En 2001, je suis devenue membre du Parlement européen, une fonction succédant à une longue carrière scientifique à un niveau international. Mais commençons par le début : j’ai fait mes études à l’Université de Bruxelles en faculté de psychologie. Là, j’ai obtenu mon doctorat en psychologie du travail en 1976.

Après avoir été nommée chargée de cours à l’Université de Liège en 1984, je suis devenue Professeur Ordinaire en 1988, Doyen de la Faculté de Psychologie de 1990 à 1998. J’y suis toujours Professeur Extraordinaire et continue à diriger une équipe pluridisciplinaire d’une trentaine de jeunes chercheurs.

 

Une vie de recherche: un pont entre l’Ouest et l’Est,

Mon thème principal de recherche appliquée a été la sécurité et la fiabilité humaine dans des environnements à risque – comme l’industrie nucléaire, l’aéronautique et l’anesthésie. J’ai pris part aux premières recherches européennes sur la sécurité, lancées sous l’égide de la CECA dans les mines et la sidérurgie dès les années septante. En 1979, l’incident nucléaire de Three Mile Island aux Etats Unis m’amena à me concentrer sur l’industrie nucléaire, et je fis mon stage post-doctoral au Centre de Recherches de Westinghouse à Pittsburgh, avec une bourse OTAN d’un an ; c’est pendant la même période que j’entrai en contact avec ceux qui, avec moi, allaient mener des recherches communes avec le centre européen de ISPRA (JRC) en Italie. Puis, progressivement, je me mis à m’intéresser aux erreurs humaines en aéronautique, en travaillant avec le gouvernement français (SFACT) puis avec Airbus Industrie à Toulouse.

 

et les Etats-Unis

Là-bas, je m’associai aux efforts destinés à introduire la méthodologie des études de terrain dans la communauté psychologique américaine, méthodologie qui suppose l’observation directe et assidue du comportement des opérateurs dans leur milieu naturel. C’est également aux Etats-Unis que j’eus l’opportunité d’être formée à la modélisation de ces comportements en milieu naturel – modélisation peu fréquente à l’époque en Europe. Aujourd’hui encore, je ne cesse d’entretenir d’étroites relations scientifiques avec nombre d’universités américaines, en particulier avec Stanford pour ce qui est de la fiabilité humaine en anesthésie, et avec Colombus pour la fiabilité humaine en aéronautique. Je suis également membre de l’Académie des Sciences de New York. Parallèlement à ma recherche appliquée, je me suis spécialisée dans la modélisation cognitive basée sur l’intelligence artificielle, plus spécifiquement la modélisation du raisonnement temporel et de la prise de décision dans les situations dynamiques. Pendant près de dix ans, j’ai dirigé un Centre d’Excellence dans ce domaine à l’Université de Liège, menant cette recherche fondamentale au niveau mondial.

 

L’ouverture à l’Est.

En 1996, après avoir été Présidente de la Société Française d’Ergonomie, puis Présidente de la Société Belge de Psychologie, je me vois proposer la Présidence de la European Association of Work and Organizational Psychology (EAWOP) qui regroupe des associations et des membres individuels appartenant à près de quarante pays européens, dont tous ne sont pas membres de l’Union. Avant la chute du mur de Berlin, j’avais tenté avec d’autres collègues dont le professeur Bernard Wilpert de l’Université Technique de Berlin d’intégrer des scientifiques de l’Est et de l’Ouest dans un réseau subsidié à la fois par des fondations scientifiques allemandes et françaises (ENOP).à l’époque, je décide de me mettre à l’étude des maîtres de la vieille mais importante tradition psychologique russe- comme Vigotski, Luria, Leontiev, Ochanine- en laquelle je percevais une source de fertilisation croisée avec la nouvelle science cognitive américaine.

Après le changement politique intervenu dans l’Europe de l’Est, les relations scientifiques se sont encore intensifiées. J’ai, dès lors, sans cesse eu de nombreuses opportunités pour jeter des ponts avec cette partie du monde par des visites, des échanges d’étudiants, des recherches communes, des publications conjointes. Ce fut notamment le cas avec la Hongrie, la Roumanie, la République Tchèque, la Croatie. Je me vois ensuite invitée à l’Université de Moscou en temps que Professeur et je décide d’y passer mon année sabbatique en 1999. Je publie en 2OO1 un livre avec le professeur Ana Léonova, sur la Prévention de l’Erreur humaine en Europe de l’Est et de l’Ouest.

