d’emploi. En revanche, cela aura impact sur la vie de millions de travailleurs sans qualification et pas forcément jeunes. Contrairement à ce que vous pensez, la plupart des emplois sans qualification sont rémunérés au SMIC, ce qui est la rémunération de beaucoup de travailleurs entre 40 et 55 ans.

    Pour finir, au sujet du problème du taux de chômage élevé dans les cités, encore une fois, le fait de baisser le niveau du SMIC n’aurait aucun impact sur ce taux de chômage car ce n’est pas le frein à l’embauche mais plutôt la discrimition dont sont victimes les jeunes issus de cité (et pas seulement ceux qui n’ont pas de qualification, les diplômés rencontrent le même problème). Sous prétexte qu’ils n’ont pas le bon nom de famille et qu’ils viennent d’une cité, on les catalogue comme “éléments fauteurs de trouble”.

    Avant de reprocher à xerox son idéologie, regardez plutôt le monde autour de vous, il est bien différent de celui que vous décrivez.

  29. @Totoro
    Il ne faut pas passer un concours, pour être Maître de Conférence, il faut être “qualifié”, i.e. un jury composé d’enseignants chercheurs juge votre travail de thèse et d’enseignement effectué parallèlement à la thèse, et considère que vous êtes qualifié ou non pour être maître de conférence.
    La qualification est nécessaire mais pas suffisante. Elle donne le droit à être candidat pour des postes, publiés au journal officiel chaque année, mais n’assure en rien au jeune docteur d’être recruté: on est, au mieux, mis sur liste d’attente après un entretient devant des représentants du laboratoire et service d’enseignements recruteurs.
    Le problème est qu’il y a beaucoup plus de candidats que de postes et qu’il faut souvent s’attendre à ne pas avoir de poste dès la première année.
    Personnellement, j’ai eu ma qualification, mais n’ai jamais été candidat sur un poste. Peu enclin à l’enseignement (mais également conscient du manque de reconnaissance de nos instances dirigeantes pour les enseignants chercheurs), je suis parti dans le privé et ai trouvé un CDI avant même d’avoir fini mon contrat à l’Université. Petite précision, je suis docteur en informatique. J’imagine que ma reconversion aurait été autrement plus difficile si j’avais été titulaire d’un doctorat en sciences sociales ou juridiques…

  30. Il y a quelque chose qui me semble super important aujourd’hui en cette période de précarité de l’emploi des jeunes. Je pense que les difficultés de ceux-ci pour trouver un emploi sont en partie dues à un manque de compétences dans l’élaboration du CV et de la lettre de motivation.

    Ayant moi-même eu l’occasion de proposer des stages pour des élèves ingénieurs, et de regarder des demandes d’emplois de jeunes tout juste sortis d’école ou un peu plus expérimentés, je suis toujours sidéré de voir à quel point les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas faire correctement un CV ou une lettre de motivation. Je suis souvent obligé d’essayer de “deviner” les aspirations, et les qualités des demandeurs, vu que je ne trouve pas les réponses à mes questions fondamentales en tant que recruteur dans le CV, et que la lettre de motivation est la plupart du temps hyper standard, sans la moindre personnalisation en fonction du poste recherché ou des affinités du demandeur. Parfois, je vois même quelques fautes graves, quand je reçois une lettre de motivation par mail avec en clair une dizaine d’adresses différentes d’employeurs, ou encore quand le copier-coller intensif fait écrire des choses fausses, genre une fois que mon entreprise était leader dans le domaine énergétique alors que nos activités n’ont complètement rien à voir.

    Cela permet au moins de faire un gros tri dès le départ mais bon, dans l’ensemble je n’ai pas envie de rejeter la faute sur ces jeunes, plutôt sur leurs formations. J’ai l’impression qu’en France, on n’apprend pas aux jeunes à se vendre un minimum, et à faire des CVs et des lettres de motivation correctement. Il ne s’agit pas de leur apprendre à mentir ou à courber l’échine, mais plutôt de leur donner un peu de confidence, leur apprendre à montrer leur valeur véritable, car ils en ont une, et à savoir un peu plus ce qu’ils veulent, à cibler mieux leurs demandes vers ce qui va leur apporter un maximum d’expérience, ce qui leur correspond le mieux.

    En particulier, cette méthodologie leur permettrait d’éviter le syndrome de l’envoi en masse, les jeunes qui font une lettre un CV, et les envoient à 50 entreprises différentes, avec un taux de réponse de 1/10 maximum et je ne parle pas du nombre d’entretiens décrochés, 2 ou 3 à tout casser. J’ai vu pas mal de gens faire ça dans mon entourage (j’ai 28 ans) et ça ne fonctionne pas. Au contraire, il vaut mieux faire 5 demandes, sur des entreprises (ou autres) très spécifiques, par leur activité et leurs postes disponibles. Puis blinder la demande, en jouant un peu le rôle du “profiler” du DRH. Dans ce cas là, le taux de réponses passe pratiquement à 100%, et les entretiens aussi vu qu’on s’est intéressé aux postes disponibles, qui à priori existent.

    Bref, si on pouvait améliorer les formations et faire en sorte que chaque jeune fait de bons CVs et de bonnes lettres de motivation, envoyées de façon plus ciblée, je pense qu’on pourrait améliorer leurs situation dans l’emploi de manière non négligeable.

  31. On a quand même un gros problème en France de frilosité et de réticence à la prise de risque de la part des employeur. La France est probablement le seul pays au monde où faire une thèse après un diplôme d’ingénieur diminue les débouchés professionnels, comme si les entreprises ne voulaient pas de gens à l’esprit trop indépendant ou trop critique, s’étant détachés du formatage des grandes écoles. Cf. le commentaire de jonathan “le doctorat n’est pas un diplôme professionnalisant”: c’est une opinion complètement absurde (le doctorat venant en complément d’une formation initiale, c’est cette dernière qui est professionalisante ou non) mais elle est néanmoins la plus répandue. C’est également un pays (mais là c’est moins original) où le meilleur moyen d’obtenir un contrat stable demeure le piston, bien avant la formation ou l’expérience professionnelle.

  32. @ Guillaume

    Vous pensez vraiment que l’IAE Gustave Eiffel offre les meilleures formations de France en marketing ? Dans ce cas, il vaut effectivement mieux pour vous de quitter le pays, car votre secteur est en réalité la chasse gardée des Grandes Ecoles de commerce. C’est la réalité française dans le monde de la gestion, les meilleures places et les meilleures entreprises ne sont pas pour l’Université, sauf pour quelques exception comme Dauphine, Assas ou Paris I peu représentatives.

  33. Mon message est pour Venga en fait…

  34. Les recrutements de MdC peuvent tout à fait être apparentés à des concours : plusieurs candidats pour un poste, une présélection sur dossier puis des entretiens avant le choix final. Dans mon domaine (sciences) on conseille d’avoir au moins 1 an de post-doc avant de prétendre être pris pour un poste.
    Je partage l’interrogation de jonathan : tous les diplômes ne se valent pas, certains ont encore de beaux débouchés. Parfois je me demande à quoi pense une personne en s’embarquant dans des filières sans débouchés, encore plus quand elle poursuit jusqu’au doctorat. Sciences juridiques, vraiment ?

  35. Hueb > je dirais plutôt que les ingénieurs / doctorants, ayant des “gros diplômes”, vont avoir selon l’employeur des “grosses ambitions” avec, en termes de salaires. Beaucoup de boites préfèrent que le travail soit accompli par des stagiaires ou des jeunes diplômés (avec des diplômes standards) plutôt que par des gens d’expérience qui vont essayer de négocier un salaire à la hauteur de leurs compétences (qui est d’ailleurs pas souvent très élevé, mais forcément plus qu’un SMIC ou qu’un salaire minimum de stagiaire)

  36. Heureusement, nous n’en sommes pas encore là, et en France, papa, maman assurent encore…
    http://www.poilagratter.net/?p=2468
    Ceci étant, c’est vrai que sur le marché du travail c’est un cercle vicieux, car lorsqu’une entreprise voit le CD de quelqu’un qui est allé de stages en stages, elle n’a pas envie de l’embaucher, comme si précarité équivalait à pas compétent.

  37. J’ai trouvé du boulot 3 jours après avoir obtenu mon diplôme (M2IRT promo 2009). C’est ça, l’avantage d’une formation en apprentissage : tu termines tes études et hop, 3 ans d’expérience sur le CV en plus du diplôme de niveau 1 ! (Cela dit, l’école n’était pas top du tout…)

    Je ne sais pas quel type de formation Alexandra a pu faire. Mais les stages ne constituent pas, aux yeux des employeurs, une expérience valorisante.
    J’en veux pour preuve : combien d’entre nous ont été condamnés à effectuer un stage photocopieuse-café et, de surcroît, faire croire à une activité constructive en falsifiant leur rapport de stage de A à Z ? Ce sont des expériences inutiles et dégradantes, qui ont abouti au fait que bon nombre de recruteurs ont une fausse idée de ce que représentent réellement les stages.

