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  • Affaire Ben Barka : 5 Marocains mis en cause par la justice française

    Le juge Patrick Ramaël, qui instruit le dossier de la disparition en 1965 à Paris de l'opposant marocain Medhi Ben Barka, a signé cinq mandats d'arrêt internationaux visant des Marocains, dont le chef de la gendarmerie royale. Ce nouveau développement, révélé lundi par France 3, intervient le jour de l'arrivée du président Nicolas Sarkozy au Maroc pour une visite d'Etat de trois jours. Toutefois la délivrance des mandats d'arrêts internationaux est susceptible de traîner en longueur. Ainsi, le porte-parole de la Chancellerie Guillaume Didier a déclaré qu'''à ce jour aucun mandat d'arrêt n'est parvenu au ministère de la Justice'', se refusant ''à tout autre commentaire sur ce dossier''.
    Les cinq personnes visées sont, selon France 3: le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine; Abdelkader Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires); Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l'un des membres présumés du commando marocain qui a enlevé l'opposant marocain; Boubker Hassouni, infirmier et agent du Cab 1, une des unités des services marocains ultra secrète; et Abdlekak Achaachi, également agent du Cab 1.
    Affaire ''franco-française'' selon Hassan II
    Le vendredi 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka, leader de l'opposition marocaine en exil et figure emblématique du mouvement anticolonialiste disparaissait en plein Paris, lors d'une opération menée par les services marocains du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français, aujourd’hui disparus. Le roi, décédé en 1999, affirmait pour sa part qu'il s'agissait d'une affaire ''franco-française''. Cette affaire retentissante n'a jamais été totalement élucidée malgré deux instructions judiciaires : le corps de Ben Barka n'a toujours pas été retrouvé et les conditions de sa mort n'ont pas été établies. Ainsi le juge Ramaël, qui a entendu en mai 2006 Driss Basri, l'ancien homme fort de Hassan II, cherche à en savoir plus sur un ancien centre de détention situé à Rabat où pourrait être enterré le corps de Ben Barka. 
    La justice française est ''indépendante''
    Bechir, le fils de Mehdi Ben Barka, s'est félicité mardi de la mise en cause des cinq Marocains par la justice française et espère que la visite du président Sarkozy au Maroc fera avancer le dossier. Interrogé mardi au cours de visite au Maroc, le président français a affirmé que la justice française était ''indépendante''. Questionné sur la concomitance de l'annonce des mandats d'arrêt et de sa visite au Maroc, le président français a répondu: ''je n'y suis pour rien, je ne suis pas le porte-parole'' (du ministère de la justice).
    Les personnes mises en cause par la justice française ''sont les derniers témoins vivants au Maroc qui peuvent apporter des informations sur le sort de mon père'', a-t-il déclaré sur France Inter. De son côté, Me Maurice Buttin, avocat de la famille Ben Barka, a salué la nouvelle : ''Moi-même, représentant la partie civile, et le juge sommes excédés par la lenteur de la justice marocaine sur cette affaire. Cela fait 42 ans que cela dure et il fallait agir'', a-t-il ajouté.
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