 

La coopération avec l’Afrique et l’Amérique du sud

J’ai aussi développé une coopération tantôt scientifique, tantôt humanitaire avec des pays en voie de développement, en Afrique et en Amérique latine. J’ai enseigné à l’Université de Conakry en Guinée et à l’Université de Tiuiti à Curitiba au Brésil, université où je continue à diriger des étudiants en doctorat. Mon principal objectif durant toute ma carrière académique a été de jeter des ponts entre des communautés scientifiques différentes, d’unifier ou de « fertiliser de manière croisée » des théories, et d’y intégrer des facteurs sociaux et culturels. J’ai, suite à cela, eu l’honneur de recevoir différentes récompenses, prix scientifiques et d’être membre de nombreuses associations scientifiques et du bureau éditorial de plusieurs revues internationales.

 

Députée européenne: un nouveau défi

Tout au long de ma carrière scientifique, j’ai toujours maintenu un engagement politique fort au parti socialiste belge. Je suis entrée au Parlement européen le 12 septembre 2OO1, juste après l’attentat terroriste de New York. Je deviens alors membre de la Commission des Affaires Etrangères et suppléante dans la Commission Environnement.

Le premier rapport parlementaire qui me fut attribué comme «shadow-rapporteur » était celui de la Députée anglaise membre de l’ALDE, Emma Nicholson, qui portait sur l’Irak, quand personne encore ne parlait d’une possible guerre dans cette région.

 

La Commission des Affaires étrangères

Le monde arabe

Comme une majorité de membres du Parlement, je me suis fermement opposée à une intervention en Irak sans l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU, car j’étais personnellement convaincue que, quoi qu’il advienne, cette guerre aurait des conséquences terribles sur le peuple irakien. J’ai coordonné le dossier spécial sur l’Irak que le parti socialiste belge a publié dans sa revue Hémisphère Gauche, et continue à maintenir des contacts réguliers avec des membres de la société civile irakienne.

L’analyse politique de l’Irak, celle de la menace terroriste et celle du monde arabe sont alors devenues mes priorités. Je souhaitais mieux comprendre les différences et les possibles interrelations entre ces trois thèmes pour éviter tout amalgame. J’essayai d’appliquer à ces analyses la même méthode de travail que celle qui m’avait guidée dans ma carrière scientifique, c’est-à-dire, l’étude de terrain. Je voyageai beaucoup dans cette partie du monde, quelques fois de ma propre initiative, mais aussi en participant aux missions parlementaires de la délégation Mashrek.

Depuis 2001, je me suis notamment rendue en Irak, en Iran, en Palestine, où j’ai d’ailleurs dirigé la mission européenne d’observation des élections législatives de janvier 2006. Je me suis également rendue à de très nombreuses reprises en Israël, mais aussi en Turquie, en Egypte, au Liban, en Syrie, dans les Emirats arabes, au Sultanat d’Oman, au Yémen, en Arabie Saoudite et en Jordanie et cela, pour avoir une meilleure compréhension globale de cette partie du monde.

Je me suis investie dans l’évaluation à mi-parcours du fonctionnement du Programme MEDA (rapport pour avis) et ai élaboré les deux rapports pour avis sur le Budget prévisionnel des relations extérieures après 2007.

 

Les droits de l’homme

Je tenais vraiment à m’impliquer d’une façon déterminée sur ce thème et c’est pourquoi je me suis attelée au rapport annuel sur les Droits de l’Homme dans le monde pour l’année 2003. Ce rapport a été controversé parce qu’il mettait en évidence trois thèmes sensibles : 1) les violations des droits de l’homme sous couvert de lutte contre le terrorisme 2) la santé reproductive 3) les personnes handicapées. Le PPE a essayé à plusieurs reprises de bloquer ce rapport, mais il a finalement été adopté à la dernière session parlementaire en 2004, grâce au soutien des Verts, de la GUE (Gauches unies), et du ALDE ( les Libéraux).

 

L’environnement et le combat ” pour une autre mondialisation”

Mon action comme suppléante dans la Commission Environnement a été plus limitée, mais je me suis battu pour empêcher la publicité des médicaments et favoriser un accès plus rapide des génériques sur le marché. J’ai été « shadow » dans des rapports touchant à la pollution des mers et des océans, à la propreté des eaux de baignades, et aux pesticides organiques persistants. Me sentant très concernée par le droit au développement des pays du Tiers Monde, j’ai participé en 2OO2 au Forum Social de Porto Alegre et au Forum Social Européen de Bobigny en 2OO3.