    De plus, la précarité n’est pas généralisée et dépend avant tout de la branche choisie par l’étudiant. Alexandra n’a peut-être tout simplement pas choisi une branche aisée au niveau du recrutement.
    À l’inverse, si un étudiant en informatique présente un CV avec un CDD, il des chances non négligeables d’obtenir un poste.
    Pour de telles raisons, de trouve idiot de croire à l’égalité des chances. Bon nombre de mes amis ont galéré pendant des mois, voire des années avant d’aller bosser. L’un d’eux en particulier, avec ses 5 ans de fac d’éco-gestion, a été obligé de déménager… En Espagne, le seul endroit où un boulot lui tendait la main !

    L’importance des diplômes dépend également de la branche choisie, mais avant tout de l’entreprise elle-même : un recruteur de commerciaux peut exiger des qualifications spéciales telles qu’un MBA ou un GMAT, comme un recruteur de développeurs peut exiger un diplôme d’ingénieur avec spécialisation développement d’applications.

    Cet article est très bien, il est représentatif de la situation à laquelle sont confrontés la plupart des jeunes aujourd’hui, mais ce que je lui reproche est qu’il ne prend pas assez en considération la question de la relativité, très particulièrement marquée dans ce domaine. On ne peut pas faire d’un contexte particulier un contexte généralisé.

  38. @ Ivan: je peux vous confirmer qu’en école de commerce, on vous apprend à faire un CV et une lettre de motivation. Evidemment, c’est du standard et cela doit être adapté. En revanche, je n’ai suivi aucun module de préparation aux entretiens. La seule formation que j’ai reçu dans ce domaine-là date…de la classe préparatoire où l’on nous faisait passer de nombreuses simulations en vue des entretiens d’entrée en école de commerce.
    Ceci dit, les formations ne remplaçent pas l’effort personnel. Construire son CV, ça prend du temps, au minimum une bonne journée et il ne faut hésiter à demander autour de soi. Idem pour la lettre de motivation.

    Néanmoins, je ne partage pas du tout votre analyse sur le taux de retour employeur suite à des candidatures à des postes. Etant passée par la case chômage après 5 ans d’audit, j’ai postulé à de nombreuses offres sur le site de l’APEC ou encore cadremploi avec des lettres de motivation personnalisées et ciblées, vous seriez surpris du peu de réponses reçues (même pas un mail automatique d’accusé-réception de la candidature).

  39. @Davidou et d’autres, je me suis arrêter de lire vos commentaires après votre réponse à Xerox!

    Mon ami a : un CAP signalétique enseigne et décor
    Un bac pro du même type, plus un bac pro infographiste metteur en page. Le tout obtenu par le biais de l’apprentissage et de contrat pro à moins de 750€/mois, compléter par un petit boulot à McDo. Il a de plus un BEP vente, et il vient de finir une formation payante, avec stage non rémunérée de designer maquettiste niveau BAC+3.
    On résume, 24 ans, Plus 3 ans d’expérience en entreprise dans son domaine de compétence, deux ans de petits boulots et au chômage depuis 8 mois. Indemnisé sur la base de son contrat pro dont la rémunération était inférieure à celle de son apprentissage précédent (remarquez la logique), soit 680€. Le prix d’un loyer dans une grande ville.

    Donc il fait quoi, il bosse gratis pour une pov’ petite entreprise assaillis de méchantes charges et repart vivre chez sa mère pour 5/6 ans le temps qu’il vaille enfin quelque chose sur ce foutu marché du travail?

    Je veux bien tout entendre, mais de grâce, par décence, arrêtez vos conneries!

  40. @Ivan
    Cette histoire de lettre de motivation a quand même bon dos. Augmenter la qualité des compétiteurs n’augmente pas le nombre de gens qui arrivent premier. Quelle est aujourd’hui la proportion de diplômés qui trouvent du travail en envoyant leur CV suite à une offre d’emploi. 10%? 15% peut-être? Guère plus. La première chose qu’on vous dit quand vous vous adressez à une association d’aide aux demandeurs d’emploi c’est qu’il faut développer ses contacts et son carnet d’adresse. Facile à dire, mais quand on part de 0 on ne sait pas comment faire.
    Quant à jouer le rôle de “profiler” de DRH, si vous n’avez aucune expérience professionnelle vous avec 99% de chances de vous planter. J’ai voulu jouer à ça et j’ai fini par me rendre compte que mon problème était que ma formation ne donnait pas un accès direct à un créneau professionnel concret: de qualité mais trop généraliste, les gens trouvaient des boulot précaires dans des domaines très variés, essentiellement en fonction de connaissances qu’ils avaient par ailleurs. La candidature spontanée, même bien travaillée, ne sert strictement à rien: à mois d’être un hyper-spécialiste d’un domaine à la mode, l’employeur ne voit en vous qu’un universitaire de plus, cultivé mais à qui il va falloir apprendre les ficelles du métier de A à Z. Du coup je suis retourné pour un an à la fac, faire un master avec une association d’ancien élèves qui fonctionne et qui a investi le créneau de l’ingénierie de projets européens. J’ai appris quelques trucs intéressants, fait un stage un peu bidon puis j’ai contacté cette assoce et là j’ai mis 2 semaines à trouver un CDI . J’aurais surement pu envoyer du papier cul à la place de mon CV, tout ce que voulait l’employeur c’est qu’on lui recommande quelqu’un, ne faisant aucune confiance aux ressources humaines qui étaient bien incapables de comprendre en quoi consistait le poste à pourvoir. Le métier, je n’y connaissait évidemment rien au départ et j’ai appris sur le tas, grâce notamment aux anciens élèves qui m’ont refilé pas mal de tuyaux.

  41. Il n’est pas extrêmement difficile de licencier en France, il faut simplement, contrairement à certains pays, avoir un véritable motif, une “cause réelle et sérieuse”, pour pouvoir licencier quelqu’un. On ne peut pas simplement se séparer de quelqu’un parce que sa gueule ne nous revient plus, parce qu’il est juif ou que l’on a appris que sa femme portait le voile: il faut que cet employé ait commis une erreur, qu’il soit incompétent, qu’il arrive bourré au travail… Un employeur qui signe un CDI s’engage à fournir du travail dans des conditions correctes à son salarié, et ce pour une durée indéterminée; je trouve cela naturelle qu’une personne ne puisse pas rompre des engagements d’une telle importance avec facilité. Un contrat de travail est avant tout un contrat, et je ne vois pas pourquoi une personne pourrait ne pas respecter les contrats qu’il signe, ne pas respecter ses engagements.

    De plus je vous rappelle que le Conseil des Prud’hommes est constitué de deux salariés et de deux employeurs; il y a une équité parfaite dans la représentation des deux points de vues, et en aucun cas une diabolisation systématique de l’employeur par les conseillers.

    Ensuite, tout CDI contient une période d’essai de six mois. Un employeur a donc, au minimum, six mois pour juger de la qualité du travail d’une personne, de son intégration au sein d’une équipe… Je trouve que cette période est, presque toujours, suffisante (personne n’est à l’abri d’une mauvaise surprise, certes). De plus, une pratique très fréquente des employeurs est d’embaucher une personne en qualité de stagiaire pour six mois, puis de lui faire signer un CDI, ce qui équivaut, fondamentalement, à une période d’essai d’un an. C’est un contournement de la loi, que je cautionne pas nécessairement, mais qui permet aux employeurs les plus “timides” de bénéficier d’un an pour juger de la qualité de son employé (ce qui me parait une durée largement suffisante)…

    Dernièrement, un salarié ayant moins d’un an d’ancienneté au sein d’une entreprise est qui est licencié de manière abusive à le droit, au maximum, à un mois de salaire d’indemnisation. Vous comparez ce mois de salaire aux frais d’un avocat, obligatoire devant un CPH, et vous vous rendez compte que le salarié a très peu d’intérêt à se faire licencier avant sa première année d’ancienneté. Fondamentalement, les employeurs bénéficient donc d’une période de 12 à 18 mois (six mois de stage et 1 an de CDI) pour juger une personne et son travail; je ne vois pas en quoi cette durée est trop contraignante.

    Je ne cherche pas à dire que le Droit du travail français n’est pas contraignant et sans défaut. Je cherche simplement à souligner qu’il met en place un ensemble de règle, qui fait preuve d’une certaine cohérence, et qui en soit, n’est pas un obstacle absolu et total à la conclusion d’un CDI.

    Le recours croissant des employeurs aux CDD et aux stages ne vient pas des risques liés au CDI mais est la conséquence immédiate d’une politique de recrutement qui vise au moins cher. Un stagiaire est payé, au moins, deux fois moins qu’un salarié aux mêmes compétences et diplômes. Ces entreprises n’ont pas consciences de la richesse que représente le “capital” humain; les entreprises qui font preuve d’une politique de recrutement et de RH forte, comme Décathlon ou Danone, sont des entreprises qui sont en croissance et qui posent des bases solides pour leur avenir.

    Pour être bref, cette position de précarité ne résulte ni d’un cadre légal trop contraignant, ni d’éléments conjoncturelle, mais bien une crise structurelle, liée à la conception actuelle des ressources humaines, qui considère l’individu et surtout son travail comme une marchandise qu’il faut payer au prix le plus bas.

