La France demeure un fournisseur d'armes de premier plan

Il y a des médailles dont on se passerait bien. En l?occurrence la troisième place décrochée par la France en matière de vente d?armes, selon le rapport annuel pour 2001 rendu public ce matin par le Sipri. Contrairement aux grandes déclarations de principes faites par le gouvernement de Lionel Jospin au cours de ces dernières années, l?Hexagone n?a en rien relâché son effort et demeure un vendeur d?armes très efficaces. En 2001, la France a donc vendu pour 1,288 milliard de dollars d?équipements militaires, ce qui la met au troisième rang. Ce qui conforte aussi la médaille de bronze décrochée pour la période 1997-2001, au cours de laquelle l?industrie nationale a exporté pour 9,808 milliards de dollars. Cette bonne santé dément donc les rapports officiels du ministère de la défense français, qui évoquent régulièrement la participation de la France au désarmement.

Cette contradiction entre les discours de salon et la réalité du terrain a d?ailleurs été illustrée, tout récemment, par la vente de trois sous-marins construits par la Direction des constructions navales à la Malaisie. Nul ne sait quels dangers maritimes menacent ce pays, mais toujours est-il que c?est plus d?un milliards de dollars qui sont ainsi tombés dans les caisses des chantiers militaires français. Un pays sur lequel compte d?ailleurs beaucoup toute l?industrie française : le Giat, spécialisé dans les équipements (chars, véhicules blindés, canons, munitions pour les armées de terre, y est en négociations depuis plusieurs années pour vendre un tas de matériels.

L?effort fait pour promouvoir à l?étranger les matériels de guerre français s?explique en fait aisément : ces ventes permettent à un large pans de l?industrie de subsister. Sans les exportations, la DCN et le GIAT, notamment, seraient déjà fermés, entraînant un désastre social dans de nombreuses villes. Faute d?accorder au ministère de la Défense des crédits d?équipement suffisant pour faire vivre ces entreprises. En attendant d'hypothétiques restructurations européennes dans les chantiers navals et l'armement terrestre, il faut donc exporter à tout prix, quitte à passer par pertes et profits quelques beaux principes moraux.