UNKLE – Psyence Fiction

Psyence Fiction

Il y a 13 ans, en pleine période d’expansion du Trip-hop, sortait Psyence Fiction, un album culte du mouvement Trip-hop. Loin de se noyer entre les grands classiques de cette décennie, comme Blue Lines de Massive Attack, Endtroducing….. de Dj Shadow ou Dummy de Portishead, cet album réussit l’exploit d’offrir un éclectisme propre au Trip-hop, relevant d’une production soignée et quasi parfaite. Lcassetta chronique pour vous cet album incontournable du siècle dernier.

Vous n’aimez pas le rock. Pas grave. Vous n’aimez pas le rap. Pas grave ! Psyence Fiction est tellement éclectique qu’il y en aura pour tous les goûts. Oui, tous. Cet album est le résultat du bébé de DJ Shadow (reconnu pour son album Endtroducing…… où toutes les critiques sont unanimes vis à vis de sa qualité) et de James Lavelle. Ce dernier ne sait pas jouer d’une seule note musicale. Il ne sait pas chanter non plus. Ce qui est indéniable par contre, c’est qu’il sait repérer les talents. Il invite donc sur cet album de très grands artistes, qui à l’époque étaient moins reconnus… On retrouve donc Thom Yorke, le leader charismatique de Radiohead, mais aussi Mike D du cékèbre groupe de hip-hop Beastie Boys, ainsi que le rappeur Kool G Rap, et Rishard Ascroft de The Verve. Et j’en passe ! Sans oublier que le tout est mixé par DJ Shadow. Ce dernier est reconnu pour sa maîtrise du sampling, à travers tous les types de musique.

Les samples sont tellement variés dans cet album que tous les énumérer me prendrait deux pages. Mais leur utilisation est plus importante. James Lavelle et DJ Shadow décident d’installer une ambiance obscure et psychédélique à travers l’utilisation de samples très variés : Lavelle utilise son influence cinématographique pour mettre en place une ambiance… galactique. Une demi douzaine de samples de Star Wars sont utilisés. Somewhere in space, this may all be happening right now… Une réalisation extrêmement soignée, qui rend l’ensemble des sons fluide. Tous ces samples de jeux vidéos, de films, de différents genres musicaux, tout ça crée un ensemble qui semble naturel, et tous les morceaux semblent se compléter. C’est spirituel. De l’ambiance funèbre d’un Rabbit in your headlights où Thom Yorke réalise un chant superbe, à la mélancolie d’un Bloodstain où les samples créent un vortex de tristesse, ou encore l’intensité d’un Lonely Soul où le joyeux Rishard Ascroft libère toute sa tristesse. On identifie un véritable travail derrière chaque chanson, et en général dans toute la réalisation de l’album. On comprend ça sur des sons comme Unreal où DJ Shadow crée une ambiance spirituelle avec quelques guitares, quelques vocals qui s’engouffrent dans l’intensité du son, et une basse profonde. Les samples de films guident l’ambiance spirituelle de l’album. De la pertinence d’un You are alone tiré de Star Wars à la fin de Bloodstain, qui prend le thème de la rupture, et où un sample sur le même thème, chantant I’m alone est utilisé, qui continue et se transforme en un Maybe I Can Help You ? profond sur la psychédélique Unreal.

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Vous l’aurez compris : le sampling est essentiel et maîtrisé sur cet album. Je ne pourrais citer que la spectaculaire intro qui est un mix d’une centaine de samples extrêmement variés, de Massive Attack à Metallica en passant par De La Soul, Zapp & Roger, Gang Starr, Depeche Mode, Air, Kraftwerk, Nina Simone etc. C’est du serious business.

DJ Shadow donne un profondeur à cet ensemble. Incorporant du breakbeat à la mélancolie de Lonely Soul, faisant rapper Mike D et Kool G Rap sur du Nirvana, du Frank Zappa et du Metallica sur les deux parties de Drums Of Death, créant un chef d’oeuvre électronique en mélangeant basse, électro et classique pour créer un ambiance de jeu vidéo à la Space Invaders sur Celestial Annihilation, il sait ce qu’il fait. La production est d’une finesse incomparable. Chaque son contient assez de mélodies différentes pour en faire tout un album.

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C’est TRES varié. Beaucoup de Rock, beaucoup de métal, beaucoup de classique, beaucoup de rap, beaucoup d’électro… mais tout est parfaitement dosé. On prend plaisir à écouter Mike D rapper sur du Rock comme on prend plaisir à être submergé par l’intro d’Unreal ou à être touché par le chant de Lonely Soul.

Je reviendrais d’ailleurs sur cette chanson qui est tout simplement magnifique, on sent le volume de la production, que ce soit le chant magistral, le sampling parfait, la variété (du breakbeat au classique, avec un certain minimalisme maîtrisé), et l’intensité.

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Cet album est donc un classique du trip-hop. C’est le genre d’album tellement éclectique qu’il réussit l’exploit de pouvoir plaire à tout le monde, grâce à sa variété. Il réutilise tous les principes du trip-hop avec une excellente maîtrise, de par la profondeur spirituelle de l’album, mais aussi de par la qualité du sampling et de la production. On retrouve un line-up d’artistes spectaculaire, qui apportent chacun un travail excellent sur cet album. Le titre lui-même nous informe sur la profondeur de l’album… Psyence Fiction s’impose donc comme l’un des plus grands classiques du trip-hop, et un album aux limites de la perfection (si ça ne tenait qu’à moi, je dirais qu’il est parfait) sur tous les points. Un incontournable à écouter sur le champ, ne serait-ce que pour les noms qui ont participé à cet album.

Un excellent 9.5/10 pour cet album.

Si Mohammed El Hammoumi (Si Mohammed El Hammoumi)

Etudiant de 17 ans passionné de musique underground. Je connais la musique comme ma poche et des trucs que même Discogs ignore... Je te fais découvrir les meilleures et les pires sorties, je façonne ton goût. C'est moi qui analyse la musique actuelle et qui vous cultive. Pour vous servir.



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