  42. Il faut privilégier les stages / expériences “quasi-professionnelles” longues.

    Si le marché du travail francais ne peut absorber tous les jeunes diplomés (je ne participerai pas aux débats sur la diversité des parcours…) il n’en demeure pas moins qu’il y a encore beaucoup d’options pour les jeunes.

    Il ne faut pas négliger le fait que les VIE sont tres souvent un bon moyen d’acquérir une experience longue,valorisante et à l’international.

    Il ne faut pas non plus sous-estimer la qualité de la formation francaise… Je suis toujours impressionné par le nombre d’anglais et d’australiens que j’ai croisé à travers le monde au fil de mes expatriations… Et je ne peux m’empecher de penser que le probleme (si probleme il y a) serait probablement plus benin si les jeunes etaient plus orientés vers l’international et si leur maitrise de l’anglais etait courante…

    Au fond, je crois que c’est se faire des illusions que de penser trouver forcément un emploi en France… il est évident qu’il y a une inadéquation entre offre et demande (expérience, études, séniorité…).

    Dans le monde d’aujourd’hui, une recherche d’emploi se fait à l’international… il ne faut pas limiter sa recherche d’emploi à la France et pleurer parcequ’on ne trouve pas…

    pour la petite histoire… j’ai été diplomé d’une grande école une certaine année 2001… j’ai été expatrié 8 ans sur les 10 dernieres années… et mon premier job était un VIE de 1 an…

  43. Il me semble que les stages aujourd’hui ne peuvent plus se faire que dans le cadre d’un cursus scolaire donc il me semble que tte la partie de l’article sur les gens qui-accumulent-les-stages-sans-trouver-de-job est hors-sujet (copier-coller d’articles du même genre d’il y a 15 ans ?).

    Le problème de l’accès à l’emploi des jeunes diplomés restant entier (et complexe).

  44. Je suis plus ou moins d’accord avec davidou sur le niveau du smic.

    Je vois que mon entreprise n’embauche pas de jeune ayant un CAP ou un bac pro de technicien info car elle ne peut pas se le permettre.

    Instaurer un smic un peu plus faible pour les 2 premières années de vie professionnelle (et limité à cet intervalle temporel), tant que les jeunes diplômés (ou non) peuvent encore vivre chez papa/maman sans se taper la honte devant leurs collègues pourrait aider à leur insertion.
    A l’issue de ces 2 années, hop, le salaire minimum auquel ils pourraient prétendre serait le smic “normal”.

  45. @Corto, non regardez les offres d’emplois dans de nombreux secteur, tous les moyens sont bons pour proposer des stages…

  46. non, en effet, un docteur ne pense pas qu’un emploi de maître de conférence lui soit dû ; et les concours ne sont pas la solution…en ce sens qu’ils ne remplissent plus véritablement un rôle de sélection car…il n’y a tout simplement pas de postes dans certaines disciplines, notamment les lettres et sciences humaines. Et là, il est bel et bien question d’idéologie et de priorité, de création ou non de postes, de politiques publiques négligeantes envers ce qui n’est pas immédiatement rentables, de coupes..il est affolant, à cet égard, d’entendre comment “recherche” se résume à “recherche scientifique” dans la bouche des politiques. il n’y a pas que les écoles de commerces, le marketing, les stages dont certains se font les gorges chaudes ou les cdd qui ne sont que des précarités déguisées et qu’en rien on doit prendre comme des instruments de remises en causes personnelles, de réflexions sur “ses compétences” (remarquable de jouer ainsi le jeu de ceux qui stressent et vous précarisent). Et bien sûr que le doctorat professionnalisant, il n’y a qu’à voir le parcours d’un docteur associant thèse et travail alimentaire à côté, rédaction de cochonneries administratives pour glâner trois francs six sous, joints aux travaux d’analyses et de synthèses, aux colloques, articles etc…n’est-ce pas formateur tout ceci ?

  47. Je veux bien, mlleka, mais précisez un peu.
    Pas la peine de parler par allusion, vous ne risquez rien.

  48. La recherche d’emploi se fait à internationale et bientôt sur la lune ?

  49. J’ai pu lire Beaucoup d’arguments intéressant.

    J’ajoute quelques précision sur ce que j’ai pu croiser lors de ma scolarité (prépa, école d’ingé moyenne, double diplome à l’étranger).

    Pour le modèle Allemand : Les doctorants sont “ULTRA-compétents”. Pour avoir travaillé avec bon nombre d’entre eux, les exigences rédactionnelles et l’excellence des livrables ont de quoi faire palir bon nombres d’ingénieurs / chefs de projet expérimenté !

    Pour baisser le SMIC : haha, en tant que jeune diplomé, même avec un salaire d’ingénieur débutant : ce n’est pas si facile alors baisser le SMIC.. haha. Inconcevable (ou alors baisser les loyers, le prix de l’alimentaire, des transports…)

    Pour les thésards : C’est hélas une triste réalité que le modèle Francais n’encourage pas la recherche. au moins 50% des chercheurs ne travaillent pas avec des entreprises et seront donc considéré par des entreprises cherchant une forte rentabilité comme des “inneficaces”.

    Pour les “ateliers de CV” : J’ai eu la chance d’aider bon nombre de mes camarades a préparer à la fois leurs CV et leurs entretiens. J’ai eu moi même une formation poussé (une 20aine d’heure) en école d’ingénieur.

    Pour les “filiaires” : Un débat sur les cotas pourraient être intéressants. Pourquoi laisser 2000 étudiants s’orientier en psychologie pour 200 postes ?

    Personnelement, je trouve que cet article manque de précision et se veux très/trop général.

    La solution pour l’embauche : Une présentation sans faille (ca se travaille), un CV orienté vers l’emploi voulu et.. savoir saisir les opportunités

  50. Et voila pourquoi je ne travaille pas en France, alors que je suis jeune ingenieure mais j’ai un peu d’espoir et souhaite rentrer en France d’ici la fin de l’annee apres quelques annees d’experience parce qu’il faut arreter de dire que c’est soit l’experience soit le diplome que les entreprises recherchent, elles veulent les deux et malheureusement ca ne laisse pas beaucoup de chances aux jeunes…

  51. Et si il y a pas assez de jobs ? Vous pourrez mettre tout la bonne volonté que vous voulez si il n’y pas assez de job on se retrouve avec des niveaux fous à se battre pour des miettes…A quand un bac+2 pour faire caissier ?

  52. J’ai 24 ans, bac+5 avec des diplôme de licence et master spécialisé (Université et Ecole de commerce), d’excellents résultats (mention très bien), 4 stages de 6 mois dans de bonnes entreprises… Mais des études dans un secteur plus que bouché : le management d’activité culturelle (spécialisé production de spectacle et gestion de projets festivals/événementiel). Je sais faire des budgets, des factures, des devis, des contrats, vendre, acheter, organiser, planifier et manager des équipes. MAIS “on aime beaucoup votre profil mademoiselle mais vous n’avez pas assez d’expérience”. Donc “intermittence” (c’est devenu la loi dans le métier, même pour des postes administratifs) et cdd de quelques semaines (ou mois quand la chance sourit) à répétition (pour faire de la billetterie les soirs de concert, par exemple, ce que je faisais déjà comme job étudiant). Peut-être est-ce le secteur qui fait ça, et c’est effectivement un choix de ma part, mais à écouter mes amis (droit, langues étrangères, marketing…) j’ai l’impression que c’est tout de même une situation généralisée…

  53. La solution est pourtant pas bien compliquée !
    Il est largement temps de profiter des progrès réaliser depuis des générations.

    http://www.dailymotion.com/video/xgxhto_le-revenu-de-base-le-film_news
    (+ voir les articles wikipedia sur le sujet)

  54. Pas de travail à l’étranger malheureux. Ou pas trop longtemps si vous souhaitez revenir!!

    Effectivement, quand vous reviendrez vous aurez peu-être les compétences, mais plus la chose numéro UN pour trouver un JOB : les RESEAUX.

    Mon conseil pour un jeune qui veut trouver un vrai job :
    A la sortie des études, demandez à vos parents de vous héberger deux ans, et passez TOUS LES CONCOURS possibles et inimaginables. Ou toutes les annonces de grosses boites pseudos étatiques (EDF, Renault, Total, quelques banques…)

    Une fois le précieux sésame acquis, vous pourrez rester un ou deux ans en poste, puis demander un congé sabatique pour aller vous éclater (et non bosser) en faisant un tour du monde etc… Et à votre poste, vous finirez par faire bosser les autres (les sous traitants). A terme, tous les fonctionnaires ne seront plus que des “contracteurs”, qui feront bosser les sous traitants. Exemple : pole emploi etc…

    Les compétences, c’est bien pour les sous traitants qui bosseront pour vous et en découdront avec les appels d’offres/enchères inversées/contrats cadres.

    Ce qui est important, c’est le statut, pas les compétences ou je ne sais quoi.

  55. Le secteur, reste un des principaux sujets de possibilité d’emploi.
    Je suis diplômé tout juste (l’année dernière) d’un bac +5 Génie civil (spé TP)
    Et en l’espace de 1 journée, CDI chez un grand groupe de TP (Eiffage).

