Violences sexuelles en RDC : 2,5 M d’euros de l’UE en faveur des victimes, mais la lutte contre l’impunité des tortionnaires doit se poursuivre
12 juillet 2011En 2006 déjà, Véronique De Keyser fait adopter au Parlement européen un rapport sur les femmes dans les conflits armés. Suite à la proposition de résolution commune sur la République démocratique du Congo et les viols massifs dans la province du Sud Kivu adoptée le 7 juillet dernier à Strasbourg, elle se réjouit de la ratification ce lundi par l’Union Européenne et le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) d’une convention de financement d’un projet de soins de santé en faveur des victimes des violences sexuelles dans l’est du pays, déstabilisé par divers groupes armés.
Ce projet, d’un montant de 2,5 millions d’euros, non remboursable, vise à “améliorer durablement la capacité de prise en charge des victimes en mettant à leur disposition des soins de santé appropriés, dans les meilleurs délais et à des coûts dérisoires”, souligne l’UE dans un communiqué. Il vise les centres médicaux et hôpitaux de référence dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, situés à proximité des zones les plus exposées au risque de violences sexuelles. Le service humanitaire de la Commission européenne (Echo) mène déjà des actions dans les domaines de la prise en charge des victimes, de leur réinsertion sociale, du plaidoyer et de la sensibilisation communautaire. L’UE soutient également la lutte contre l’impunité des violeurs et des tortionnaires à travers ses programmes d’appui à la justice et à la police.
En 2010, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) avait accordé un total de 42M USD pour lutter contre les violences sexuelles dans l’est du pays, où des groupes armés sont toujours actifs et régulièrement accusés, tout comme certains militaires, de commettre des exactions contre les populations. Près de 250 femmes ont déclaré avoir été victimes mi-juin de violences sexuelles qui auraient été commises par des soldats en fuite emmenés par un colonel, dans trois villages du Sud-Kivu, selon des sources médicales congolaises. Selon l’ONU, début août 2010, au moins 387 civils, dont 300 femmes, ont été violés notamment par des rebelles hutus rwandais et des miliciens Maï-Maï dans 13 villages du Nord-Kivu.
Si Véronique De Keyser se félicite de l’avancée que représente ce soutien financier en faveur des victimes, elle reste très attentive à ce que tout soit mis en oeuvre pour mettre fin à l’impunité des violeurs.
Véronique De Keyser
Députée européenne
Vice Présidente du Groupe Socialistes & Démocrates au Parlement européen
Commission Droits de l’Homme