L'information a été moins commentée, mais dimanche soir, la gauche a fait un meilleur résultat aux élections cantonales qu'aux municipales, dépassant la majorité absolue avec 51,28% des voix contre 44,52% pour la droite. Résultat, le PS, qui dirige déjà 51 départements sur 102, est sûr d'en ravir huit de plus, alors que sont élus aujourd'hui les présidents de conseils généraux par les nouvelles assemblées départementales. Un a été ravi au PCF (Seine-Saint-Denis), les sept autres à la droite (Corrèze, Deux-Sèvres, Lot-et-Garonne, Val-d'Oise, Somme, Ain, Indre-et-Loire).
La conquête pourrait être plus riche encore aujourd'hui, la majorité étant incertaine dans cinq autres départements (Côte-d'Or, Hautes-Alpes, Aveyron, Pyrénées Atlantiques, Charente-Maritime). S'ils basculaient à gauche, le poids croissant des socialistes pourrait influencer l'équilibre politique du Sénat. Un tiers de la Chambre haute doit être renouvelé en septembre, et la moitié en 2011. Les sénateurs sont élus par un collège de grands électeurs composés de députés, conseillers régionaux, généraux et municipaux.
Depuis 2004, l'UMP n'a plus la majorité absolue au Sénat (159 sièges sur 331) et doit traiter avec ses alliés centristes et radicaux. Au PS, si on reconnaît que le renouvellement de septembre ne va pas changer grand-chose, on mise beaucoup sur 2011. Un Sénat de gauche? Une première sous la Ve République. Depuis 1958, la deuxième chambre - réputée conservatrice - a toujours été dirigée par la droite.