    Pour moi, le soucis, reste que les jeunes, choisissent énormément de secteur bouchés, aujourd’hui, bon nombre de secteurs d’activités sont délaissés pourtant, et peine à pouvoir recruter..

  56. @Lisa
    “e management d’activité culturelle ”
    Typiquement le genre de diplome pour bosser dans les services culture des mairies ou collectivité locales. Le genre d’endroit qui sert à planquer les copains politiques, ou les copains tout courts. Le genre d’endroit qui, pour la raison illustrée ci dessus, est bourré de petits chefs despotiques “copains du maire” ou “copines du conseiller général”.

    Si vous n’avez pas d’appui politique pour rentrer dans un service culture d’une mairie, fuyez.

  57. “ouchés, aujourd’hui, bon nombre de secteurs d’activités sont délaissés pourtant, et peine à pouvoir recruter..”

    S’ils peinent à recruter, c’est qu’ils ne payent pas assez cher pour un job qui ne mène à rien, ou précaire, ou alors qu’ils cherchent des compétences rares payées au lance pierre. Ce genre de plainte est courante par exemple dans l’informatique.

    Que de naïveté dans ces commentaires!!!

  58. @Nemo

    “Pour les “ateliers de CV” : J’ai eu la chance d’aider bon nombre de mes camarades a préparer à la fois leurs CV et leurs entretiens. J’ai eu moi même une formation poussé (une 20aine d’heure) en école d’ingénieur.”

    Apparemment il n’y avait de formation en orthographe à telle point que c’est une corvée de lire votre post (2 à 3 fautes par ligne)…

  59. @Guillaume : t’as quand même un paquet de secteurs bouchés, par rapport aux nombre de diplômés. Combien d’étudiants se disent “je veux faire ça”, sans se demander s’ils sont pas 10000 dans leur cas pour 100 postes par an ? A quand un suivi réél des diplômés en publiant par promo le taux d’emploi (et séparant CDI/CDD éventuellement) ? Car actuellement on le fait plutôt là où il n’y a pas de problème, en tant que campagne de pub de grande école notamment…
    Par contre je suis d’accord avec toi sur le fait que ce n’est pas partir à l’étranger qui va arranger les choses, et que les réseaux sont dans certaines branches essentiels.

  60. Me concernant, le dénouement est arrivé en traversant l’océan, quitter la France pour trouver du travail sans difficulté..

  61. @ Lisa: désolée de vous le dire, mais avec votre spécialisation, vous vous êtes volontairement positionnée sur une niche. Et il en va de même pour les autres formations que vous citez à savoir:

    - le droit: à moins d’avoir comme objectif l’école du barreau, le secteur du droit en entreprise est très bouché, les postes de juristes en entreprise étant relativement rares d’une part, principalement dans les grandes entreprises et d’autre part, les créations de postes sont quasimment inexistantes donc hormis les remplacements de départ en retraite, il y a très peu de recrutement. De plus, la plupart des directions juridiques préfèrent recruter soit des juristes ayant déjà au moins 5 ans d’expérience ou d’anciens avocats que des débutants. En ce qui concerne les spécialités, il est clair que le droit social ou encore le droit de la concurrence sont a priori plus porteurs que les droits de l’homme ou le droit environnemental.
    - les langues étrangères: à part pour l’enseignement, les débouchés restent très limités (quelques postes de traducteurs dans les maisons d’édition ou d’interprètes)
    - le marketing: à moins d’être diplômé du trio HEC-ESSEC-ESCP, le marketing est inacessible à moins d’avoir un très bon réseau ou être prêt à manger de la vache enragée pendant 5 ans dans la grande distribution avant d’accéder à des postes qui commencent à toucher au marketing.

    Je suis sortie diplômée de mon école de commerce à 22 ans après une classe prépa mais avec une spécialité en audit/finance. L’audit c’est pas sexy, ça fait pas envie parce que ça n’intéresse pas les gens et qu’on y fait de très gros horaires mais c’est un secteur qui recrute énormément de diplômés chaque année, qui permet de voir son salaire évoluer très rapidement (+60% en 4 ans) et qui est une formation très reconnue par le monde du travail.
    Certes, ce n’est pas le parcours qui fait rêver (contrairement au marketing ou à la com) mais je sais que je n’aurais jamais de mal à évoluer dans le secteur de la finance (au chômage pendant qlq mois, j’ai pu retrouver un poste rapidement avec une augmentation de salaire) à des niveaux de rémunération bien supérieurs à ceux de mes camarades de promo. J’ai fait un choix et je ne le regrette pas

  62. @JN Oui : le nucléaire par exemple :
    http://www.lenucleairerecrute.com

    Il faut juste accépter de voir son salaire et son poste remis en cause tous les 5 ans par le service achat de notre électricien national. Et de prendre des doses que la société historique ne ferait même pas prendre à ses salariés. Et de bouger régulièrement, au rythme des appels d’offre. Tout ça pour à peine plus que le SMIC.

  63. @Guillaume : “Ce qui est important, c’est le statut, pas les compétences ou je ne sais quoi.”

    J’ai beaucoup ri :)

  64. tant que la plupart des gens s’interessant à ce type de débat ne comprendront pas que le critère n°1 du choix de la filière d’études DOIT être le potentiel d’emplois à la sortie de la dite filière, on se retrouvera avec des surdiplômés au chômage.

    la politique du “étudie ce qu’il te plait” a fait, continue à faire et fera encore des ravages.

    “ah ouais les sciences juridiques ça recrute pas”

    “ah ouais le management d’activité culturelles c’est mort”

    “ah ouais la philo comportementale des pingouins ça paye pas”

    “ah ouais staps il n’y a plus de poste”

    “ho le marketing c’est plus ce que c’était”

    etc

    etc

  65. C’est maleheursement la vérité (cela dit, j’ai beaucoup rit en l’écrivant aussi).

    Les compétences, ça se monnaye, mais malheureusement de plus en plus avec les services achats de l’administration ou des grosses boites, autant dire : des bien plus forts que vous, et qui sauront mettre les compétences en concurrence pour en exiger toujours plus, pour toujours moins cher. Il n’y a qu’à voir notre tissu de PME écrasé par la grande distribution pour s’en convaincre.

    Un statut vous donne des DROITS que les autres n’ont pas. DROITS à ne jamais être au chomage, DROIT d’avoir une meilleure retraite que les autres. Et ce n’est pas valable qu’en france. Il vaut mieux être incompétent dans une grosse boite bien protectrice, que compétent chez un fournisseur de cette société.

  66. Salut totoro
    Je suis moi-même “vieux diplôme”.etc..

    c’est bien, c’est exactement ce que l’on te demande : faire des sacrifices sur l’autel du bizness. Tu commences par faire passer ta vie d’étudiant en dernier, puis ensuite, tes soirées, tes week end, tes vacances, puis ta vie de famille, puis ta vie. Avec un peu de chance tu finiras pété de pognon. Mais avec de la chance uniquement de la chance vieux, des heureux concours de circonstances qui alimentent ton CV…
    c’est beau une vie de sacrifice. cela dit, l’important c’est de commencer jeune..
    longue vie à toi totoro

  67. Petite remarque sur ceux qui parlent de savoir se vendre, faire un CV …

    C’est juste un moyen de prendre la place d’un autre. Ca ne baissera jamais le chomage.

    A la base, il y a un marché. Equilibre : Nombre de places et Nombre de candidats.

    Dans un secteur en manque de compétence, on n’a même pas besoin de CV. Et inversement tout les CVs du monde ne créeront pas un poste.

  68. @jonathan : On est d’accord. Mais tu veux faire quoi ? Simplement sensibiliser en espérant que certains se dévouent pour faire autre chose (difficile quand tu te sens avoir la vocation…)? Réguler à l’entrée du cycle supérieur ? (sans oublier qu’il y a aussi du privé là-dedans!) Dès le lycée ?

  69. Pour répondre à bubar:

    Oui j’ai clairement fait passer ce que l’on appelle la vie d’étudiant en dernier, et c’est un choix, et je n’en suis pas plus malheureux, j’ai une vie de couple épanouie, je vois ma famille, j’ai des amies etc. Une vie normale en gros. Ce que je veux dire c’est qu’être étudiant c’est pas prendre ses cours, aller en soirée et une fois le diplôme obtenu se dire “et maintenant je fais quoi”. Et c’est mlaheureusement bien souvent le cas.
    Et avec les temps qui courrent “faire des sacrifices sur l’autel du bizness” il faut bien un minimum, sinon faut aller élever des moutons sur le Larzac. Il faut mettre les chances de son côté, sinon après faut pas venir pleurer. Et je suis bien content d’avoir trouvé un job bien payé sans avoir réellement galéré. Ce n’est pas une vie de sacrifice si certains ne savent pas gérer leur vie et le boulot c’est leur problème, moi je ne l’ai pas.

  70. Le mur des lamentations…
    Tout le monde essaie de montrer qu’il est plus à plaindre que le précédent post.

    Pour résoudre le problème de façon “globale”, je n’ai aucune solution. Mais d’un point de vu individuel il existe beaucoup de façon de s’en sortir très bien. Mais ce n’est que rarement trivial et demande beaucoup de réflexion.
    Et la triste réalité en ce moment est qu’il vaut mieux quitter la France. Les emplois qualifiés en France sont quasi exclusivement à Paris, mais les conditions de vie sont pas terrible avec le prix des logements complètement fou.