 

2004: un second mandat parlementaire

Présidente du « Mouvement de la Gauche Européenne Socialiste », je suis choisie pour être numéro 2 sur la liste européenne du parti socialiste belge lors des élections européennes de juin 2004, juste après le Président Di Rupo. J’ai été élue alors que notre parti remportait une victoire remarquable à ces élections. Je reste bien présente dans la Commission des Affaires Etrangères, suppléante dans la Commission des Affaires sociales mais je rejoins aussi la Commission des droits des femmes.

 

De nouveaux combats

La législature 2005-2009 est marquée par l’élargissement à quinze nouveaux pays et on enregistre clairement une montée des nationalismes et de l’extrême droite au Parlement européen. Très vite, des affrontements éclatent avec des députés d’extrême-droite polonais, opposés à l’interruption volontaire de grossesse. M’indignant de telles positions au sein du parlement, au 21eme siècle, je décide avec quelques collègues, de la mise en place d’une exposition de posters à Strasbourg comparant l’avortement à la Shoah. Après quelques échauffourées violentes opposant les parlementaires démocrates et progressistes, dont j’étais, à la Ligue des Familles polonaises, l’exposition sera finalement interdite. Mais au cours des mois qui suivent, les cibles de l’extrême-droite se précisent et se multiplient : les droits des homosexuels, les droits à la contraception et à l’avortement, la recherche sur les cellules-souches, l’Islam – et donc la candidature de la Turquie à l’Union européenne-. L’eurodéputé Giertych, de la Ligue des Familles polonaises, fait même paraître, sous l’enseigne du Parlement, un pamphlet islamophobe et antisémite qui glorifie la civilisation européenne. Giertych voit dans les Juifs non pas une autre race, mais …une autre civilisation !

 

La laïcité, un combat fondamental

Pour lutter contre ces dérives, j’ai comme valeurs fondamentales la défense de la laïcité, la tolérance et l’ouverture. Je cherche à combattre au sein-même du Parlement, l’explosion d’un fait religieux qui ne trouve guère de contre-partie philosophique. En 2007, j’obtiens du Président européen d’organiser à chaque session de Strasbourg, les petits déjeuners de la Libre Pensée qui font pendant à la messe célébrée en ces lieux !

 

La clause de l’européenne la plus favorisée et Gisèle Halimi

La condition de la femme me mobilise plus que jamais. J’écris et fais adopter dès 2006 un rapport sur les femmes dans les conflits armés, où je traite, pour la première fois au Parlement européen, des femmes kamikazes. J’invite en 2006 et en 2OO7 Gisèle Halimi au Parlement pour y présenter la Clause de l’Européenne la plus favorisée, Gisèle est depuis lors devenue mon amie et je partage ses combats. Rappelons que la Clause de l’Européenne la plus favorisée vise à harmoniser au niveau européen les législations les plus favorables aux femmes dans tous les domaines de leur vie : travail, choix de donner ou non la vie, politique etc. Je tiens à en faire un objectif pour la campagne électorale européenne de 2009.

 

Mourir dans la dignité, un droit élémentaire

Défenseur de l’euthanasie (choix de fin de vie) et amie de Marie Humbert, j’invite cette dernière au Parlement pour tenter de faire avancer cette cause au niveau européen. Mon slogan devient « Partageons nos libertés ! ».

 

Porte-parole du Parti socialiste européen à la commission des affaires étrangères

En politique étrangère, mon rôle s’est affirmé. Dès 2005, je suis élue coordonnatrice du groupe socialiste en Affaires Etrangères: c’est donc moi qui ai la tâche de définir la ligne du PSE à la commission AFET.

 

Chef de la mission d’observation pour la Commission lors des élections en Palestine

Fin 2005, la Commission européenne m’appelle à prendre la succession de Michel Rocard comme chef de la mission d’observations des élections législatives en Palestine. Ces élections seront historiques et démocratiques. Elles seront de plus, l’expression d’un fol espoir du peuple palestinien qui désavouait par son vote en faveur du Hamas, l’impuissance du Fatah à alléger l’occupation, les dissidences internes de ce parti et de vieilles affaires de corruption et la pauvreté croissante de la population. Hélas, cet espoir n’a guère été entendu par la communauté internationale.

