L'Eglise Réformée de France à La Roche sur Yon et en Vendée ouest

Le Bas Poitou, lequel comprend une bonne part de l'actuelle Vendée, compte parmi les régions qui ont fait bon accueil aux thèses de la Réforme de l'Eglise, exprimées par Martin Luther dès 1517 et développées en France par Jean Calvin à partir de 1532, lequel séjourna à Poitiers avant sont départ à Strasbourg et Genève. Dès le milieu du seizième siècle, des Eglises Réformées sont « dressées », selon l'expression en usage, à La Chaume, St Gilles Croix de Vie, La Garnache, St Fulgent, Nesmy, Talmont St Hilaire, Ste Hermine… Toutes ces Eglises seront successivement démantelées durant le premier siècle de la Réforme : le temple de La Chaume (aujourd'hui partie des Sables d'Olonne) sera détruit en 1665, vingt ans avant la révocation de l'Edit de Nantes. Seules, dans le bocage, les communautés de Mouchamps, St Prouant, Pouzauges, Moncoutant, Mouilleron en Pareds notamment, traverseront le siècle de clandestinité et demeureront jusqu'à ce jour comme Eglises Réformées dûment constituées.

Le culte protestant, à nouveau toléré en 1787 puis reconnu par le Concordat de 1801, réapparaîtra en Vendée ouest à la faveur de la création par Napoléon, en 1804, d'une nouvelle préfecture pour le département de la Vendée. Notre synode régional se trouve donc associé de fait au bicentenaire de La Roche sur Yon, ce dont nous nous réjouissons !

La ville nouvelle voit arriver une population nouvelle, parmi laquelle on recense 22 protestants dès 1825, pour les uns fonctionnaires et militaires, pour les autres venus des paroisses du bocage vendéen. En 1835 sont adressées au maire deux pétitions sollicitant un local pour l'exercice du culte. Plusieurs salles communales seront successivement attribuées à la jeune communauté, qui sera, dès 1844, desservie par les pasteurs Viala et Germain de Mouchamps et Pouzauges, au prix de longues et pénibles chevauchées.

En 1867, le consistoire sollicite un pasteur auxiliaire pour « Napoléon-Vendée » et obtient immédiatement la nomination d'Henri Meyer, premier pasteur de La Roche sur Yon. Cette même année, le pasteur Germain, président du consistoire, demande au préfet et au maire de subventionner la location ou l'achat d'un véritable lieu de culte, convenant aux besoins de la communauté entre temps passée à 40 membres.

La chose est réalisée deux années plus tard par l'achat d'un bâtiment qui jusque là abritait une forge et fut converti comme notre temple du 28 rue Chanzy, fidèle au poste jusqu'à ce jour.

L'Etat reconnaît le poste de La Roche sur Yon en 1873 ; le consistoire confirme Henri Meyer comme pasteur titulaire et il est procédé à l'élection du premier Conseil presbytéral. La paroisse compte alors 60 fidèles. Le pasteur Meyer, qui y demeurera vingt années, dessert Les Sables d'Olonne et Triaize (un oratoire dans le Marais Poitevin), et prête son concours au pasteur de Mouchamps pour la desserte de St Germain de Prinçay (dont le temple est aujourd'hui bâtiment à usage communal). En 1882, un recensement dénombre 141 protestants.

Dès 1876 par ailleurs est envisagée la construction d'un temple aux Sables d'Olonne, dont la nouvelle vocation balnéaire est en plein développement. 25 protestants y demeurent alors, chiffre qui double en période estivale. Des dons particuliers et une subvention gouvernementale permettront l'achat d'un terrain cours Blossac (aujourd'hui au n°14) et la construction du temple, inauguré en 1879, auquel sera adjoint, au début du siècle suivant, un presbytère adapté aux exigences croissantes de la desserte estivale.

Aujourd'hui, la paroisse de La Roche sur Yon est devenue l'Eglise Réformée de la Vendée ouest. Son ministère couvre la moitié ouest du département de la Vendée, à l'intérieur du pentagone Pointe de l'Aiguillon - Ile d'Yeu - Noirmoutier - Montaigu - Ste Hermine. Elle englobe depuis 1948 un troisième temple, à Ste Hermine, le plus ancien de tous, (re)construit en 1825 (le premier datait de 1607). 220 foyers protestants sont recensés sur cette circonscription, ainsi que vingt cinq foyers résidents secondaires. Cent vingt foyers participent à la vie spirituelle et matérielle de l'Eglise, dont 60 % résident à La Roche sur Yon (et alentours), 20 % aux Sables d'Olonne, 15 % à Challans - Ile de Noirmoutier et 5 % dans le sud, autour de Luçon.