    Une solution fiable pour ne pas avoir de soucis est d’avoir un bon diplôme Master et de maîtriser au moins 2 langues dont l’anglais. Et quand je dis maîtriser c’est être très au dessus du niveau habituel des français. Avec le français, l’anglais et l’allemand dans votre poche vous pouvez partir au Luxembourg, Allemagne, Suisse. C’est la porte à côté et les revenus/conditions de vie ne sont pas comparable.
    Après, il est clair que ce n’est pas à la portée de tout le monde, mais bon, le monde est cruel…

  71. Oui je suis assez d’accord avec le commentaire de Jonhatan. Il y a aussi qu’aujourd’hui il y a un peu trop de gens qui veulent dire comment il faut planter des clous et pas assez qui veulent tenir un marteau. alors on peut argumenter sur la meilleure maniere de planter et tous se regarder dans le blanc des yeux…. tout le monde est BAC+5 aujourd’hui soit parce qu “il faut faire ca si tu veux reussir” ou juste par confort. parce que oui c est quand meme confortable les etudes. on fait la bringue on vit en colloque on se marre bien. perso j ai adore.

    Apres, tout n est pas perdu si on est motive et un peu entrepreneur. @Isa sans boulot apres toutes tes etudes en management de projet culturels. tu sais tout faire pour organiser un festoche? ben vas y organise en un avec tes potes de promo et arrete d’envoyer des CVs aux eurockeenes et aux vieilles charrues. c’est surement comme ca que tu as le plus de chances de reussir a faire ce que tu aimes.

  72. ” En france, seul compte le statut : ça au moins c’est un acquis. Dit autrement : trouvez vous un vrai taf, fonctionnaire ou CDI d’une grosse boite pseudo étatique, et laissez les baux discours pour les naifs. ” Laisse moi rire à quoi il te sert ton statut ? tu crois encore que c’est un signe de reconnaissance sociale ?
    En plus, le postulat que tu imposes à savoir que l’Etat poursuit des intérêts justes… grosse blague ! L’Etat est aujourd’hui géré comme une véritable entreprise privée qui doit faire du bénéfice donc ne te leurre pas il aura les mêmes travers !

  73. Que les employeurs ne viennent pas se plaindre lorsque que les jeunes les lâchent à la première occasion, y compris et surtout les plus compétents ! Stages, CDD pourris ou CDI mal payés, j’en connais qui s’étonnent, voire s’émeuvent, que les jeunes ne restent pas longtemps sur un même poste dans une même boîte. Il n’y a pas pires aveugles que ceux qui refusent de voir !

  74. Je n’en reviens toujours pas. Mes enfants n’ont jamais connus le chômage. L’ainée docteur en économie avait trouvé du travail avant la fin de ses études. La deuxième travaille à l’hôpital et la troisième qui a eu un BTS en juin à tout de suite trouvé du travail dans une grande entreprise et aucune n’est en CDD. Avec mon mari on se pince tous les jours en se demandant si on ne rêve pas.Alors je me dis que le travail c’est peut-être aussi une éducation mais bien entendu ce n’est pas la seule raison.

  75. @Guillaume : les mairies non merci :) j’ai toujours “travaillé” pour le secteur privé, et je commence à me faire des contacts, comme on dit. Ce qui me permet donc des CDD (qui me plaisent beaucoup). En résumé je fais 6 mois sur un évènement, 6 moi sur un autre (à priori, je serai reprise l’année prochaine sur ces 2 évènements) : moi ça me va, c’est payé au smic mais je n’ai pas besoin de plus à ce jour. Par contre ça ne satisfait pas du tout les agences immobilières et mon banquier. Je resterai dans mon petit studio jusqu’à qu’un jour j’ai un CDI (ce qui ne risque pas d’arriver dans ce secteur).
    @ Paul : “Une solution fiable pour ne pas avoir de soucis est d’avoir un bon diplôme Master et de maîtriser au moins 2 langues dont l’anglais” Haha exactement la situation de tous mes amis (et de moi même). Un Master et 2 langues. Et p je les parle couramment, ces deux langues. Bon mais c’est un MINIMUM de nos jours.
    Certaines annonces me font rires “recherchons jeune cadre, formation grande école de commerce, parlant couramment l’anglais, l’allemand et le polonais et ayant fait au moins 2 ans d’étude à l’étranger, avec 5 d’expérience dans le domaine de l’aérospatiale” (j’exagère à peine).
    Et pour revenir sur le “tu l’as bien cherché, c’est un secteur bouché, c’est bien connu”. Je sais. Et je l’assume. J’ai voulu faire ce qui me plaisais, parceque mxxxrde, j’ai un bon niveau, je sais ce que je fais, j’excelle dans CE domaine et ce n’est pas le cas pour les sciences ou l’informatique. Je n’ai pas tout de suite choisi ce secteur, le début de mes études me permettais de m’orienter dans beaucoup de domaine. Le hasard a fait que j’ai fait des stages dans ce domaine et que oui, ça m’a beaucoup plu. Quitte à faire 5 ans d’études après bac et passer 45 ans à bosser, je veux faire ce que j’aime. Et sérieusement, quels sont les secteurs qui ne sont PAS bouchés?
    PS : je ne me plains pas, je constate simplement ma situation et celle de mon entourage, pour appuyer cet article.

  76. @Pauli
    Il n’a pas tort Pauli mais bon histoire de le remettre droit dans ses bottes je l’invite à regarder ça:

    http://www.master-marketing.fr/Master-2-Chef-de-produit-2eme.html

    Mais bon c’est vrai pour la remarque de la chasse gardée des écoles de commerce françaises concernant le Marketing, il y a un certain monopole. Perso, désormais c’est loin tout ça, le Marketing, le Master… Mon doctorat m’a permis d’acquerir de nouvelles competences, j’écris des bouqins, je revends mon expertise en entreprise dans les multinationales, donc mon doctorat c’est peut etre le meilleur choix que j’ai pu faire dans ma vie professionnelle. Aujourd’hui je dois tout sur le plan professionnel à ce diplome: ma notoriété, mon niveau de vie, mes perspectives d’évolution. Dans le pays où je suis les gens ne savent pas vraiment ce que c’est qu’une ecole de commerce française, par contre ils savent ce que c’est qu’un Ph.D => le Ph.D est le seul diplôme internationalement reconnu, un diplôme d’école de commerce/ d’ingénieur est interprêté différemment selon les pays. Voilà CQFD.

  77. Il ne faut pas être trop entrepreneur, ou du moins pas trop le montrer. Trop entrepreneur = personnalité forte = vous risquez de gener dans l’entreprise qui vous embauche = vous risquez de faire peur en entretien.

    D’ailleurs, si vous êtes trop entrepreneur, le DRH ne va pas trop comprendre pourquoi vous voulez ce poste, vu que vous êtes capables de vous en sortir par vous même. La façon dont sont traités les entrepreneurs (au sens propre) dans notre belle patrie vient quotidiennement le rappeler.

    Les grandes entreprises modernes ne cherchent pas des entrepreneurs, mais de bons soldats qui sauront défendre leur interet contre vent et marées. D’ailleurs, l’esprit d’initiative est chassé des entreprise à grands coup de pieds au derrière.

    Exemple pour le support client :
    La ou avant on embauchait des gens compétents, qui connaissaient le produit, on embauche désormais un cadre pour mettre au point les processus + sous traitance à n employés totalement bêtes en centre d’appel, mais qui savent lire les fiches de procédure. Bientot on mettra des robots.

  78. @VDB : le droit du travail est avant tout un frein aux abus.

    Le travail n’est pas un but en soi, l’important étant seulement de pouvoir en vivre pour les uns, et d’assurer une activité productive pour les autres.

    Le droit du travail empêche de tomber dans l’esclavage, et réglemente le lien entre le personnel et l’activité quand cette dernière évolue (licenciements notamment). Et lorsque des employeurs ne peuvent pas embaucher à cause du droit du travail, c’est souvent parce qu’ils s’apprêtaient à dépasser les bornes.

  79. Pour ajouter ma pierre au flot de pensées profondes qui ont précédé ce message et pour ne plus m’énerver en lisant des commentaires du style “aujourd’hui tout le monde à un bac +5″, commentaire soit dit en passant encore plus absurde que l’idée (fausse mais répandue) “qu’aujourd’hui tout le monde à le bac” serinée en permanence, je vous livre quelques chiffres que vous pourrez méditer gentiment :

    En 2006 les pourcentages de bacheliers pour une génération étaient de :
    64,3% pour le total
    dont 34,8% obtenant un bac général
    Comme il est très difficile d’obtenir un bac+5 sans avoir un bac général, on peut d’ors et déjà déduire que seuls 35% des étudiants peuvent théoriquement y prétendre
    Ces 34,8% représentaient 282788 bacheliers, on peut donc estimer les générations de ces années là à 800000 personnes.