 

Le respect du droit international dans les territoires palestiniens occupés: un combat de tous les jours

Trois mois après l’élection, cédant aux pressions des Etats-Unis, l’Europe s’aligne et promulgue des sanctions économiques contre le gouvernement Hamas. La situation s’envenime. Immédiatement après les élections j’avais, comme Jimmy Carter (qui dirigeait la mission d’observation du National Democrate Institute), reconnu la victoire du Hamas et appelé à dialoguer avec lui. Consternée par l’image incohérente que donne l’Europe, j’interpelle en plénière Javier Solana et la Commissaire Benita Ferrero Waldner. Entre 2OO6 et 2OO8, mes interpellations seront incessantes, et je répéterai, d’une session à l’autre, mes mises en garde à la Commission et au Conseil : une explosion interne dans les territoires occupés diviserait pour longtemps le peuple palestinien. Mais la ligne européenne ne change pas. Même le gouvernement d’unité nationale entre Fatah et Hamas mis sur pied au printemps 2OO7, ce gouvernement si proche de rejoindre les conditions du Quartet, ne trouve pas grâce aux yeux de l’Europe qui en boude les ministres Hamas. Je multiplie alors les écrits, les conférences en France, en Belgique, en Espagne sur ce qu’elle appelle l’honneur perdu de l’Union européenne. M’appuyant sur les Juifs progressistes en Europe, je me lie d’amitié avec Stephane Hessel, ancien ambassadeur de France à l’ONU et rescapé des camps de concentration nazis.

Cependant, la situation humanitaire désastreuse de Gaza, dénoncée par tous les parlementaires européens, par les ONG israéliennes et internationales, par la Banque Mondiale et par de Soto, le représentant du Secrétaire général de l’ONU au sein du Quartet – ne fait pas fléchir le Conseil. Le mécanisme d’aide intérimaire (TIM) mis sur pied par l’Union européenne permet d’éviter une crise humanitaire majeure, mais ne suffit pas à empêcher l’asphyxie de Gaza. En juin 2OO7, l’explosion fratricide a lieu, le Hamas prend le contrôle de Gaza.Le drame palestinien est consommé. La conférence d’Annapolis laisse entrevoir un très mince espoir de paix dans le conflit israélo-palestinien mais elle est entièrement pilotée par les Etats-Unis et laisse peu de place aux Européens. Pourtant, jamais en 2OO7 l’Union européenne n’aura autant financé les territoires occupés : à la conférence des donateurs de Paris, la Commission propose 5OO millions de dollars et obtient de haute lutte la coprésidence de la Conférence. Gaza cependant reste asphyxiée. En janvier 2OO8, pendant quelques jours, les insurgés réussissent à faire s’effondrer le Mur à Rafah et les Gazaouis envahissent les villages égyptiens voisins pour s’approvisionner en produits de première nécessité. Au Parlement européen, les parlementaires demandent la levée du blocus de Gaza par les Israéliens. Blocus qui ne met pas fin aux roquettes qui pleuvent sur Zderot, mais qui punit collectivement tout un peuple. Je prends la parole à Strasbourg pour exprimer mon opinion:

“Tous les murs finissent un jour par s’effondrer: le mur de Jéricho, celui du ghetto de Varsovie, le mur de Berlin, le mur de l’Atlantique ou encore le mur de l’indifférence. Le mur de Rafah, par son poids symbolique, fait partie de cette poussée aveugle des hommes vers la liberté (…) Notre responsabilité aujourd’hui est historique. Il ne s’agit plus de savoir qui va ouvrir les portes d’une prison à ciel ouvert, mais qui osera les refermer. Qui osera renvoyer les Gazaouis à leur lente asphyxie” (débat à la session plénière de janvier 2008)

Mon action, de 2005 à ce jour a suivi au plus près ces événements. Je me suis rendue à maintes reprises en Israël et dans les territoires occupés, mais aussi en Syrie, au Liban pour tenter de faire avancer la paix. Dans ces derniers pays, j’ai rencontré le problème de l’afflux massif de réfugies irakiens, avec ses drames humains et le trafic de femmes qui se cache hélas derrière ces détresses. En 2008, je suis nommée Vice-présidente du groupe de travail que le Président Pöttering a mis sur pied et préside pour suivre et coordonner toute la politique du Parlement au Moyen Orient. Je rédige, avec mon collègue du PPE Ignacio Salafranca un rapport sur les missions électorales. Je deviens membre également de la toute nouvelle délégation ad-hoc pour l’Irak qui se crée au même moment.