    En 2005, les écoles d’ingénieurs et de commerce ont diplômé 27638 personnes soit environ 10% des bacheliers d’une année et 3,4% d’une génération

    En 2005, nombre de doctorats décernés (toutes disciplines confondues) : 9277 soit 1,15% d’une génération

    Selon la même logique et en 2005 :

    -master recherche : 17061 soit 2,1%
    -master pro : 39415 soit 4,9%
    -DEA : 10516 soit 1,3%
    -DESS : 18812 soit 2,3%

    Soit, si on additionne tout cela, un pourcentage surévalué (le nombre de double cursus ingénieur/master recherche par ex. est non nul) et approximatif de 14% d’une classe d’âge diplômé à bac+5 aujourd’hui… De là à parler de “tous le monde à bac+5″ je crois qu’il y a un pas.

    Fort cordialement,

    Boum

    Source : ministère de l’éducation nationale (qui n’est pas, pour ceux qui me désignerait comme un infâme gaucho, la LCR)
    http://www.education.gouv.fr/cid5500/resultats-diplomes-insertion.html

  80. Je précise que je n’ai bien sur pas compté les doctorats dans les diplômes bac+5, les nouveaux docteurs ayant obtenu leur master bien avant.

    Boum

  81. Je n’ai pas lu le blog, j’étais tellement perturbée par l’image (sous “à propos de ce blog”) - qu’est-ce que vous insinuez par là? Que les Blancs sont plus développés que les Noirs? Et que les hommes sont plus développés que les femmes, de quelque couleur que soit leur peau…? Essayez de réfléchir un tout petit peu, s’il vous plaît.

  82. Je suis Scandalisé par certaines Opinions au cerveau plus que Lobotomisé “!
    Si nous “investissons” gratuitement (en générale) dans les études, les recherches, il est bien évident que ce sacrifice en temps, pendant lequel nous ne percevons pas de salaire, se réalise dans l’optique de sortir du banc des facs et des chaises du stage (6mois) pour Obtenir un Travail (premièrement) et bien Rémunéré.
    *
    Quand j’entends des guignols (oui vous n’êtes rien d’autre -ou alors- des suppots du capital) dire qu’il faut baisser le SMIC mais franchement vous vivez Où messieurs =? Quand les loyers sont en moyenne de 500€. Vous êtes Ridicules Ou inconscients.
    *
    LA FRANCE NE RECONNAIT PAS LES DIPLOMES et parler dans un vocabulaire “économique” d’ “inflation des Diplômes”, ou penser “Flexibilité”, _ÇA ME NAVRE en PLUS HAUT POINT.
    La France a Déboursé 20.000€ pour ma Formation en bourse, et bien je me suis Expatrié à l’étranger dans un pays Ou la Reconnaissance des Diplômes signifie quelque chose.
    *
    Ces injustices pèsent; plus que vous ne le pensez “mes” gens déconnectés de la réalité, ou attaché à une réalité dessiné par nos “petits patrons qui fondent les grandes rivières de Diamants” (2 fois) - LA Révolution est en Marche.
    *
    Qu’ils s’en aillent TOUS.
    à bon entendeur.

  83. Bonjour,

    Je suis journaliste pour le magazine « Sept à huit » diffusé chaque dimanche sur TF1 et je prépare un reportage sur ces jeunes diplômés qui, après de longues recherches, se trouvent obligés d’accepter un emploi bien en-deçà de leurs qualifications.

    Si vous êtes vous même dans ce cas et que vous avez envie de témoigner de votre situation, vous pouvez me contacter par mail: ma.brucker@elephant-cie.com.

    Merci

    Je vous remercie d’avance de votre aide.

    Cordialement,

  84. @Marie : Bonjour, si vous pouviez mettre la précarité en regard du choix de la filière effectué et pas simplement enchainer les “je suis bac +5 et j’ai pas d’emploi” en généralisant comme j’ai déjà vu sur je ne sais plus quelle chaine, ça serait super ! Et ça serait intéressant de poser la question à ces jeunes en situation précaire s’ils sont pour ou contre un parcours plus sélectif, quitte à être contraints à se réorienter plus tôt ou bien s’il faut laisser chacun faire ce qu’il veut et à la fin les plus doués/ambitieux/chanceux gagnent ? Parce que bon, il faut aider les diplômés en situation difficile oui, mais il faut aussi s’attaquer à la source plutôt que donner des aides sans éternellement.

    Bon courage pour votre reportage en tout cas !(et vous, vous avez trouvé du travail facilement après vos études de journalisme ?)

  85. @zaz
    “Laisse moi rire à quoi il te sert ton statut ?
    A voir une retraite décente, un salaire (ou plutot traitement) GARANTI qui tombe tous les mois, de bons prets à la banque “.

    Il veut mieux un statut CDI grosse boite/Fonctionnaire, que Autoentrepreneur ou CDD pour avoir un prêt, une bonne garantie pour les bailleurs quand tu veux louer, et du temps (merci les 35heures) pour toi, ce qui évitera de payer trop de nounou, et d’artisans (car tu auras le temps de bricoler).

    “Tu crois encore que c’est un signe de reconnaissance sociale ?”
    On parle de survie, et tu me parle de reconnaissance sociale. La reconnaissance, ce n’est pas ce qui remplit la gamelle. Je suis très reconnaissant de la caissière qui se lève pour me permettre de faire mes courses le dimanche, mais du haut son CDD à mi temps, je crois qu’elle s’en fout.

    Si vous bossez pour la reconnaissance, je comprend que vous vous plaigniez des stages à répétition.

    Source : monde réél et non celui que vous désirez.

  86. @ guillaume quilla-huasi et aux autres…
    manifestement, vous n’êtes pas parti à l’université pour étudier l’économie ou la sociologie. Ce que je dis et préconise( baisse du SMIC pour les nouveaux entrants sur le marché du travail) est une mesure favorisant l’intégration de centaines de milliers de jeunes dans la vie active. Vous pouvez me traiter de suppot du capital (on devine sans mal quelles sont vos “références” intellectuelles) ; ce que je dis n’en demeure pas moins objectif et ne procède que du souhait de voir les gens intégrés à la société avec un emploi en main.
    Pas besoin d’être Einstein pour comprendre que la décision d’embaucher d’une entreprise dépend d’un calcul simple de retour sur investissement du salarié (le montant exact du salaire dépend aussi de facteurs “à la marge”). Bref, aujourd’hui, trop de jeunes non ou peu qualifiés coûtent trop chers aux entreprises pour qu’elles les embauchent. C’est aussi simple que cela. Il faut diminuer ce prix. Deux moyens : soit faire supporter cette baisse aux jeunes eux-mêmes en baissant le salaire. Soit diminuer les cotisations des entreprises tout en augmentant les impôts ailleurs (sauf à imaginer que l’Etat dépense moins = moins de service public, je doute que vous cautionnez ; ou alors que l’Etat dépense autant et que le déficit et la dette se creusent = nous finirons par le payer à un moment ou à un autre), donc sur vous par exemple. Personnellement, je ne suis pas contre cette idée de solidarité inter (et intra) générationnelle. Et vous ? Seriez-vous prêt à payer plus d’impôts ?!! C’est vrai que ce n’est qu’une fois qu’on a payé ses premiers impôts que l’on peut se dire réellement de gauche ; un test de vérité !
    Je suis en tout cas profondément convaincu qu’il vaut mieux commencer à travailler, même mal payé, pour s’insérer dans la vie active et s’intégrer dans la société que de rester à la marge sans rien faire.
    Vous avez beau jeu de dénoncer des salaires trop faibles pour payer un loyer ; mais ce loyer ne sera pas plus payé sans aucun salaire. Il faut bien commencer quelque part, voilà tout.
    Dernière chose : ces propos sont valables pour les jeunes peu qualifiés. En ce qui concerne ceux diplômés, la réflexion n’est évidemment pas la même. Une donnée à prendre en compte et soulevée par de nombreux internautes est, à ce niveau, celle de l’orientation.

  87. @ Marie
    excusez-moi, j’ai du mal lire ; j’ai vu le mot journaliste et tout de suite après le mot TF1. Pourriez-vous m’éclairer sur cet oxymore ?

  88. @Davidou
    Je suis d’accord avec vous.

    Le seul problème, c’est que si vous montrez que vous avez l’expérience de bosser pour des cacahuètes, cela signifie que vous le ferez toujours. La précarité entraine presque toujours la précarité, comme le chomage entraine le chomage.

    Ca me rappelle un passage du film les 3 frères : “vous avez le bon profil, mais ce qui m’emebete c’est votre aspect demandeur d’emploi”. Bin la c’est pareil. Comment justifier qu’un jour on vous emploie à salaire raisonnable si vous montrez que vous avez fait le boulot pour un salaire de misère?

    Le parcours du travail est une route. Si vous restez trop longtemps dans la précarité, vous aurez loupé la route et vous y resterez jusqu’à vos vieux jours.

    La seule solution est d’essayer coute que coute d’avoir un concours ou de rentrer dans une grande boite. Et si possible pour bosser sur des postes ou l’on ne peut pas dégager facilement d’unité d’oeuvre pour mesurer la performance (nombre de brevets déposés par an, nombre d’appels passés, nombre de colis déposés etc…)

    “Dernière chose : ces propos sont valables pour les jeunes peu qualifiés. ”
    Ils sont valables pour tout le monde dans le monde réel. La preuve, cet article qui rappelle que des jeunes diplomés bossent pour 0 dans des stages. Les entreprises auraient tord de s’en priver.

    “Vous avez beau jeu de dénoncer des salaires trop faibles pour payer un loyer…”
    Ca c’est un autre problème. La france vit largement au dessus de ces moyens, en matière d’immobilier comme ailleurs.

  89. @ Davidou: une fois encore, vous campez sur vos positions à savoir que c’est le salaire qui est le frein à l’embauche des jeunes sans qualification mais ça n’est pas le cas. D’une part, il y a effectivement un problème de discrimination à l’égard des jeunes issus de quartiers défavorisés (qui constituent la plus grande partie des jeunes sans qualification) mais surtout un problème d’inadéquation avec les offres d’emploi effectivement disponible. Si une entreprise n’a pas besoin de travailleurs non qualifiés, le fait de baisser leur salaire de 20% comme vous le préconisez (ou même de 50%, soyons fous) n’y changera rien.

    Le gros problème des jeunes diplômés (qui est, rappelons le sujet de l’article) est que les employeurs aiment exploiter des jeunes souvent surqualifiés par rapport à la nature des tâches demandées (ex: un ami titulaire d’une MSG obtenue à Dauphine à qui les agences d’intérim ne proposent que des postes en comptabilité plutôt destinés à des BTS compta) qu’ils exploitent pour une misère. Je rejoins l’avis de Guillaume qd il dit qu’une fois qu’on a accepté de travailler pour un salaire de misère, il est difficile de demander une grosse revalorisation salariale.

    Quant à votre “Vous avez beau jeu de dénoncer des salaires trop faibles pour payer un loyer…”
    sauf erreur de ma part, un salaire est censé permettre d’avoir un niveau de vie convenable. Pouvoir se loger décemment (càd éviter les logements insalubres et sordides à plus de 3h de transport de son lieu de travail) est la première étape.

  90. @bibi : oui, on a ça en tête, un super festival, avec mes collègues de promo. Un peu le rêve de tous les étudiants de ce type de filière quoi. Un brin utopique sans soutien extérieur politique et financier. Ca prend du temps, et de l’argent : ce que je n’ai pas. Un minimum de capital de départ est nécessaire. Et monter un énième festival, je ne suis pas sûr que ça soit l’idée du siècle (250 festivals en France en gros, entre juin et septembre) : emprunter et se faire subventionner pour au final se casser la gueule au bout de 2 ans?
    Sur le côté théorique je suis d’accord : pourquoi suivre des études dans des secteurs bouchés? pourquoi ne pas se réorienter plus tôt? faire des concours? ça ne me parait pas si bête tout ça. Dans la pratique, il est plus difficile de renoncer à ce que l’on aime…

  91. Si tu trouves un poste aux 35 heures, tu auras le temps de faire ce que tu aimes en dehors du temps de travail :)

    D’ailleurs, quand on aime un domaine, il vaut mieux éviter de le faire comme travail. Votre employeur ou vos clients, vous obligeront toujours à en faire plus pour moins cher, jusqu’à vous obliger à bacler le travail que vous aimiez tant. Résultat : dépression nerveuse ou problèmes cardios vasculaires.
    Alors que bacler un travail dont vous n’avez pas grand chose à foutre ne pose pas de problème.

    Sources : malaise des travailleurs en milieux hospitalier (qui sont souvent passionnés par l’humain, mais à qui on demande des cadences indernales incompatible avec des valeurs humaines), malaise des professeurs, malaises à FT etc…

  92. @Guillaume : arf je suis incapable de bacler un travail, même si je ne l’aime pas (ça arrive aussi dans la culture, c’est pas “fun” tous les jours). Je vais rester avec mes cdd. De toute façon, je ne vois pas quoi faire d’autre. J’avais qu’à écouter mes profs : “va en scientifique, fais une prépa etc etc”.

  93. @ Blair Waldorf
    1/ je ne dis pas qu’il n’y pas de discrimination ; je dis que le salaire reste un paramètre bien plus important pour l’embauche. La réalité est têtue, mais c’est comme cela.
    2/ l’inadéquation dont vous parlez est bien sûr un autre paramètre à prendre en compte, mais cela reste secondaire. Car même si une entreprise cherchait quelqu’un, elle ne l’embaucherait pas à perte. Là encore, la réalité est têtue et les entrepreneurs ne font pas dans l’humanitaire.
    3/ si les entrepreneurs ne font pas de l’humanitaire, ce ne sont pas non plus de grands méchants sadiques comme vous l’entendez. Et désolé de le dire de manière aussi abrupte, mais un MSG à Dauphine, et bien ça n’apporte pas énormément de VA par rapport à un BTS compta. La vie est dure… Mais comme l’ont dit bcp de personnes au-dessus, il faut aussi savoir faire les bonnes études
    4/ je partage les propos de guillaume sur la difficulté d’évoluer au niveau salarial… mais là encore, “life is a b$$ch” et il faut savoir se battre et s’imposer.
    5/ sur votre dernier paragraphe, entièrement d’accord avec vous. Et après ? Que voulez-vous faire ?!! Donnez de l’argent à tout le monde ? Là encore, la vie est dure ; certains se sont défoncés dans leurs études et goûtent les fruits de leur investissement en ayant des parcours professionnels plus faciles et mieux rémunérés. D’autres ont davantage glandé et se plaignent de ne pas avoir d’argent. Evidemment, vous trouverez toujours ceux qui se sont défoncés dans leurs études et qui ont des difficultés dans leur vie professionnelle. Ceux à qui l’article est consacré pour une bonne part. Mais à sujet voir ci-dessus les commentaires (inadéquation des études, etc…)

  94. Ne nous voilons pas la face : les jeunes diplômés se font exploiter à un salaire très bon marché pour les entreprises.

    Alfred Neurone trouve ça révoltant

  95. un témoignage que j’avais bien aimé aux sujets des jeunes précaires diplômés : http://eco.rue89.com/2011/01/09/reponse-des-precaires-pretentieux-a-la-crevure-neoliberale-184694

  96. @misterT toutafé : dans mon environnement direct, 90% des thésards n’ont rien publié et n’ont aucune méthode de travail. ca me rappelle un peu le syndrome du guitar hero. Un grand nombre de gens revent d’etre des stars de la gratte, mais ceux qui sont prets à travailler dur pour y arriver sont beaucoup moins nombreux. C’est pareil avec le doctorat et a fortiori avec le statut de MCF amha

  97. @lisa

    Si vous êtes capable d’organiser un festival (récupération de fonds, coordination des intervenants, gestion des problèmes de dernière minutes) alors vous êtes plus que capable de bosser dans n’importe quel domaine.

    Sur votre CV, n’hésitez pas à mettre en avant des faits correspondant aux festivals que vous avez organisé :
    - Les €€ de bénéfice (il faut tout faire pour récupérer ce chiffre). SI pas de bénéfice, alors mettez le “chiffre d’affaire”, c’est à dire les €€ collectés de part et autre
    - Le nombre de “spectateurs” (clients)

    Voila des choses qui parlent au recruteurs. En // n’hésitez pas à passer tous les concours possibles et inimaginables.

    N’oubliez jamais, les DRH voient les candidats comme vous voyez les mendiants qui rivalisent d’ingéniosité pour faire des petits spectacles dans le métro.

  98. @Davidou

    Puisque vous semblez avoir étudié l’économie, ne pensez vous pas que le réel problème vient du fait que les marchés financiers comme les banques ont, de par l’actionnariat, changé complètement le monde de l’entreprise.
    La logique est actuellement - pour la majorité - totalement court-termiste: combien d’entreprises réalisant des profits importants les reversent aux actionnaires et donc n’investissent ni n’embauchent?
    La bourse (marché de l’occasion pour les titres) a permi la spéculation et le décalage entre l’économie réelle et la sphère financière.
    Là est le réel problème ä mon sens.

    Concernant la baisse du smic: en théorie, oui, les entreprises auraient moins peur de recruter.
    Mais que dire alors des travailleurs précaires?
    Voir en Allemagne, la multiplication des contrats courts, des temps partiels, des “400€ Jobs”. Ces gens doivent bénéficier d’aides de l’Etat pour survivre, alors qu’ils travaillent.
    Ce n’est pas une solution.

  99. Le stages , c’est de l’esclavage moderne.. Honnêtement, comment est ce que l’on faisait avant quand le concept “stage” n’existait pas ?
    Ce débat n’est que le résultat d’une société qui s’enlise dans un cycle économique morose . La pression que les travailleur peuvent subir , à quelque niveau que ce soit : financière , sociale et humaine, est elle justifiée ? je ne le pense pas . Notre société s’est simplement éloignée des valeurs essentielles qui font qu’elle avance de façon cohérente. La jeunesse est le renouveau (futur) d’un pays, sa condition actuelle témoigne bien de la mauvaise passe que traverse notre belle republique.