 

Mon intérêt académique pour l’Amérique latine devient politique

D’un autre côté, mon intérêt pour l’Amérique latine ne s’est jamais estompé. Je m’avoue fascinée par les nouvelles gauches qui y voient le jour et par les enjeux liés à la propriété des ressources naturelles – pétrole, eau, gaz. En 2007, je deviens membre de la nouvelle assemblée parlementaire Europe- Amérique latine (Eurolat). Je suis chargée d’y rédiger la Charte Eurolat sur la sécurité et la démocratie qui sera présentée à la réunion de Lima du printemps 2008. Je suis également rapporteur du budget des Affaires Etrangères pour 2008.

 

Une Europe pour les citoyens et avec les citoyens

Mais l’Europe ne peut se faire sans un ancrage et une alliance profonde avec le citoyen. J’en suis convaincue. Le désintérêt des medias pour l’Europe, l’ignorance du public par rapport aux enjeux qui s’y jouent à huis clos, expliquent partiellement un euroscepticisme croissant. Le démantèlement des services publics, l’impuissance actuelle à contrer les effets néfastes de la mondialisation et ceux d’un capitalisme financier outrancier, font le reste. Comment combattre l’euroscepticisme et la montée des extrêmes-droites si le citoyen ne joue pas, dans la construction européenne le rôle qu’il devrait jouer? Je veux communiquer, expliquer, susciter le débat européen, y compris avec les jeunes. Dès 2005 à Liège, je mets sur pieds les ” Cafés citoyens européens”. Avec une fréquence mensuelle, je fais du vendredi midi au Théâtre du Trianon un endroit de rencontre et de discussion. Puis, les cafés européens se déplacent au Cinéma le Parc, à travers de rencontres de 300 personnes autour de films qui traitent d’une actualité européenne. Mais débattre ne suffit pas, il faut comprendre et jouer avec les mécanismes de décision européens. J’initie, au sein des Artisans du progrès, un Forum jeunes à Liège pour traiter en profondeur certains textes européens. Je parcours les écoles et invite régulièrement au Parlement de Bruxelles, des élèves du primaire. J’anime, à Bruxelles, au sein de l’Institut Emile Vandervelde, la commission Europe qui rencontre les mêmes objectifs : redonner à chacun le contrôle de la nébuleuse Europe.

 

Des cours universitaires axés sur la problématique européenne

A l’Université de Liège, je me décharge de mes cours strictement psychologiques pour leur donner une tonalité européenne. Je crée de nouveaux cours et la psychologie du travail s’enrichit désormais d’une Stratégie européenne pour l’emploi.

 

Une écrivaine

Conjuguant mon expérience parlementaire à mon expérience psychologique, je publie en 2008 un pamphlet Petits crimes sans importance aux éditions Luc Pire, qui est une attaque directe contre la “flexibilité au travail”, dénommée ainsi par l’Union européenne.

 

Défendre la sidérurgie liégeoise

Je défends également la survie de la sidérurgie wallonne : j’ai mené pendant plus de vingt ans des recherches à Cockerill et je ne peux admettre la disparition progressive de cette industrie. D’autant que les délocalisations risqueraient de se faire dans des pays qui n’ont pas signé le protocole de Kyoto et sont plus laxistes sur les normes environnementales. Je veux la survie de ces métiers du fer qui font partie de l’âme de notre région.

 

Un ancrage local qui s’accentue

Tenant à garder avant tout un ancrage local, je me présente et suis élue en 2006, conseillère communale à Liège.

 

En conclusion

Mon parcours politique est dans la droite ligne de ma carrière scientifique. D’aucun me considèrent comme une femme de terrain et de conviction. Je tiens effectivement à m’impliquer du mieux que je peux dans les combats pour la dignité humaine, la paix et la sécurité, dans toutes les révoltes contre les injustices qui touchent toujours les plus faibles. La laïcité est pour moi non seulement un enjeu politique, un rempart contre l’intolérance, mais une source essentielle de valeurs spirituelles.