  100. Une entreprise est désormais un placement. J’injecte tant d’argent l’année N, j’en retire tant l’année N+1.

    Effectivement, l’entreprise devient court termiste, à tel point qu’elles ne veulent plus investir (investir? je laisse ça aux états ou aux sous traitants).

    L’entreprise doit être bête et ne pas prendre de risques, car le risque ne plait pas aux investisseurs. On laisse dont le risque aux startups et leurs investisseurs : capitaux-risque et business Angels.
    C’est ce que font par exemple les grandes entreprises américaines, qui investissent de moins en moins dans la R&D et préfèrent racheter des jeunes pousses prométeuses à prix d’or.

    Enfin, une entreprise qui disparait car elle n’a pas anticipé l’avenir, CE N’EST PAS SI GRAVE, car les investisseurs ont aussi dans leur portefeuille la jeune entreprise qui la remplace.

    Par contre, une entreprise qui investit dans du risque, c’est GRAVE car perte de visibilité sur son rendement.

    Bienvenue dans l’économie de 2011.

  101. Quand je faisais mes études en fac, il y avait un projet de Loi en 1991 d’Alain Juppé que voulait faire payer les jeunes diplômés à 85 % juste après la sortie des études avec le diplôme en main, c’est 25 % était pour le manque d’expérience, je me souviens que tous les étudiants, profs et universités, la France entière est sortie dans les rues se manifester contre ce projet de rétrécissement de la valeur des diplômes. Jamais je m’aurais imaginé que les issues du marché des diplômés, jeunesse et manque d’expérience, salaires, dignité, et parcours vers la précarité seraient si proches voire presque homonymes aujourd’hui.

    Le manque de travail pour les jeunes diplômés ou non, est une grosse dette sociale de la France. Qui va payer leur retraite quand le vieillissement de population ne cesse pas d’augmenter?

  102. @ beatrixcant: excellente question que celle de la retraite des jeunes. Il me semble que les différents gouvernements qui se sont succédés depuis 10 ans (donc la droite) ont fait le choix de sacrifier la jeunesse (en gros, la génération née entre 1975 et 2000) au profit de leur électorat de baby-boomers. En gros, on fait porter sur les jeunes le seul poids du financement de la retraite du mammouth du baby-boom (pour mémoire, les retraités sont complètement exclus de la réforme sur le financement des retraites alors que le niveau de leur pension est bien supérieur à celui des pensions pour un futur retraité) tout en pérénisant un système qui leur refuse l’accès au monde du travail stable et donc l’ouverture de leur droit à cotiser à leur propre retraite.
    Du coup, en se fondant sur une durée de cotisation de 42 ans, nombre de jeunes diplômés qui galèrent, ne pourront prétendre à une retraite à taux plein avant au moins 70 ans, autant dire qu’il n’auront jamais de retraite complète.

  103. Bonjour à tous,

    Pas mal d’imbécilités et d’extrapolations dans les commentaires qui ont été publiés auparavant, et peu d’avis constructifs.
    Le problème de l’emploi des JD en France est très complexe, il faut le dire. Plusieurs acteurs sont concernés: les entreprises, les établissements, les diplômés et l’Etat.
    De mon point de vue, en France, on a une vision du marché du travail trop fragmentée: on range les élèves dès le lycée dans des “cases” (du CAP à la classe prépa en passant par l’université), et à la sortie de la formation en général à bac +5, on doit correspondre à un de ces moules, sinon on est bon à jeter.
    J’ai d’abord la prétention de parler au nom de tous les universitaires diplômés qui ne trouvent pas de travail: d’abord et surtout parce que leurs formations ne correspondent pas à la réalité des besoins des entreprises, ensuite car ces mêmes entreprises, que j’appelle des entreprises “consanguines”, car elles ne recrutent que des diplômés sortant d’un certain “groupe d’écoles”, les graaandes écoles très souvent la ou les mêmes écoles qu’a fréquentée ce même employeur…. Corporatisme vous avez dit, surtout marqué pour les écoles de commerce.

    A titre de comparaison, en Angleterre, la norme est bac+3 et non b+5, les offres d’emploi anglaises regorgent de la formule suivante: ” any degrees required, degree level, degree calibre (n’importe quel diplôme conviendra pour les non-anglophones). Toujours en Angleterre, un diplômé et même un sans diplôme peut devenir avocat dans un des plus importants cabinets d’avocats du monde. Il suffit juste qu’il passe quelques test dans ces cabinets et il sera ensuite formé. Ceci existe réellement et est vérifiable sur les sites de ces “law firms” : j’entends déjà les cris des franchouillards pour qui une telle opprobre est impensable. Pour ces mêmes cabinets d’avocats en France (tenus donc par des français), on exige des diplômés un 3ème cycle de droit doublé d’un master spécialisé d’une école de commerce. Le truc hallucinant.

    J’ai aussi la prétention de parler au nom des ingénieurs de plus en plus nombreux en France à ne rien trouver. La raison? Les écoles d’ingénieurs pullulent et augmentent toujours plus le nombre de diplômés, tandis que l’Industrie Française offrent de moins en moins d’emplois depuis les Trente Glorieuses. J’ai un exemple assez parlant: Je connais un Jeune Diplômé qui est titulaire d’un diplôme d’une grande école d’ingénieur très bien “classée”, ainsi que d’un Master Spécialisé à HEC (le MS le plus demandé en l’occurence, plein de polytechiniciens entre autres… ), et qui malgré cette double compétence de très haut niveau, a été obligé de retourner vivre chez ses parents faute de trouver un emploi, 9 mois après l’obtention de son diplôme… Si lui ne trouve pas, ceux qui ont des diplômes “inférieurs”, puisqu’il y a des classements en France, ont encore moins de chance selon la logique française.

    Bien sûr, tout n’est pas si noir. Il y a des autodidactes qui réussissent très bien et heureusement. Néanmoins, la solution à court terme reste encore pour nous, jeunes diplômés, de partir exercer à l’étranger, où ca ne peut pas être pire qu’en France. Pour ma part, j’ai plus de réponses favorables de l’étranger.

    Un jeune diplômé en Sciences Politiques et Commerce d’écoles respectables obligé de faire vendeur pour vivre

  104. Conclusion de la belle intervention de Panpan: en france, l’importance du diplôme est démesurée. Les entreprises et l’Etat Français manquent de flexibilité, les universités complètement à côté de la plaque, et le système consanguin des classes prépa/grandes écoles, de plus en plus consanguin (sauf peut-être pour Sciences-Po Paris et encore…).
    Messieurs les employeurs, il est faux de croire que tous ces universitaires sont bons à rien, il y a des talents partout sous votre nez!! Peut-être que la France serait meilleure si elle était gouvernée par plus de “penseurs” que par des personnes pour qui l’importance des chiffres a pris une place démesurée (commerce, ingés…), en tout cas elle serait différente.
    La vision transversale non cartésienne qu’apporte un élément diplômé de l’université peut s’avèrer précieuse pour une entreprise.

  105. @panpan
    Je suis d’accord avec vous. Mais en france, quand une entreprise embauche en CDI taux plein, elle embauche en théorie pour QUARANTE ANS (cf. reportage d’hier). Il s’agit d’un choix lourd, car nécessitant un budget qui tend vers l’infini.
    Quand tu embauche pour cette durée, ce n’est pas les compétences qui comptent, mais le fait d’avoir quelqu’un qui restera loyal à l’entreprise tout le long de son embauche. Il vaut donc mieux embaucher par réseautage que par des compétences. Les compétences, notamment techniques ne te serviront plus dans 5 ans de toute façon, car tu sera sur un autre poste.
    Lorsqu’une entreprise veut des compétences techniques, elle prend désormais des prestataires de services, qui via des sociétés sous traitantes, vont réaliser les tâches. Au final on se retrouve avec un marché de compétences qui ressemble à celui des intermittants du spectacle.

    Un bon exemple est notre opérateur national, qui a acquis une masse salariale énorme lors du plan télécom, quand le besoin était de monter des commutateurs et tirer des lignes d’abonné. Aujourd’hui, le besoin est plutot dans les boutiques et les centres d’appel. Ils se retrouvent donc avec une double masse salariale, dont une partie n’est recasable que dans la douleur. Ils auraient pris des CDD ou sous traité à l’époque, il n’y aurait pas de suicide aujourd’hui, avec la mauvaise pub que ça engendre.

    Autrement dit, le savoir être est plus important que le savoir faire pour un entretien.

  106. Guillaume… tu habites surement dans une autre planète et dans les années 70 à 80. Depuis quand l’entreprise qui embauche en France c’est pour QUARANTE ANS??? mon DIEU! que des élucubrations ahurissantes depuis le début que vous dites.

    D’abord, il n’y a pas d’entreprise qui reste avec son personnel aussi longtemps ( 62-40 = 20 ans l’âge de l’embauche?). Pardonnez moi mais vos hallucinations sont remarquablement insoutenables. Je pense que c’est le fils à un politique ou un fils à papa qui se cache derrière. Si trouver un travail est devenir un trouant ou un arriviste comme vous l’avez décrit tant de fois, je vois pourquoi les entreprises françaises sont dans le déclin.


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